Liberté pour l'histoire
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Liberté pour l'histoire est une association française luttant contre les lois mémorielles, présidée par René Rémond.
Sommaire |
[modifier] Description
Liberté pour l'histoire tire son titre de la pétition lancée en décembre 2005 par 19 historiens, signée par plus de 600 personnes[1] demandant l'annulation des lois du 13 juillet 1990 dite loi Gayssot, du 29 janvier 2001 reconnaissant le génocide arménien, du 21 mai 2001 dite loi Taubira, du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés. Ce collectif demande « l'abrogation de ces articles indignes d'un régime démocratique ». La pétition a été initialement présentée dans le quotidien Libération, et relayée dans la revue L'Histoire.
[modifier] Critiques
En réaction au collectif « Liberté pour l'histoire », 31 personnalités dont Serge Klarsfeld, Claude Lanzmann, Yves Ternon, ont signé une lettre ouverte « Ne mélangeons pas tout » dans laquelle ils manifestent leur désaccord sur plusieurs points. Ils s'opposent à la suppression de la loi du 13 juillet 1990 dite loi Gayssot et rappellent notamment que « la loi du 29 janvier 2001 ne dit pas l’histoire. Elle prend acte d’un fait établi par les historiens – le génocide des Arméniens – et s’oppose publiquement à un négationnisme d’État puissant, pervers et sophistiqué »[2]. Ils précisent que « Le législateur ne s’est pas immiscé sur le territoire de l’historien. Il s’y est adossé pour limiter les dénis afférents à ces sujets historiques très spécifiques, qui comportent une dimension criminelle, et qui font en tant que tels l’objet de tentatives politiques de travestissements ». Le comité de vigilance sur les usages de l'histoire considère que les positions de "liberté pour l'histoire" sont contestables.
[modifier] Conséquences des demandes
la suppression de la loi du 13 juillet 1990 dite loi Gayssot supprimerait le délit spécifique de « contestation de crimes contre l'humanité », mais pas le délit de « consentement à l'horrible », ni celui de « banalisation de crimes contre l'humanité », ni celui de « provocation à la haine raciale ».
En 1990, l'historienne Madeleine Rebérioux écrit une tribune à propos de l'inutilité selon elle de la loi Gayssot. Elle pointe le fait qu'avant la loi Gayssot, le négationniste Robert Faurisson avait été condamné par la justice française[3]. À ses yeux il ne serait pas nécessaire que le parlement officialise l'histoire pour que les juges fassent la part du mensonge.[4]. Robert Faurisson a été condamné pour la première fois le 8 juillet 1981[5].
La loi Gayssot n'est, au demeurant, pas un cible prioritaire, certains signataires, comme Françoise Chandernagor, estimant même qu'elle pourrait, sans dommages, rester en vigueur[6].
Les militants arméniens critiquent cette position en qualifiant de « négationnisme » la contestation du terme génocide. Ainsi, sur la question purement juridique, dans un procès qui opposa le Comité de défense de la cause arménienne au consul général de Turquie à Paris pour « négationnisme » du génocide arménien sur un site Internet, le jugement rendu par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris le 15 novembre 2004 démontre que la contestation en France de ce génocide n’est pas un délit [7] , [8]. Pour les signataires de Liberté pour l'histoire, la contestation du terme génocide, du moins celle d'historiens comme Bernard Lewis ou Gilles Veinstein, n'a rien à voir avec le négationnisme et, convaincante ou non, ne s'écarte pas de la discussion scientifique[9].
[modifier] Annexes
[modifier] Notes et références
- ↑ http://www.histoire.presse.fr/petition/appel.asp
- ↑ Ne mélangeons pas tout texte en réaction à Liberté pour l'histoire
- ↑ Pour diffamation, sur plainte du MRAP, de la LICRA et de l'Association des déportés d'Auschwitz, pour avoir dit « Le prétendu gazage et le prétendu génocide juif ne sont qu'un seul et même mensonge historique »
- ↑ Madeleine Rebérioux, Le génocide, le juge et l'historien]] dans L'Histoire n°138 novembre 1990, pp. 92-94 (lire en ligne)
- ↑ « La justice française face au négationnisme », liberation.fr, 18 janvier 2007
- ↑ Françoise Chandernagor, « Historiens, changez de métier ! », L'Histoire, n° 317, pp. 54-61
- ↑ http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2006-2007/20070012.asp
- ↑ http://www.assemblee-nationale.fr/12/cri/2005-2006/20060225.asp
- ↑ Pierre Chuvin s'est exprimé là-dessus dès le 6 janvier 1999 dans Libération
[modifier] Documentation
- dossier de présentation sur le site de la revue L'Histoire