ÉPACTE (du grec eV'actOî, ajoutéjintercatij, nombre qui indique combien il faut ajouter de jours à l'année lunaire pour l'égaler à l'année solaire. V. ce mot au Dict. univ. des Sciences.
ÉPAMINONDAS, célèbre généra! thébain, né l'an 411 av. J.-C, s'était d'abord appliqué à l'étude des lettres et de la philosophie. S'.étant lié avec Pélopidas, il l'aida à chasser de Thèbes les Lacédémoniens qui s'étaient emparés de la ville par trahison. Nommé général dans la guerre qui s'alluma entre sa patrie et les Lacédémoniens, il gagna sur ceux-ci la célèbre bataille de Leuctres (l'an 371 av. J.-Cl, où périt Cléombrote, roi de Sparte ; envahit la Laconie, releva Messène et fonda Hégalopolis en Arcadie, opposant ainsi une barrière à l'ambition de Sparte ; mais il se vit, au retour, près d'être condamné à mort par ses compatriotes pour avoir excédé de 4 mois la durée de son commandement. Cependant, il fut quelque temps après replacé à la tête des armées thébaines, obtint plusieurs avantages en Thessalie sur Alexandre de Phères, équipa une flotte avec laquelle il battit Lâchés, commandant de la flotte athénienne, puis porta de nouveau la guerre dans le Péloponèse, et remporta sur les Lacédémoniens, à Mantinée, une 2e victoire, 363 av. J.-C. Il reçut dans le combat une blessure mortelle ; mais apprenant que l'ennemi était en déroute : « J'ai assez vécu, dit-il, puisque je meurs sans avoir été vaincu. » Commeon regrettait qu'il n'eût pas de postérité : « Je laisse, dit-il, deux filles immortelles, Leuctres et Mantinée. » Ëpaminondas donna l'exemple de toutes les vertus ; il n'avait pas moins de frugalité et de désintéressement que de génie et de courage. Avec lui s'éclipsa la gloire de Thèbes. Cornélius Népos a écrit sa Vie.
ÉPAPHRODITE, affranchi et secrétaire de Néron, fut condamné à mort par Domitien pour avoir aidé son maitre â s'ôter la vie. Êpictète avait été son esclave.
EPAPH0S, fils de Jupiter et d'Io, fut enlevé après sa naissance par la jalouse Junon, ef livré aux Curetés; mais Jupiter irrité tua ses gardiens et le délivra. Devenu grand, Epaphus eut querelle avec Phaéton, prétendant que celui-ci n'était pas fils du Soleil, comme il s'en vantait : ce fut là l'origine du malheur de Phaéthon (7. PHAÉTON). Selon quelques mythologues, il devint roi d'Egypte, fonda Memphis et fut adoré comme dieu : le mot Epaphus est en effet le nom grec du dieu égyptien Apis.
ËPEB (Ordre de 1'), ordre suédois, créé dis: 1622 par Gustave I, reconstitué par Frédéric I en 1748, pour récompenser la fidélité att roi et à la religion (luthérienne), a poinr signe une croix de St-André formée par des épées croisées ayant au milieu un globe d'azur avec 3 couronnes. Le ruban est jaune; moiré. — Un ordre de chevalerie avait été institué sous le même nom en 1449 par Alphonse T, roi da Portugal.
ÉPÉE (l'abbé BE h'}, p. L'ipÉB.
ÊPÉENS. nom que l'on donne quelquefois aux habitants de l'Ëlide. F. êbéus.
ÉPÉRIES, V. Ubre royale de Hongrie, eh.-L du oomitat deSaros, à 230 kfl. N. E. de Bude; 9000 h. Évêchégrec-oathoUque, collège luthérien. Jolie ville; belle cathédrale, hôtel de ville. Eaux minérales. En 1687 y fut établi le irihmal de sang, qui mit à mort nombre de patriotes hongrois.
ÉPERNAY, Sparnacum, ch.-ï. d'arr. (Marne), sur la Marne, à 33 kil. N. 0. de Châlons, et à 137 klL E. de Paria par la route, 14Î par ch, de fer; 9346 hab. Trib. de 1" inst. et de commerce, collège. Station. Grand commerce de vins-de Champagne. Vastes ca-
. jusqu'à Mugues-Capet. François 1_________
ville en 1544 pour l'empêcher de tomber au pouvoir de Charies-Quint, puis il la fit reconstruire. Assignée en douaire à Marie Stuait, alla fut vendue en 1569 pour payer sa rangon. Elle fut prise sur les Ligueurs en 1592 par Henri IV; le maréchal Biron fut tué à ce siège. En 1642 le duc de Bouillon la régut en échange du comté de Sedan.
