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- STAAL (Mlle CORMES DE LAUNAY, baronne de), née à Paris vers 16|4, m. en 1750, était fille d'un peintre français mort en Angleterre, Elle reçut une éducation brillante dans un couvent de Rouen, eut pour protectrice la duchesse de La Ferté, qui la plaça comme femme de chambre près de la duchesse du Maine, gagna bientôt la confiîînce de cette princesse, et fut l'âme des fêtes de Sceaux. Elle joua un rôle très-actif dans la conspiration de Cellamare et fut par suite mise à la Bastille ; après sa sortie deprison, elle rentra auprès de la duchesse, qui ne la paya que d'ingratitude. Ayant épousé le baron de Sfaal, vieil officier suisse à qui le duc du Maine avalt donné une compagnie dans ses gardes avec le titre de maréchal de camp, elle vit son sort s'améliorer, et jouit dès lors de toutes les prérogatives des dames attachées à la princesse. Outre des Lettres, elle alalssé des Mémoires de sa vie, très-spirituels et très-curieux, Paris, 1755 et 1821 (réimprimés en 1846 par Barrière).
- STABLES, Stabix, auj. Caslélr-a-Mare diSlabia, v. de Campanie, sur le golfe de Naples, au' S. du Vésuve, entre Pompéies et Surrentum, fut engloutie par l'éruption du Vésuve en 79. On en a retrouvé les restes dans le siècle dernier.
STABROEK ( Guyane anglalse). Y. GEORGEÏOWIT;
- STACE, P. Papinius Stalius, poète latin, né à Naples l'an 61 de J.-C, m. en 96, avait pour père un homme qui lui-même était distingué comme poète et comme orateur et qui fut précepteur de Domitien. Il remporta plusieurs couronnes aux fêtes lustrales de Naples et dans d'autres solennités, jouitd'une immense réputation de son vivant, fit de ses poésies des lectures publiques qui furent très-suivies_gt reçut les bienfaits de Domitien, qu'en revanche;il a trop loué. On a de lui : la Thébaïde, poème épique en 12 chants, qui offre, avec les défauts de la littérature du temps, des beautés supérieures ; VAchilléide, autre poème épique, qu'il n'a conduit que jusqu'au milieu du n« chant, et 5 livres de poésies diverses ou Sylves (c-à-d. Mélanges) : la plupart se composent de petites pièces adressées à ses amis pour célébrer leur habitation, leurs travaux ou leur fortune. On trouve dans Stace une facilité, une abondance extraordinaires, mais aussi beaucoup d'exagération. Les meilleures éditions de ce poète sont celles de Gronovius, Amst., 1653; de Markland, Londres, 1728; de Ferd. Hand, Leips., 1817 ; deDûbner, Paris, 1837, et d'Im-hof, Halle, 1860. Cormiliolle l'a traduit en français, 1778 et 1802 (réimp. en 1820), 5 vol. in-12. Il en a paru deux traductions nouvelles, l'une dans la collection Panckoucke, par MM. Rinn, Achaintre, et Boùte-ville, l'autre dans la collect. Nisard, par MM. Guiard, Arnould et Wartel. Luce de Lancival a imité l'Achil-léide en vers.
STAE — 1801 — STJ.U
- STADE, mesure itinéraire des anciens. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
- STADE, v. forte et port du Hanovre, ch.-l. du gouvt de Stade, sur la Schwinge, près de la r. g. de l'Elbe, à 10 kil. N. de Hanovre, à 32 k. O. de Hambourg ; 6000 h. Siège des États provinciaux, consistoire luthérien, cour d'appel, gymnase, école normale, école de cavalerie, arsenal, bagne. Armements pour la pêche de la morue. — Ane ville libre impériale et hanséatique, puis ch.-l. du comté de Stade. Elle fut cédée aux Suédois par la paix de Munster, fut prise par le duc de Brunswick (1676), parle roi de Danemark (1712), et reprise par le duc de Brunswick. Sous l'empire français, Stade fut le ch.-l. d'une sous-préfecture du dép. desBouches-de-l'EIbe. Le gouvernement hanovrien a longtemps perçuà Stade un droit de navigation, qui a été aboli en 1861. — Le gouvt de Stade est borné au N. et à l'E. par l'Elbe, à l'O. et au S. O. par le Weser, au S. par l'Aller, au N. O. par la mer du Nord; 270000 hab. Il est divisé en 3 parties, duché de Brème, duché de Verden, pays de Hadeln.
- Il y a eu un Comté de Stade, qui relevait du duché de Saxe au moyen âge. Son 1er comte connu fut Luther I, qui périt en 931. Sa postérité subsista jusqu'au xn" s.; Hartwig, le dernier de cette race, ayant testé en faveur de 1 archevêque de Brème, le duc de Saxe Henri le Lion s'empara du comté par force. L'empereur Frédéric II confirma dans cette possession le petit-fils de ce prince (Othon l'Enfant) en 1236. Cependant les archevêques de Brème parvinrent à se mettre en possession du comté de Stade, qui depuis ce temps a suivi le sort de ce grand fief ecclésiastique. — On a nommé parfois Marche de Stade l'ancienne marche de Brandebourg, parce que Luther Odo I, comte de Stade, avait été nommé en 1056 margrave de Brandebourg.
