Plateau de Millevaches
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Le plateau de Millevaches (en occitan Miuvachas) est un grand plateau granitique français dont la superficie est de 3 300 km² et qui s'étend pour sa majeure partie sur le département de la Corrèze.
Sommaire |
[modifier] Toponymie
Le plateau de Millevaches tire son nom de celui d'une commune dont le chef-lieu regroupe moins de 50 habitants. L'article Millevaches fait un point sur l'origine du nom.
[modifier] Géographie
Situé dans la région du Limousin, au centre de la France dans le Massif central.
Les géographes distinguent, au nord, le plateau de Gentioux du plateau de Millevaches. Ils semblent avoir pour limite la Vienne et la Creuse. Cette distinction est toutefois discutable car on voit mal ce qui différencie l'un de l'autre, caractérisés qu'ils sont par les mêmes landes, les mêmes tourbières, les mêmes prairies, les mêmes rivières aux eaux limpides, le même socle granitique, les mêmes activités humaines, les mêmes paysages. Le présent article intègre donc le plateau de Gentioux comme une composante du plateau de Millevaches.
Celui-ci est à cheval sur trois départements : la Corrèze pour sa majeure partie, la Creuse sur laquelle est presque entièrement situé le plateau de Gentioux (qui intègre également pour partie Peyrelevade), et la Haute-Vienne. On peut grosso modo considérer que la courbe de niveau de 750 m délimite le plateau de Millevaches dont le point culminant est le Mont Bessou (977 m).
Les plus importantes de ses rivières sont :
- Pour le bassin de la Loire : la Vienne et son affluent la Creuse.
- Pour le bassin de la Garonne : la Vézère et son affluent la Corrèze.
Par décret du 18 mai 2004 a été créé le parc naturel régional de Millevaches en Limousin qui s'étend sur 113 communes, couvre une superficie de 300 000 hectares et compte 38 000 habitants. Ce classement permet notamment de mener des actions visant à préserver la richesse des milieux naturels du plateau (par exemple, les tourbières)[1].
[modifier] Histoire
L’histoire du plateau de Millevaches ne peut pas être événementielle. Elle est plutôt celle de l’occupation humaine de ce milieu particulier qui est jusqu’à aujourd’hui essentiellement liée à l’agriculture et à l’élevage.
Les premières traces d’une présence humaine, qui remontent au paléolithique moyen, ne sont donc pas pleinement significatives. Elles témoignent de campements provisoires de chasseurs cueilleurs et non d'une installation durable.
D'après les analyses polliniques effectuées dans les tourbières, entre - 4 000 et - 2 000 ans les agriculteurs et éleveurs néolithiques s'installent mais sans défrichements significatifs. Quelques monuments mégalithiques se rattachent à cette époque.
Aucun progrès significatif de l'occupation humaine n’est perceptible à l'Age du bronze.
En Gaule, le 2e Age du fer marque un progrès sensible de l’artisanat des instruments agricoles. On considère que c’est à cette époque que se met en place l’essentiel de l’outillage que l’on retrouvera dans nos campagnes jusqu’au XIXe siècle[2], voire pour l’agriculture traditionnelle du Plateau, jusqu’au milieu du XXe. C’est notamment l’apparition de la faux qui, en permettant d’augmenter considérablement les réserves de fourrage, favorise le développement de l’élevage. Pour le Plateau de Millevaches, qui nous semble, aujourd’hui, avoir été une terre à moutons depuis la nuit des temps, il s’agit de bien plus que d’un détail. Le nouvel outillage y autorise, malgré la rigueur du climat, une installation permanente d’agriculteurs-éleveurs et dès lors les traces d’occupation deviennent réellement significatives. L’importance de ce défrichement est vérifiée par les analyses polliniques qui laissent entrevoir pour les époques gauloises et gallo-romaines un paysage ouvert où domine la lande à bruyères[3].
Les témoignages de l'Age du fer sont plus fréquents, comme le tumulus de Plane (commune de La Nouaille)[4] ou les plus anciens des tumulus de Tarnac[5]. A cette époque, le territoire du plateau est sous le contrôle des Lémovices, peuple de civilisation celtique ayant laissé son nom tant à Limoges qu'au Limousin. De nombreux autres tumulus parsèment le plateau, notamment à Sornac, Saint-Setiers, Millevaches, Chavanac, Pérols-sur-Vézère, Bugeat, etc. Faute de datation, il apparaît toutefois difficile de les rapporter à l'âge du fer plutôt qu'à la période gallo-romaine, comme le montre l'échelonnement chronologique des tumulus de Tarnac dont les plus récents sont du IIe ou du IIIe siècle.
De l'époque gallo-romaine, on garde les vestiges de la résidence aristocratique des Cars et de ses deux mausolées ou, plus modestement, de la villa (en fait une simple exploitation ovicole) de La Valette, commune de Gioux. Significativement, les deux lieux sont désertés dans la deuxième moitié du IIIe siècle. Cet abandon semble toucher l'ensemble du plateau et est à relier à l'insécurité due aux premières incursions germaniques dans l'empire romain et aux désordres internes de ce dernier.
