Bertha Pappenheim

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Bertha Pappenheim (27 Février 1856 - 28 Mai 1936) est considérée comme la fondatrice du travail social en Allemagne. Connue aussi comme militante féministe, elle fonda la Ligue des femmes juives et lutta activement contre la prostitution.

Anna O. est le pseudonyme utilisé pour la citer dans le récit de sa psychanalyse qui fait figure de réference, notamment comme révélateur du bienfait de l'expression orale, bien que elle la méprise et la trouve inefficace pour soigner ses maux.

[modifier] Biographie

Bertha alla à l'ecole catholique, aucun externat judaïque existant à Vienne à cet époque. Malgré l'orthodoxie de son père, elle eut une éducation libérale. Selon Breuer, elle était "complètement non religieuse", possédait un puissant intellect avec des grands dons poétique et imaginatif. Elle pouvait parler Anglais, Français et Italien, ainsi qu'Hébreu et Yiddish.

Pendant que Breuer disait qu'elle menait une existence monotone en tant qu'une "jeune femme supérieure", c'est en contradiction avec l'image d'une jeune femme pleine de vie en tenue d'équitation. Ainsi qu'il était commun pour les femmes de son milieu, elle montait à cheval, brodait, jouait au piano [jusqu'à tard dans sa vie] et allait au théâtre. Elle appréciait particulièrement Shakespeare.

Après sa sortie du sanatorium Bellevue Hospital, elle resta avec des membres de sa famille en Allemagne pendant quelques mois et suivit des cours d'infirmière à Karlsruhe. Retournant à vienne en 1883, elle rechuta et fit trois longs séjours au sanatorium Inzerdorf. En 1888, elle était rétablit et déménagea avec sa mère a Francfort sur le Main où sa carrière dans le domaine social commença.

Elle fonda un orphelinat pour jeunes filles juives à Francfort-sur-le-Main et le dirigea pendant douze ans. Après la mort de sa mère en 1905, elle vécu à l'orphelinat. En 1904 elle fonda la Ligue des Femmes Juives, suivi en 1907 par une institution d'enseignement affiliée à cette organisation. Elle dirigea une campagne internationale contre la prostitution, décrite comme un "Esclavage blanc" impliquant de jeunes femmes juives d'Europe de l'Est et du Proche-Orient. Elle voyagea largement en Europe orientale et au Moyen Orient, éprouvant souvent de dures épreuves voire du danger pour inspecter les bordels. Il y eut également des visites en Palestine, Londres, Paris et New York pour attirer l'attention sur sa campagne.

SOn travail, bien que non dénué de controverses, fut considéré comme un signal pour d'autres. Son dévouement fut légendaire et elle est considérée comme la fondatrice du travail social en Allemagne.

Elle écrivit beaucoup: contes de fées, prières juives et une pièce de théâtre décrivant des personnages féminin exploitées par des hommes. Elle maintint une large correspondance, dont la plupart fut détruite pendant la Guerre, y compris des échanges avec le philosophe Martin Buber.

Sans aucun doute, Bertha était charismatique et pleine de vie, libérée de problèmes psychologiques. Elle vécu seule et ne se maria jamais. Elle avait un bon sens de l'humour, aimait la bonne chère et avait une jolie collection de verres, porcelaines et tapisseries.

Bertha retourna à Vienne en 1935, où elle mourut d'un cancer le 28 Mai 1936, opprimée par le pressentiment de la tragédie qu'elle avait prédie pour les juifs européens. Sa tombe est situé au Vieux Cimetière Juif de Francfort (Rat-Beil-Str.). Sa mort fut commémorée par une édition spéciale de 40 pages du journal qu'elle avait fondée.

En 1954, Bertha Pappenheim fut honorée comme une pionnière du travail social avec l'émission d'un timbre par la République Fédérale d'Allemagne.

Ce que Bertha Pappenheim pensait à propos d'"Anna O." n'est pas connu car elle prétendument détruisit tout document en relation avec son enfance ou sa maladie durant sa jeunesse. Dora Edinger, sa biographe, révéla qu'alors elle ne discutait pas de sa maladie avec ses proches, elle fut toujours sévèrement critique à propos de la psychanalyse.

