Pierre de La Primaudaye
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Pierre de La Primaudaye, dit la Barrée (né vers 1546, mort en 1620), membre d'une nombreuse famille d'Angevins protestants, est un écrivain distingué de la fin du XVIe siècle. On sait peu de choses de son enfance, sinon qu'ellle a été endeuillée par la mort d'un frère décapité pour avoir abattu un gentilhomme.
Il était, en 1580, gentilhomme de la chambre de Monsieur, et a laissé plusieurs ouvrages qui ne méritent pas l'oubli dans lequel ils sont tombés aujourd'hui :
- Académie française, divisée en dix-huit journées [traitant] de l'institution des mœurs, et de ce qui concerne le bien et heureusement vivre en tous états et conditions, par les préceptes de la doctrine et les exemples de la vie des anciens sages et hommes illustres (Paris, 1577) dans lesquels sont résumés toutes les connaissances philosophiques et physiologiques de son temps.
- La Primaudaye fit ensuite un travail analogue sur les matières religieuses et publia La philosophie chrétienne de l'Académie française, des vrais et seuls moyens de la vie bienheureuse (Paris, 1598), ouvrage signé De la Primaudaye, conseiller et maître d'hôtel du roi.
Cet écrivain était une sorte de Montaigne non sceptique mais pieux. Voici un passage de la Suite de l'Académie, extrait de l'exemplaire de 1591 qui est à la bibliothèque nationale : « Qu'amour est désir de beauté, et que la beauté tire l'amour c'est chose que les plus ignorants ont bien connue. Même quelques doctes païens ont enseigné que ce qui avoit induit Dieu de créer le monde, mais aussi à le créer beau, et de si belle forme en toutes ses parties, avait été amour. Aussi le nom duquel il est nommé rend témoignage de sa beauté. Car monde signifie autrement comme qui diroît ornement beau, et bien orné. Puis donc que Dieu l'a créé et formé par amour, il n'y a point de doute qu'amour ne soit répandue par tout le monde et qu'elle ne soit toujours attirée par la beauté, afin qu'elle soit conforme et semblable à la fontaine dont elle est sortie. D'autre part, toute beauté est comme un ray de cette beauté infinie et divine qui est en Dieu... Et l'amour qui a induit Dieu tout-puissant à la création de toutes choses est procédée de la bonté d'icelui. »
Son influence dans l'Europe humaniste de la Renaissance n'est pas négligeable et, au même titre que les rééditions de Plutarque, son Académie française aurait été une source d'inspiration pour Shakespeare selon Stuart Gillespie (Shakespeare's Books, 2001, p.277).