Baja California
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Les nombreux sites archéologiques et préhistoriques se situant dans la péninsule californienne située au Mexique, sont regroupés sous l'appellation internationale Baja California.
Voir aussi Théories du premier peuplement de l'Amérique.
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[modifier] Terminologie
Les nombreux sites archéologiques et préhistoriques se situant dans la péninsule californienne située au Mexique, sont regroupés sous l'appellation internationale Baja California.
[modifier] Présentation générale
La péninsule de Basse-Californie regorge de plusieurs centaines de sites préhistoriques, situés dans la Sierra de San francisco, la sierra de San Juan, la sierra de San Borja et dans la sierra de Guadalupe. Certains sont constitués de grottes ornées ou d'abris rocheux, d'autres renferment des ossements de différentes époques. La région est très riche en œuvres d'art rupestre. Des centaines de représentations ont déjà été répertoriées. Les peintures représentent des humains mais également toute une faune telle que cerfs communs, moutons des montagnes, lapins, oiseaux et poissons. Certains animaux et même des humains sont représentés traversés avec des flèches. Les couleurs de base employées furent le noir (charbon de bois), le blanc (cendre volcanique), le rouge (lave écrasée) et parfois même de l'ocre (mélange de rouge-orange-jaune).
[modifier] Historique des recherches archéologiques
[modifier] L’art rupestre
Depuis le début des années 1990, des spécialistes, sous la conduite de l'archéologue Maria de la Luz Gutiérrez, de l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire du Mexique (INAH) et sous l'égide de l'INAH et du Conseil National de la Science et de la Technologie (CONACYT) mexicains, étudient les peintures rupestres de Baja California. Du fait de son très bon état de conservation, ils en estimaient l'âge à moins de 4.000 ans. Or en 2002, le géologue australien Alan Watchman, mondialement reconnu en matière de datation de l'art rupestre, leur communique, les résultats qu'il vient d'obtenir sur les échantillons prélevés dans le massif de Guadalupe, au Mexique.
Les premières datations les étonnent, car plusieurs d’entre elles atteignent 7.000 ans. D’autres analyses ultérieures de datation, plus d’une soixantaine en tout, vont révéler des dates allant jusqu’à 9.000 ans. « Cet art, réalisé par des tribus de chasseurs-cueilleurs et tailleurs de pierre, se caractérise tout d'abord par une concentration exceptionnelle de sites ornés, et un très grand nombre de peintures», explique Maria de la Luz Gutiérrez. Pour le seul massif de la sierra de Guadalupe, plus de 700 sites de peintures ont été répertoriés et étudiés dans le cadre du projet de l'INAH, la plupart du temps réalisées sur de grandes parois situées au pied de falaises, ou dans des abris sous roche. En 1992 Justin Hyland du Département d'Anthropologie de l'Université de Berkeley en Californie et sa collègue, María de la Luz Gutiérrez de l’INAH, entreprennent un travail sur le terrain dans la Sierra de San Francisco[1]. Leur projet, appelé : "Proyecto Arte Rupestre Baja California Sur", est un programme de recherche et de conservation et constitue un des douze projets spéciaux d'archéologie inauguré par le Président Carlos Salinas de Gortari. C'est le plus grand projet d'archéologie jamais organisé en Basse-Californie et un des plus grand projet archéologique de tout le Mexique.
En décembre 1993, face à l’importance exceptionnelle des découvertes archéologiques et à l’excellente conservation des œuvres pariétales millénaires, l'UNESCO décida de classer au Patrimoine mondial de l'Humanité , tout le legs culturel préhistorique de la Sierra de San francisco. On évalue à près de 100.000 le nombre de représentations picturales dans l’ensemble de la Basse Californie. La plupart d’entre elles, étant dans un excellent état de conservation tout à fait exceptionnel malgré leur grand âge de près de 10.000 ans pour les plus anciennes.
Les colons espagnols furent les premiers à s'intéresser à la richesse picturale de la région dès le XVIIIe siècle.
Les premières explorations scientifiques furent entreprises dès 1893 et en 1895 par l'explorateur français Léon Diguet. Il étudia huit emplacements d'arts pariétaux situés en Basse Californie et publia ses recherches dans plusieurs articles d'anthropologie en 1899. Il prit par ailleurs de nombreux clichés photographiques pris entre 1893 et 1900, qu'il regroupa dans un recueil, réédité en 1991. Jean Clottes, Conservateur général du Patrimoine (honoraire) et spécialiste mondial de l'Art Rupestre, auteur d’ouvrages spécialisés dans l’art au temps préhistorique, témoigne de la beauté de cet art rupestre millénaire : J'ai voulu partager mes expériences, mes surprises, mes émotions et mes enthousiasmes dans des domaines aussi différents que les fouilles dans les grottes profondes de l'Ariège, des journées exceptionnelles passées à Lascaux, ou les voyages dans des pays proches (Espagne) ou lointains (Niger, Australie, Baja California au Mexique) à la difficile découverte d'arts rupestres souvent méconnus et pourtant d'une qualité comparable à ceux des cavernes françaises et espagnoles. Jean Clottes.