ÊPERNON, Spama, petite v. du dép. d'Eure-et-Loir, à 8 kil. E. de Maintenon et à2$N. E. de Chartres; 1650 hab. Station du ch. de fer de l'Ouest. Hu-gues-Capet y fit bâtir un château que les Anglais détroéirent sousCharles, VI. La ville d'ÊpernOn- était autrefois une baronnie, qui fut érigée en duché par Henri III en faveur de Jean LoOis N^aret de la Valette (F. ci-après)?. Le litre de duc d'Epemoii, après avoir été porté par les descendants directs- de Jean Louis, passa aux fils d'Hélène, sa sœur, et s'éteignit de bonne heure en là personne de Mlle d'Éper-non, fille du dernier gojïvemêurda la, GuyoïmB.
EPHO 607 EPIG
ÉPERNON (J. L. NOGAHET DE Là VALETTE, dUC d'), un des mignons de Henri IH, né en 1654, d'ane famille noble des environs de Toulouse, mort en. 1642, fut comblé de faveurs pour prix de ses indignes complaisances. Après quelques actions d'éclat, il fiit créé duc et pair, gouverneur de Metz, du Boulonnais et de la Normandie (1581-84), et devint amiral de France en 1587. Il fut un des derniers à reconnaître Henri IV ; il obtint cependant de ce prince le gouvernement de la Provence, et fut chargé par lui de missions importantes; îùais il n'en conspirait pas moins avec l'Espagne. Il se trouvait dans la carrosse du roi quand ce prince fut assassiné; on l'accusa de complicité, mais l'âfl'aire i\il étoufféjî.. U fit donner la régence à Marie de Médicis et jouit auprès d'elle d'un grand crédit; mais Riehelieii le fit disgracier par Louis XIIl. On lui donna, pour l'éloigner, le gouvt de la Guyenne : là il eut uBe violente querelle avec So'urdis, archevêque de Bordeaux, auquel il se vit obligé de faire des excuses. Partout le duc d'Epernott s'était rendu odieux par sa hauteur et sa violence. —L'aîné deses flls, Bernard de Foixet de La Valette, lui succéda dans le titre de duc, ainsi que dans le gouvt de la Guyenne ; le cadet embrassa l'état ecclésiastique : ce dernier est connu sous le nom de cardinal de La Valette.
ÉPERON D'OR (Ordre de l'), ordre romain, créé par Paul III en 1534 ou par Pie IV en 1559, aurait été, selon quelques-uns, fondé par Constantin dès 312 en mémoire de sa victoire sur Maxence, et approuvé dès lors par le pape S. Sylvestre. Quelques familles princières de Rome et quelques hauts fonctionnaires pouvaient conférer cet ordre, ce qui ne tarda pas à donner lieu àdegravesabus. Grégoire XVI le réforma en 1841, lui donna le nom d'ordre de S. Sylvestre ou de VÉperon d'or réformé et se réserva les nominations. Les cnevaliersportent une croix d'or à 8 pointes émaiUèe de blanc, offrant l'efflgiedeS. Sylvestre, et suspendue àun ruban rayé rouge et noir; entre les branches de la croix pend un petit éperon d'or.
ÉPERONS (Journée des). On a donné ce nom à deux batailles funestes aux Français : celle de Cour-tray, en 1302, où les chevaliers français tués dans l'action laissèrent sur le champ de bataille plus de 4000 éperons, et celle de Guinegate, en 1513, où, disait-on, l'on fit plus d'usage des éperons que de l'épée. *ÉPÊUS, fils d'Endymion et d'Hyperimné, régna sur les Éléens qui prirent de lui le nom d'Epéens.
ÉPÊUS, habile ingénieur grec, fils de Panopée, amena des Cyclades au siège de Troie 30 navires et construisit le fameux cheval de bois, à l'aide duquel les Grecs pénétrèrent dans la ville.