- STADION (Phil., comte de), diplomate, né à Mayence en 1763, m. en 1824, avait été ambassadeur de l'Empereur d'Allemagne en Suède et à Londres, quand il se brouilla avec l'Autriche, et entra comme grand trésorier au service de l'évêque de Wurtzbourg. S'étant ensuite réconcilié avec l'Autriche, il obtint les ambassades de Berlin et de Sl-Pétersbourg, négocia la S" coalition contre la France, devint ministre des affaires étrangères en 1806, et excita l'Autriche à combattre la France en 1809. Napoléon, après Wagram, exigea son renvoi ; mais il reparut comme plénipotentiaire au traité de Tceplitz (1813), aux conférences de Francfort et de Châtillon (1813 et 1814), au congrès de Vienne (1814et 1815), et se montra partout l'adversaire violent de la France.
- STADT-AM-HOF, Riparia, v. murée de Bavière (Hte-Bavière), sur la r. g. du Danube, vis-à-vis de Ratisbonne, à laquelle elle est unie par un pont; 12000 hab. Hôpital. Brûlée en 1809 par les Français.
- STAËL-HOLSTEIN (Anne Louise Germaine NECKER, baronne de), née à Paris en 1766, m. en 1817, était fille de Necker, et conserva toujours pour son père une admiration qui allait jusqu'à l'idolâtrie. Elle épousa en 1785 le baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède en France (qui résida à Paris jusqu'en 1799 et m. en 1802); mais cette union ne fut pas heureuse et fut bientôt suivie d'une séparation. Elle débuta comme écrivain, en 1788, par des Lettres sur J. J. Rousseau, qui sont pleines d'enthousiasme. Lors de la Révolution, elle s'associa aux idées nouvelles, mais en condamnant les excès. Eh 1792, après l'arrestation de Louis XVI, elle rédigea"un plan d'évasion pour ce prince; en 1793, elle ne craignit pas d'adresser au gouvernement révolutionnaire une défense de la reine. Sous le Directoire, elle exerça par son salon et par ses écrits une grande influencé : elle soutint les Directeurs, et fit rentrer Talleyrand aux affaires (1796). Sous le Consulat',, elle fit de l'opposition, et fut exilée à 40 lieues de Paris (1802). Elle préféra se retirer en Allemagne, se rendit à Weimar, où elle étudia la littérature allemande avec Goethe, "Wieland et Schiller, passa un an (1805) à Genève et dans sa terre de Coppet (canton de Vaud), puis revint en France, où sa présence fut tolérée; mais elle déplut de nouveau à'ia police impériale par les allusions dont fourmillait son Allemagne, alors sous presse (1810) : l'édition fut saisie et mise au pilon, et il fut enjoint à l'auteur de ne plus s'écarter de Coppet. Elle s'évada en 1812 de ce séjour, devenu pour elle une prison, habita successivement Vienne, Moscou. St-Pétersbourg, la Suède, enfin Londres, travaillant partout à la coalition contre Napoléon, et ne revint à Paris qu'après la chute définitive de l'Empereur, en 1815. Elle obtint de Louis XVIII deux millions de francs à titre de restitution de sommes dues à son père. Elle mourut d'eux ans après, au retour d'un voyage en Italie. Elle s'était remariée eu 1810, mais secrètement, avec un officier distingué, M. de Rocca, auteur de mémoires sur la Guerre des Français en Espagne et sur la Campagne de Walcheren en 1809. Mme de StaSl est la plus célèbre des femmes auteurs : ses admirateurs n'ont pas craint de dire qu'elle fut profonde comme Montesquieu et passionnée comme J. J. Rousseau. On trouve en effet dans la plupart de ses écrits une hauteur de génie et une profondeur bien rares chez les personnes de son sexe, une érudition variée, unies à une extrême finesse et à une grande connaissance du monde ; mais sa prose est trop souvent lyrique, son style guindé et fatigant. Elle parlait encore mieux qu'elle n'écrivait : son salon était rempli des hommes les plus illustres dans les lettres, les arts, les sciences, l'industrie et la politique; elle embrassait dans ses entretiens tous les genres de questions et les traitait avec supériorité. Elle a beaucoup contribué à l'introduction des nouvelles idées littéraires en France. Ses principaux écrits sont : Delphine (1802), Corinne (1807), deux romans célèbres, surtout le second, dans lequel on pense qu'elle a voulu se peindre elle-même ; l'Allemagne, 1814 : elle y décrit l'esprit, les mœurs, la littérature et la philosophie d'un pays alors très-mal apprécié en France ; Considérations sur la Révolution française, ouvrage posthume, qui parut en 1818, et dans le quel elle préconise les principes de la Révolution. Ses OEuvres complètes ont été publiées en 1821, 17 vol. in-8.Son Éloge, par M. Baudrillart, a été couronné par l'Académie française en 1850.—Son fils, le baron Auguste de Staël, né à Coppet en 1790, mort en 1827, s'est surtout occupé d'agronomie et d'oeuvres philanthropiques. On lui doit des édit. des OEuvres de sa mère et de celles de Necker. — Une fille de Mme de Staël épousa le duc de Broglie.
