Jean Charles Abbatucci
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Jean Charles Abbatucci (on trouve très fréquemment Abatucci), né à Zicavo (Corse) le 15 novembre 1770 et mort à Huningue le 2 décembre 1796), général de la Révolution française et fils du général Jacques Pierre Abbatucci.
[modifier] Biographie
Élève à l'école militaire de Metz, il en sort en 1787, à l'âge de 16 ans, pour entrer dans le 2e régiment d’artillerie comme sous-lieutenant. Au bout de 3 ans il passe dans l'artillerie à cheval, que l'on venait d'organiser.
Au commencement de la campagne de 1792, il n’est encore que capitaine d'artillerie ; mais sa brillante conduite le fait arriver, avant la fin de cette année, au grade de lieutenant-colonel. En 1794, Jean-Charles Pichegru le choisit pour capitaine aide de camp du général.
Nommé général de brigade après le premier passage du Rhin, où il montre le plus grand courage, il est chargé plus tard par Jean Victor Marie Moreau de préparer le passage du Rhin à Kehl ; celui du Lech (Bavière), qu'il effectue le 27 juin 1796, signale de nouveau son intrépidité : La biographie Mullié indique "qu'il fallait franchir devant l'ennemi ce fleuve large et rapide : un premier bataillon qu'il envoya fut englouti dans les eaux du fleuve. Aussitôt, se précipitant à la tête d'un second bataillon, il anime les siens de son exemple et de ses paroles, soutient ceux qui chancellent, sauve ceux que le courant entraîne et les conduit enfin sur les bords opposés où il culbute les Autrichiens qu'il avait déjà vaincus une première fois dans cette journée".
Ce double succès lui vaut les épaulettes de général de division (10 juillet 1796), et peu après, l'important commandement de la place d’Huningue. Cette forteresse qui couvre la haute Alsace devient d'une grande importance lorsque Moreau repasse le Rhin, après les désastres de Jourdan en Franconie ; aussi en confia-t-il la défense à des mains habiles, et il place Abbatucci dans Huningue, que les Autrichiens viennent bientôt attaquer, en même temps qu'ils assiégent Kehl, cette autre porte de la France où Desaix et Lecourbe s'étaient enfermés. Abbattucci tient tête trois mois durant à 20 000 Autrichiens.
Moins heureux que ses jeunes frères d'armes, Abbatucci est tout à coup arrêté dans la carrière qui s'ouvrait si brillante devant lui ; il est tué dans la nuit du 1er au 2 décembre dans une sortie qu'il fait pour déblayer les abords de la place. Il était alors âgé de 25 ans.
[modifier] Honneurs
Son nom est inscrit au côté Est de l'Arc de triomphe de l'Étoile.
Le général Moreau fait ériger en 1801 un monument en l'honneur de ce guerrier estimé et regretté de l’armée, sur le lieu même où il avait succombé avec gloire. Ce monument est détruit lors du siège de 1815 par les troupes coalisées européennes.
En 1819, le général Rapp ouvrit une souscription pour le rétablir. Ce n'est cependant que depuis la révolution de juillet et à l’initiative du général Foy que le monument d'Abbatucci a été reconstruit. Il est restauré en 1856 avec l’ajout de deux bas-reliefs de bronze par Philippe Grass. En 1904 le monument est déplacé de la route de Saint-Louis sur la place Abbatucci (à Huningue).
Ce monument est construit en grès, marbre et bronze ; il représente le général Charles Abbatucci au combat et sa mort.
Une statue lui est élevée cours Napoléon, à Ajaccio, place Abbatucci.
[modifier] Source partielle
- « Jean Charles Abbatucci », dans Charles Weiss, Biographie universelle, ou Dictionnaire historique contenant la nécrologie des hommes célèbres de tous les pays, 1841 [détail édition].
- « Jean Charles Abbatucci », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)