Pierre Rayer
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Pierre François Olive Rayer, né le 7 mars 1793 à Saint-Sylvain (Calvados) - mort le 10 septembre 1867 à Paris.
Pierre Rayer fut un médecin et dermatologue français dont les domaines d'intérêt furent multiples. Il est resté particulièrement célèbre pour ses travaux d'anatomo-pathologie et de physiologie. Il fut professeur de médecine comparée, doyen de la Faculté de Paris de 1862 à 1864, membre de l'Académie de médecine et de l'Académie des Sciences et fondateur de la Société de biologie.
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[modifier] Biographie
Natif de Saint-Sylvain (Calvados), il commence ses études de médecine à Caen et les achève à Paris, à l'École pratique des hautes études, à l'Hôtel-Dieu et à la Maison royale de santé. Il est interne en 1813 et obtient son diplôme de doctorat en médecine en 1818, avec une thèse intitulée : « Sommaire d’une histoire abrégée de l’anatomie pathologique ». En 1822, il est l'auteur d'un important travail consacré à une épidémie de suette en Seine-et-Oise[1]
Désireux de suivre la carrière de l'enseignement, il voulut se présenter, sous la Restauration, au concours de l'agrégation, mais il ne put se faire inscrire parce qu'il s'était allié à une famille protestante. Le banquier Aguado le prit comme médecin et, dès ce moment, commença pour lui une carrière brillante; sa clientèle devint nombreuse et lucrative. Nommé médecin de l'hôpital Saint-Antoine (en 1825), de la Charité (en 1832), il devint ensuite médecin consultant du roi Louis-Philippe
En 1837, il décrit le farcin (ou morve cutanée), une maladie mortelle des chevaux transmissible à d'autres espèces, notamment l'homme. En 1841, il publie un traité en trois volumes sur les maladies des reins. En 1842, il succéda à Morel de Vindé comme membre de l'Institut, puis il fonda la Société de biologie et devint, sous l'Empire, président du Comité central d'hygiène publique et de l'Association générale des médecins de France.
En 1850, Rayer est l'auteur d'un ouvrage relatant sa collaboration avec Casimir Davaine (1812-1882) sur la bactéridie charbonneuse, et comportant la première description clinique détaillée du charbon.
Le 19 août 1862, le docteur Rayer, qui était depuis 1852 médecin ordinaire de Napoléon III, fut nommé, par décret, à une chaire de médecine comparée, créée exprès pour lui à la Faculté de médecine de Paris. Cet acte de haut arbitraire choqua vivement les membres du corps enseignant de l'École et de ses élèves. Surpris de voir un étranger imposé par le chef de l'État, maîtres et élèves montrèrent leur mécontentement. Loin de tenir compte de l'opinion, Napoléon III combla la mesure en nommant Rayer en outre doyen de l'École. Les élèves protestèrent en sifflant le professeur, qui ne put faire son cours et qui, honteux et confus, finit par donner sa démission le 18 janvier 1864. Il fut promu, le même mois, grand officier de la Légion d'honneur.
Politiquement, Rayer était un libéral, plutôt libre penseur, bien qu'il fût marié et enterré religieusement. Il entretint des relations amicales avec plusieurs disciples de Saint-Simon, tels les banquiers Adolphe et Gustave d'Eichthal, le naturaliste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, et la femme de lettres George Sand. Son amitié avec Littré dura jusqu'à sa mort.
C'est dans le service de Rayer à l'hôpital de la Charité que Jean-Martin Charcot et Guillaume Duchenne de Boulogne effectuèrent leur formation d'internes. Casimir Davaine fut également externe de Pierre Rayer à l'hôpital de la Charité.
Rayer encouragea la vocation scientifique de Claude Bernard, de Casimir Davaine et de nombreux chercheurs qui allaient s'illustrer par leurs travaux biologiques et pathologiques dans la seconde moitié du XIXème siècle [2].
[modifier] Titres et distinctions
- Professeur de médecine comparée
- Fondateur de la Société de biologie (1848)
- Doyen de la Faculté de Paris (1862-1864)
- Membre de l'Académie de médecine et de celle des sciences
- Grand officier de la Légion d'honneur (1864).