ÉPHÈSE, &ui.Aïa-Solouk, v. de l'Asie-Mineure, la principale de la Confédération ionienne, était située sur la côte de la Méditerranée, au bord du Caystre et à-60 k. S. S. E. de Smyrne. Elle est surtout célèbre par un magnifique temple de Diane : ce temple, d'ordre ionique, avait été construit avec le produit de dons faits par toutes les villes de l'Asie : il était au nombre des 7 merveilles du monde. Il fut incendié par Érostrate le jour même de la naissance d'Alexandre (356 av. J. C); mais il fut rebâti depuis avec plus de magnificence encore. Ce nouveau temple fut pillé parles Scythes en 203 de J.-C, et rasé sous Constantin. — Éphèse fut fondée par les Ca-riens. Les Ioniens s'en emparèrent sous la conduite d'Androclès, flls de Codrus. Plusieurs fois prise et souvent soumise, eUe recouvra toujours son indépendance. Vers la fin de la guerre du Péloponèse, Lysandre y avait établi son quartier général et comptait en faire le centre de sa domination particulière. Après la mort d'Alexandre, elle tomba au pouvoir de Lysimaque, qui l'appela Arsinoé. Les Romains s'en emparèrent en 130 av. J.-C. Le philosophe Heraclite, le poète Hipponax, les peintres Apelle et Parrhasius y naquirent. Le Christianisme y établit une de ses premières églises. S. Paul y prêcha l'an 57 de l'ère chrétienne, et son disciple Timothée en fut le 1" évêque. Selon quelques-uns, cette église aurait d'abord été dirigée par S. Jean l'Évangéliste : on fait même dériver le nom moderne Aia-solouk des mots grecs agios theologos, c.-à-d. le saint théologien, nom que l'on donnait à S. Jean. C'est à Ephèse que fut réuni en 431 le 3" concile œcuménique, qui ana-thématisa le Nestorianisme. En 449, il s'y tint un autre concile, qui se déclara pour l'Eutychianisme et qui a été flétri du nom de brigandage d'Éphèse, à cause des violences qui s'y commirent. Êphèse n'est auj. qu'un village, où réside tm métropolitain grec suffragant du siège de Constantinople.
ÉPHESTION. r. HÉPHESTION.
ÉPUIALTES, géant, l'un des Aloïdes. T. ce mot.
ÊPHORE, orateur et historien grec (363-300 av. J.-C), natif de Cume en Éolie, disciple d'Isocrate et rival de Théopompe, avait composé des harangues, qui ne nous sont pas parvenues, et une Histoire du Péloponèse en 30 livres, qui comprenait les temps écoulés depuis la conquête des Héraclides (1104 av. J.-C.) jusqu'à la 20° année du règne de Philippe (340 av, J,-C.).i Marx a publié les fragments qui nous restent de cet historien, Carlsruhe, 1815 ; ils se trouvent aussi dans les Fragm. historié, gresc. de la collection Didot (1841). Ephore avait peu de verve et de mouvement : ce qui faisait dire à Isocrate qu'il avait besoin de l'éperon, tandis que son condisciple Théopompe avait besoin de la bride.
ÉPHORES, C.-à-d. inspecteurs (du greoephorao, observer), magistrats de Lacédémone créés pour surveiller les rois et contre-balancer leur autorité, étaient au nombre de cinq et étaient élus annuellement. Ils pouvaient mettre les rois à l'amende, les arrêter, les déposer et les faire mettre à mort. De plus. Us convoquaient, prorogeaient et dissolvaient à leur gré les assemblées du sénat, disposaient du trésor et même envoyaient des armées en campagne; mais leurs décisions devaient être prises à l'unanimité : l'opposition d'un seul neutralisait la volonté des quatre autres. Cette magistrature fut instituée par Lycurgue vers 884 av. J.-C; mais elle n'eut d'abord qu'un pouvoir très-limité; le roi Théopompe l'augmenta (770) ; c'est au temps de la guerre du Péloponèse que son influence fut le plus redoutable. Elle fut abolie par Cléomène III. — V. époptes.
ÉPHRAÏM, 2« fils de Joseph, fut le chef d'une des douze tribus. Cette tribu habitait entre le Jourdain à l'E., la Méditerranée à l'O., les tribus de Dan et de Benjamin au S., et la demi-tribu occid. do Manassé au N., et avait pour v. princip. Sichem.