Durant l'Antiquité tardive et le Haut Moyen-Age, le plateau n'en devient pas pour autant un désert, comme en témoignent les survivances toponymiques celtiques ou gallo-romaines qui n'ont pu se maintenir que pour autant qu'il ait été, sinon habité, au moins fréquenté. Ainsi, Gioux dont le nom est dérivé de Jovem (accustif de Jupiter), Tarnac dérivé de la racine celtique taro (qui traverse), Drouillat, dérivé d'un des noms gaulois du chêne, dervos[6]. Par ailleurs, des sources écrites citent le nom de Tarnac dès le IXe siècle et celui de Sornac (toponyme d'origine gallo-romaine) au début du Xe siècle.
Vers l'an 1000, la montagne limousine, donc le plateau, est partagée entre deux vicomtés, au nord celui d'Aubusson, au sud celui de Comborn. La limite en semble assez voisine de la ligne de partage des eaux entre les affluents de la Loire et ceux de la Dordogne. Au cours du XIe siècle, le vicomté de Comborn se subdivise et en est issu, sur son ancienne partie est, le vicomté de Ventadour[7].
La réoccupation plus massive du plateau s'effectue, pour une bonne part, à l'instigation des ordres religieux, les Bénédictins, depuis la Chaise-Dieu, mais aussi et surtout les ordres militaires, Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et Templiers. On doit notamment à ces derniers la création de treize paroisses : Sainte-Anne, Bellechassagne, Chavanac, Comps, Courteix, La Vinadière, Boucheresse, Charrières, Féniers, Malleret, Le Mas-d'Artige, Monteil-Guillaume et Gentioux, cette dernière leur étant néanmoins antérieure, selon certains[8].
L'architecture religieuse de cette époque nous est restée sous la forme des églises à clocher-mur, typiques de la montagne limousine.
[modifier] Légende
On raconte qu'une bergère mal inspirée aurait donné au Diable ses mille vaches rendues indociles par l'orage. Le Diable, quant à lui, les aurait une à une transformées en rochers.
[modifier] En littérature
Le plateau de Millevaches offre le cadre de plusieurs des romans de Richard Millet.
[modifier] Principales curiosités
- Lac de Vassivière
- Lac de Chammet
- Site gallo-romain des Cars (deux mausolées, villa avec thermes privés IIe et IIIe siècles. Soubassements, pieds de colonne et cuve monolithique. Fouilles de Marius Vazeilles).
- Étang des Oussines, alimenté par les eaux de la Vézère, où vivent des loutres, ce qui prouve la pureté de l'eau.
- La tourbière de Longéroux
- Meymac (à voir : l'église abbatiale Saint-Léger, musée archéologique Marius Vazeilles, le centre d'art contemporain)
- Gentioux-Pigerolles (à voir : le monument aux morts, le pont de Senoueix, une station de ski de fond (la seule du Limousin), les éoliennes de Gentioux Peyrelevade)
- Peyrelevade (la chapelle Saint-Roch (XVIIe siècle) situé au village du Rat, la croix des Templiers (dite du Mouton), tourbières de Rebière-Nègre et de Négarioux-Malsagne, golf naturel dominant le Lac du Chammet, les sources de la Vienne (à 2 km de Millevaches))
- Le Mont-Bessou et sa tour panoramique : depuis la construction de la tour panoramique au sommet du Mont Bessou, les visiteurs du Plateau de Millevache peuvent atteindre une altitude de 1 001 m.
[modifier] Notes et références
- ↑ Pour plus de détail sur la notion de parc naturel régional, se référer aux articles 333-1 à 333-4 du code de l'environnement, accessible sur Légifrance [1].
- ↑ Alain Ferdière, François Malrain, Véronique Matterne, Patrice Méniel, Anne Nissen-Jaubert. Histoire de l'agriculture en Gaule, 500 av. J.-C. - 1000 apr. J.-C.. Editions Errance. Paris 2007.
- ↑ Bernard Valadas. Millevaches en Limousin, architecture du plateau et de ses abords. p16. Association Patrimoine-Inventaire-Limousin. 1991
- ↑ Dominique Dussot. Carte archéologique de la Gaule - La Creuse. p 121. Académie des inscriptions et belles lettres. Paris 1989
- ↑ Guy Lintz. Carte archéologique de la Gaule - La Corrèze. pp 89-90. Académie des inscriptions et belles lettres. Paris 1992
- ↑ cf. notamment : Marcel Villoutreix, Les noms de lieux du Limousin, témoins de l'Histoire d'une région, Association des Antiquités Historiques du Limousin, Limoges 2002 ; Guy Lintz. Carte archéologique de la Gaule - La Corrèze. Académie des inscriptions et belles lettres. Paris 1992
- ↑ Christian Rémy, Seigneuries et châteaux-forts en Limousin, Culture & patrimoine en Limousin, 2006
- ↑ Martine Chavent dans Millevaches en Limousin, Architectures du Plateau et de ses abords (p. 93), Association Patrimoine-Inventaire-Limousin, 1987
[modifier] Liens externes
- le site officiel du Parc naturel régional Millevaches en Limousin
- Millecultures, site de l'actualité du plateau avec un agenda, des reportages vidéo et audio en ligne, forum, présentation des acteurs locaux...
- Le Mont Bessou, sa tour panoramique, les promenades à faire dans les environs, de nombreuses photos du panorama...
- Télé Millevaches: site de la télévision locale avec la possibilité de voir gratuitement l'émission mensuelle
- plateau-de-millevaches.fr
- le site officiel du village de Peyrelevade au coeur du Plateau
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