Georg Büchner

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Georg Büchner

Karl Georg Büchner (17 octobre 1813 à Goddelau, près de Darmstadt (Hesse) - 19 février 1837 à Zurich) est un médecin, poète, écrivain, révolutionnaire et scientifique allemand.

[modifier] Sa vie, son œuvre

Georg Büchner grandit dans l'État de Hesse-Darmstadt, dans le sud-ouest de l'Allemagne où les révolutions de 1789 et surtout de Juillet 1830 ont des fortes répercussions. Fils d'un médecin légiste renommé, Ernst Büchner et frère aîné de Ludwig Büchner, médecin dont les travaux philosophiques marqueront l'histoire du matérialisme de ce siècle, il est tôt initié aux sciences, tout en étant intéressé par l'étude des langues (anglais, français, italien). À partir de 1831, il fait des études de médecine à l'université de Strasbourg. Il loge dans la maison du pasteur protestant Johann Jakob Jäglé, dont la fille Wilhelmine (1810-80) deviendra sa fiancée.

En 1833, Büchner rentre à Gießen pour terminer ses études a l'Université de Gießen. Il participe à l'agitation politique qui a saisi le sud de l'Allemagne après le Hambacher Fest du 27 mai 1832, une manifestation pour l'unité nationale s'opposant aux régimes despotiques dans la plupart des quelque cinquante États germaniques. Büchner est co-fondateur d'une Association pour les droits de l'homme (Gesellschaft für Menschenrechte) en 1834 et rédige en juillet avec le pasteur Weidig le pamphlet révolutionnaire Le Messager des campagnes hessoises (Der Hessische Landbote), destiné à faire se soulever les populations paysannes, lançant le mot d'ordre : "Friede den Hütten, Krieg den Palästen!" ("Paix aux chaumières, guerre aux palais !") Il affirmera dans sa correspondance avec Karl Gutzkow que "la lutte entre riches et pauvres est l'unique combat révolutionnaire au monde".

En 1835, il s'enfuit à Strasbourg pour se soustraire à la justice. Il en profite pour terminer sa pièce de théâtre La mort de Danton (Dantons Tod). Il traduit deux pièces de Victor Hugo Lucrèce Borgia et Marie Tudor et écrit la nouvelle Lenz. En même temps, il poursuit ses recherches scientifiques ; en 1836 il devient membre correspondant de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg et, avec son mémoire Le système nerveux du barbeau (Cyprinus barbus L.), obtient un doctorat de l'université de Zurich. Il écrit Leonce und Lena.

Fin 1836, Büchner déménage à Zurich où on lui propose un poste de professeur adjoint à la faculté de médecine. Il travaille sur Woyzeck, pièce qu'il n'aura pas le temps de terminer. En février 1837, il tombe gravement malade ; on constate une infection de typhus. Il revoit sa fiancée Wilhelmine Jäglé une dernière fois le 17 février et meurt le 19, à l'âge de 23 ans.

Son frère Ludwig recueille ses écrits et il les fait publier avec une introduction et une biographie en 1850 chez Sauerländer à Francfort.

Si l'œuvre théâtrale de Büchner montre, sur le plan formel, quelques influences de Shakespeare et des auteurs du mouvement préromantique allemand Sturm und Drang (Tempête et élan), elle est très innovatrice dans la représentation du drame social. Son Woyzeck piétiné par toute une société et l'histoire grotesque du prince Léonce égaré dans une brume romantique, font de Büchner un des précurseurs des courants naturaliste et expressioniste du début du vingtième siècle, tandis que le pessimisme et le désarroi moral de La mort de Danton illustrent le désenchantement face au rationalisme des Lumières.

[modifier] Œuvres

1834 Le Messager des campagnes hessoises, avec Friedrich Ludwig Weidig (Der Hessische Landbote)
1835 : La mort de Danton, théâtre (Dantons Tod)
1835 : Lucretia Borgia (traduction de la pièce de Victor Hugo)
1835 : Maria Tudor (traduction de la pièce de Victor Hugo)
1835 : Lenz, nouvelle. Traduction en français par Albert Béguin dans Les Romantiques allemands d'Armel Guerne, Desclée de Brouwer, 1956 et 1963, rééd. Phébus, 2004.
1836 : Léonce et Lena, comédie satirique (Leonce und Lena)
1837 : Woyzeck, pièce de théâtre