Politique de Taïwan
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[modifier] Politique intérieure
Il existe à Taïwan plusieurs partis politiques :
- le Kuomintang (bleu) (KMT) (en pinyin Guomindang). Anti-communiste, nationaliste, autoritaire, fondé en 1911 en Chine par Sun Yat-sen et importé à Taïwan par Tchang Kaï-chek (en pinyin Jiang Jieshi) lors de sa fuite de Chine. Pour le Kuomintang, longtemps au pouvoir (il a régné sans partage de 1950 à 1991) et encore très puissant, Taïwan demeure un territoire chinois qui sert de base pour la reconquête de la Chine, seule digne d'intérêt. Ceci explique en partie que Taïwan s'appelle officiellement « Chine de Taipei ».
- le MinJinDang (vert), le Parti Démocrate Progressiste (DPP) (en anglais Democratic Progressive Party). C'est le parti indépendantiste qui refuse que Taïwan soit assimilé à la Chine. Depuis 2000, c'est le parti au pouvoir.
- le QinMinDang (orange), le Parti du Premier Peuple (PFP) (en anglais People First Party). Issu d'une cission du GuoMinDang en 2000, ce petit parti s'est allié avec le Kuomintang pour former la coalition pan-bleue.
- le Tailian (?) (vert foncé), l'Union pour la solidarité de Taïwan (TSU) (en anglais Taiwan Solidarity Union). Ce petit parti extrémiste prône l'indépendance immédiate.
En 2004, le président sortant, M. Chen a été réélu à la présidence de la République de Taïwan pour un nouveau mandat de 4 ans. Cette élection s'est déroulée dans un climat politique très agité. En effet, la veille de l'élection présidentielle du 20 mars 2004, le président et la vice-présidente ont été victimes d'un attentat dans le sud du pays. De plus, les résultats de l'élection étaient très serrés, provoquant d'importantes manifestations de la part du Kuomintang, le grand perdant des élections. De nombreuses manifestations ont eu lieu à la suite de la publication des résultats, l'opposition accusant le président sortant d'avoir organisé lui-même l'attentat dont il a été victime afin de remporter les élections avec des votes de sympathie. Le 20 mai 2004, le président Chen a toutefois été réélu officiellement après un recomptage de tous les bulletins de vote.
La faiblesse politique internationale de Taïwan tient autant à la puissance grandissante de la Chine continentale, que des dissensions politiques internes.
[modifier] Élections régionales de décembre 2005
Le Kuomintang sort large vainqueur des élections régionales du 3 décembre 2005, face à un Parti démocratique progressiste (DPP), au pouvoir depuis 2000 et conduit par le président taïwanais Chen Shuibian. La baisse de popularité de ce dernier est principalement liée a des affaires de détournement d'argent. Si cette tendance se confirme aux élections nationales de 2008, le Kuomintang devrait reprendre le pouvoir, retrouvant la position qu'il avait occupé pendant un demi-siècle, entre la fuite de Chine continentale et l'année 2000.
L'une des conséquences de cette élection est la possibilité d'une détente des relations avec la Chine continentale. En effet, le commerce entre les deux pays représente près de 70 milliard de dollars, et la Chine est désormais le 3e client des exportations de Taïwan. Cela pousse les gouvernements des deux pays à aplanir leurs différents politiques.
[modifier] Politique extérieure
[modifier] Taïwan et la Chine
Des conflits politiques opposent le gouvernement de la Chine populaire à celui de Taïwan : le gouvernement de Taïwan, en effet, est l'héritier du gouvernement pré-communiste de la Chine. La Chine populaire considère que Taïwan fait partie de son territoire, et fait pression sur les autres pays pour qu'ils ne reconnaissent pas officiellement Taïwan comme une nation indépendante. Étant donné le poids beaucoup plus important de la Chine, peu de pays reconnaissent officiellement Taïwan. Vanuatu, les Îles Marshall sont parmi les seules nations à reconnaître les deux.
Taïwan a été exclue de l'ONU, suite à des pressions d'États communistes, notamment l'URSS, qui ont fait inscrire sur les traités de l'ONU qu'ils ne reconnaissaient pas à Taïwan le droit de s'appeler Chine ou République de Chine.
