Maladie de l'encre
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La maladie de l'encre est une maladie très grave du châtaignier (et du chêne) provoquée par des microorganismes filamenteux autrefois classés parmi les champignons, apparue en France en 1860, et nommée ainsi à cause des suintements de liquide noirâtre sur la base du tronc. Ces exudations se font sur des zones d'écorces nécrosées. Le microorganisme attaque les racines et l'ecorce de la base du tronc. Les châtaigniers, très sensibles, dépérissent et meurent suite à la destruction des racines. Les chênes, en particulier les chênes pédonculés, rouvres et rouges, sont plus resistants et ne meurent généralement pas. Dans une moindre mesure, l'encre peut affecter le hêtre. Une maladie similaire très grave provoquée par un autre agent pathogène se développe actuellement dans toute l'Europe sur Aulnes.
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[modifier] Champignon responsable
Deux Phytophthora sont responsables de cette maladie, Phytophthora cambivora Petri et Phytophthora cinnamomi Rands. Ces champignons vivent dans le sol. Ils possèdent une bonne capacité saprophitique, c'est à dire qu'ils peuvent vivre dans le sol en l'absence des hôtes. Ils se propagent par des zoospores qui se déplacent dans l'eau. De ce fait, les sols engorgés par l'eau sont très propices à cette maladie et le ruissellement d'eau disperse très efficacement l'agent pathogène. L'infection se fait à faible profondeur à la base du tronc par contamination des jeunes racines ou directement à travers l'ecorce, via les lenticelles. La propagation de la maladie se fait de deux manières : par la progression du mycélium qui s'étend dans le sol de la châtaigneraie, et par le transport de spores par l'homme, les animaux ou l'eau. Le transport de sol contaminé, sur des bottes, sabots d'animaux ou roues de véhicules permet la dissémination de la maladie sur de grandes distances. La dispersion par plants contaminés est aussi malheureusement très efficace.
D'autres champigons voisins, Phytophthora citricola Sawada et Phytophthora cactorum (Lebert et Cohn) Schröter peuvent être associés. Les symptômes produits sont semblables et peuvent être confondus.
Les Phytophthora sont classés parmi les Oomycètes ; ces microorganismes autrefois classés parmi les champignons ont maintenant été reclassés dans les Straménopiles. Le terme de champignon continue cependant à être utilisé.
[modifier] Symptômes
Le symptôme précurseur est un affaiblissement de l'arbre, et un ralentissement de la croissance, les fruits murissant mal. Puis apparaît un flétrissement et un jaunissement des feuilles du sommet et des extrémités, vers le milieu de l'été. Dans un premier stade, les arbres présentent une couronne clairsemée parce que les feuilles sont de tailles réduite et de couleur jaune. Dans les stades plas avancés, les rameaux flétris se dessèchent, puis la dessication progresse, entraînant la mort de l'arbre dans un délai de trois à six ans. Les racines atteintes noircissent et cette coloration, due aux tannins, se propage dans le tronc, au droit des racines malades. Parfois, un liquide noirâtre rappelant l'encre suinte d'une lésion à la base du tronc. Sur les chênes pédonculés et rouvres, il n'y a pas de dépérissement, mais un chancre sur la base du tronc.
[modifier] Moyens de lutte
- Améliorer le drainage de la châtaigneraie
- Les traitements du sol et des collets (partie du tronc immédiatement à ras de terre) à l'aide de fongicides systémiques ont été très décevants.
- Abattre les arbres (qui peuvent encore être exploités pour le bois) et arracher les souches et racines du mieux possible est peu efficace car le champignon survit très bien dans le sol en l'absence d'hôte. Les tentatives de désinfection du sol à l'aide de sulfate de fer ou de sulfate de cuivre neige n'ont apparemment pas donné de résultats probants. Il n'existe donc pas, à l'heure actuelle, de traitement curatif efficace.
- La meilleure méthode de lutte est la prévention car il est pratiquement impossible d'éliminer cet agent pathogène d'une parcelle contaminée. Pour cela, il faut éviter le transport de terre de parcelles contaminées à parcelles saines (via boue sur chaussures ou véhicules), le ruissellement d'eau allant de zones contaminées à des zones saines et la plantation de matériel contaminé.
- Choisir des porte-greffes résistants. Les espèces Castanea mollissima et castanea crenata, d'origine chinoise et japonaise sont résistants à cette maladie. Les châtaigniers japonais auraient selon certains auteurs, par croisement, donné des sujets résistants à la maladie.
[modifier] A essayer :
Voici plus de vingt ans mon vieux noyer centenaire présentait une fissure partant du sol jusqu'à une hauteur de près de deux mètres d'où s'écoulait l'"encre". En désespoir j'ai pulvérisé de l'eau de javel. L'année suivante l'écoulement avait cessé et trois ans après la fissure était cicatrisé. Depuis aucune rechute.
Attention, une fissure partant du sol et suintant un liquide noirâtre n'est probablement pas de l'"encre" ! C'est plus probablement une gélivure, fente dans le tronc provoquée par le gel. Le suitement de liquide noire sur le tronc est en effet une réaction des arbres à la blessure de l'écorce et est non spécifique de l'encre. Il n'y a aucune chance de soigner un arbre atteint d'encre avec de l'eau de javel ...
[modifier] Note de bas de page
(1) Plusieurs conditions (forte concentration en tanins et lignine des feuilles et rameaux ou bois, pH acide, et souvent, présence réduite d'animaux enfouisseurs -lombriciens par exemple-) font que les sous-bois des châtaigneraies sont constitués par une couche épaisse plus ou moins bien décomposée et relativement peu mélangée à la terre.
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