- SZtEUDLIN (Ch. Fréd.), théologien protestant,-. né en 1761 à Stultgard, m. en 1826 à Goettingue, fut professeur de théologie et conseiller du Consistoire à Gœttingue. On a de lui d'importants travaux sur la théologie, la philosophie, et l'histoire de ces'deux sciences, notamment : Histoire et esprit du Scepticisme, Leips., 1794; Manuel de la morale et du dogme, 1798; ilist. universelle del'Ëglise chrétienne,
STÂfl — 1E
1806; Bist. générale de l'Église d'Angleterre, 1816; llist. de la philosophie morale, 1823; Bibliographie et histoire de l'Bistoire de l'Égtise, 1827 (posthume).
- STAFFA (île), une des Hébrides, à8 k. O. de celle de Mull, dépend du comté d'Argyle. Elle est très-petite (1600"sur 800) et toute basaltique. Ony trouve des colonnes basaltiques naturelles,les unes droites, les autres couchées; on admire surtout les grottes da Fingal et de Mackinnon, le fauteuil d'Ossîan, etc.
- STAFFARDE, vge du Piémont, à 6 kil. N. de Saluées, près du Pô. Catinat y battit le duo de Savoie le 18 août 1690.
- STAFFORD, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Stafford.à 200 kil. N. O. de Londres; 10000 h. Maison de force; tanneries, fabriques de bottes et souliers. Fondée au x° s. et jadis forte. Titre de baron-nie, puis de comté au moyen âge; érigée en marquisat en 1786, en faveur du comte Gower. — Le comté de St., au centre de l'Angleterre, entre ceux de ChesterauN. O., de Derby au N. E., de War-wickauS.E., de Worcester au S., de Shrop àl'O., a 100 kil. sur 75 et 510000 h. Presque tout eu plaines : agriculture développée: beaux domaines, notamment ceux du duc de Sutherland. Cuivre, fer, pierre calcaire, marbre, albâtre; immenses houillères. Forges, hauts fourneaux, quincaillerie: poterie renommée. —Ce pays,autrefois habité par les Cor-navii, fit partie sous les Romains de la Flavie Césarienne, et, sous les Saxons, du roy. de Mercie.
- STAFFORD, anc. famille d'Angleterre, d'origine normande, a pour chef Robert Tcenel, contemporain et allié de Guillaume le Conquérant, qui fut fait par ce prince gouverneur du château de Stafford. Plusieurs de ses membres ont joué un rôle historique, notamment : Humphrey, général de Henri VI, qui combattit le duc tt'ïork, et fut en récompense créé duc de Buckingham (1465); — Henri, petit-fils du préc., qui eut longtemps la faveur de Richard III et le seconda dans ses criminelles entreprises, mais qui finit par se révolter : il fut pris et décapité en 1483. — Son fils Edouard, accusé de trahison envers Henri VIII, périt aussi sur l'échafaud (1521). — Cette maison s'éteignit dans les mâles en 1637, mais elle fut continuée par Will. Howard, fils d'un duc de Norfolk, qui, ayant épousé l'héritière Marie, reçut en 1640 le titre de comte de Stafford. Ce"W. Howard suivit Charles II en exil, et devint à la Restauration un des principaux personnages de l'État. Il fut impliqué par le parti whig dans la conspiration des poudres et dans celle des farines, et enfermé à la Tour, puis condamné à. mort par la Chambre des lords, qui pourtant le recommanda à la clémence du roi. Charles II, quoique convaincu deson innocence, n'osa lui faire grâce, et Stafford subit le supplice, 16S0.
- STAGIRE, Stagira, auj. port LibesadeouStravro, v. de Macédoine, dans la Chalcidique, au N., près du golfe Stryrnonique, fut fondée vers 665 av. J.-C. Elle est célèbre comme patrie d'Aristote.
- STAGNO, v.des Etats autrichiens (Dalmatie), sur l'isthme de Sabioncello, à 30 kil. N. O. de Raguse; 2000 hab. Svêché. — A 2 kil. est Stagno Piccolo, un des plus beaux ports de l'Adriatique.