EPHRATA, premier nom de Bethléem.
ÉPHREM (S.), Père de l'église syriaque; né à Ni-sibis en Mésopotamie vers 320, mort en 379, était né païen. Instruit dans le Christianisme par S. Jacques, évêque de sa ville natale, il embrassa l'état monastique et se retira dans une solitude voisine. Il se lia avec S. Basile, fit un §rand nombre de conversions, et combattit les hérésies de Bardesane, Mar-cion, Manès. Il refusa l'épiscopat. On a de lui, outre ses écrits contre les hérétiques, des Commentaires sur l'Écriture sainte et des poésies sacrées. Ses ouvrages sont écrits en syriaque; ils ont été de bonne heure traduits en grec Ils ont été publiés par Gérard Vossius en 3 v. in-foL, Rome, 1589-97; réimprimés à Rome par Assemani, de 1732 à 1746, syriaque, grec et latin, et reproduits dans la collection de l'abbé Migne. L'Explication des Êpîtres de S. Paul, de S. Ephrem, retrouvée dans une trad. arménienne, a été publ. à Venise en 1833. Une trad. française, des ouvrages de ce Père, faite sur le grec, a paru à Paris en 1840. On l'honore le 1" février et le 9 juillet.
EPHTALITES (hons). V. HUNS.
ÉFHYRE, ancien nom de Corinthe.
ËPICHARIS, affranchie et courtisane romaine, entra dans la conspiration de Pison contre Néron. Ayant été prise, elle refusa, même au milieu des tortures, de nommer ses complices ; enfin, craignant de laisser échapper son secret, elle s'étrangla. Legouvé a fait une tragédie à Épicharis et Néron.
ÉPICHARME, poète et philosophe pythagoricien, né dans l'île de Cos, vint fort jeune à Syracuse, et vécut à la cour d'Hiéron I. Il florissait vers l'an 470 av. J.-C, et mourut à 75 ans selon les uns, à 99 selon les autres. On le regarde comme l'inventeur de la comédie régulière : Plante l'imitait souvent, au dire d'Horace. On lui attribue divers traités de philosophie et de médecine. Il était aussi grammairien : Aristote lui fait honneur de l'introduction du 6 et du y dans l'alphabet grec Kruseman a publié : Epicharmi fragmenta, Leyde, 1834; ces fragments ont aussi été publiés par Meinecke dans la collection Didot, 1855. On doit à Schmidt De philosophia Bpicha/rmi, Bonn, 1847, et à M. Artaud de savantes recherches sur Epicharme, 1861.
ÉPICNÉMIDIENS (LOCRIENS). V. LOCHIDE.
epig — 608 — ËPIP
ÊPICTËTE, philosophe stoïcien, né à Hiérapolis en Phrygie, fut d'abord esclave à Rome et eut pour maître Epaphrodite, affranchi de Néron. Exilé de Rome lorsque Domitien chassa tous les philosophes, vers l'an 90 deJ,-G., il se retira à Nicopolis en Epire, où il ouvrit une école. Il put dans la suite revenir à,Rome, et s'y concilia l'estime d'Adrien et de Marc-Aurèle. Ce philosophe était d'une patience inaltérable : un jour, son maître Épaphrodite lui ayant cassé la jambe en la frappant, il se contenta de lui dire : a Je vous avais bien dit que vous me la casseriez. » Il ne reste aucun ouvrage écrit par Epictète lui-même; mais Arrien, son disciple, a rédigé des Dissertations sur sa vie et sa philosophie, en 8 livres, dont 4 liv. nous sont parvenus, ainsi qu'un Banuet de sa doctrine, connu sous le nom grec d'EncWii-dion, et commenté par Simpiicius. La morale d'Êpictète, toute négative, se réduisait à deux mots : Abstiens-toi, résigne-toi. On a donné une foule d'éditions du Manuel. On trouve cet opuscule réuni au.\ Dissertations, dans une édit. de Jér. Wolf. gr.-lat., Bâle, 1560. Il a été trad. en français plus de vingt fois, notamment par Duvair (1606), Gilles Boileau (1655), Dacier(ni5), Lévesque, Lefebvre de Ville-brune (1782), Belln de Ballu (1790), Pillot (1814), Chédieu (1847). Les Dissertations ou Entretiens ont été trad. par Thurot, 1839, et par Courdaveaux. 1862. Schweighaeuser a recueilli tout ce qui reste d'Épictète, sous ce titre : Epicteteso philosophix monumenti, Leipsick, 1799-1800, 5 vol. in-8. Il se trouve aussi dans la Bibliothèque grecque des Didot
