Antoine Court
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Antoine Court (1695-1760), père du célèbre Antoine Court de Gébelin, né à Villeuneuve de Berg (Ardèche), mort à Lausanne (Suisse)
Elevé dans une famille protestante au moment des persécutions qui ont suivi la Révocation de l'Edit de Nantes, il se trouva mêlé aux troubles de la Guerre des Camisards dans sa dernière phase. Très jeune, il parcourut les campagnes cévénoles pour tenir des assemblées clandestines où les Nouveaux Convertis se rassemblaient pour écouter la lecture de la Bible et sa prédication, chanter les Psaumes et prier selon leur foi.
En 1713, Court rompit avec les Camisards, la violence et le prophétisme et décida en 1715 de restaurer l'ancienne discipline des Eglises réformées et leur organisation synodale (synode de Monoblet - Gard).
Avec l'aide de quelques compagnons dont Corteiz et Duplan, Court ordonné pasteur en Suisse et malgré l'opposition d'une partie du Refuge va passer sa vie à cette täche, réorganiser le protestantisme français, sans violence mais en résistant opiniatrement aux tentaives du pouvoir d'écraser ce renouveau.
En 1729 Court dut se réfugier à Lausanne où il resta jusqu'à la fin de sa vie. Il y tìnt une abondante correspondance avec les pasteurs et les Eglises du Désert. Les Papiers Court sont déposés à Genève. Il chercha à réunir soutients et fonds pour ses coreligionnaires français persécutés et souvent vus comme des rebelles par l'Europe potestante qui les incitaient à quitter leur pays plutôt que d'y tenir des cultes clandestins. Court soutint aussi les étudiants français, futurs pasteurs et souvent martyrs, qui à partir de 1730 vinrent à Lausanne pour étudier au Séminaire français.
En 1744 lors d'un ultime voyage en France, Court présida le premier synode national des Eglises du Désert, manifestation du succès de son entreprise qui s'était peu à peu propagée à l'ensemble du Royaume ou presque. Partout le protestantsime reprenait plus ou timidement vie. Il en profita également pour tenter de régler une grande querelle qui minait le protestantisme languedocien depuis une quinzaine d'année (schisme Boyer).
Jusqu'à sa mort A. Court intercéda pour les Réformés français, les défendit, appela à la tolérance. Il travailla à apaiser les querelles qui le divisaient, notamment celles entre pasteurs. Il fut aussi un histoiren de la Guerre des Camisards et écrivit de précieuses mémoires sur les débuts de son oeuvre en Cévennes.Il rédigea enfin plusieurs apologies destinées à obtenir la reconnaissance d'un état-civil et la tolérance religieuse aux Réformés.
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Ph. Cardon, Antoine Court, 1695-1760. Une vie au servuice du Désert, Thèse, 1981, Bibliothèque de la Société d'histoire du protestantisme français, Paris