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- SHADWELL (Thomas), poète anglais, né en 1640 à Stamon-Hall (Norfolk), m. à Londres en 1692, fut nommé, par la protection du comte de Dorset, historiographe du roi Guillaume III, et remplaça en qualité de poëte lauréat le célèbre Dryden, qui dès lors devint son ennemi. Il mourut prématurément, pour avoir pris par erreur une trop forte dose d'opium. Il a surtout travaillé pour le théâtre. Ses principales pièces sont : les Amants chagrins ou les Impertinents, 1668, imitée des Fâcheux de Molière; les Capricieuses; le Virtuoso (1676); Psyché, tragédie, 1675, son meilleur ouvrage; le Libertin, imité du Festin de Pierre; les Eaux d'Epsom (1676); Timon le misanthrope (1678); la Véritable veuve (1679); The Miser, imité de l'Avare, de Molière; les Sorciers de Lancastre (1682). Plusieurs de ses comédies sont imitées de Molière, que Shadwèll, dans son orgueil, prétendait surpasser. La meilleure édition de ses OEuvres est celle de Londres, 1724, 4 vol. in-12.
- SHAFTESBURY, v. d'Angleterre (Dorset) „à 40 k. N. E. de Dorchester; 9500 hab. Ville très-ancienne : elle possédait jadis une célèbre abbaye fondée par Alfred,le Grand. Titre de comté, qui appartient à la famille Ashley-Cooper.
- SHAFTESBURY (Ant. ASHLEY-COOPEH, comte de), homme d'État, né en 1621 à Winborne (Dorset), fut membre du parlement dès l'âge de 19 ans (1640), et se montra d'abord dévoué à la cause royale; mais, voyant que son zèle était suspect, il se jeta dans le parti parlementaire (1644), sans cependant approuver la mort de Charles I. Il correspondit avec Charles II exilé, et eut part à la restauration (1660). Au retour du roi, il fit partie du ministère dit de la Cabal comme lord grand chancelier et fut créé comte de Shaftesbury (1672) : pendant son administration, il fit rendre le fameux bill de YHabeas corpus: Obligé en 1674 de quitter le pouvoir, il fit depuis une opposition si violente qu'il fut envoyé à la Tour (1677). Il n'en devint pas moins président du nouveau ministère qui fut formé en 1679 : il se déclara ouvertement contre le duc d'York (Jacques II), et fit passer à la Chambre des Communes un bill d'exclusion contre ce prince; mais, n'ayant pu le faire adopter par les lords, il se vit de nouveau exclu du ministère et enfermé à la Tour (1681). Accusé de haute trahison, il fut acquitté par le jury. Il entra plus tard dans la conspiration de Mon-mouth, et, lorsqu'elle eut été découverte, s'enfuit en Hollande, où il mourut peu après (1683). Shaftesbury possédait des talents supérieurs comme homme d'État et orateur : il avait l'activité et la hardiesse d'un chef de parti, mais c'était un des hommes les plus corrompus de son siècle.
- SHAFTESBURY (Ant. ASHLEY-COOPER, comte de), écrivain, petit-fils du préc, né à Londres en 1671, m. à Naples en 1713, prit peu de part aux affaires à cause de la faiblesse de sa santé, fut néanmoins membre de la Chambre des Communes (1694), où il défendit les idées libérales, entra à la Chambre des lords après la mort de son père (1699), et jouit de la confiance du roi Guillaume III. Disgracié parla reine:Anne à cause de son incrédulité en matière de religion, il vécut dans la retraite, et se livra tout entier aux lettres. Ses principaux écrits sont des Recherches sur la vertu, une Lettre sur l'enthousiasme,ècrtt&k propos des prétendus prophètes des CévenneS; les Moralistes; Soliloque on Avis à un auteur, fi les a tous réunis sous le titre de Characteristiks^ofnenj man-ners, opinions and times, 3 v. in-8, 1713 (trad. en franc., Genève, 1769). On y retrouve les doctrines philosophiques et anti chrétiennes dii_siècle.
