Chartreuse de Champmol
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La Chartreuse de Champmol était autrefois une abbaye, située non loin de Dijon, en Bourgogne, et fondée pour devenir la nécropole des Ducs de Bourgogne de la famille des Valois. Aujourd'hui, la "Chartreuse" désigne le centre hospitalier spécialisé (CHS, synonyme d'hôpital psychiatrique) de Dijon, et l'expression "aller à la Chartreuse" signifie aujourd'hui à Dijon être hospitalisé en psychiatrie ! Malgré ces vicissitudes, il demeure à la Chartreuse de fort intéressants morceaux de sculpture médiévale, témoignages majeurs de l'art burgondo-flamand. Celui qui osera franchir les grilles du CHS découvrira des trésors insoupçonnés.
Les deux grands ensembles conservés à la Chartreuse sont le "Puits de Moïse" et le portail de la chapelle qui contenait autrefois les tombeaux monumentaux des ducs Philippe le Hardi et Jean sans Peur, reconstitués aujourd'hui au musée des Beaux-Arts de Dijon
Le portail de la chapelle développe une iconographie que l'on retrouve fréquemment, notamment dans les retables ; le duc Philippe le Hardi et la duchesse Marguerite, présentés par leurs saints patrons, sont en prière aux pieds de la Vierge, représentée au trumeau tenant l'enfant Jésus. Les statues sont toutes en ronde bosse, et la Vierge surtout retient l'attention par son mouvement et par les plis complexes du drapé de son vêtement.
Le "puits de Moïse" ne constitue que la base d'un calvaire qui se situait au centre d'un puits situé au milieu du cloître de la chartreuse, et dont le tracé est maintenant évoqué par des pelouses autour de l'édicule qui protège le monument depuis le XVIIème siècle. Sur la base que nous pouvons encore admirer était placé un christ en croix, dont le beau buste est conservé au musée archéologique (une copie en est également visible rue condorcet, dans une niche). Il était entouré de Saint-Jean et de la Vierge Marie, aujourd'hui disparus. On peut se faire une idée (approximative) de l'aspect d'origine en allant voir le calvaire qui se trouve sur la terrasse arrière de l'hôpital général, En l'état, le monument reste remarquable, car il conserve les portraits en pied et en ronde bosse de six prophètes de l'ancien testaments, surmontés d'anges représentés dans une attitude de tristesse ou de lamentation. Chaque prophète est fortement individualisé, et tient un phylactère où se trouve écrit un texte tiré des écritures. Les visages sont fortement individualisés, réalistes, vraisemblablement inspirés de vieillards d'une communauté juive contemporaine. La noblesse est marquée dans les traits de ces hommes, que des attributs permettent de reconnaître (cornes pour Moïse, lyre pour David,...).
On peut espérer qu'après la remarquable restauration dont a fait l'objet le puits de Moïse, un accès plus facile sera développé afin d'offrir au plus grand nombre un accès à ce site majeur de l'histoire de l'art médiéval en occident.