Sixième circonscription du Bas-Rhin
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[modifier] Description géographique et sociologique
La sixième circonscription du Bas-Rhin est à cheval sur les massifs vosgiens et les régions plus viticoles de Wasselonne. Très largement catholique, à l'exception de certaines communes des canton de Wasselonne, Molsheim et Schirmeck, elle n'est pas linguistiquement homogène.
Elle est en effet composée de deux cantons historiquement majoritairement francophones et vosgiens, rattachés en 1871 au département du Bas-Rhin:
- Canton de Saales; le canton le moins peuplé du Bas-Rhin.
- Canton de Schirmeck
Les quatres autres cantons sont historiquement dialectophones-germanophones, la pratique de l'Alsacien y reste très courante:
- Canton de Molsheim
- Canton de Rosheim
- Canton de Villé; le canton de Villé est linguistiquement mixte, majoritairement dialectophone.
- Canton de Wasselonne
Elle est assez largement de tradition catholique, les cantons de Rosheim, Villé et Molsheim étant très largement catholique. Le canton de Schirmeck est composée de certaines communes protestantes, tout comme le canton de Wasselonne (la ville de Wasselonne est de tradition protestante). Cette relative homogénéité religieuse e eu d'importantes conséquences politiques, et peut notamment expliquer la domination de la démocratie-chrétienne dans l'arrondissement de Molsheim.
[modifier] Description politique
Circonscription plutôt rurale, dont la ville principale reste Molsheim, la sixième circonscription comporte aussi une partie périurbaine centrée autour de Strasbourg dans le canton de Wasselonne. Les cantons de Rosheim, Villé, ainsi que les cantons vosgiens de Schirmeck et Saales restent assez largement ruraux. Politiquement la circonscription reste très largement dominée par les partis de droite et de centre-droit.
A l'image de l'ensemble des circonscriptions alsaciennes les débuts de la Vème République furent marqués par un affrontement entre la démocratie-chrétienne et les candidats gaullistes. A Molsheim cet affrontement fut cependant troublé par la très forte personnalité du député MRP Henri Meck, qui occupa le siège de Molsheim-Villé de 1928 à sa mort en 1966. Figure dominante, avec Pierre Pflimlin, du MRP bas-rhinois, après avoir l'un des chefs du parti catholique alsacien UPR pendant l'entre-deux-guerres, H.Meck disposait d'une implantation remarquable dans l'ensemble des cantons, et particulièrement à Molsheim dont il était le maire. Il fut réélu au premier en 1958 et 1962. Par ailleurs, opposé à l'opposition grandissante du MRP au général de Gaulle, Meck soutint ouvertement le général en 1965, contre les consignes nationales de son parti. Le député MRP fut suivi par ses électeurs, De Gaulle remportant 84,4% des voix au second tour dans la circonscription. Il déceda peu après avoir été investi conjointement par le MRP et l'UDVe (Parti gaulliste) pour les élections législatives de 1967. Ainsi peut-on dire que le clivage démocratie-chrétienne/gaullisme fut troublé durant les années 1960 par la personnalité d'Henri Meck. Son suppléant Gérard Lehn ne fut élu en 1967 et 1968 qu'avec le soutien de la droite gaulliste contre des candidats démocrates-chrétiens, ceux-ci réalisant de bon scores à Rosheim et Wasselonne notamment.