- SHAKESPEARE (William), le premier des poètes dramatiques anglais, né en 1564 à Stratford;sur-Avon (Warwick), était, à ce qu'on croit, fils d'ut boucher ou d'un marchand de laines. 11 reçut uneJducation
SÏÏAK. — 1758 - SHEF
fort imparfaite, se maria à 18 ans avec une femme qui avait huit ans de plus que lui, mena une vie assez vagabonde, fut forcé à 22 ans de quitterson pays parce qu'il était poursuivi comme braconnier, vint à Londres, où ifse trouva, dit-on, réduit pendant quelque temps à garder les chevaux à la porte d'un théâtre ou à faire le métier de souffleur, puis monta sur la scène, où il ne joua d'abord que des rôles secondaires, et enfin se fitauteur. Il commença par retoucher et arranger pour la scène de vieilles pièces, puis il se mit à en' composer d'originales. Ses premières productions de ce genre paraissent dater de 1589. Il acquit bientôt une réputation immense comme auteur et comme acteur (if réussissait surtout en jouant ses propres pièces), attira l'attention de la reme Elisabeth et de Jacques I, et reçut les libéralités de plusieurs grands seigneurs, entre autres du comte de Southampton. Il finit par devenir propriétaire directeur du théâtre du Globe dans Southwark (faubourg de Londres), fit une assez belle fortune, et put quitter la scène de bonne heure. Il se retira vers l'an 1610 dans sa ville natale, et y acheta, pour y passer le reste de ses jours, la maison où il était né; c'est là qu'il mourut en 1616, n'étant âgé que de 52 ans. Shakespeare a laissé 35 pièces, dont voici, selon Ma-lone, la liste dans l'ordre présumé de leur composition : Henri FI,en3parties (1589-91); leSonge d'une nuit d'été (1592); Comédie d'erreurs ou plutôt les Méprises (1593); la Grondeuse mise à la raison (1594) ; Peine d'amour perdue (1594); les Deux seigneurs de FôVone(1595)î liomêo et Juliette (1595);#a.rUet(1596), te Soi Jean (1596); Richard H et Richard LU (1597) ; Henri IV, en 2 parties (1597-98); le Marchand de Venise (1598): Tout est bien qui finit bien (1598) ; Henri V (1599) ; Beaucoup de bruit pour rien (1600); Comme vous voudrez (1600) ; les Commères de Windsor (1601); Henri 7111 (1601); Troïlus et Cressida (1602); Ruse contre Ruse (1603); Conte d'hiver (1604); te roi Lear (1604) ; Cymbeline (1605) ; Macbeth (1606) ; Jules César (1607); Antoine et Cléopâtre (1608); Timon d'Athenes(i609); Coriolan (1610); OtfteMo(1611); 2a Tempête (1612); le Jour des Rois (enangl. Twelfth nigkt, la 12'Nuit, 1614). On lui attribue encore Titus Andronicus et Pêriclès; mais les meilleurs critiques s'accordent à penser que ces deux pièces ne sont pas de lui. Ses chefs-d'œuvre sont : Henri /F, Roméo et Juliette, le roi Léar, Macbeth, Hamlet, Othello. On a en outre de lui deux petits poèmes, Vénus et Adonis, l'Enlèvement de Lucrèce, et des sonnets. La plupart de ses pièces de théâtre sont mêlées de prose et de vers. Shakespeare possède toutes les qualités de l'homme de génie : il peint avec énergie et vérité, et soutient admirablement ses caractères; ses tableaux sont tour à tour terribles et gracieux; souvent il s'élève au sublime ; il excelle surtout à exciter la terreur; mais on trouve dans ses pièces de choquantes disparates, des plaisanteries grossières ou ridicules au milieu des morceaux les plus pathétiques, des expressions tantôt triviales, tantôt enflées et guindées, partout enfin les unités de temps et de lieu sont violées. A tous cas titres, Shakespeare est regardé comme le père de l'école romantique. La plupart de ses pièces n'ont été imprimées qu'après sa mort, et elles paraissent avoir subi entre les mains des comédiens et des copistes de graves altérations. La 1™ édit. en fut publiée en 1623, in-fol., par deux comédiens, Hem-mmge et Condell. On doit à Rowe, 1709, à Pope, 1725, à Warburton, 1744, à Johnson. 