Gouvernement Pierre Laval (5)
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Gouvernement Laval du 10 juillet 1940 puis gouvernement Flandin en décembre 1940-février 1941.
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[modifier] Composition initiale du gouvernement
- Chef de l'Etat Français et Président du Conseil : maréchal Philippe Pétain (1856-1951), Maréchal de France.
Idées : maréchal « républicain » jusque vers 1936, puis influencé par la droite réactionnaire à partir de 1936.
Epuration : condamné à mort, non exécuté.
- Vice-président du Conseil et secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères à partir du 28 octobre 1940 (renvoyé le 13 décembre 1940) : Pierre Laval (1883-1945).
Activité : Avocat, homme politique, président du conseil (1931-1932 et 1935-1936).
Idées : député socialiste SFIO (1914-1919), puis député « socialiste indépendant » (1924-1927), puis sénateur de la droite républicaine, modérée (1927-1940).
Epuration : condamné à mort, exécuté.
- Garde des sceaux et ministre secrétaire d’Etat à la Justice (jusqu’en janvier 1941) : Raphaël Alibert (1887-1963).
Activité : Haut fonctionnaire (Conseil d’Etat), professeur de droit constitutionnel à Sciences Po.
Idées : réactionnaire, membre de l'Action française, du Redressement français, de la Cagoule.
Tendance pétainiste anti-Laval, anti-allemand et anglophile, donc les Allemands obtiennent son départ en janvier 1941.
Epuration : condamné à mort, non exécuté.
- Ministre des Finances (jusqu’en avril 1942) : Yves Bouthillier (1901-1977).
Activité : Haut fonctionnaire (Inspection des Finances), chef de cabinet de plusieurs ministres des Finances sous la Troisième République.
Idées : technocrate de droite (groupe X-Crise).
Tendance pro-Pétain, anti-Laval. Arrêté et déporté en janvier 1944.
Epuration : 3 ans de prison.
- Ministre des Affaires étrangères (jusqu’au 28 octobre 1940) puis ministre-secrétaire d’Etat à la présidence du conseil (28 octobre 1940-2 janvier 1941) : Paul Baudoin (1894-1964).
Activité : Haut fonctionnaire (Inspection des Finances), polytechnicien, également chef de cabinet de plusieurs ministres des Finances sous la Troisième République.
Idées : technocrate attiré par les régimes autoritaires (cf. un article en 1938).
Tendance anti-Laval, proche des Anglais.
Epuration : 5 ans de travaux forcés (commués en 4 ans de prison).
- Ministre du Ravitaillement et de l’agriculture, puis ministre de l’Agriculture (décembre 1940-avril 1942) : Pierre Caziot (1876-1953).
Activité : Ingénieur agronome et directeur d'un cabinet d'expertise foncière.
Idées : traditionaliste rural.
Tendance : opposé à la collaboration.
Epuration : dégradation nationale à vie.
- Ministre de la Production industrielle et du travail (jusqu'en février 1941), puis ministre du Travail (jusqu'en avril 1942) : René Belin (1898-1977).
Activité : Employé des PTT.
Idées : syndicaliste, numéro deux de la CGT (dauphin de Léon Jouhaux), membre du parti socialiste SFIO, tendance néo-socialiste, participe au groupe X-Crise.
Tendance anti-Laval.
Epuration : non-lieu pour faits de résistance.
- Ministre de la Défense nationale (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940) : général Maxime Weygand (1867-1965) (ensuite délégué général en Afrique du Nord et commandant en chef des forces françaises en Afrique du Nord jusqu‘en novembre 1941.).
Idées : traditionaliste catholique.
Tendance : pour préparer la « revanche » contre les Allemands à partir de l’Afrique du nord. Donc sera déporté par les Allemands (1942-1945).
Epuration : non-lieu pour faits de résistance (préparation d’une Revanche).
- Secrétaire d’Etat à la Guerre (armée de terre) (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940) : général Louis Colson (1875-1951).
Activité : polytechnicien, général. Epuration : non-lieu pour faits de résistance (dissimulation des stocks d’armes françaises aux allemands).
- Secrétaire d’Etat à l’Aviation (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940) : général Bertrand Pujo (1878-1964).
Activité : Président d'Air France.
Epuration : non-lieu pour faits de résistance.
- Secrétaire d’Etat puis ministre la Marine : amiral François Darlan (1881-1942). Tué en 1942.
Idées : fils d’un ministre radical et franc-maçon. Amiral « républicain » proche lui aussi des milieux radicaux.
- Ministre de l’Intérieur (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940 car ancien parlementaire) : Adrien Marquet (1884-1955).
Activité : dentiste, maire de Bordeaux, ministre sous la Troisième République en 1934.
Idées : député SFIO puis néo-socialiste (Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès puis l’USR).
Tendance anti-Pétain, plutôt pro-Laval.
Epuration : 10 ans d’indignité nationale.
- Ministre de l’instruction publique et des Beaux-Arts (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940 car ancien parlementaire) : Emile Mireaux (1885-1969).
Activité : Normalien, Professeur et co-directeur du journal "Le Temps" (conservateur) en 1932-1942, membre de l’Institut.
Idées : Sénateur des Hautes-Pyrénées en 1936, groupe de l'Union démocratique et radicale.
