Sohaemus d'Arménie
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Sohaemus est un roi d'Arménie qui fut placé à la tête du royaume par les empereurs romains Marc Aurèle et Lucius Verus en 163. Il est possible qu'il ait été déjà roi d'Arménie auparavant, et qu'il ait été chassé de son trône par les Parthes. La chronologie des souverains d'Arménie au deuxième siècle de notre ère est malheureusement très incertaine. Les sources gréco-romaines sont en effet très lacunaires et le texte de Moïse de Khorène présente, pour cette période, de graves confusions chronologiques.
En 161, ou au début 162, les forces parthes de Vologèse IV infligèrent à Elegeia une cuisante défaite aux troupes romaines qui étaient venu défendre le protectorat romain sur l'Arménie. Un souverain dépendant des Parthes s'installa donc à la tête du royaume. Il en fut chassé par la controffensive romaine menée par Statius Priscus en 163, qui combattait pour les empereurs Lucius Verus et Marc Aurèle. Ces derniers prirent le titre d'Armeniacus (vainqueur de l'Arménie), et installèrent sur le trône Sohaemus. Bien que lié par ses origines à la dynastie arsacide, Sohaemus était totalement acquis à la cause romaine, et nous savons par un résumé de Photios qu'il avait été consul à Rome, il est en effet décrit comme "l'Achéménide et l'Arsacide, qui fut roi et dont les pères étaient rois, mais devint aussi membre du sénat romain, puis consul, puis à nouveau roi de la grande Arménie".
Son règne rencontra cependant des rébellions, notamment celle du satrape Tiridate. Sohaemus ne put alors se maintenir sur le trône que grâce à l'intervention de Martius Verus, gouverneur romain de Cappadoce. Cet épisode, au demeurant obscur, a été placé à des dates variables. Si la date de 168 a été avancée, c'est aujourd'hui celle de 172 qui est la plus couramment retenue. À cette occasion, Martius Verus affermit le rôle de nouvelle capitale qu'avait prise Vagharshapat-Kainepolis (aujourd'hui Etchmiadzine). Une garnison romaine, composée de soldats détachés des légions de Cappadoce fut installée dans la ville pour maintenir le calme et le pouvoir de sohaemus. Elle était encore présente une quinzaine d'année plus tard.
La date de fin de son règne est inconnue.
[modifier] Références
[modifier] Sources
- RIC III, nn° 511-513 et 1370-1375 (monnaies romaines datée de 163 à la légende : "Rex Armen(iis) datus")
- Dion Cassius, LXXI, 14, 2 (Exc. Val., 304)
- Dion Cassius, LXXI, 3, 1 (Souda s.v. "Martios")
- Moïse de Khorène, II, 64 (il n'est pas certain cependant que ce passage concerne Sohaemus)
- Photios, Bibliothèque, codex 94 (=Jamblique, Babyloniaca) (traduction R. Henry, CUF, t. II, 1960, p. 40)
C'est à tort que son nom avait été lu sur une inscription d'Éphèse publiée au début des années 1970.
[modifier] Travaux contemporains
- M.L. Chaumont, "L'Arménie entre Rome et L'Iran : I de l'avènement d'Auguste à l'avènement de Dioclétien", ANRW (Aufstieg und Niedergang des römischen Welt), II, 9.1, 1976, pp. 146-150 (synthèse incontournable)
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