1765, àStee-vens, 1773, àMalone, 1790, à Is. Reed, 1803, à Collier, 1843, à Knight, 1844, des éditions de plus en plus perfectionnées. Shakespeare a en outre été l'objet d une foule de commentaires, de notices, de jugements. Ses OEuvres ont été traduites en français par Lotourneur, qui se fit aider de Catuelan et Fontaine-Malherbe, 1776-82, 20 vol. in-8; par MM. Gui-zot, de liarante et Pichot (1821, 13 vol. in-8, et 18lil-(>2, 8 vol. in-8); par M. Francisque iffichei, 1840 et 1800, 3 vol. in-8, avec la Vie de Shakespeare par
Woodsworth, et des remarques sur sa vie et ses ouvrages, par Th. Campbell. M. Franc. Vict.Hugo en a donné une nouvelle traduction, 1860-64, 15 vol. in-8. Ducis a reproduit sur notre scène les principales tragédies du poète anglais. De nos jours, M. Lacroix en a traduit quelques-unes en vers aussi littéralement que possible. On doit à Aug_. Guill. Schlegel une traduction allemande fort estimée de plusieurs de ses pièces; d'autres ont été traduites par L. Tieck. H. et Abraham Voss, J. B. Benda et Wolf de Budissin. M. Villemain a donné un Essai sur Shakespeare; J. HalliweE une Vie deShakes-peare, 1847 ; M. Mézière3, Shakespeare, ses œuvres et ses critiques, 1860. SHANGHAÏ, forme anglaise de CHANGHAÏ.
- SHANNON, Semis, riv. d'Irlande, naît dans le comté de Cavan, coule au S. et au S. 0., sépare la province de Connaught de celles de Leinster et de Munster, entre dans celle-ci, se dirige àl'O, S. 0., et tombe dans l'Océan Atlantique par la côte occid. de l'Irlande entre le cap Kerry et le cap Loop; cours, 390 kil. Ce fleuve arrose Carrick, Jamestown,Lime-rick, forme plusieurs lacs et reçoit de nombreux affluents (laBoyle, le Fergus, la Brosna, l'Askeaton, etc.). Il communique par le grand canal avec la mer d'Irlande. Pêche abondante, gros brochets, etc. — La famille Boyle porte le titre de comtes de Shannon.
- SHARP (Jamesrt, prélat écossais, né en 1618 dans le comté de Banff, avait été longtemps zélé presbytérien; il se rallia ensuite à l'église anglicane, et fut nommé archevêque de St-Andre. Chargé aveu le comte de Middleton d'organiser legouvemementdel'Écosse, il s'acquitta de ses fonctions avec une extrême rigueur, et causa ainsi la révolte de-1666. Consigné dans son diocèse en 1667, quand le gouvernement prit une marche impartiale, il u'enfutpas moins l'âme du parti violent qui s'opposait à toute transaction ; il finit par être égorgé en 1679 par des fanatiques.
- SHARP (W.), un des plus habiles graveurs anglais ( 1749-1824), grava d'après les grands maîtres italiens et anglais. Il avait adopté les rêveries de Svedenborg, et fut dupe de plusieurs fanatiques. On vante surtout sa Pythonisse d'Endor, sa SU Cécile, son Lear au milieu de la Tempête, son Diogène, etc.
SHARP (GRANVLLLE). F. GRANVILLE-SHARP.
- SHAW (Thomas), voyageur anglais, né vers 1692, à Kendal (Westmoreland), m. en 1751, était ministre anglican. Nommé chapelain du comptoir d'Alger, il visita pendant 12 ans l'Afrique septentrionale, la Syrie, l'Egypte, et en rapporta des médailles, des antiquités et des objets d'histoire naturelle.' On a de lui un ouvrage instructif et intéressant : Voyages et observations relatives à plusieurs parties de la Barbarie et du Levant, Oxford, 1738 (trad. en franc. La Haye, 1743).
- SHAW (Pierre), médecin anglais, né vers 1595, m. en 1763, publia en 1725 les OEuwes de RoHHBoyle disposées méthodiquement, 3 vol. in-4, et fît en 1733 un travail semblable sur Franc. Bacon, 3 toi. in-4. Il ouvrit des cours de physique et de chimie à Londres, et devint médecin du roi George H. Ses Leçons de Chimie ont été trad. par M»« d'Arconville, 1769.