Epuration : non-lieu pour faits de résistance.
- Secrétaire d’Etat à la Famille et à la jeunesse (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940 car ancien parlementaire) : Jean Ybarnegaray (1883-1956).
Activité : Avocat.
Idées : député et l’un des dirigeants du PSF du colonel de La Rocque.
Tendance : pétainiste anti-collabo. Sera résistante et déporté par les Allemands.
Epuration : condamné à la dégradation nationale mais relevé de sa condamnation pour faits de résistance.
- Secrétaire général aux Communications (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940 car ancien parlementaire) : François Piétri (1882-1966) (ensuite ambassadeur de Vichy à Madrid).
Activité : Haut fonctionnaire (inspecteur des Finances).
Idées : député « républicain de gauche », l’un des groupes parlementaires de l'Alliance démocratique, grand parti de centre-droit, ministre de la Troisième République.
Epuration : 5 ans d’indignité nationale.
- Secrétaire d’Etat aux Colonies (renvoyé du gouvernement dès septembre 1940 car ancien parlementaire) : Henri Lémery (1874-1972).
Activité : Sénateur des Antilles, mulâtre.
Idées : proche de Georges Clemenceau, puis sénateur « gauche démocratique », l’un des groupes parlementaires de l'Alliance démocratique, grand parti du centre-droit de la Troisième République), ministre de la Troisième République, franc-maçon.
Epuration : condamné à 5 ans d’indignité nationale mais relevé de sa condamnation pour faits de résistance.
[modifier] Remaniements
[modifier] Entrées au gouvernement en septembre 1940 (pour remplacer les 8 ministres renvoyés)
- Ministre de l’Intérieur : Marcel Peyrouton (1887-1883).
Activité : Haut fonctionnaire des colonies.
Idées : proche des radicaux de droite, franc-maçon.
Tendance : opposé à Pierre Laval (donc exclu par les Allemands en 1941), partisan du général Giraud en Afrique du nord en 1942.
Epuration : acquitté en 1948.
- Ministre de la Guerre (septembre 1940) et commandant en chef des forces terrestres (jusqu’en novembre 1941) : général Charles-Léon Huntziger (1880-1942 : accident).
Idées : apparemment proche de l'Action française (il choisit Henri Massis comme officier de presse en 1940).
Tendance : très anti-anglais, pas partisan de préparer une « Revanche » contre l’Allemagne (contrairement à Weygand).
- Secrétaire d’Etat à l’Aviation : général Jean-Marie Bergeret (1895-1956).
Tendance : pour la ligne Weygand (pas de collaboration mais neutralité de Vichy pour préparer la Revanche). Rejoint le général Giraud en 1942.
Epuration : non lieu pour faits de résistance.
- Secrétaire d’Etat aux Communications (jusqu’en avril 1942) : Jean Berthelot (1897-1985).
Activité : Polytechnicien (X-Mines), directeur-adjoint de la SNCF en 1939.
Idées : technocrate de droite.
Tendance : anti-Laval.
Epuration : 2 ans de prison.
- Secrétaire d’Etat à l’Instruction publique et à la jeunesse (jusqu'au 13 décembre 1940) : Georges Ripert (1880-1958).
Activité : Universitaire, doyen de la faculté de droit de Paris.
Idées : droite catholique.
Epuration : non lieu pour faits de résistance.
- Secrétaire d’Etat aux Colonies (jusqu’en avril 1942) : amiral Charles Platon (1886-1944 : exécuté par des FFI).
Idées : protestant rigide. Proche du PPF, parti fasciste français de Jacques Doriot, très anglophobe et pro-allemand.
[modifier] Entrée au gouvernement le 13 décembre 1940
- Vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères : Pierre-Etienne Flandin (1899-1958).
Activité : Avocat et homme politique, ancien président du conseil sous la Troisième République.
Idées : président de l'Alliance démocratique, grand parti de centre-droit de la Troisième République. Démissionnera par opposition aux Allemands (il est pacifiste mais anglophile).
Epuration : 5 ans d’indignité nationale, mais relevé pour actes de résistance.
- Ministre de l’Education nationale : Jacques Chevalier (1882-1962).
Activité : Normalien, universitaire, doyen de la faculté des lettres de Grenoble.
Idées : traditionaliste catholique (néo-thomiste).
Tendance : pétainiste (filleul de Pétain) opposé à la Résistance (après 1941, il dirgera le STO de Grenoble), mais anti-allemand et proche des Anglais.
Epuration : 20 ans de travaux forcés (commués en 4 ans de prison).
- Secrétaire d’Etat au Ravitaillement : Jean Achard (1908-1953).
Activité : Leader de la Confédération générale des planteurs de betteraves (gros agriculteurs).
Idées : technocrate partisan d’une agriculture capitaliste, moderne et productive.
Epuration : non lieu pour faits de résistance.
[modifier] Entrée au gouvernement le 27 janvier 1941
- Garde des sceaux et ministre secrétaire d’Etat à la Justice (janvier 1941-démission en mars 1943) : Joseph Barthélémy (1874-1945).
Activité : Juriste, député.
Idées : député « gauche républicaine », groupe de l'Alliance démocratique, le grand parti de centre-droit de la Troisième République.
Epuration : mort avant la fin de son procès.