Forêt de Fontainebleau
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La forêt de Fontainebleau est un important massif boisé de 25 000 ha, dont 21 500 ha de forêt domaniale situé en Seine-et-Marne dont la ville est le centre. La forêt domaniale proprement dite couvre 17.072 ha à une altitude variant de 42m (Seine à Bois-le-Roi) à 144 m (Carrefour du Banc du Roi, 2 km au nord de Fontainebleau).
Elle est traversée par l'Autoroute A6 (1964), les nationales 6 et 7 ainsi que le chemin de fer de Paris à Lyon
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[modifier] Histoire
En l'an 1000, la forêt s'appelle forêt de Bière. En 1167, on atteste l'existence d'une demeure royale. À l'époque de Louis XIV, moins de 20% de la superficie est boisée. Colbert lance des chantiers de plantation. Après lui, en 1716, 6.000 ha sont plantés de feuillus. En 1786, les pins sylvestres sont introduits. En 1830, la plantation de 6.000 autres hectares de pin provoque la grogne des artistes qui viennent chercher l'inspiration en forêt.
Dès 1849, le chemin de fer arrive à Fontainebleau, ce qui va permettre aux Parisiens de se promener en forêt.
En 1861, est créée, la première réserve artistique de 1.097 ha. Elle constitue la première réserve naturelle au monde, avant même la création du Parc national de Yellowstone aux Etats-Unis. En 1872, le premier Comité de protection artistique de la forêt de Fontainebleau est mis en place, auquel adhère, entre autres, Victor Hugo. Lui succède en 1907 l'Association des amis de la forêt de Fontainebleau. En 1953, les premières réserves biologiques dirigées et intégrales sont créées, en remplacement des réserves artistiques, suppimées en 1967.
[modifier] Géologie
- Les grès de Fontainebleau sont célèbres par les rochers de forme bizarre qui sont très convoités par les amateurs d'escalades.
[modifier] Faune et flore
- Les arbres les plus représentés sont : les chênes (44 %), le pin sylvestre (40 %), le hêtre (10 %).
- 3 000 espèces de champignons sont identifiées.
- 7 000 espèces animales, dont 5 000 insectes.
Flore :
- Brachypode (Brachypodium pinnatum)
- Alisier de Fontainebleau (Sorbus latifolia) - protection nationale
- Amélanchier (Amelanchier ovalis) - protection régionale
- Genévrier (Juniperus communis)
- Orchidées : - protection régionale
-
- Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum)
- Céphalanthère rouge (Cephalanthera rubra)
- Petit Pigamon (Thalictrum minus) - protection régionale
- Campanule à feuilles de pêcher (Campanula persicifolia)
- Garance voyageuse (Rubia peregrina)
- Rosier pimprenelle (Rosa pimpinellifolia)
- Géranium sanguin (Geranium sanguineum)
- Dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria)
- Trèfle rougeâtre (Trifolium rubens) - protection régionale.
Oiseaux :
- Pic épeiche (Dendrocopos major),
- Pic épeichette (Dendrocopos minor),
- Mésange charbonnière (Parus major),
- Mésange bleue (Parus caeruleus),
- Pouillot véloce (Phylloscopus collybita),
- Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus),
- Pouillot de Bonelli (Phylloscopus Bonelli),
- Fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla).
Une grande partie des pins sylvestres a été plantée par l'Office national des forêts.
Parmi les grands mammifères on y trouve des sangliers et des cerfs.
[modifier] Mesures de protection

Divers statuts coexistent et se superposent, chacun disposant de particularités qui lui sont propres.
Ces statuts ne couvrent pas l'ensemble de la forêt mais seulement diverses parcelles plus ou moins intéressantes au niveau environnemental et économique.
- Forêt de protection :
Maintient de l'usage actuel du sol obligatoire. Toute modification portant atteinte au milieu est interdite.
- Avantages : défense contre la construction de nouvelles infrastructures et le mitage du milieu.
- Limites : seule la superficie initiale est maintenue, aucune recommandation visant à assurer le maintien de sa biodiversité.
Protection des habitats, mise en réseau européen.
- Avantages : protection réglementaire des habitats.
- Limites : la forêt n'est pas intégrée dans son intégralité à Natura 2000 mais est fragmentée entre zones protégées et zones non protégées. Il y a donc "mise sous cloche" de la nature, chaque population étant fragilisée car séparée des autres.
Classement dans le cadre du programme Man and Biosphere de l'UNESCO. Leur objectif est de concilier biodiversité et utilisation durable des ressources naturelles.
- Avantages : augmente les possibilités de partenariat entre les différents gestionnaires dans le cadre d'un développement durable.
- Limites : aucune valeur juridique nationale, fonction de conseil aux acteurs du milieu.
- ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) :
Inventaire national des zones naturelles à fort intérêt patrimonial effectué par les DIRENs
- Avantages : connaissance par les collectivités territoriales de leur patrimoine naturel.
- Limites : pas de statut réglementaire
Territoire ne pouvant ni être détruit ni être modifié dans son état ou son aspect.