- STAHL (George Ernest), célèbre médecin et chimiste, né en 1660 à Anspach, devint en 1687 1er médecin du duc de Saxe-Weimar, en 1694 professeur de médecine à Halle et bientôt après doyen de la Faculté, en 1716 médecin du roi de Prusse, et mourut à Berlin en 1734. Il a beaucoup écrit tant sur la chimie que sur la philosophie et la médecine. Ses principaux ouvrages sont : De motu tonico mtali, 1692; De autocratia naturx seu spontanea mofbo-rumexcussione, 1696; De vena-porta, porta malo-rum, 1698; Theoria medica fera, 1707: c'est son ouvrage capital; Expérimenta chimix, 1697; Nego-tium otiosum, seu Sciamachia, etc., 1720 (en réponse aux objections de Leibnitz) ; Fundamenta chi-mte dogmaticx et expérimentales, 1723. Stahl est surtout célèbre comme auteur d'un système connu
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sous le nom à'Ànimùme : il expliquait tous les phénomènes de l'économie animale par un principe immatériel identique au principe de la pensée, l'âme; mais il reconnaissait que, dans ce nouvel'exercice de ses facultés merveilleuses, l'âme n'a pas conscience d'elle-même. En médecine, il combattit ceux qui rapportaient tout àde3 causes chimiques ou mécaniques.. En chimie, il imagina, pour expliquer la combustion, un principe nouveau, le phïogistique {c-à-d. principe de la flamme, du grec phlox, phlogos, flamme): il supposait que les corps combustibles sont plus ou moins chargés de phïogistique et que dans la combustion ce principe se dégage. Cette doctrine régna près d'un siècle sur la science et, quoique fausse, prépara celle de Lavoisier. Ses Fundamenta chimxse ont été trad. par de Machy, 1757, et ses traités des Sels, du Soufre, par d'Holbach. Le D* Blondin a publié là traduction complète de ses Œuvres médico-philosophiques et pratiques, 1859 et ann. suiv. On doit à M. A. Lemoine un intéressant mémoire sur Stahl et l'Animisme, 1858. STAHRENBER6. F. STAREHBERG.
- STAINS, Vge du dép. de laSeine, à 4 kil. N. E. de St-Denis. Château et parc superbes qui ont appartenu aux familles de Thou et de Harlay; puits artésiens.
- STAIR (John DALRTMPLE, comte de), général et homme d'Etat, né à Edimbourg eE 1673, m. en 1747, travailla les esprits en Ecosse contre Jacques II, fut fait colonel par Guillaume III, servit sous Marlbo-rough (1702), fut ambassadeur en Pologne de 1709 à 1713, et en France pendant la Régence, obtint du Régent l'expulsion du Prétendant, devint, sous George II, grand amiral d'Ecosse (1730) etfeld-ma-réchal (1741), commanda l'armée anglaise en Allemagne au début de la guerre de la succession d'Autriche, gagna sur le maréchal de Noailles la bataille de Dettingen (1743), mais sans savoir profiter de sa victoire, et fit échouer la tentative du prétendant Charles-Edouard sur l'Angleterre (1745-46).
SXALHIÈNE,nomtUrodel'anc. lemnos.v.ce nom.
- STAMBOUL, nom turc de Constantinople, n'est qu'unecorruptiondesmotsgrecse&tê'jipoli.iàia ville que les Turcs prirent pour le nom de la ville même.
- STAMFORD, v. d'Angleterre (Lincoln), sur le Welland, à 60 kil. de Lincoln; 8000 hab. Houille, drèche, etc. Jadis importante; elle eut uns université qui a été réunie a celle d'Oxford.
- STAHFORD-BREDGE (WEST-) , vge d'Angleterre (York), à 12 kil. N. E. d'York. Harold y battit les Danois en 1066, dix jours avant l'invasion de Guillaume.
STAMPAJUE, nom turc d'Astypalée. V. ce nom.
- STANCARI (Fr.), fameux unitaire, né à Mantoue en 1501, fut chassé d'Italie et d'Allemagne pour ses opinions, se réfugia en Pologne, où il répandit ses doctrines; professa l'hébreu à, Kœnisgberg, où il eut de graves querelles avec Osiander, vit condamner ses idées dans divers synodes, et mourut à Stob-nitz en 1574. On a de lui, entre autres écrits, des traités De Trinitate et mediatore Domino et De Re-formatione doctrines christianx, Baie, 1547.
STANCO, nom turc de l'île de Cos. V. ce nom.
- STANHOPE, famille noble d'Angleterre, du comté de Nottingham, a pour chef Philippe Stanhope, qui fut fait par Jacques I baron de Shelford (1616), et par Charles I comte de Chesterfield (1628). La branche principale portait le titre de comte de Stanhope de Shelford. Une branche particulière, auj. éteinte, avait le titre de comte de Harrington.
