Discuter:Tolérance/proposition de plan/article
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[modifier] Définitions
- Émile LITTRÉ, Dictionnaire de la langue française 1882 définit la tolérance comme condescendance, indulgence pour un péché... quon ne peut pas ou ne veut pas empêcher.
- Summa Juris Publici Ecclesiatici de Capello (1928) la présente comme « permissio negativa mali », permission négative dun mal, réel ou supposé.
Ces deux significations ninvitent pas à situer la tolérance dans le contexte des vertus, cest le moins quon puisse dire.
- Robert qui admet chez autrui une manière de penser ou dagir différente de celle quon adopte soi-même, qui respecte la liberté dautrui en matière de religion, dopinions philosophiques, politiques.
Devant le fait objectif de la pluralité des cultures, lon entend ce genre de définition de la tolérance.
- la tolérance en technique est la marge d'erreur acceptable, ou la capacité de résister à une agression ou à des conditions de fonctionnement dégradées.
La tolérance, du latin tolerare (supporter, et parfois combattre), est une notion qui définit le degré d'acceptation d'un élément contraire à une règle morale, civile ou physique.
[modifier] Qui tolère ?
C'est la puissance publique.
[modifier] la persécution légitime
- Dialogue contre les juifs avec Tryphon, prince des juifs de Justin Martyr au IIe siècle
- Réfutation et destruction de la prétendue Gnose d'Irénée de Lyon connu comme adversus Haereses
- La cité de Dieu contre les païens d' Augustin d'Hippone
[modifier] cujus regio, ejus religio
La paix d'Augsbourg (1555) La notion cujus regio, ejus religio de la paix d'Augsbourg représente un progrès dans la tolérance pour l'époque. En effet par ce principe l'empire « tolère » le luthéranisme. Dans chaque État une seul religion est admise, celle du prince. Les autres savent donc où aller, par exemple, les calvinistes et les juifs, aux Pays-Bas.
[modifier] Précurseurs
[modifier] Michel de Montaigne
[modifier] Etienne de La Boétie
[modifier] Thomas Hobbes 1588- 1679
Le premier penseur qui conçoit une société dont l'état permet à ses membres de poursuivre leurs propres intérêts, sans concevoir l'individualisme. Cette société est dirigée par un roi autocrate dont le rôle consiste à empêcher les sujets de s'entretuer.
[modifier] le tournant des Lumières
[modifier] Pierre Bayle 1647-1706
Il est impossible, dans l'état où nous nous trouvons, de connaître certainement que la vérité qui nous paraît (je parle des vérités particulières de la Religion, et non pas des propriétés des nombres ou des premiers principes de métaphysique, ou des démonstrations de géométrie) est la vérité absolue; car tout ce que nous pouvons faire est d'être pleinement convaincus que nous tenons la vérité absolue, que nous ne nous trompons point, que ce sont les autres qui se trompent, toutes marques équivoques de vérité, puisqu'elles se trouvent dans les païens et dans les hérétiques les plus perdus. [...] Un Papiste est aussi satisfait de sa religion, un Turc de la sienne, un Juif de la sienne, que nous de la nôtre. [...] Les plus fausses religions ont leurs martyrs, leurs austérités incroyables, un esprit de faire des prosélytes qui surpasse bien souvent la charité des orthodoxes et un attachement extrême pour leurs cérémonies superstitieuses. [...] Dans la condition où se trouve l'homme, Dieu se contente d'exiger qu'il cherche la vérité le plus soigneusement qu'il pourra et que, croyant l'avoir trouvée, il l'aime et y règle sa vie. [...] Le principal est ensuite d'agir vertueusement; et ainsi chacun doit employer toutes ses forces à honorer Dieu par une prompte obéissance à la morale. À cet égard, c'est-à-dire à l'égard de la connaissance de nos devoirs pour les mœurs, la lumière révélée est si claire que peu de gens s'y trompent, quand de bonne foi ils cherchent ce qui en est. Pierre Bayle, Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ: «Contrains-les d'entrer», où l'on prouve par plusieurs raisons démonstratives qu'il n'y a rien de plus abominable que de faire des conversions par la contrainte, et où l'on réfute tous les sophismes des convertisseurs à contrainte et l'apologie que Saint Augustin a faite des persécutions, 1686.
[modifier] Locke 1723 - 1790
La première notion de tolérance est celle défendue par John Locke est défini comme cessez de combattre ce qu'on ne peut changer. Sa lettre sur la tolérance intervient dans le conflit entre les calvinistes et les Remontrants
Il conçoit une société civile d'hommes égaux sous la loi et s'accordant sur la liberté des objectifs. Ils ne sont donc pas liés par un but commun.
Dans ce cadre, la tolérance n'est pas une valeur individuelle mais un dynamisme évoluant entre la réception de la règle et l'aptitude du pouvoir à la faire respecter. La tolérance dépend donc de la façon dont le pouvoir conçoit sa relation à la vérité et des moyens qu'il est disposé à investir pour faire valoir cette conception.