[modifier] Accords bilatéraux avec l'ancien gouvernement de Taïwan
En mai 2005, un accord commun informel (non cautionné par le gouvernement de Taïwan) a été signé entre le PCC (Parti communiste chinois) et deux partis d'opposition à Taïwan, le Kuomintang et le Qinmindang. Ce texte soulignait la volonté des deux partis pour une ouverture plus large du commerce entre Taïwan et la République Populaire de Chine, la signature d'un accord de paix, le retrait des frais de douanes, les libres échanges de biens et de personnes entre les deux parties du détroit, la création de liens entre les armées et l'entrée de Taïwan dans certaines organisations internationales, telles que l'OMS. Il se fondait aussi sur le retour au "Consensus de 1992", qui veut que les deux bords du détroit de Taïwan adhèrent au principe d' "une seule Chine". Cet accord prévoit également une ligne directe Chine continentale Taïwan pour janvier 2006.
Bien que Chen Shui-bian, ait été élu démocratiquement et ait ainsi battu le parti historique du Kuomintang, dans ces accords, le Kuomintang et le Qinmindang s'engagent à surveiller les agissement du président taïwanais « pour le bien du peuple ».
Néanmoins, le Kuomintang, parti d'opposition, n'étant pas missionné par le gouvernement taïwanais, l'ensemble de cette déclaration n'avait qu'une valeur symbolique. Les propositions effectuées sont alors subordonnées soit à l'accord du président Chen Shui-bian, qui a très rapidement après le communiqué commun fait savoir qu'il ne reconnaissait pas le "Consensus de 1992", soit au retour au pouvoir du Kuomintang.
[modifier] Premiers effets des accords
Les Taïwanais ont déjà profité des accords pour rejoindre leur familles en Chine continentale. Lors de la séparation politique des deux territoires, le passeport de la République de Chine n'était pas reconnu par la République populaire de Chine.
Fin mai 2005, la télévision nationale chinoise CCTV4, presentait déjà des images de vagues de Taïwanais retournant voir leur familles, ou bien retournant en pèlerinage à Wudangshan, dans la province de Hubei. Ces montagnes taoïstes à l'origine des arts martiaux internes taoïstes comme le Taiji quan (parfois écrit tai chi chuan en occident), dont bon nombre d'occupants avaient fuit la terreur de la révolution culturelle et avaient trouvé refuge à Taïwan.
Début 2006, des liaisons régulières directes sont mises en place, reliant Taipei, à Shanghai, Pekin et Xiamen la destination la plus proche, de l'autre coté du détroit, dans la province du Fujian, montrant une volonté d'apaisement des relations entre les deux autorités politiques.
Des sondages effectués à Taïwan ont affiché l'avis de la population, en grande majorité pour le statut-quo actuel, bien que certains se reconnaissent comme Taïwanais et d'autre comme Chinois.
[modifier] Loi antisécession de 2005
- Article détaillé : Loi antisécession.
En réplique au Taiwan Relations Act (TRA) voté par le Congrès des États-Unis d'Amérique en 1979, l'assemblée nationale de la République populaire de Chine a voté, en 2005, une loi autorisant en ultime recours, l'usage de « moyens non pacifiques » dans le cas où Taïwan se séparerait officiellement de la Chine.
[modifier] Reprise des échange de marchandises aéroportée
Le 20 juillet 2006, un avion cargo décole pour la première fois depuis 1949, de Taipei pour aterrir diréctement à Shanghaï.[1]
[modifier] Taïwan et le Japon
Les relations entre Taïwan et le Japon sont diamétralement contraires à celles entre la Chine et le Japon : si la Chine eut particulièrement à souffrir (elle en garde un souvenir indélébile) des exactions japonaises pendant la colonisation de la Chine par le Japon et la Seconde Guerre mondiale, les Taïwanais conservent un bon souvenir de la colonisation de leur île par le Japon. En effet, ce dernier n'a pas considéré Taïwan comme un ennemi héréditaire à détruire mais comme une possession à développer ; l'occupation japonaise a permis l'éradication du brigandage, la création d'industries, de réseaux de transport, l'accès aux sciences et techniques originaires d'Occident (partir étudier au Japon était, et l'est peut-être encore, prestigieux).
[modifier] Voir aussi
- Parti politique
- Coalition pan-bleue
- Coalition pan-verte
- Coalition pan-pourpre