- Avantages : maintient en l'état du patrimoine
- Limites : Peu respecté
- Réserve biologique :
Protection et conservation du milieu. Existe en Réserve Biologique Dirigée (gestion conservatrice) et en Réserve Biologique Intégrale (aucune gestion).
- Limites : Peut être déclassé à chaque modification d'aménagement
- Réserve naturelle volontaire, espace naturel sensible ou arrêté préfectoral de protection de biotope.
Des associations réclament le classement en parc national, ce qui revitaliserait l'économie locale, améliorerait la protection de la forêt et de ses aspects remarquables, attribuerait des finacements et répartirait la pression touristique actuellement trop ponctuelle.
Toutefois, le fort morcellement par le réseau routier, avec les nuisances qui l'accompagne, ainsi que d'autres facteurs, freinent sa réalisation.
[modifier] Économie
- Le grès est exploité depuis 1330. Dès le XVIe siècle, il sera exploité pour le pavage des rues de Paris. En 1831, on embarque encore 3.000.000 de pavés.
Fin du XIXe siècle, sous la pression des artistes, on restreint l'activité carrière qui comptait alors 2.000 hommes. En 1907, la dernière exploitation ferme. Aux Trois-Pignons, on ferme en 1983.
- Le sable très fin et pur est exploité pour les verreries dès 1640. On l'exploite toujours en lisière (Bourron-Marlotte).
[modifier] Les promenades
Des routes de promenades existent dans la forêt probablement depuis le XVIe siècle. Elles servent alors essentiellement à la chasse à courre. L'actuelle route ronde est ainsi tracée sous la houlette de Henri IV. En 1725, Louis XV ordonne le tracé de 60 routes dans la forêt afin de faciliter ses déplacements, toujours pour la chasse.
- En 1837, un guide de Jamin paraît : Quatre promenades en forêt de Fontainebleau. À cette époque, le seul sentier connu est celui du Mont Aigu.
- En 1839, Claude François Denecourt (1788 - 1875), soldat de la Grande Armée, édite son premier guide en s'inspirant du précédent.
- En 1842, il trace son premier sentier, celui du Mont Chauvet.
- Dès 1847, il décrit ses propres sentiers dans ses indicateurs. Il crée 150 km de sentiers balisés avec des traits bleus surmontés d'un numéro. 17 éditions sortiront de presse avant sa mort.
- Claude Charles Colinet (1839 - 1905), ancien fonctionnaire des Ponts et Chaussées, poursuivra l'œuvre de Denecourt. Onze circuits seront tracés entre 1842 et 1905.
- L'épouse de Colinet, puis le Touring Club de France assure le suivi entre les deux guerres, puis Les Amis de Fontainebleau qui éditeront un guide en 1963.
Après la Seconde Guerre mondiale, d'autres circuits seront ajoutés pour porter le total à 18.
- Depuis 1975, l'ONF a tracé le TMF (Tour du Massif de Fontainebleau), 65 km balisé en traits vert et blanc.
Aujourd'hui, 365 km de promenades sont balisés.
[modifier] L'escalade
La forêt de Fontainebleau est un lieu internationalement connu pour l'escalade de bloc. Cette discipline est pratiquée sur des blocs de rochers d'une faible hauteur et ne nécessite pas de corde (mais d'autres moyens) pour l'assurance. Elle se pratique sur les blocs de grès caractéristiques de cette forêt.
Une des particularité de l'escalade à bleau (surnom donné par les grimpeurs à la forêt de fontainebleau) est l'existence de parcours. Ces parcours de différents niveaux sont balisés à l'aide de flèches de différentes couleurs. Un parcours complet était censé à l'origine correspondre à la difficulté d'une course d'alpinisme en montagne. Le premier parcours fut créé en 1947 par un certain Fred Bernick. Chaque couleur représente un niveau de difficulté : jaune (facile ou peu difficile), orange (assez difficile), bleu (difficile), rouge (très difficile), noir (extrêmement difficile).
Les secteurs d'escalade se répartissent dans toute la forêt. Parmi les plus connu : le Bas-Cuvier, Les Gorges d'Apremont (Barbizon), Franchard Isatis (dans les gorges de Franchard entre Fontainebleau et Milly-la-Forêt), le 95.2 (Milly-la-Forêt), Le Cul du Chien (Noisy-sur-École), le Diplodocus (Le Vaudoué). Certains secteurs sont même en dehors de la forêt de Fontainebleau proprement dite : le rocher de Dame Jouanne (Larchant), Buthiers (Malesherbes) ...
- Article détaillé : Escalade en Forêt de Fontainebleau.
[modifier] Bâtiments et lieux remarquables
- La tour Denecourt : construite par Denecourt en 1851, inaugurée le 23 novembre 1853 par Napoléon III et l'impératrice Eugénie, elle a été détruite en 1878 par un tremblement de terre. Reconstruite par Colinet, de nombreuses fois restaurée, elle permet de beaux points de vue sur la région.
Altitude à la base : 136 m. - La mare aux Evées : vaste étendue de mares transformées par des travaux entre 1833 et 1842 ; 29 km de saignées, rigoles et fossés ont été creusés pour assainir le marais d'eau stagnante qui couvrait 15 ha. Aujourd'hui, c'est un bel endroit où se rencontre le cyprès-chauve.