[modifier] Œuvres
- Sommaire d’une histoire abrégée de l’anatomie pathologique, 1818 (thèse de doctorat)[3]
- Mémoire sur le Delirium tremens (1819)
- Histoire de l’épidemie de suette miliaire qui a régné en 1821 dans les départements de l’Oise et de Seine-et-Oise Paris, Baillière, 1822
- Traité théorique et pratique des maladies de la peau, 3 vol., 1832.[4]
- Traité des maladies de la peau [5]
- De la morve et du farcin chez l'homme, Paris, Baillière, 1837
- Traité des maladies des reins, 3 vol., 1839
- Atlas du traité des maladies des reins comprenant l'anatomie pathologique des reins, de la vessie, de la prostate, des uretères, de l'urètre, etc, 1841
- Archives de médecine comparée, 1842
- Cours de médecine comparée, 1863
[modifier] Bibliographie
[modifier] Livres où Pierre Rayer est cité
- Antonio Cadeddu, Les vérités de la science. Pratique, récit, histoire : le cas Pasteur, éd. Léo S. Olschki, 2005 (ISBN 88-222-5464-3)
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 15 volumes, (1863-1890)
- Jean Théodoridès, Un grand médecin et biologiste Casimir-Joseph Davaine (1812-1882), éd. Pergamon Press, 1968
[modifier] Biographie de Pierre Rayer
- R. Caveribert, La vie et l'oeuvre de Rayer. Th. méd. Paris, 1931
- M. Molinéry, La vie et l'oeuvre de Rayer, éd. Paris-médical, 1932, 84. pp. 439-440
- J.H. Talbott, A biographical history of medicine : excerpts and essays on the men and their work, 1970, pp. 521-523
- Jean Théodoridès, Pierre Rayer - Un demi-siècle de médecine française, éd. Pariente Louis, 2000
- Biographies médicales. 1ère s. 1932-34. pp. 33-48, portr.
- Progrès médical. 1927. 25. pp. 989-997
[modifier] L'hôpital de la Charité et Pierre Rayer
- Actes de la Séance de la Société française d'Histoire de la Médecine consacrée à Rayer, in Histoire des Sciences Médicales, XXV, 4, pp. 261-305.
- A. Laboulbene, L'hôpital de la Charité de Paris, 1606-1878, Paris, Baillière, 1878.
- F. Gillet, L'hôpital de la Charité, Montévrain, 1900.
- Actes de la Séance de la Société française d'Histoire de la Médecine consacrée à Rayer, in Histoire des Sciences Médicales, XXV, 4, pp. 261-305.
- Démolition de l'hôpital de la Charité, Gaz Med Paris, 1862, p. 578.
[modifier] Notes et références
- ↑ Pierre Rayer, Histoire de l’épidémie de suette miliaire qui a régné en 1821 dans les départements de l’Oise et de Seine-et-Oise, éd. Baillière, Paris, 1822.
- ↑ Jean Théodoridès, Un grand médecin et biologiste Casimir-Joseph Davaine (1812-1882), éd. Pergamon Press, 1968, p 28.
- ↑ Téléchargeable sur le site de la BIUM Pierre Rayer, Sommaire d'une histoire abrégée de l'anatomie pathologique
- ↑ Téléchargeable sur le site de la BIUM.
- ↑ Téléchargeable sur le site de la BIUM Traité des maladies de la peau
[modifier] Éponymie
- Maladie de Rayer: un syndrome associant ictère, splénomegalie, et hépatomégalie.
- Nodule de Rayer : nodule cutané jaunâtre (xanthome) souvent localisé aux paupières.
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- (fr)
[pdf]Georges Androutsos, Pierre-François-Olive Rayer (1793-1867) un des fondateurs de l'uro-néphrologie moderne
- (fr)
[pdf]Georges Androutsos, La maladie urogénitale de Napoléon III, Progrès en urologie, 2000, 10, 142-152. Pierre Rayer était le médecin de Napoléon III.
- (fr)
[pdf]Charles Haas, La naissance de la Société médicale des hôpitaux de Paris, Ann Med Interne 1999, 150, 1, p 10-16
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