EPICURE, célèbre philosophe grec, né au bourg de Gargettos, près d'Athènes, en 341 av. J.-C., m. en 270, était fils d'un maître d'école. Il lut de bonne heure Démocrite pour lequel il se passionna, étudia ensuite les principaux systèmes enseignés de son temps, et se crut bientôt en état de former une secte nouvelle. Il enseigna d'abord à M'.tylène, puis à Lampsaque et transporta son école à Athènes en 309. Il fit dans celte ville l'acquisition d'un jardin où se réunissaient ses disciples, qui y vivaient en commun. En morale, Êpicure enseignait que le plaisir est le souverain bien de l'homme et que tous lios efforts doivent tendre à l'obtenir; mais il faisait consister le plaisir dans les jouissances de l'esprit et du cœur tout autant que dans celles des sens. En physique, il expliquait tout par le concours fortuit des atomes ; il niait l'immortalité de l'âme ; il admettait des dieux, êtres-d'une nature supérieure à l'homme, mais il leur refusait toute action sur le monde et niait la Providence, prétendant ainsi détruire parla racine toute superstition. Il avait composé, selon Didgène Laërce, près de 300 ouvrages, dont aucun ne nous est parvenu. On a seulement de lui deux Lettres, publiées par Schneider (Leipsick, 1813); des fragments des livres II et X! d'un Traité sur la iiature, retrouvés à Herculanum et publiés par Orel-lius, Leipsick, 1818. On trouve de nombreux renseignements si^r la vie et la doctrine d'Epicure dans Diogène Laërce, livre X. Lucrèce a exposé la physique de ce philosophe dans son poème De Nalura rerum. Gassendi s'est efforcé de réhabiliter sa mémoire dans l'ouvrage intitulé : De Vita, moribus et doctrina Epicari, et de rajeunir sa philosophie dans son Syntagma pkilosophiœ epicitrex, le-SS. LeBat-teux a donné en 1758 la itorale d'Epicure.
ÊPIDAMNE, V. d'Ulyrie. V. DYRRACHroH.
ÊPIDAURE, Epidaurris, nom commun à 3 villes grecques: la 1" en Dalmatie, chez les Enchéléens, auj. Ragusi-Veccitio ;— la 2° en Laconie, sur le golfe Argolique, à 5 k. N. de Nnpoti de Malvoisie; — la 3' et la plus célèbre, en Argolide, sur le golfe Saro-nique, S 35 k. E. de Nauplie : c'est auj. Pidav>ro. Esculape en était la divinité principale, et y avait un temple magiiilique avec une statue d'or, et un oracle renommé, que l'on venait consulter de toutes les parties de la Grèce. L'Êpidaure actuelle possède un métropolitain grec. Il s'j tint en 1822 un congrès national qui proclama l'indépendatice de la Grèce.
ÉPIGOiVlss, c.-à-d. nés après, descendants, nom donné aux fils des Sept chefs qui étaient morts au 1" siège deïhèbes. Cespri^ices, qui étaientaussi au nombre de sept, et dont les principaux étaient : ïher-
sandre, fils de PDlynioe;Egialée, filsd'Adraste; Aie-méon, fils d'Amphiaraûs; Diomède, fils de tydée; Sthénélus, fils de Çapanée, vinrent, 10 ans après la guerre de Thèbes, mettre de nouveau le siège devant cette ville, s'en emparèrent et mirent Thersandre sur le trône. Cet événement est placé en. 1303 at. J.-C. par les uns, vers 1217 ou même 1197 par les autres.
