Jean-Pierre Velly
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Jean Pierre Velly est né à Audierne (Finistère) en 1943; après avoir suivi les cours de l'Ecole des Beaux Arts de Toulon, il intègre l'Ecole Nationale Superieure des Beaux Arts de Paris (1965) à l'atelier CAMI. C'est aux Beaux Arts qu'il rencontre François Lunven et Mordechai Moreh. Il emporte Concours Nationale de Gravure (le grand prix de Rome de taille douce) 1966 avec le burin la Clef des Songes. Il épouse Rosa Estadella et s'installe à la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome, alors dirigée par Balthus. Il y séjournera 40 mois; en 1967 nait son fils Arthur. Il produira une série de chefs d'oeuvres gravés, executés au burin et à l'eau forte dont la planche la plus célèbre est le Massacre des Innocents. Suite à une série de succès auprès de galeries italiennes (Galerie Transart, Milan; Galerie Don Chisciotte, Rome; Galerie Davico, Turin) et suisses, au lieu de rentrer en France comme la grande majorité des pensionnaires, il décide de rester en Italie, où il s'installe bientôt, à Formello à quelques 25 kilomètres de Rome. A partir de 1971 il se consacre de plus en plus au dessin, essentiellement executé à la pointe d'argent. Il exposera dorévavent en exclusivité avec la Galleria Don Chisciotte. En 1976 il entame une série de dessins aquarellés, Velly pour Corbière, en hommage au poète breton Tristan Corbière. Un beau volume aujourd'hui épuisé est publié en 1978. Puis en 1980, c'est la publication du catalogue de l'oeuvre gravé, compilé par Didier Bodart et préfacé par Mario Praz qui contient 80 planches. C'est aussi l'année de la publication de l'album Bestiaire perdu, une série d'aquarelles sur le thème des animaux honnis par l'homme (chouettes; scorpions; rats; insectes...). Les grands collectionneurs italiens acquièrent des oeuvres de Velly, comme Pietro Barilla, Carlo de Benedetti, Vittorio Olcese ou bien Ottaviano del Turco. Velly peint des vases de fleurs, proche de la sensibilité d'Odilon Redon; il dessine de puissants autorportraits ainsi que des arbres magestueux et des nus féminins d'une grande sensibilité. Les expositions se multiplient (FIAC 1982; Galerie Gianferrari Milan; Galleria San Severina, Parme) et les préfaces des catalogues sont de plumes toujours plus prestigieuses: Alberto Moravia, Leonardo Sciascia, Vittorio Sgarbi, Jean Leymarie témoignent de leur enthousiasme pour cette oeuvre en dehors de la modernité.
Le 26 mai 1990, lors d'une banale promenade en bateau, il tombe et disparait dans le lac de Bracciano; on ne retrouvera jamais son corps. En 1993, la Villa Médicis et son directeur de l'époque Jean Marie Drot organise une vaste rétrospective. Le Musée d'Art Roger-Quilliot de Clermont Ferrand a exposé en 2003 la totalité de l'Oeuvre Gravé. En 2007 la Fondation Il Bisonte organise une exposition soulignant les rapports de l'artiste avec la Mélancolie. Son oeuvre à la fois fascinante et visionnaire est moins connue en France qu'elle ne l'est en Italie, où il est considéré comme un très grand artiste, maintes fois célébré.