- SHAW (George), naturaliste, ne en 1751 à Bierton (Buckingham), m. en 1813; enseigna la botanique à Oxford et devint canservateur de la bibliothèque d'histoire naturelle au Muséabritannique(1791), puis conservateur de ce musée. On a de lui une Zoologie générale en 10 vol. (1800-19) et un Abrégé des Transactions philosophiques (1809), 18 vol.
- SHEERNESS, v. et port militaire d'Angleterre (Kent), dans l'Ile de Sheppey, sur la côte N. O. de de l'Ile, à 17 kil. N. E, de Rochester, env. 8000 h. Citadelle; chantiers de construction; arsenal et grands magasins maritimes. — Cette ville,, fondée par Charles III, fut prise par Ruyter en 1667.
- SHEFFIELD, v. d'Angleterre (York), au confluent du Don et de la Sheaf, à 67 k. S. O. d'York; 60000 h. (on n'en comptait que 35000 en 1811). Aux env., mi-
SRER — 1759 — SHÊR
nés de fer et de houille. Dans la ville, usines où l'on travaille le fer et l'acier. La ville est très-sombre, mais assez belle, et a quelques beaux édifices (hôtel de ville, théâtre, Music-Hall, fondée en 1823, etc.). Coutellerie renommée, quincaillerie, plaqué.— Jadis place forte, où Marie Stuart fut détenue 14 ans. Ayant pris parti pour Charles I, cette place fut démantelée par les troupes du Parlement. Son importance manufacturière date de 1750.
- SHEFFIELD (John), Es d'Edmond, comte de Mul-grave, duc de Buckingham, né en 1649, m. en 1721, servit sous Charles II dans la guerre de Hollande, fut nommé membre du conseil privé et grand chambellan par Jacques II, demeura fidèle à ce prince après sa déchéance, n'en fut pas moins créé marquis de Normanby par Guillaume III, et fut nommé par la reine Anne duc de Buckingham (1703), garde du sceau privé et président du conseil. Il se retira de la cour à l'avènement de George I, et ne s'occupa plus que de littérature. Il a laissé des poésies, un Essai sur la satire et des Essais divers. On a publié à Londres (1729, 2 vol. in-8) ses OEuvres poétiques et ses Mémoires sur la révolution de 1688.
- SHELBURNE (W. PETIT, marquis de LANSDOWN, comte de), né en 1737, m. en 1805, descendait du mécanicien G. Petty. Il servit dans la guerre de Sept ans, défendit la cour à la Chambre haute (1761 et 62), fut nommé en 1763 membre du conseil privé et 1" lord commissaire du commerce et des colonies, s'attacha à lord Chatham, sous le ministère duquel il fut secrétaire d'État pour le Midi, se retira avec lui (1768), devint le chef de l'opposition à la mort de Chatham, rentra cependant aux affaires avec Fox (1782), et conclut le paix de Versailles (1783). Remplacé au bout de 9 mois, il reprit son rôle d'opposant, et porta le jeune Pitt au ministère. Pendant la Révolution française, il blâma la lutte engagée entre l'Angleterre et la France
- SHELLEY (PERCY BYSSHE), poëte anglais, né en 1792 à Warnham (Susses), m. en 1822, s'exila en 1817 par suite des désagréments que lui attirait son caractère difficile et opiniâtre, habita successivement Genève, Venise, Florence, Pise, Livourne, et périt au milieu d'une tempête dans la baie de Spez-zia. Lord Byron et un autre de ses amis recueillirent son corps et le brûlèrent sur le rivage. Mécontent des croyances et des institutions de son temps, Shelley aspirait ardemment vers une ère nouvelle. Ses ouvrages sont pleins de vigueur et d'originalité, mais aussi de scepticisme et d'impiété : il inclinait au spinosisme. On a de lui 2 tragédies : Béatrix Cenei, Prométhée déchaîné; divers poèmes : la Reine Mab, condamnée en Angleterre comme immorale, la Révolte d'Islam, Hellas, Hélène et Roscelinde, l'élégie d'Adonais; des Imitations de Gœthe, de Calde-ron, etc. — Sa femme, fille du célèbre écrivain Go-dwin, née en 1797, m. en 1851, a publié elle-même, outre diverses biographies, plusieurs romans remarquables : Vaperga, Lodore, Le dernier Homme, Fran-kenstein. Cette dernière œuvre, composée pendant son séjour en Italie avec Shelley, est une des plus dramatiques productions delà littérature romantique.