- STANHOPE (Jacq., comte de), général et homme d'État, né en 1673, m. en 1721, voyagea par toute l'Europe, fit la guerre de la succession d'Espagne avec le titre de major général, eut part à la prise de Barcelone et s'empara de Port-Mahon et de Mxnorque (1709); en même temps il négociait comme ambassadeur avec l'archiduc Charles, compétiteur de Philippe V. Il fut pris à Brihuega (1710) et rjsta deux ans captif. Secrétaire d'État sous George I, il conclut avec le cardinal Dubois à La Hâve le traité de la Triple-Alliance (1717); il fut ensuits nommé premier lord de la trésorerie, chancelier da l'échiquier, ?enfin 1er secrétaire d'État (1718), et fit alors signer le traité de la Quadruple-Alliance. Il était frère aîné du fameux comte de Chesterfield. On a publié d'après ses papiers une histoire de la Guerre de la succession d'Espagne. — Son petit-fils, Charles, comte de Stanhope,' pair d'Angleterre, 1759-1816, fut sans cesse en opposition avec le ministre Pitt, quoiqu'il fût son beau-frère, défendit les idées libérales, se montra favorable à la Révolution française, voulut la paixavec les Etats-Unis, l'abolition de la traite, la rédaction d'un code unique pour les trois royaumes unis. II possédait à fond les sciences physiques et mathématiques ; il inventa deux machines arithmétiques très-ingénieuses, un nouveau procédé pour brûler la chaux, diverses machines utiles à l'industrie, notamment une presse qui a gardé son nom (la presse à la Stanhope), et voulut appliquer la vapeur à la navigation. Outre beaucoup de Mémoires (dans les Transactions philos.), il a publié un Traité de l'électricité' et un Traité de la musique. Il avait été créé vicomte de Manon en mémoire des exploits de son grand-père.— Sa fille, lady Esther Stanhope, femme excentrique, 1789-1839, alla visiter l'Orient, s'établit en Syrie, aux environs de Palmyre, où elle exerça une sorte de royauté , puis se retira dans un vieux couvent près de Saide, où elle était vêtue en homme et portait le costume musulman.
STAN . — 1803 — STAO
STANHOPE (Philippe DORMER). V. CHESTERFIELD.
- STANISLAS (S.), martyr, élu évêque de Cracovie en 1072, reprocha courageusement au roi Boles-las II sa tyrannie et ses débauches, et fut tué par ce prince irrité (1079). On le fête le 7 mai.
- STANISLAS KOTSKA (S.), né en 1550, fils d'un sénateur polonais, étudia chez les Jésuites à Vienne, entra lui-même dans leur ordre en 1567, malgré l'opposition de son père, et, après 9 mois passés dans l'exercice de la plus haute piété, mourut âgé de moins de 18 ans, en 1568. Sa Vie, écrite par Cepari, est un des livres que les Jésuites recommandent à leurs élèves. On l'hon. le 13 nov.
- STANISLAS i, LECZINSKI, roi de Pologne, né en 1682 à Lemberg (Gallicie), d'une famille ancienne et illustre, m. à Lunéville en 1766, avait pour père Raphaël Leczinski, palatin de Posnanie, et grand-trésorier du royaume. Il était déjà lui-même palatin de Posnanie et grand échanson de la couronne, lorsque la guerre éclata entre Auguste II, roi de Pologne, et Charles XII, roi de Suède. Chargé par ses compatriotes de négocier auprès de Charles XII, il plut à ce prince, et en obtint ce qu'il demandait. Peu après, le trône de Pologne ayant été déclaré vacant, il fut élu roi par l'influence de la Suède (1704). Charles XII l'affermit sur le trône par une suite de victoires qui déterminèrent Auguste II à renoncer à la couronne. Mais après le désastre de Pultava, Stanislas se vit obligé à son tour de quitter la Pologne (1712). Il alla rejoindre Charles en Bessarabie (1714), sortit de Turquie avec ce prince, et reçut de lui le gouvernement du duché des Deux-Ponts; mais il fut encore obligé, à la mort du roi, d'abandonner ce duché au comte palatin Gustave, 1719. II trouva un asile en France, et vint se fixer à "Weissembourg en Alsace. Quelques années après (en 17 25), Louis XV épousa sa fille, Marie Leczinska. En 1733 , à la mort d'Auguste II, un parti polonais, appuyé par laFrance, réélut Stanislas: mais la Russie s'opposa à son élection et fit marcher une armée contre Varsovie : Stanislas ne put, malgré tous ses efforts, se mettre en possession du trône, et, après avoir soutenu un long siège dans la place de Dantzick, il se vit encore contraint de se retirer. Le traité de Vienne de 1738 lui accorda en dédommagement la souveraineté de la Lorraine et du duché de Bar sa vie durant. Stanislas régna 28 ans sur la Lorraine, dont il fit le bonheur, et où il mérita le surnom de Bienfaisant. Il favorisa les lettres et les sciences, fonda des collèges, une Académie, une bibliothèque, éleva des monuments,' et tint une cour brillante et polie, où il entretenait un grand nombre de gens de lettres; il suffisait à toutes ces dépenses avec une pension de 2000000. Il habitait alternativement Lunéville et Nancy, et fit de cette dernière ville une des plus agréables résidences. Il a laissé quelques opuscules de philosophie, de politique et de morale, qui ont été réunis sous le titre d'OBuures du Philosophe bienfaisant, Nancy, 1765, 4 v. in-8". On y remarque la Yovt> d'un citoyen, où il prédit le partage de la Pologne.
