Bioul

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Bioul (en wallon Biou) est une ancienne commune de Belgique située en Région wallonne dans la province de Namur.

C'est, depuis la fusion des communes de 1977, une section de la commune d'Anhée.

Bioul , la place du village avec le château et l'église. – Photo: Jean-Pol Grandmont.

Code postal : 5537
Arrondissement : Dinant

[modifier] Étymologie

Biurtus (635-937), Biurt, Biuche, Byvel, Biweil, Byul, Byoul, Bioulx…

Le nom de Bioul trouve son origine dans le nom celtique bi-gorto signifiant enclos.

[modifier] Histoire

L'histoire semble balbutier. Par quel mystère s'est-elle arrêtée finalement à notre Bioul ? Les premiers seigneurs du lieu sont les Orbais, qui régnaient aussi à Corroy-Le-Château et à Sombreffe. Balduinus d'Orbais est cité dès 1095. Un demi siècle plus tard, son successeur Bernard d'Orbais épouse Ide de Coucy, petite-fille du comte de Hainaut par sa mère et porteuse d'un des plus grands noms de l'Occident médiéval… un des plus redoutables aussi puisque la puissance du sire de Coucy empêche le roi capétien de dormir. Par contre, au pays de Namur, on dort apparemment très bien. On vit même dans une telle quiétude que les chroniqueurs en oublient leur métier. Il faut attendre Gobert d'Orbais, petit-fils de Bernard, pour voir apparaître en 1210 , dans un acte de Philippe de Namur, le doux nom de " Biuche ". Nul ne sait si c'est ce gracieux qualificatif ou la possession d'une seigneurie de plus de deux mille bonniers qui permet à notre Gobert d'épouser Eve de Hierges et sa prodigieuse fortune. Toujours est-il que les patrimoines s'assemblent en petits ruisseaux qui deviennent de grandes rivières et aboutissent à ces miraculeuses héritières dont nos ancêtres faisaient leurs choux gras. Berthe d'Orbais était de celles-là. Par son mariage avec Gérard II de Jauche, son cousin, elle porta au zénith l'étoile d'une famille brabançonne qui put ranger désormais dans son portefeuille immobilier les seigneuries aussi distantes les unes des autres que Baudour et Gomignies en Hainaut, Jauche près de Jodoigne, Hierges, Bioul ou Sedan. Le bien passa régulièrement de père en fils. Face aux exigences d'une économie nouvelle, les derniers féodaux perdaient les pédales, s'emmêlaient dans leurs comptes et faute de trésorerie, devaient déposer des hectares dans les corbeilles de noces ou liquider à vil prix leur patrimoine. En 1482, un riche batteur de cuivre de Bouvignes, Nicolas Goblet, avait pris une hypothèque sur Bioul. Pour sortir de ses oubliettes, le seigneur de Jauche n'eut d'autre ressource que de lui céder contre sa belle terre namuroise(20/7/1487) Il appartient à son fils Jean de consommer la déconfiture d'une maison dont certains représentants s'étaient intitulés " Seigneur de Jauche, par la grâce de Dieu ". Si le procès qu'il intenta à Jean Goblet, époux de Marie d'Oultremont, se termina en 1517 à son avantage, cela n'empêche qu'en 1520, le malheureux, de plus en plus décrépit, dut vendre Bioul à son cousin J ; de Hosden, moyennant une rente de 200 livres qu'il fut amené à céder presque aussitôt à un autre parent, Louis de Celles. Ce dernier fit retrait de la Seigneurie en 1522 et la céda à Thierry de Brandebourg. Ainsi après 2 siècles, exit les Jauche. Le règne des Brandebourg commence. Il se poursuivra pendant 150 ans., c'est-à-dire jusque la fin du XVIIe siècle. La baronne de Soye fut une des héritières de la succession et céda en 1708 le domaine de Bioul à Guillaume de Bilquin, appartenant à une race entreprenante des maîtres des forges, qui réalisa très vite des bénéfices suffisamment discrets pour ne pas éveiller la jalousie et assez importants pour être jugés honorables. Lors du partage de ses biens, Guillaume de Bilquin attribua Bioul, Neffe et quelques terrains de moindre importance à l'épouse de Guillaume Moreau . Nanti d'une aussi excellente fortune, ce dernier se révéla presque mathématiquement des qualités qui le menèrent au siège mayoral de Charleroi et justifièrent la confirmation de noblesse et du titre de chevalier accordés par l'empereur Charles VI en 1731. La famille de Moreau était donc bien partie. Elle avait tout pour connaître cette évolution doucement progressive qu'on retrouve dans la guirlande des généalogies traditionnelles. Vint la révolution française et les héritiers Moreau ne purent que rentrer dans l'ombre. Le dernier, Félix Moreau fut obligé de vendre en 1870 les 322 hectares, les 199 hectares de Neffe et les 142 hectares de Salet à René Moretus, descendant de l'illustre Plantin… donc bien dans ses papiers. De Marie de Theux, le nouveau propriétaire eut 5 enfants. C'est leur dernier fils, Henri, jésuite, qui reprit le château et les terres de Bioul. Il était trop occupé à de savants travaux et à fonder la célèbre bibliothèque de Notre Dame de la Paix à Namur, pour résider dans ses tours. Voilà pourquoi l'illustre seigneurie passera à François Vaxelaire qui l'acheta en 1906. Dans un temps plus récent, Bioul par deux fois échappa aux périls de la guerre et les descendants de François Vaxelaire continuent toujours de l'occuper à ce jour.