- SHENSTONE (William), poëte anglais, né en 1714 à Hales-Owen (Shrop), m. en 1763, était né dans l'aisance, mais se ruina à embellir son domaine de Leasowes. Il est auteur de divers ouvrages estimés, parmi lesquels on distingue : The Judgment of Hercules (Hercule entre le vice et la vertu), poème, la Maîtresse d'école, des Élégies, des Ballades (sa Ballade pastorale est un des morceaux les plus élégants de ce genre) ; des Lettres à ses amis; des Essais sur les hommes et les mœurs. Ses OEuvres ont été réunies par Dodsley, Londres, 1764, 3 vol. in-8. Ce poëte se distingue par l'élégance et le sentiment.
- SHEPPEY, tle'd'Angleterre (Kent), à l'embouchure de la Medway et de la Tamise, a 17 k. sur 9 ; ch.-l., Sheerness. Marais et pâturages.
SHERBORNE, bg d'Angleterre (Dorset), à 27 kil.
N. O. de Dorchester; 5000 hab. Ane évêché, transféré à Salisbury dès 1075. Belle église avec de superbes tombeaux; beau château des comtes de Digby.
- SHER1DAN (Rich. BRINSLET), écrivain et orateur irlandais, né en 1751 à Dublin, m. en 1816, était fils de Thomas Sheridan, acteur de talent. Il épousa par amour la cantatrice miss Linley, publia quelques pièces de théâtre et des brochures qui le firent connaître, acquit la co-propriété du théâtre de Drury-Lane, fut député à la Chambre des Communes en 1780 par le bourg de Strafford, prit rang parmi les whigs et combattit avec force l'administration de lord North, devint, à l'avènement du parti de Rocking-ham (1782), sous-secrétaire d'État de la guerre, puis secrétaire de la trésorerie (1783), mais n'occupa ces postes que peu de temps; rentra bientôt dans l'opposition et combattit vivement le ministère, soit dans des pamphlets et des feuilles périodiques, soit à la tribune. Il entama en 1787 le fameux procès contre Warren Hastings, dans lequel il prononça des discours qui l'ont placé au premier rang des orateurs anglais, se déclara pour la Révolution française, qu'il défendit de toutes ses forces, et fut un. moment, par le crédit de Fox, trésorier de la marine, .1806. Livré au jeu et au plaisir, il était sans cesse aux expédients, bien que le succès de son théâtre deDrury-Lane eût dû le rendre riche; il finit par tomber dans la misère, fut emprisonné pour dettes et mourut abandonné des grands seigneurs qui avaient été ses compagnons de débauche.Néanmoins, on lui fit des obsèques magnifiques et il fut inhumé à Westminster. On a de Sheridan : les Rivaux, 1775; la Duègne, 1775; l'École de la médisance (The sehooi for Scandai), 1777, pièce pétillante d'esprit et le principal fondement de sa réputation; le Critique, 1779; et un grand nombre de discours et de pamphlets politiques. Sheridan était un des orateurs les plus éloquents du Parlement; son discours contre Hastings est un chef-d'œuvre. Son théâtre manque d'originalité : il empruntait le plus souvent le plan de ses pièces et le caractère de ses personnages : l'École de la médisance elle-même est en partie empruntée ail Misanr-thrope et au Tartufe. Thom. Moore a donné en 1821 une édition de ses OEuvres, en 2 vol. in-8, et a publié en 1826 des Mémoires sur sa vie (trad. par Th. Parisot). Son Théâtre a été traduit en franc, par F. Bonnet, Paris, 1838, 2 vol. in-8, et ses OEuvres complètes par Benj. Laroche, 1841. Merville a ti-ad. à part l'École de la médisance, avec une préface de M. Vil-lemain.— Thomas Sheridan, son père(1721-88), fut successivement acteur, directeur de théâtre à Dublin et à Londres, puis professeur de déclamation, et laissa des ouvrages estimés sur la langue anglaise, notamment un Orthoêpical Dictionary,:M8S, in-4, qui, avec celui de Walker, fait loi pouïla prononciation. — Sa mère, Françoise Sheridan (1724-66), adonné deux romans (Sidney Bidulph, Nourjahad), et deux comédies (la Découverte, la Bwpè).r
- SHERinAN-KNOWLES (James), auteur et acteur irlandais, né à Cork en 1784, m. en 1862, étaitflsd'un professeur de grammaire. Après avoir longtemps végété, il attira l'attention en 1815 par sajâgédie de Caïus Gracchus. Celle de Virginius, rep/ésentée en 1820 à Covent-Garden, assura sa réputation. Il ne cessa depuis, jusqu'en 1843, de donnerai théâtre des pièces de genres très-divers, tragédies, comédies, drames, dont il exécutait lui-même w principaux rôles ; mais chez lui l'acteur était au-dessous de l'auteur. Enthousiaste de Shakespeare?Sheridan-Knowles a continué, sans manquer d'ornante, les traditions de ce grand maître. Dans ses dernières années, il obtint une pension de 5000fr. et.!3 sinécure de conservateur de la maison de Shakespeare.