- STANISLAS H, PONIATOWSKI , dernier roi de Pologne, né en 1732, m. en 1798, était fils du comte Stan. Poniatowski, castellan de Cracovie. Doué des qualités les plus brillantes de l'esprit et du corps, il plut, dans un voyage en Russie, à la grande-duchesse Catherine , qui le fit nommer ambassadeur de Pologne à St-Pétersbourg. A la mort du roi Auguste III, Catherine, devenue impératrice, le fit élire roi de Pologne (1764). L'insubordination des nobles, les querelles religieuses, les efforts des sectes dissidentes pour obtenir les mêmes droits que les Catholiques firent de son règne un temps d'anarchie. Les dissidents, s'appuyant sur l'étranger, venaient d'obtenir la liberté de conscience et l'admissibilité aux charges (1768), lorsque se forma la ligue catholique et nationale dite Confédération de Bar, qui annula la liberté concédée et déclara le trône vacant: alors commença la guerre civile. Les confédérés ayant été vaincus, la Russie, l'Autriche et la Prusse purent, en 1772, exécuter un 1" partage de la Pologne (V. POLOGNE). Stanislas, enlevé par les patriotes de Bar, n'échappa que par hasard à la mort. De 1774 à 1791, il fit de vains efforts pour rendre un peu de vie à ce qui restait de la Pologne et pour réformer la constitution, mais ce fut inutilement : la confédération de Targovice et la diète de Grodno (1793), ouverte sous l'influence russe, empêchèrent toute réforme et rétablirent l'ancien ordre de choses. De là une 2e guerre civile, et par suite un 2° démembrement, qui réduisit des sept huitièmes le royaume déjà si réduit de Stanislas ; ce prince n'eut plus dès lors que le vain nom de roi. Après l'échec de Kos-ciusko et le triomphe des Russes que commandait Souvarov, il se détermina à signer son abdication (1795), qui fut suivie d'un 3' et dernier partage. II se retira à Grodno, où les puissances copartageantes lui firent une pension, et mourut 2 ans après à St-Pétersbourg. Il avait créé en 1765 un ordre de St-Stanislas, qui disparut avec lui, mais que l'emp. Alexandre tenta de faire revivre en 1816.
- STANISLAVOV, v. murée de Gallicie, ch.-l. de cercle, sur la Bistriça, à 110 kil. S. O. de Lemberg; 6200 hab. Grand commerce de grains et de tabac.
- STANLEY (Thom.), écrivain anglais, né vers 1620 à Cumberlow, dans le comté d'Hereford, m. à Londres en 1678, a laissé, entre autres ouvrages, une Histoire de la philosophie, en anglais, Londres, 1655-1662, et 1743, 3 vol. in-4, trad. en latin par G. Olearius, Leips., 1711. Il a aussi donné une bonne édition d'Eschyle, avec trad. latine, 1663.
- STANOVOI (Monts) OUIABLONOI, chaîne de montagnes de la Sibérie, s'étend depuis lesmonts Kiakhta jusqu'au cap Oriental sur une longueur d'env. 6000 k.; la partie S. E., les monts de Daourie, sépare la Sibérie de la Chine ; le reste parcourt la prov. d'Okhotsk, et projette les monts du Kamtchatka. Sommets peu élevés (env. 2500™ au plus). Riches mines, surtout au S. E., en Daourie (or, fer, cuivre, zinc, etc.).
- STANZ, v. de Suisse (Untenvald), ch.-l. du Bas-Unterwald, près de l'Aa, à 12kil. N. E. deSarnen; 2000 h. Patrie d'Arnold de "Winkelried, à qui une colonne y a été érigée. Il se tint à l'hôtel de ville de Stanz en 1481 une assemblée célèbre où Nicolas de Flue opéra la pacification des confédérés,' et où la convention de Sempach fut ratifiée. Brune défit à Stanz les petits cantons insurgés, 9 sept. 1798.
STAOUÉLI, lieu de l'Algérie, à 24 kil. O. d'Alger. Les Français y battirent les Algériens le 19 juin 1830. Magnifique établissement agricole des Trappistes.
STA.T — 1804 — STAY
- STAREMBERG (Guido, comte de), général autrichien, né en 1657, m. en 1737, prit part à la défense de Vienne en 1683, à l'assaut de Bude en 1686, au siège de Belgrade en 1688, servit sous Eugène en Hongrie et en Italie, commanda en chef dans cette dernière contrée en 1701, fut nommé feld-ma-réchal en 1704, réprima la révolte de la Hongrie, combattit comme général en chef l'armée de Philippe V en Espagne, fut vainqueur à Almenara, à Saragosse, mais fut à son tour vaincu à ViEaviciosa (1710), et fit une belle retraite.