Les élections de 1973 provoquèrent dans la circonscription un petit "tremblement de terre" avec l'élection d'un candidat réformateur, proche de la démocratie-chrétienne, inconnu quelques mois auparavant dans la circonscription, Jean-Marie Caro qui l'emporta très facilement contre le député sortant au deuxième tour (56%). J.M Caro consolida son implantation locale en étant élu en 1973 conseiller général de Villé, poste qu'il devait conserver jusu'en 1992. Il fut facilement réélu en 1978, en battant le maire RPR de Molsheim P.Klingenfus, puis en 1981, 1986 et 1988, à chaque fois avec des scores importants.J.M Caro joua un rôle important à l'assemblée nationale, étant lui-même très impliqué dans les dossiers de politique européenne. Mais en 1993, critiqué pour ses absences fréquentes dans la circonscription qui avait déjà provoqué sa défaote aux élections cantonales de 1992, ainsi que marquée par une certaine usure, J.M Caro fut battu de quelques voix par un candidat de centre-gauche, Alain Ferry (50,4%). Celui-ci rassembla une majorité dans les cantons vosgiens, ainsi qu'à Molsheim. Elu sous une étiquette rocardienne, Alain Ferry choisit cependant de se rapprocher du centre-droit, et fut réélu en 1997 avec le soutien de l'UDF-RPR et en 2002 sous l'étiquette UMP. Il rassembla à cette occasion plus de 60% des voix au premier tour, étant ce faisant l'un des députés les mieux élu de France.
Globalement la circonscription reste largement dominée par les candidats de droite et du centre-droit. La gauche ne détient aucun canton, et n'a pas pu participer au second en 1997, ni mettre en ballotage le député sortant en 2002. Elle réalise cependant des scores plus importants dans les cantons vosgiens, et particulièrement à Schirmeck, que dans les cantons dialectophones. Elle est notamment très faibles à Rosheim, Molsheim et Wasselonne. A contrario, la droite dispose d'une implantation très forte dans l'ensemble des cantons, même si elle est plus faible dans les cantons vosgiens que dans les cantons dialectophones, le canton de Schirmeck reste le fief du député A.Ferry. De manière générale les cantons de Rosheim, Molsheim et Wasselonne constituent des bastions des forces de droite et de centre-droit, et notamment de la démocratie-chrétienne. La droite est aussi assez forte à Villé. Enfin l'extrême-droite réalise dans cette circonscription des scores plus faibles que sa moyenne régionale, mais qui restent assez importants. Lors des élections présidentielles la circonscription a accordé des résultats importants à J.M Le Pen. Le FN est bien implanté dans les cantons vosgiens, et notamment à Saales, ainsi qu'à Molsheim. Le mouvement régionaliste d'extrême-droite Alsace d'Abord dispose aussi dans cette circonscription de bons terrains d'implantation à Rosheim (où il a dépassé 12% aux régionales de 2004) et Wasselonne.
Lors des élections présidentielles de 1988 la circonscription choisissait J.Chirac au deuxième tour avec 53,6% des voix. En 1995 elle plaçait J.M Le Pen en tête de l'ensemble des candidats avec 26,9%, devant E.Balladur (25%), L.Jospin (16,2%) et J.Chirac (14,9%). Au second tour elle se pronoçait très nettement pour J.Chirac (60,5%). En 2002 J.M Le Pen arrivait assez nettement en tête (24,8%), devant J.Chirac (17,8%), F.Bayrou (12,4%) et L.Jospin (9,2%).
[modifier] Historique des Elections
Législature | Député élu | Parti politique | Mandat local |
---|---|---|---|
1958-1962 | Henri Meck | MRP | Maire de Molsheim |
1962-1967 | Henri Meck | MRP | Maire de Molsheim |
1967-1968 | Gérard Lehn | app UDR | Maire de Molsheim |
1968-1973 | Gérard Lehn | UDR | Maire de Molsheim |
1973-1978 | Jean-Marie Caro | Réformateur/CDS | Conseiller général de Villé |
1978-1981 | Jean-Marie Caro | UDF-CDS | Conseiller général de Villé |
1981-1986 | Jean-Marie Caro | UDF-CDS | Conseiller général de Villé |
1986-1988 | Jean-Marie Caro | UDF-CDS | Conseiller général de Villé |
1988-1993 | Jean-Marie Caro | UDF-CDS | Conseiller général de Villé |
1993-1997 | Alain Ferry | Divers Droite | Conseiller général de Schirmeck |
1997-2002 | Alain Ferry | Divers Droite | Conseiller général de Schirmeck |
2002-2007 | Alain Ferry | Divers Droite | Maire de Wisches |