Locke distingue en effet :
- la tolérance pratique pour motifs d'ordre public, où la chose tolérée l'est avec condescendance et, de ce fait, n'est pas mise sur le même pied que les idées concurrentes. Cette tolérance comprend sa dose de mépris.
- la tolérance spéculative qui consiste à s'interroger sur le point de savoir si, dans le fond des religions, il n'existerait quelque fond commun à promouvoir, déterminant par là une religion naturelle. Le rite, les doctrines ne seraient alors que des attributs dépendant de l'histoire et, pour employer une expression contemporaine, du contexte socio-historique.
Toutefois, Locke exclue de toute tolérance :
- les catholiques parce que le pape étant leur chef, ils obéissent à un chef d'état étranger,
- les athées qui, dépourvu de religion, ne sauraient avoir de morale.
[modifier] Voltaire
Je n'aime pas vos idées mais je me battrai pour que vous puissiez les exprimer dit Voltairejioioioioioiooi
[modifier] Rabaud Saint-Etienne
Conventionnel et Rédacteur de l'article 10 de la déclaration des droits de l'homme : Nul ne doit être persécuté pour ses idées même' religieuses.
Rabaud disait aussi : nous ne voulons pas la tolérance, nous voulons la liberté. On passe alors à la vitesse supérieure.
[modifier] Tocqueville
De la démocratie en Amérique
[modifier] Que tolère-t-on ?
Tolère-t-on les idées ou tolère-t-on également la manifestation de ces idées ? Tolère-t-on les hommes qui les portent ?
[modifier] Tolérer les idées
la tolérance religieuse : attitude devant des confessions de foi différentes ou les manifestations publiques des religions différentes, e.g. :
- l'édit de Tolérance de 1786 (France) autorise la construction de lieux de cultes pour les protestants à condition que leur clocher soit moins haut que celui des églises catholiques.
[modifier] Tolérer la manifestation des idées
Exemples
- Les débats contemporains sur l'homosexualité. Tant que la puissance publique considéra les pratiques de cette minorité comme un délit, il était facile de menacer un homosexuel de la perte de son travail ou d'organiser des chasses aux homosexuels qui demeuraient impunies. Depuis que le délit a disparu du Code civil de la plupart des pays démocratiques, on respecte les individus tout en manifestant contre les projets visant à leur accorder la pleine jouissance des Droits de l'Homme
- le chemin de Croix de l'archevêque de Paris (Jean-Marie Lustiger, France) escalade chaque année les escaliers du Sacré-Cœur et des images en sont données durant le journal télévisé de la télévision publique.
[modifier] Tolérer les hommes
Le respect de l'individu et de ses idées n'intervient qu'à partir du moment où l'on ne peut convoquer la puissance publique contre sa façon de faire et globalement n'apparaît dans le droit qu'à partir de 1948 et de la déclaration universelle des droits de l'homme.
[modifier] l'égalité devant la loi, l'impunité et la réparation
Les modalité d'application de la loi dépendent-elles des décrets qui les promulguent ou de la disponibilité du pouvoir à les faire appliquer.
Par exemple,
- les décrets Jean Zay (1936, France) prévoient l'interdiction du port de signes religieux et politique à l'école, pourtant, en 2004, on discute d'une loi sur le même sujet.
- les lois sur la consommation d'herbe inappliquées parce qu'inapplicables,
- en revanche, les lois anti-tabac, en fait, anti-fumeurs, instaurent de nouvelles normes d'intolérance, au prétexte de la santé, qui ne s'appliquent pas à d'autres fléaux comme l'alcool dont le lobby est politiquement bien assis et fiscalement rentable.
[modifier] L'étranger
L'étranger ne vient pas toujours d'ailleurs. L'acceptation d'une personne ou d'un groupe social devant ce qui est différent de ses valeurs morales ou normes ayant cours dans ledit groupe social : cette définition est donc directement lié à la culture d'accueil qui se vit comme supérieure à la culture accueillie.
On tolère le pauvre par la charité, l'Africain dans une société blanche, le Juif dans une société chrétienne. Les modalités de cette tolérance s'exercent avec une certaine condescendance, variable selon les époques. (ghetto et rouelle, dhimmitude).
Au contraire, la tolérance peut manifester un état d'esprit d'ouverture à autrui. Il s'agit de comprendre les manières de penser et d'agir différentes des siennes sans obligatoirement les partager.
- Soi-même comme un autre
- le prochain, l'autre et la transcendance
Emmanuel Levinas Jacques Derrida Politique de l'amitié (2002)
[modifier] Peut-on tout tolérer ?
[modifier] être tolérant est-ce tout permettre ?
[modifier] la tolérance exclut-elle toute critique ?
- Etude de Cas : Tolérance religieuse
[modifier] Articles connexes
- Liberté
- Religion
- Édits de tolérance
- Norme, autorité, légitimité, vérité
- Tolérance (technique)
[modifier] liens externes
- la tolérance est souvent assimilée au relativisme