- SHÉRIFF, nom donné en Angleterre auprincipal juge d'un comté. Û choisit les juréset pr|sitle la County-court ou cour du comté, composéejies teneurs de francs-fiefs et connaissant des affjires civiles au-dessous de 40 shillings, ainsi que ï£Sheriffs
SH1R — 1760 — S1ÀM
lurn, espèce de cour d'assises qui se tient deux fois l'an et où se jugent la plupart des délits et des crimes ; enfin, il fait exécuter les jugements. Londres a deux shériffs, celui de Londres proprement dit et celui de Middlesex. Les shériffs soni nommés par le roi sur la présentation de six candidats faite par les juges d'un comté. — V. CHEBIF.
- SHERIFMOOR, plaine d'Ecosse (Perthshire), au pied des monts Grampians, où les troupes du Prétendant (Jacq. Edouard Stuart), commandées par lecomte de Mar. furent défaites par celle de George I, 1715.
- SHERLOCK iW.), théologien anglais (1641-1707), occupa diverses cures à Londres, et devint en 1691 doyen de St-Paul. On a de lui des ouvrages estimés: Sermons sur la Mort et le Jugement, Traité de VImmortalité de l'âme, Traité de la Providence (trad. en 1721). — Son fils, Thomas Sh., né à Londres en 1678, m. en 1761, s'est fait un nom comme prédicateur. Il fut successivement évêque de Bangor, 1728, deSalisbury, 1734, etenfin de Londres, 1748. il combattit l'anti-trinitaire Hoadly et l'incrédule Collins, et laissa, outre des Sermons, plusieurs ouvrages de polémique remarquables : les Témoins de la résurrection de J.-C. examinés et jugés selon les règles du barreau (trad. par 1 emoine, 1732); Traité de l'usaqeet des fins des prophéties (trad. en 1733).
- SHETLAND (îles), archipel de l'Atlantique, au N. de l'Ecosse et des Orcades, fait partie du comté des Orcades. On y compte 90 îles, dont 58 habitées. Mainland ou Shetland est la plus grande; viennent ensuite Yeil, Unst, Walsay, Noss, Foula, etc. On y compte env. 30000 h. Lerwik est la ville principale. Climat très-pluvieux, été très-court, soi marécageux; beaucoup de tourbe; pêche abondante; excellents petits chevaux appelés Shetland-poneys. Ports nombreux, mais inaccessibles l'hiver. — Certains auteurs ont prétendu reconnaître dans ces Iles la Thule des anciens ou du moins les Insulx Mmodss. Elles ont, comme les Orcades, appartenu à la Norvège jusqu'en 1368 (V. OHCADES).
- SHETLAND (NOU v.-), archipel de l'Atlantique austral, au N. O. de la Terre de la Trinité, par 61°-63° lat. S. et 55°-53° long. O., se compose de 12 îles principales (Levingston, Cornwallis, King-George, Robert, etc.). Découvert en 1819 par Will. Smith, exploré en 1838 par Dumont d'Urville.