Certaines indications sur son attitude furent glanées par l'un de ses docteurs au Sanatorium Bellevue, qui nota ses "jugements méprisants contre l'inefficacité de la science au regard de ses souffrances". Dans les années suivantes, elle s'exclama "Aussi longtemps que je vivrais, jamais la psychanalyse ne pénétrera mes établissements".

[modifier] Arrière plan familial

Le grand-père paternel de Bertha Pappenheim, Wolf Pappenheim, un descendant de Rabbi Nathan, vint de la ville de Pappenheim en Bavière; Le nom de famille en est dérivé. Plus tard, il hérita de la fortune de sa femme (née Calman) et déménagea vers le ghetto de Pressbourg. Il eut deux fils, Kalman et Siegmund, le père de Bertha.

Siegmund Pressbourg s'établit à Vienne et devint un marchand de grains opulent. Juif orthodoxe pratiquant, il contribua au fond pour la construction de la synagogue de Schiffshul. Après la mort de sa mère en 1879, il fut désigné comme tuteur de la future femme de Freud, Martha Bernays, qui eut des liens amicaux avec Bertha.

Recha Goldschmidt, la mère de Bertha, est née à Francfort sur le Main. Son père, Benedikt Salomon Goldschmidt, un marchand de denrées, se maria d'abord avec Bella Braunschweig, et après sa mort avec sa soeur Sprinze (Sabina). La famille était influente, avec des relations avec beaucoup de familles juives connues, comme les Hombergers, Warburgs et Rothschilds. Parmi ses ancêtres on peut trouver Heinrich Heine et l'auteur d'agendas célèbre Glückel d'Hameln.

Le mariage Pappenheim de 1848 fut arranger comme il était souvent coutume à cette époque. La famille vécut dans le quartier juif de Leipoldstadt avant de déménager en 1880 dans la Leichtensteinstrasse (proche de l'endroit où vivait Freud). Recha Pappenheim n'apprécia jamais de vivre à Vienne loin de sa famille. Des spéculations furent faites sur cette relation comme étant malheureuse et sur Siegmund Pappenheim fréquentant les bordels, mais aucune preuve ne supporte ces spéculations.

Breuer décrivit Recha Pappenheim comme "très sérieuse"; Jones, moins respectueusement, comme "un espèce de dragon". Elle perdit deux filles; Flora mourut trois ans avant la naissance de Bertha, et Henriette mourut de méningite tuberculeuse quand Bertha avait huit ans.

Le frère de Bertha, Wilhelm, exerça le droit à Vienne. Il était décrit comme un "gentleman accompli" possédant la librairie la plus complète en Europe sur le socialisme. Le frère et la soeur étaient brouillés, Bertha affirmant qu'il la tyrannisa sans merci durant son enfance.

[modifier] Psychanalyse

Anna O. est le premier cas d'hystérie exposé dans Études sur l'hystérie, par Sigmund Freud et Joseph Breuer.

Freud ne la suivit pas lui-même ; elle fut une patiente de Breuer qui influença beaucoup la pensée freudienne. Anna O. appelait les séances ramonage de cheminée et fut surtout l'inventrice du terme talking cure.^[1]

Anna O. souffrait de :

dépression nerveuse ;
épilepsie ;
insomnie ;
aphasie ;
labilité de l'humeur ;
hydrophobie ;
cécité partielle ;
paralysie du bras droit ;
oubli de sa langue maternelle (l'allemand) ;
hallucinations de serpents.

Lorsque Breuer l'hypnose, elle avoue qu'un jour, elle avait vu son "valet" donner de l'eau au chien dans les verres qui étaient en fait destinés au repas du soir. Ainsi, au lieu de lui exprimer son sentiment de dégoût, elle avait interiorisé et sous hypnose, elle verbalise ce sentiment. Ainsi, quand elle se reveille, Anna O. n'est plus hydrophobe.