Les femmes et les salons littéraires
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Tenus par des femmes, les premiers salons littéraires apparaissent au XVIe siècle et s’épanouiront au siècle suivant. La protection et le soutien financier des femmes qui les ont tenus ont contribué de façon majeure à des projets d’importance capitale pour l’histoire de la pensée, en présidant à la genèse de la préciosité ou à la création de l’Encyclopédie au XVIIIe siècle. À bien des égards, la prodigieuse fécondité intellectuelle issue du cadre informel des salons soutient heureusement la comparaison avec l’Académie française où les femmes ne seront admises que trois siècles et demi après sa création.
Derrière l’apparence légère de ces aristocrates, modernes et intellectuelles qui bousculent les conventions sociales de leur époque apparaissent des intellectuelles qui ouvrent aux plus grands esprits de leur temps leurs salons où se mêlent personnalités politiques, lettrés et scientifiques des deux sexes et de toutes conditions. Instruites et, la plupart du temps, écrivaines elles-mêmes, elles entretiennent une abondante correspondance avec tout ce que l’Europe d’alors pouvait compter d’esprits ouverts : la seule correspondance de Marie du Deffand compte, par exemple, 1 400 lettres. La plus célèbre de ces correspondances est celle de Marie de Sévigné.
Marguerite Yourcenar lors de sa réception à l’Académie française déclara : « Je suis tentée de m’effacer pour laisser passer leur ombre » dira-t-elle, parlant de ces « femmes de l’Ancien Régime, reines des salons et, plus tôt, des « ruelles » qui « inspiraient les écrivains, les régentaient parfois ».
[modifier] Salons français célèbres
Les salons les plus connus ont été (liste non exhaustive) :
[modifier] Au XVIe siècle
- de la duchesse Catherine de Retz
- de Louise Labé (dite « la belle cordière »)
- de Suzanne du Plessis-Bellière
[modifier] au XVIIe siècle
- de l’Hôtel de Rambouillet
- d’Anne-Marie Bigot de Cornuel
- de Barbe Acarie
- de Françoise de Maintenon
- de Madeleine de Scudéry
- de Marguerite de la Sablière
- de Marie des Loges
- de Ninon de Lenclos
- de « La Grande Mademoiselle » Anne de Montpensier
- de la comtesse Henriette de Suze
- de la comtesse Marie-Madeleine de La Fayette
- de la duchesse Anne Geneviève de Longueville
- de la duchesse Marie-Madeleine d’Aiguillon
- de la marquise Madeleine de Sablé
[modifier] Au XVIIIe siècle
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- d'Anne-Thérèse de Marguenat de Courcelles, marquise de Lambert
- d’Adrienne Lecouvreur
- d’Anne-Catherine Helvétius (dite « Minette », nièce de Françoise de Graffigny)
- d’Élisabeth Vigée-Lebrun (peintre)
- de Fortunée Hamelin
- de Françoise de Graffigny : « Le bercail des Beaux Esprits »
- de Jeanne-Françoise Quinault (dite « Quinault cadette »)
- de Julie de Lespinasse
- de Louise d'Épinay
- d’Adélaïde Dufresnoy
- de Louise Dupin
- de Charlotte de Montesson
- de Germaine de Staël
- de Madame Doublet
- de Manon Roland
- de Marie du Deffand
- de Mme de Tencin, baronne de Saint-Martin de l'Ile de Ré
- de Marie-Thérèse Geoffrin
- de Sophie Arnould (surnommée « sœur cadette de Ninon » (Ninon de L'Enclos))
- de Sophie de Condorcet
- de Suzanne Necker
- de Thérèse de la Pouplinière
- de Théroigne de Méricourt
- de la comtesse Marie-Charlotte de Boufflers (surnommée l’« Idole »)
- de la duchesse Anne-Louise du Maine (dite « la Mouche à Miel »)
- de la marquise Émilie du Châtelet
- de la marquise Jeanne de Prie
[modifier] Au XIXe siècle
- d’Aglaé Sabatier
- d’Esther La Païva
- de Aimée Carvillon des Tillières
- de George Sand
- de Barbara de Krüdener
- de Claire de Duras
- de Delphine de Girardin
- de Geneviève Straus
- de Julia Allard-Daudet
- de Juliette Adam
- de Juliette Récamier
- de Léontine de Caillavet
- de Louise Contat
- de Lydie Aubernon de Nerville
- de Madeleine Lemaire
- de Marguerite de Saint-Marceaux
- de Marie-Anne de Loynes
- de Mélanie de Pourtalès
- de Mélanie Waldor
- de Nina de Villard
- de Rachilde
- de Sophie de Castellane
- de Sophie Gay
- de Sophie Swetchine
- de Virginie Ancelot
- de la comtesse Adèle de Boigne
- de la comtesse Félicité de Genlis
- de la comtesse Marie d'Agoult, « la Corinne du quai Malaquais »
- de la comtesse Rosalie de Fitz-James
- de la comtesse Sophie d’Houdetot
- de la duchesse Dorothée de Dino
- de la marquise Armande du Plessis
- de la princesse Constance de Salm-Dyck
- de la princesse Mathilde Bonaparte
[modifier] Au XXe siècle
[modifier] Salon anglais célèbre
[modifier] au XVIIIe siècle
- celui d’Elizabeth Montaguë : The Blue Stocking Society, à l’origine de l’expression péjorative « Bas-bleu ».
[modifier] Voir aussi
- Féminisme
- Femme de lettres
- La catégorie des salonnières
[modifier] Liens externes
- Les femmes poètes françaises entre deux révolutions, 1789 - 1830
- Compte-rendu d’Antoine Lilti, Le monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle
- Table des auteures et salonnières
[modifier] Bibliographie
- Antoine Lilti, Le Monde des salons. Sociabilité et mondanité à Paris au XVIIIe siècle, Paris, Fayard, 2005, 568 pages
- Amelia Gere Mason, The Women of the French Salons, Kessinger Publishing, 2004
- Verena von der Heyden-Rynsch, Salons européens. Les beaux moments d'une culture féminine disparue, Paris, Gallimard, 1993, 270 pages
- Carolyn C. Lougee, Le Paradis des femmes : women, salons, and social stratification in seventeenth-century France, Princeton, N.J. : Princeton University Press, 1976
- Roger Picard, Les Salons littéraires et la société française, 1610-1789, New York, Brentano’s, 1943
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