ËPIMÉNIDE, Cretois, delà v. de Cnosse, contemporain de Selon, avait une grande réputation de piété et passait pour coiàmuniquer avec les Dieux. Selon l'appela à Athènes pour purifier la ville, qui avait été affligée de la peste, et pour réformer le culte, 596 av. J,-C. Il mourut vers 538, dans un âge très-avancé. On a débité sur Epiniénide des contes ridicules : on prétendait qu'il avait vécu près de 300 ans, qu'il avait dormi pendant cinquante atis dans une caverne, qu'il avait le pouvoir de prédire l'avenir, etc. On lui attribuait plusieurs ouvrages^ entre autres un poème sur les Argonautes et un traité des sacrifices usités en Crète. Heinrich, dans sgn Epi-menides (Leips., 1801), a réuni tout ce qu'on sait sur sa vie, ses doctrines et ses écrits.
ÉPIMÉTHÉE, fils de Japet et frère de Prométhée, épousa Pandore, et eut l'imprudence d'ouvrir la boîte fatale que cette femme avait reçue de Jupiter, et que Prométhée avait refusée (V. pandore). Il fut père de Pyrrha, femme de Daucalion.
ÉPINAG. d'abord Monestoy, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 16 k. N. is. d'Autun; 1000 hab. Houillère, verrerie. Anc. fief relevant de l'évêché d'Autun.
ÉPINAL, ch.-l. du dép. des Vosges, sur la Moselle, à 377 k. E. de Paris; 12000 h.Trib., collège, bibliothèque, musée. Chemin de fer, belle promenade dite le Jardi^ Dovblat; statue de Çl. Lorrain, né près de là. Commerce de plantes oléagineuses; fabriques de papiers; imageries, merceries, etc. — Fondée en 980 par un évèque de Metz, sous le nom de Spinalium, cette ville se donna en 1446 au duc de Lorraine. Charles le Téméraire s'en empara en 1473-, René II de Lorraine la reprit en 1476. Le maréchal de Créqui la prit pour le roi de France en 1760.
ÊPINAY, vge vdu dép. de la Seine, sur la r. g.du fieuve, à 4 k. N. N. O. de St-Denis, à 11 k. de Paris: 1200 h. Anc. résidence royale, où mourut Dagobert. Lieu natal du maréchal Maison.
ÊPINAY (Mme d'),fille de M.Tardieu des ClaveUes, officier distingué, née-vers 1725, morte en 1783, épousa M. de La Live d'Épinay, riche fermier général, son cousin, dont les prodigalités la forcèrent à une séparation.. EUe était liée avec les hommes de lettres les plus célèbres, J. J. Rousseau, Grimm,Du-clos, Diderot, d'Holbach; elle combla de bienfaits J. J. Rousseau, qu'elle appelait plaisamment son Ours, et fit bâtir pour lui, auprès de son parc de la Chevrette, dans la vallée de Montmorency, la jolie maison de l'Ilermitage; mais celui-ci, après avoir senti pour elle une vive passion, devint jaloux de Grimm, et ne la paya plus que d'ingratitude. On a de Mme d'Epinay : Mes Moments heureux (1752) ; Lettres à mon fils (n.'>8): Conversations d^Émilie (1781), ouvrage fait pour l'enfance et qui obtint en 1783 le prix d'utilité (prix Montyon). On a publié en laiS: Mémoires et correspondance de Mme d'Épinay (réimpr. en 1859 d'une manière plus complète par G. Brunet), et postérieurement rinecdotesinWites, pour faire suite aux Mémoires ; Correspondance inédite de l'abbé Galiani arec Mme d'Épinay.
ÉPIR — 609 — ÊQVk
ÉPlPHANE (S.), docteur de l'église grecque, archevêque de Constance (l'ano. Salamine) en Chypre, né vers;510 près d'ÉleutliéropoUs en Palestine, mort en 403, était issu d'une famille juive. Entraîné par l'exemple des solitaires de la Jhébaïdej il se relira lui-même dans, une solilude près de sa ville,natale et y fonda un môuastère. C'est de là qu'il fut tiré malgré lui pour être fait évoqua (357). Profondément versé dans les Écritures, il ne l'était pas moins dans l'étude des langues : il savait l'hébreu, le syriaque, l'égyptien, le latin et le grée. Il combattît avec le plus grand zèle les erreurs d'Arius et d'Origène : sans se laisser arrêter par aucune considération humaine, il alla à Jérusalem, à Antioche et à Consîan-tinople, accuser les évèques et les solitaires qu'il soupçonnait d'hérésie. On le fête le 12 mai. On a de lui : l'anarion ou Antidote contre l?s hérésies, dans lequel il donne l'histoire et la réfutation d'un grand nombre d'hérésies; un traité dps P"id.i et mesures des Juifs ; Arichora ou l'Ancre, destiné à confirmer les esjirits dans la foi. Son style est grossier, incorrect, mais vigoureux. Ses œuvres ont été publiées par le P. l'étau, grec-latin, 166'2,'ïvol. io-fol., et dans a collection iMigne, lX;"i8. Œhler a donné le Pana-rion k part, Leips.. 1860. — Un autre S. Epiphane, évêque de l'avie, né à Pa vie en 438, mort en 496, est honoré le 21 janvier. Ennoduis a écrit sa vie.