[modifier] Les Péricues et leurs ancêtres
Les Péricues, étaient un groupe éthnique qui a habité dans l'extrémité sud de la péninsule de la Californie mexicaine. Ce peuple s'est éteint éthniquement et linguistiquement à la fin du XVIIIe siècle. L'analyse crâniologique des Péricues présente des crânes de type dolicocéphale, c'est à dire non mongoloïde, mais australoïde ou europoïde. L'analyse de l'ADN révèle un marqueur haplotype "B" qui confirmerait l'hypothèse d'une migration par circumnavigation ou terrestre autour de l'océan Pacifique.
[modifier] Territoire
La pointe sud de la péninsule californienne, depuis Extrémité de San Lucas jusqu'à l'Extrémité de Pulmo, avec les grandes îles du sud du golfe de Californie -- comme Cerralvo, Esiritu Santo et San José -- ont été reconnues comme le territoire éthnique de de ce qui fut le domaine des Péricues.
[modifier] Langue
Les études en rapport avec la langue péricue sont très limitées, et sont intégrées par quelques mots enregistrés par les missionnaires, plus environ une douzaine de noms qui désignent quelques localités du Sud de la Basse Californie. Les missionnaires jésuites ont reconnu que l'idiome des péricue était une langue différente des autres langues amérindiennes. on suppose que le péricue et le guaicura (langue voisine) ont dû constituer une famille linguistique à part.
[modifier] Histoire précolombienne
Le territoire des Péricue est occupé depuis la fin du Pléistocène et pendant l'Holocène. La présence humaine dans la péninsule de Baja California dans la Basse Californie mexicaine, remonte à quelques dizaines de milliers d'année. Les sites préhistoriques de Baja California, riches en nombreuses peintures pariétales, livrent des ossements humains paléoaméricains, dont les crânes vont révéler une origine mélanésienne. La datation de l'occupation humaine fut analysé par la mise à jour, en 1996, sur le site de la caverne de Babisuri en Basse-Californie, de nombreux outils (artefacts, bois brûlés, coquillages travaillés) qui ont permis de dater d'au moins 40000 ans la présence humaine.
Plusieurs dizaines de squelettes datés de 13.000 ans à 15.000 ans seront découverts par plusieurs équipes d'archéologues mexicains, américains, britanniques, espagnols et japonais, dans la même région mexicaine de Baja California . Des spécialistes internationaux : R. Gonzalès-José et M. Hernandez de l’universités de Barcelone (Catalogne-Espagne), A. Gonzales-Martin de l’Académie d’Histoire et d’Anthropologie de Pachuca (Mexique), H. Pucciarelli et M. Sardi du département scientifique d’Anthropologie du musée de La Plata (Argentine), A. Rosales de l’Institut National d’Anthropologie et d’Histoire du centre INAH Baja California (Mexique) et S. Van der Molen de l’Université Autonome de Barcelone (Catalogne-Espagne) ont longuement étudié les crânes de plusieurs dizaines de squelettes. Les analyses craniométriques, ont permis de connaître l’origine de ces paléoaméricains.Les squelettes Péricues, mis à jour, présentent des crânes hyper-dolicéphaliques. Cela suggère que les ancêtres des Péricues étaient peut-être de type australoïde ou de type Aïnou et vinrent par migrations trans-pacifiques depuis la dernière période du Pléistocène.
[modifier] Histoire postérieure à la Conquête espagnole
Les premiers contacts entre des Européens et les Péricues remontent vers 1530, quand Fortún Jiménez et une expédition envoyée par Hernán Cortès -- conquérant du centre du Mexique -- ont atteint la Basse Californie. Par la suite, des rencontres sporadiques, quelques fois amicales et d'autres fois hostiles, se sont produites avec des explorateurs, des missionnaires et des marins des galions.
Ils entrérent en contact avec le peuple Péricue, aux caractéristiques bien différentes de celles des tribus amérindiennes habituellement rencontrées dans tous ces nouveaux et vastes territoires. Leurs céramiques ne sont pas communes et leur phisionomie semble éloigné d'une origine commune aux autres amérindiens. Les conflits et les épidémies vont décimer ce peuple millénaire. L'explorateur français Léon Diguet prit quelques clichés photographiques de quelques rares survivants, descendants des Guaycuras, peuples voisins des Péricues, aux caractéristiques métissées entre des origines amérindiennes et péricues.[2].
Les jésuites établirent leur première mission evangélisation permanente à Conchó durant l'année 1697, mais ont tardé plus de deux décennies à pénétrer dans la région à l'extrème Sud de la péninsule californienne. Les missions destinées au service de de ce qui est pericúes ont été établies en Airapí (1720), Añiñí (1724), et Añuití (1730).