- STARGARD, nom de 2 villes d'Allemagne : Alt-Stargard IVieux-Stargard), dans le grand duché de Mecklembourg, à 20 kil. N. E. de Strélitz; 1200 h.; — Neu-Stargard (Nouv.-Stargard), dans les Etats prussiens (Poméranie), à 32 kil. E. de Stettin ; 12000 hab. Ecole d'arts et métiers, gymnase. Fabriques de poteries, draps, cuirs; grains; foire importante. — Stargard était jadis le ch.-l. de la Basse-Poméranie. Les Russes s'en emparèrent en 1758.
- STARK (J. Aug.), savant luthérien, né à Schwé-rin en 1741, mort en 1816, professeur de théologie et prédicateur à Kcenigsberg, à Mittau, à Darmstadt, a laissé: Histoire du 1" siècle de l'Eglise, Berlin, 1779'; .Essai d'une histoire de VArianisme, 1783; Hist. du Baptême et des Anabaptistes, 1789. Il fit de louables efforts pour réunir les différentes communions chrétiennes; on prétendit même qu'il avait abjuré le Luthéranisme pour le Catholicisme.
- STARKENBOURG, prov. du grand-duché de Hesse-Darmstadt, entre Francfort et l'électorat de Hesse au N., le duché de Nassau au N. O., la prov. du Rhin à l'C, le grand-duché de Bade au S. et la Bavière à l'E. ; 80 kil. sur 60; 250000 h.; ch.-l., Darmstadt.
- STAROSTES, dignitaires polonais qui possédaient au nom du roi un fort, une terre ou toute autre partie du domaine royal. Ils y faisaient la police, et percevaient les revenus pour eux-mêmes, à la charge d'en payer le quart au roi,
- STASSART (Augustin, baron de), homme d'État et littérateur belge, né à Malines en 1780, m. en 1854, vint jeune à Paris pour y compléter son éducation, et remplit avec honneur sous l'Empire diverses fonctions administratives : il était en 1814 préfet des Bouches-de-la-Meuse. Après la chute de Napoléon, il fut élu député aux États généraux des Pays-Bas, et, depuis l'indépendance de la Belgique, devint président du sénat et gouverneur de la province du Brabant. Il était en outre directeur de l'Académie de Bruxelles. Stassart a publié des ouvrages originaux et piquants, parmi lesquels on remarque les Pensées de Circé, chienne célèbre (1814), des Idylles, et surtout des Fables (1818), qui ont eu de nombreuses éditions. On a encore de lui de savants travaux d'histoire, qui lui ont mérité le titre de correspondant de l'Académie des sciences morales. Il a légué à cette académie 20 000 francs pour fonder un prix de morale. Grand amateur d'autographes, il en avait formé une des collections les plus précieuses. Dupont-Delporte a publié ses OEwores complètes (Paris , 1855, gr. in-8), et les a fait précéder d'une Notice.
- STATHOUDER,e-à-d. Ueulenant,nom donné dans l'anc république des Prov.-Unies à un haut fonctionnaire qui commandait les forces militaires et exerçait plusieurs des pouvoirs du souverain ; ce titre ne désignait d'abord que des lieutenants ou gouverneurs nommés dans chaque province par les princes de la maison de Bourgogne ou de la maison d'Autriche, auxquels appartenaient les Pays-Bas; il fut conservé après la déclaration de l'indépendance, mais en changeant de nature. Chacun des États qui composaient la république avait son stathouder; cependant le même personnage pouvait être élu stathouder dans plusieurs Etats à la fois. On connaît surtout les stathouders de la province de Hollande, qui, le plus souvent, réunirent le stathoudérat de plusieurs autres provinces ; ils appartinrent tous à la maison de Nassau (V. NASSAU et HOLLANDE). Plusieurs des stathouders affectant la tyrannie, les Etats abolirent le stathoudérat à la mort de Guillaume H de Nassau, en 1650; mais il fut rétabli dès 1672, en faveur de Guillaume III (depuis roi d'Angleterre). Aboli de nouveau à la mort de celui-ci (1702), il fut reconstitué en 1747 en faveur de Guillaume IV de Nassau, qui fut créé stathouder général et héréditaire. Le stathoudérat fut dès lors.une véritable royauté. Ilsubsista sous cette forme jusqu'au moment où les Français firent la conquête de la Hollande (1795).
- STATIELLATES, peuple de Ligurie, entre les Va-gienni à l'O. et les Apuani à l'E., avait pour ch.-l. Aquse Statiellx (Aix); les autres villes étaient Asta, Dertona, AlbaPompeia. Les Statiellates furent soumis par M. Popilius Laenas en 173 av. J.-C.
- STATIRA, sœur et femme de Darius Codoman, tomba, après la bataille d'Issus, entre les mains d'Alexandre, quilatraita avec les plus grands égards. Elle avait une fille nommée aussi Statira, qu'Alexandre épousa à son retour des Indes. Il n'en eut point d'enfants; néanmoins la jalouse Roxane lui fit ôter la vie après la mort du roi.