ÉPiPHANE, le ScliDiadique, vivait en Italie vers l'an àlU. A la prière de Cassiodore. il traduisit du grec en latin les histoires ecclésiastiques de Socrate, de Sozomène et de Tbéoiloret, et en fit un abrégé en 12 livres sous le titre d'Historia tripartita (publié à Baie par Beatiis Rhenanns, 1523, traduit en français par L. Cyaneus. Paris, 1.56S). On lui attribue la trad. latine des Antiquités juires de Josèphe (Oxford, 170U), et de quelques autres ouvrages grecs.
ÉPIPHANE, surnom d'ANTiocHus IV, roi de. Syrie et de PTOLÉMÉE V, roi d'Rgypte. V. ces noms.
ÉPIPHANIE (du grec 'piphaneia, manifestation), fête qui se célèbre le 6 janvier, en mémoire du jour où la divinité du Christ l'ut manifestée aux Gentils par l'adoration des rois Mages. V. mages.
ÉPIRE, lipirus idu grec épeiros, continent), auj. l'Albanie inerid., contrée de l'auc. Grèce, bornée au N. par l'illjrie, à l'O. par la mer Ionienne, à l'E. par la 'Ihessalie et au S. par le golfe d'Ambrsoie et l'Acarnanie, se divisait en Chaonie et Thesprotide à l'O., Attiamanie à l'K., Mûlo.ssi(le au milieu. Les habitants de l'Épire étaient Pélasges. et cette contrée garda toujours son caractère pélasgique; aussi passait-elle aux yeux des Giecs pour l)arl)are. Elle avait pour v. princ. Ambracie, Buthrotum, Larta, Dodone,qui en était le cli.-l. religieux. — Sous l'empire romain, au ly siècle, on donna le nom d'Êpire à une des 6 provinces du diocese de Macedoine ; elle .se subdivisait en Ano.-Épire, formée de l'Épire propre, de l'Ambracie et de l'Acarnane, ch.-l. Mcopo'is; et i\ouv.-Épire, répondant à i'Illyrie prnpiemem dite, ch.-l. Dyrraclnuin. Les Pél.isges vinrent occuper l'Épire vers le xix" siècle av. J.-G, sous la conduite des fils de Lycaon. Vers 1280, des princes liéraclides envahirent Celle contrée; peu après, Néoptolème ou Pyrrhus, fils d'.Achilie, chassé de The.ssalie, vint en Épire fonder le roy.des Molos.'^es (127Ù); des rois inconnus régnèrentapres lui ju.squ'à Adruéte(48()). Sous ce dernier et ses successeurs le roy. des Molosses s'agrandit peu à peu, et enfin en 342, sous Alexandre!, il comprit l'f;|iiie tout entière. L'aventureux Pyrrhus (29.=i-472, jeta un instant quelque éclat sur l'Epire. En 229, ce pays voulut se constituer en république, mais il ne lanhi pas à tomber sous l'influence de la Macédoine. Après que Persée eut été vaincu à l'ydna, Paul-Rinile soumit l'Épire, en 167, et la réduisit en prov. romaine. Kllefii partie de l'empire grec jusqu'à l'invasion des Turcs, qui en firent la conquête en I43.t; Scamlerheg lui rendit un instant l'indépendance (1444), mais Aia retomba dès 1467 sous 11' jouy des turcs, qui la possèdent encore. Auj. l'Épire, habitée principaiemeul par les Arnaules, forme la partie S. de l'.xlbanie ou pacnalik de Janina. iiUe compte euv. 37,=)tiU(l li., dont 311 UÛU chrétiens.