- L'aqueduc de la Vanne (1869) qui amène l'eau aux réservoirs de Montsouris à Paris.
- L'aqueduc du Loing
- Le monument Millet-Rousseau du nom de ses deux amis peintres de l'École de Barbizon : médaillon inauguré le 21 avril 1884 à l'orée de la forêt à côté du village de Barbizon
- Le prieuré de Franchard : sa fondation remonte au XIIe siècle, ce qui en fait le plus vieil édifice religieux de la forêt.
- Le monument Georges Mandel : au bord de la nationale 7, au sud de Fontainebleau ; il rappelle l'assassinat du ministre par la milice, le 7 juillet 1944.
- Dans le secteur du Mont Aiveu (sud-est de la forêt), on peut voir des pins laricio greffés sur des pins sylvestres. Les diamètres des arbres sont différents de part et d'autre de la greffe.
[modifier] Massifs annexes
- La forêt des Trois-Pignons à l'ouest
- La forêt de Barbeau au nord-est
- La forêt de Larchant-La Commanderie au sud
- La Grotte Béatrix : jolie promenade dans les rochers en partant de Bourron-Marlotte ou de Montigny sur Loing
- La Mare aux Fées : à l'entrée de Bourron-Marlotte, un très bel endroit de pique-nique, point de départ de jolies promenades
[modifier] La forêt et les arts
Du fait de la proximité de Paris et de la diversité de ses paysages, la forêt de Fontainebleau a été l'inspiratrice de nombreux artistes et a renouvelé ainsi la conception du paysage en peinture, avec notamment les peintres de l'école de Barbizon.
Les premiers artistes connus ont été Adams Frans Van der Meulen (1632-1690), et surtout, Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), ces deux derniers peignant essentiellement des scènes de chasse royale dans le décor de la forêt. Camille Corot (1796-1875) est l'un des premiers à prendre comme thème principal la forêt elle-même.
A partir du milieu du XIXe siècle, plusieurs artistes viennent peindre la forêt, profitant des facilités que leur offre l'auberge Ganne. Les plus connus portent les noms de Théodore Rousseau et de Jean-François Millet, formant ce qu'on appellera bien plus tard (en 1880 en Angleterre et en 1905 en France) l'école de Barbizon.
Les impressionistes s'y inspirèrent également comme Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. De même Félix Ziem, Paul Cézanne et Georges Seurat firent plusieurs tableaux dans la forêt.
Certains sites ont été particulièrement peints comme le lieu dit Le Pavé de Chailly, en lisière de forêt.
Les photographes ont également été inspirés très tôt par le charme des bois : Gustave Le Gray, Eugène Cuvelier y firent de nombreux clichés durant la deuxième moitié du XIXe siècle. André Breton a situé des scénes de son roman Nadja dans le fôret.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Histoire de la forêt de Fontainebleau, Paul DOMET, éd. Hachette, 1873, 404 p. (ouvrage ancien mais encore essentiel pour comprendre l'histoire du domaine forestier)
- Le Massif de Fontainebleau, Jean LOISEAU, 2 tomes, éd. Vigot Frères, 1970, 207 et 297 p.
- Tourisme et nature au XIXe siècle. Guides et itinéraires de la forêt de Fontainebleau (vers 1820-vers 1880), Jean-Claude POLTON, éd. du CTHS, 1994, 300 p.
- La Forêt de Fontainebleau, Jean-Pierre Hervet et Patrick Mérienne, 1997, éditions Ouest-France, en collaboration avec l'ONF, la Fédération française de randonnée pédestre et l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau.
- Guide des Sentiers de promenade dans le massif forestier de Fontainebleau, conçu et édité par l'Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau, 2004.
- "Les animaux sauvages de la forêt de Fontainebleau. Philippe Lustrat, 1998, Les Editions du Puits Fleuri. 253 pages.
- "40 animaux faciles à voir en forêt". Philippe Lustrat. 2205. tetras editions
- Jo & Françoise Montchaussé, Jacky Godoffe, Escalade à Fontainebleau, Guides Arthaud, 1999, ISBN 2-7003-11-90-6
- Bernard Werber fait de la forêt de Fontainebleau la scène de sa Trilogie des Fourmis
- La Forêt de Fontainebleau, un atelier grandeur nature, catalogue de l'exposition 2007 au musée d'Orsay, coédition musée d'orsay/RMN.
Sans oublier la revue semestrielle La Voix de la forêt, éditée par les Amis de la Forêt de Fontainebleau.
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- Site passionnant, très bien documenté où l'on peut lire en intégralité le premier guide de Denecourt de 1839.
- Le bureau de l'ONF de Fontainebleau
- Le site du Château de Fontainebleau
- Le site de l'Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du Massif de Fontainebleau
- Informations sur les Zones de protection et le parc national
- Un parc national à Fontainebleau
- Le POS de Fontainebleau, montrant l'ampleur de la forêt, sur le site de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Île-de-France
- Photographies de la forêt de Fontainebleau.
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