Un évènement dramatique pour les jésuites est survenu dans 1734, quand a commencé un conflit avec les Pericúes, qui s'est transformé en un des plus grands défis pour les missionnaires en Californie. Deux d'entre eux ont été assassinées -- Lorenzo Carranco en Santiago Añiñí, le 1er octobre de 1734, et deux jours plus tard, Nicolás Tamaral à San José de Añuití. Le contrôle jésuite dans la région a été interrompu pendant deux années. Ce sont les Pericúes qui ont le plus souffert encore, dû aux décès provoqués par les combats contre les Espagnols et les effets des épidémies apportées par les conquérants de l'Europe. A cet époque, la Couronne d'Espagne va chasser ce qui reste de survivants parmi les Péricues et venir en aide aux Jésuites de Basse Californie (1768). Quant aux derniers Pericúes, assimilés culturellement, leurs gènes survivent dans la population métisse du Sud de la Basse Californie.
[modifier] Les recherches archéologiques : La caverne de Babisuri
En 1991, l’archéologue japonaise Harumi Fujita, chercheuse à l’INAH , travailla sur les sites de Baja California, dans le district sud de La Paz. Elle annonça qu’elle avait donné à analyser plusieurs échantillons d’un site préhistorique situé dans une caverne de l’île d’Espiritu Santo, en Basse Californie. Le laboratoire de l’INAH, au moyen de quatorze analyses au radiocarbone 14, va dater ces éléments de 40.000 ans. (Caverne de Babisuri). De 1994 à 1996 les archéologues vont mettre à jour près de 150 sites préhistoriques sur l’île d’Espiritu Santo. (Habitations dans des cavernes, sites en plein-air, grottes mortuaires, sites pictographiques, etc.) En 2003, Stefan Lovgen du « National geographic » émet l’hypothèse que les populations paléoaméricaines d’origine Australoïde ou mélanésienne, sont arrivés bien avant la vague migratoire des peuples amérindiens d’origine mongoloïde. Ce peuple paléoaméricain d'origne non-amérindienne, pourrait avoir eu comme ancêtre, les peuples ayant les mêmes caractéristiques morphologiques comme celles de la Femme de Peñon découvert dans la vallée de Mexico, près d'une ancienne lagune et dont le squelette, daté de 13.000 ans rappelle ceux des Péricues.
[modifier] Bibliographie
- Jean Clottes : "Passion préhistoire" ; Editions Maison des roches : 2005.
- Clavijero, Francisco Javier : "Historia de la Antigua o Baja California". Juan Navarro, Mexico: 1789
- Crosby, H.W. : "The Cave Paintings of Baja California: Discovering the Great Murals of an Unknown People". San Diego: Sunbelt Publications, 1997. ISBN 0-932653-23-5
- Dahlgren, B. and J. Romero : "La Prehistoria Bajacaliforniana," Cuadernos Americanos 58 (1951), pp. 153-78
- Dahlgren de Jordan, B. : "Las Pintures Rupestres de la Baja California," Artes de Mexico (March-April, 1954), pp. 22-8
- Diguet, Léon., "Note sur la pictographie de la Basse-Californie," L'Anthropologie 6 (1895), pp. 160-75; "Rapport sur une mission scientifique dans la Basse-Californie," pp. 1-53 in Nouvelles Archives des Missions Scientifiques 9, Paris: Imprimerie Nationale, 1899
- Léon Diguet : "Fotografías del Nayar y de California, 1893-1900" ; Ed. CEMCA INI 1991, Barcelona. 108 p., code ISBN 968-2937-23-X, format 22 x 22.
- Gutiérrez, M. L., E. Hambleton, J. Hyland, and Stanley Price, N.P, "The management of World Heritage sites in remote areas: the Sierra de San Francisco, Baja California, Mexico," Conservation and Management of Archaeological Sites 1:4 (1996), pp. 209-225
- Meighan, C. : "Prehistoric Rock Paintings in Baja California," American Antiquity 31:3 (1966), pp. 372-392
- Stanley Price, N.P : "The Great Murals: Conserving the Rock Art of Baja California," Conservation (The GCI Newsletter) 11:2 (1996)
- Palaeoanthropology: Tracking the first Americans ; Nature 425, 23-24 ; sept. 2003.
[modifier] Liens
- http://www.archaeology.org/online/features/baja/
- http://www.arf.berkeley.edu/newsletter/2.1/index.html
- http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=6203
- http://www.innerexplorations.com/bajatext/an.htm
- http://www.sciencenews.org/articles/20030906/fob8.asp
- http://bajacalifologia.org/english/news.htm
- http://www.archaeology.org/online/features/baja/
- http://www.nature.com/nature/index.html
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