liais d'itpire. Admète, 480 .'Mcttas II, " 312
Tarruias, 4ï9 Pyrrhus II, d'abord
Alcéias t, 39,T a\ecNéoptolème III,
Arymbas, et Néopto- puis seul, 295
ième II, 361 Alexandre II, 272
Alexandre I 342 P\ rrhus III, avec Pto-
Êaoide 331 lômée, 242-229
ÉPISCOPATJX, adhérents de l'église anglicane, sont ainsi nommés par oppo.sition aux Presbytériens, parce qu'ils admettent des évèques, tandis que les Presbytériens rejettent toute hiérarchie ecclésiastiq
ÉPISCOPIUS (Simon bisschop , dit), Arminien zélé, né à Amsterdam en 1.S83, mort en 1643, étudia sous Arminius, professa la théologie à Leyde en 1612, et remplitcette chaire jusqu'au synode de Dordrecht en 1618. La doctrine qu'il soutenait ayant été condamnée dans ce synode, U fut forcé de s'expatrier : il se retira en France, où il fut fort bien accueilli par Giotius, alors ambassadeur de Suède. En 1626 il rentra en Hollande, et il professa la théologie à Amsterdam depuis 1634 jusqu'à sa mort. Il a laissé un assez grand nombre d'ouvrages de théologie, parmi lesquels on remarque ses tnstitutiones theologicce et l'Apo'ogie des Remontrants (ou Arminiens), qui ont été réunis en 2 v. in-fol., Amsterdam, 1650. Bossuet a attaqué Épiscopius comme entaché de semi-pélagianisme et desocinianisme. Zélé partisan de la tolérance, il recommandait, avec Lactance, de convertir les incrédules verbis, non. verberibus. Ses ouvrages sont condamnés à Rome.
ÊPOISSES, bourg de la Côte-d'Or, à 11 kil.O. de. Semur; 1200 hab. Fromages renommés. Les Mérovingiens avaient une résidence dans ce bourg; il fut érigé en marquisat en 1613.
EPONINE, femme de J. Sabinus, est célèbre par son dévouement conjugaL V. sabinus.
ÉPOPTES, c.-à-d. Voyants, nom donné 'dans les mystères d'Eleusis aux initiés aux grands mystères.
EPORRDIA, V. de Gaule Cisalpine, auj. Iwée.
ÉPHÊiHESNIL (J. J. DovAL d'), conseiller au parlement de Paris, né en 1746 à Pondichéry, se rendit populaire par la violence avec laquelle il attaqua la cour, qui exigeait du parlement l'enregistrement de divers édits repoussés par cette compagnie, demanda avec instance la convocation des États généraux, et fit partie de l'Assemblée nationale; mais bientôt il recula devant celte Révolution qu'il avait appelée. Il devint dès lors l'objet de la haine du peuple dont il avait eu un instant la faveur : traduit devant le tribunal révolutionnaire, il fut condamné à mort, et exécuté en 1794.
ÉPREUVES JUDICIAIRES. V. JUGEMENTS DE DIEU.
EPSOM, bourg d'Angleterre (Surrey), à 22 kil. S. O. de Londres; 3'-'00 hab. Eaux minérales découvertes en 1613 et dont on extrait un sel purgatif dit sel d'Epsom. 11 se fait à Epsom le 21 mai de chaque-année, depuis 1779, de célebres courses de chevaux.
EPTE, petite riv. de France, naît à 3 k. N. de Forges (Seine-Inf.l. passe par Gournay, Gisors, St-Clair,. Bray, et se perd dans la Seine à 4 kil. au-dessus de Vernon; cours, 8.ô kil. L'Epte séparait autrefois la Normandie de l'ile-de-France.
ÉPULO.VS (du lat. epulx, repas), prêtres de l'anc. Rome, chargés de faire préparer et servir les banquets sacrés offerts aux dieux dans leurs temples, ou donnés à la suite de jeux publics. Ils furent créés l'an 188 av. J.-C, au nombre de 3, pour remplacer les pontifes dans cet office, qui leur avait jusqu'alors été dévolu. Vers le temps de Sylla, leur nombre fut porté à 7 , d'où leur vint le nom de Septemviri epulones. Ils formaient un des 4 collèges sacerdotaux et portaient la robe prétexte. Ils étaient élus à vie.