Deuxième circonscription du Bas-Rhin
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[modifier] Description géographique et sociologique
La deuxième circonscription du Bas-Rhin englobe l'ensemble de la partie sud de la ville de Strasbourg. Elle est composée des cantons:
- Canton de Strasbourg III, quartiers de la Krutenau et de l'Esplanade
- Canton de Strasbourg VII, quartier de la Meinau
- Canton de Strasbourg VIII, quartier du Neudorf
- Canton de Strasbourg X, quartier du Neuhof-Stockfeld
De 1958 à 1986 la deuxième circonscription regroupait l'ensemble des cantons périphériques de la ville de Strasbourg, les cantons III, VI, VII, VIII, IX et X. A la suite de la réforme de la carte électorale de 1986 et la constitution d'une nouvelle circonscription autour de Schiltigheim, les cantons VI et IX lui ont été soustrait.
Ville de tradition reformée protestante, Strasbourg est depuis le XIXe siècle plus nettement catholique, et cela dans l'ensemble des quartiers de la ville. La communauté juive est très présente dans le centre-ville, Strasbourg ayant la deuxième communauté juive de France. La communauté musulmane, constituée à la suite des mouvements migratoires des années 1960-70, est aussi présente, particulièrement dans les quartiers périphériques.
Circonscription plus "populaire" que la première, elle est marquée par une plus forte pratique du dialecte dans ces quartiers, qui reste cependant inférieure aux autres circonscriptions du département.Globalement, le Français s'est assez rapidement répandu à Strasbourg après son retour à la France en 1919.
[modifier] Description politique
La deuxième circonscription regroupait à l'origine l'ensemble des cantons non centraux de Strasbourg, à savoir les quartiers du Neudorf, de la Meinau, de l'Esplanade, mais aussi Cronenbourg, Koenigshoffen et le Neuhof. De 1958 à 1981 cette ensemble très large et assez hétéroclite constitua le fief du chef de la droite gaulliste, le "ministre alsacien" André Bord. Celui-ci rassemblait, à l'instar du député Radius, des majorités considérables contre les candidats démocrates-chrétiens qui lui furent opposés au cours des années 1960-1970, et notamment le futur député Emile Koehl. La circonscription apparaîssait comme un bastion urbain du gaullisme, le général de Gaulle y rassemblant plus de 73% en 1965. André Bord y fut réélu au premier tour en 1962, 1967 et 1968. Cependant la plupart des mandats locaux de conseillers généraux restaient aux mains de démocrates-chrétiens.
A compter des élections de 1973, et surtout à la suite de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, le leadership de Bord fut de plus en plus nettement mis en cause par des candidats démocrates-chrétiens et socialistes. Il fut mis en ballotage en 1973 et 1978 par le candidat socialiste issu des JOC, Jean Oehler. Son autoritarisme, la perte de son poste de ministre au profit du démocrate-chrétien Daniel Hoeffel, ainsi qu'une gestion contestée du club de football de Strasbourg, affaiblirent considérablement sa position dans la circonscription. En 1979 Bord se présenta aux élections cantonales de la Meinau contre D.Hoeffel, dans ce qui fut considéré comme l'un des duels majeurs de la vie politique alsacienne, Hoeffel le battît d'une courte tête (50,4%). Cette défaite symbolisa le reflux de la droite gaulliste à Strasbourg et en Alsace au profit du centre-droit démocrate-chrétien. Cependant la deuxième circonscription choisit un changement plus radical en 1981 que la première circonscription ne l'avait fait en 1978, en élisant nettement le socialiste J.Oehler (55%), très implanté à Cronebourg et Hautepierre, contre Bord, qui ne l'emportait qu'à la Meinau.
L'élection d'un député socialiste à Strasbourg, la première depuis 1932, provoqua un choc certain dans la vie politique de la ville,mais J.Oehler ne réussit pas à se faire élire maire en 1983 contre le candidat démocrate-chrétien Marcel Rudloff (UDF-CDS), élu au premier tour avec 54,5%. Le score du candidat socialiste était plutôt médiocre (24%) et il ne l'emportait dans aucuns cantons de sa circonscription. De plus l'ensemble des conseillers généraux restaient en 1986 membres du RPR ou de l'UDF. A la suite de la réforme des circonscriptions de 1986, la deuxième circonscription ne regroupa plus que les quartiers sud de Strasbourg. Au regard des résultats nationaux de 1988 la gauche avait de bonnes chances de l'emporter lors des élections législatives organisées peu après. La candidate PS C.Trautmann fut pourtant battue par le démocrate-chrétien Marc Reymann, celui-ci l'emportait de très peu (50,3%), grâce aux cantons de la Meinau et Neudorf. Il fut réélu en 1993 (59%) 1997 (53,3%) et 2002 (50,5%), battant notamment Roland Ries en 2002, et Jean-Claude Petitdemange en 1997.
Cette circonscription urbaine, composée de quartiers "populaires", avait été considére comme plutôt à gauche lors de sa constitution en 1986. En fait, les candidats socialistes,parmi lesquels Catherine Trautmann en 1988 et Roland Ries en 2002, n'ont pas réussi à l'emporter. La droite reste très bien implantée à la Meinau, garde de bonnes bases au Neudorf - bien que la gauche y progresse fortement depuis 2002 - elle a progressé dans les quartiers très populaires du Neuhof depuis 1988. La gauche est très forte dans le quartier de l'Esplanade, en progression au Neudorf qui semble se "boboïser", mais plutôt en recul au Neuhof-Stockfeld. Enfin, Le FN est très bien implanté dans cette circonscription depuis 1986, il n'a cependant jamais pu participer au second tour depuis 1988. L'extrême-droite est très bien implantée dans le canton du Neuhof, où J.M Le Pen réalisait l'un de ses meilleurs scores alsaciens en 1995 et 2002.
Aux élections présidentielles de 1988 la circonscription votait pour F.Mitterrand (51,5%). En 1995 c'est L.Jospin qui se plaçait en tête (23,6) devant J.M Le Pen (22,1%), E.Balladur (21,7%) et J.Chirac (16,1%). Au second tour elle choisissait J.Chirac (53,5%). En 2002 elle plaçait J.M Le Pen en tête (19,5%) devant J.Chirac (17,5%), L.Jospin (16,6%) et F.Bayrou (11,7%).
[modifier] Historique des Elections
Législature | Député élu | Parti Politique | Mandat local |
---|---|---|---|
1958-1962 | André Bord | UNR | Conseiller général de Strasbourg VIII |
1962-1967 | André Bord | UNR-UDT | Conseiller général de Strasbourg VIII |
1967-1968 | André Bord | UDVe | Conseiller général de Strasbourg VIII |
1968-1973 | André Bord | UDR | Conseiller général de Strasbourg VIII |
1973-1978 | André Bord | UDR puis RPR | Conseiller général de Strasbourg VIII |
1978-1981 | André Bord | RPR | Conseiller général de Strasbourg VIII |
1981-1986 | Jean Oehler | PS | Conseiller général de Strasbourg VI |
1986-1988 | Marc Reymann | UDF-CDS | Adjoint au maire de Strasbourg |
1988-1993 | Marc Reymann | UDF-CDS | Adjoint au maire de Strasbourg |
1993-1997 | Marc Reymann | UDF-CDS | Conseiller municipal de Strasbourg |
1997-2002 | Marc Reymann | UDF-CDS | Conseiller municipal de Strasbourg |
2002-2007 | Marc Reymann | UDF-CDS |