- SHIELD (Will.), compositeur, né en 1754 dans le comté de Durham, m. en 1828, était fils d'un maître de chant. 11 fut dix-huit ans chef d'orchestre à Scar-borough, fit représenter à Hay-Market et à Covent-Garden un grand nombre d'opéras qui eurent du succès, devint directeur de Covent-Garden, et chef des musiciens du roi. Les meilleurs de ses opéras sont: The flitch of bacon, Rosina, Robin Hood, Marian, The enchanted Caslle, Oscar and ilalvina. Il fit aussi l'air d'un grand nonibredechansonsdevenuespopulaires. On a de lui une Introduction à l'harmonie, 1800.
- SHIULEY (Ant.), voyageur anglais, né en 1565, m. en 1631, visita les Antilles, l'Italie, la Perse (d'où il revint chargé de présents de Chah-Abhas pour diverses puissances européennes), puis la Russie, et enfin l'Espagne,et fut nommé par le roi d'Espagne, Philippe IV, amiral des mers du Levant et membre du conseil de Naples. On a de lui : Voyage aux Antilles (dans la recueil d'Hakluyt); Voyage en Perse, 1613; Voyage par la mer Caspienne et à travers la Russie, publié par W. Parry, 1601.
- SHIRLEY (Jacques), poète dramatique, néàLondres en 1594, m. en 1656, se consacra d'abord à l'enseignement, puis composa des pièces de théâtre qui lui valurent la faveur de la reine Marie. Fidèle à la cause royale, il servit pendant la guerre civile sous les ordres du duc de Newcastle. On a de lui 37 pièces de théâtre, dont la meilleure est les Joueurs, des Poèmes, publiés à Londres, 1649, et deux grammaires latines estimées. JJomnie auteur dramatique, il se place auprès de Beaumont et de Fietcher. Ses OEu-vres ant été publ. en 1833 par Gifford, 6. v. in-8.
SHIVA, dieu indien.. Y. si VA.
- SHOUE (Jane), maîtresse d'Edouard IV, roi d'Angleterre, était la femme d'un orfèvre dé Londres. Après la mort du roi, elle s'attacha à lord Has-tings. Richard III (encore duc de Glocester) la fit condamner pour adultère et débauche à faire amenda honorable devant l'église de St-Paul, et confisqua les grands biens qu'elle possédait (1483). UiVtradi-tion ajoute qu'elle fut réduite à une telle misère qu'elle mourut de faim, maïs il parait qu'elle Vécut jusqu'au règne de Henri VIII. Ses malheurs ont été mis sur la scène anglaise par Ro\va, et sittJa scène française par MM. Liadières et Nép.LemercÎBr.
- SBORKIIAAt (NEW-), bg d'Angleterre (Sussex), sur la Manche, à 26 k. N. O. de New-Haven; 1500 n. Port peu commode. C'est là que débarqua le Saxon Ella lorsqu'il vint s'établir en Angleterre. — Près de New-Shoreham, à 2 kil. de la Manche, est Old-Shoreham, jadis ville importante, auj. pauvrevillage.
- SIIREWSBURY, Urimnium,v.d'Angleterre, ch.-l. du comté de Shrop, (ju'on nomme aussi ëomté de Shrewsbury, sur la Severn, à 245"kil. N.O,de Londres; 22000 hab. Plusieurs édifices remarquables : théâtre, collégiale de St-AÏkmund, monument dit Quarries; marché, filature de fil, fonderie de fer; manufacture pour donner la dernière façonaux flanelles de Galles, brasseries; lard et gâteaux renommés. Entrepôt de commerce avec le pays de Galles. — Ville ancienne, fondée par les Bretons au v* s., et d'abord capit. des princes de Powis; prise ensuite par les Saxons et longtemps importante comme posté militaire. Aux env. se livra la bataille de Shrewsbury (1403), où se signala Henri V, encore prince de Galles, et où périt Te brave Hotspear. Los troupes du Parlement la prirent en 1645.
SHREWSBURY (TALBOT, duo de). 7. TALBOT.
- SHROP (Comté de), comté d'Angleterre, entre ceux de Chesterau N., deStafibrd à l'E., deWor-cester et d'Hereford au S., et le pays de Galles à l'O. et au N. O. : 72 kil. du N. au S. sur 48; 260000 h.; ch.-l., Shrewsbury. Le comté est traversé par la Se-vern. On en extrait d'immenses quantités dejhouille, ainsi que du fer, du plomb. — Le nom de Shrop n'est qu'une corruption de Shrewsbury. On nomme aussi ce comté Salop.