- STATIUS (OECILIUS), poète comique latin, était un affranchi d'origine' gauloise.Il vécut entre le temps dePlaute et celui de Têrence, qu'il encouragea dans sesdébuts.Il imita Ménandre, mais lui resta, bien inférieur: aux traits naturels et fins du poste grec, il substitua des bouffonneries mimiques. On cite de Statius 40 pièces, dont il reste quelques fragments recueillis parBothe et par MaïUatre, et publiés séparément par Spengel, Munich, 1826. — F. STACE.
STATUTS D'OXFORD. Y. PROVISIONS D'OXFORD. STAUFFACHER. V. MELCHTHAL (Arnold de).
- STAUNTON (G. Léonard), médecin et voyageur, né vers 1740 à Galway, m. en 1801, exerça son art tant à la Grenade et aux Antilles qu'à Londres, puis s'attacha à lord Macartney et le suivit à Londres, à Madras, en Chine, avec le titre de secrétaire de légation (1792). Il a laissé un Récit authentique de l'ambassade du comte de Macartney en Chine, Londres, 1797 (trad. en franc, par Castéra, sous le titre de Voyage dans l'intérieur de la Chine etâe la Tar-ïarie). —Son fils, Thomas St., né en 1780, accompagna lord Amherst à Pékin en 1816 et publia en 1821 un récit de cette ambassade.
- STAUPITZ (Jean), doyen de la Faculté de théologie à l'Université de Wittemberg et vicaire général des Augustins en Allemagne, chargea.Luther de défendre son ordre contre les Dominicains, mais ne le suivit pas dans ses attaques contre le St-Siége et se retira àSalzbourg, où il mourut en 1527.
- STATJRACE, emp. grec, succéda en 811 à son père Nicéphore 1, fut renversé au bout de 2 mois par son beau-frère Michel Rhangabé, et m. peu après.
- STAVANGER, v. de Norvège (Scendenfield), ch.-l. de bailliage, sur le golfe de Bukke (mer du Nord), à 160 kil. N. O. de Christiansand; 120001t.Haraldy battit en 874 les rois de Norvège. Ane évêehé, transféré à Christiania en 1686.
- STAVELOT, Stabulum, y. de Belgique (Liège), surl'Amblève, à 36 kil. S. E. de Liège; 4500 hab. Cuirs, ardoises, crayons. Charles-Martel battit les Neustriens en ce lieu (719). Stavelot doit son origine à un monastère fondé en 651 par Sigebert, roi d'Aus-trasie, et qui eut pour chef S. Remacle.
- STAVOREN, v. de Hollande (Frise), sûr le Zuy-derzée, à 24 k. S. O de Sneek; 1200 hab. Jadis bon port (auj. comblé). Ane résidence de rois frisons.
- STAVROPOL, v. de Russie, ch.-l. de laprov. du Caucase depuis 1825, sur lar. g. de la Tasohela, à 180 kil. N. O. de Georgievsk; 8000 hab. Commerce de cuirs et de suif. — La ville fut fondée en 1780.
- STAY (Benoît), poète latin, né à Raguse en 1714, m. à Rome en 1801, se fit connaître de bonne heure par un beau poème où il chantait la philosophie de ûescartes, et fut nommé successivement professeur d'éloquence et d'histoire au collège de la Sapience, à Rome, puis secrétaire du pape Clément XIII pour les lettres latines. Outre son Poëme sur Descartes (Philosophiez versibus traditx libri VI, Venise, 1774), on a de lui un poëme sur la philosophie de Newton (Philosophix recentioris versibus traditx libri I), Rome, 1755-92 : ces deux ouvrages l'ont fait placer par ses admirateurs à côté de Lucrèce.
STE1 — 1805 — STÉN
- STEELE (Richard), écrivain anglais, né à Dublin en 1671, m. en 1729, reçut une bonne éducation, s'enrôla malgré sa famille, qui était à l'aise, fut quelque temps simple garde à cheval, devint capitaine, mais finit par se faire auteur et journaliste. Il eut la principale part, avecAddison, son ancien condisciple, à la rédaction de feuilles périodiques célèbres, qui, par la sagesse des doctrines littéraires et politiques qui y étaient professées, exercèrent une grande influence sur l'esprit public : telles furent le Babillard (The TattUr), 1709; le Spectateur, 1711; le Mentor (Guardian), 1713; l'esprit piquant et incisif de ses articles leur valut une vogue extraordinaire. L'auteur fut élu membre de la Chambre des communes; il prit parti pour les whigs et leur rendit ie grands services. Sous le ministère tory de la reine inné, il fut poursuivi comme libelliste et expulsé de a Chambre; sous George I, au contraire, il obtint la ïaveur des ministres Halifax et Sunderland, qu'il soutenait dans les journaux, et fut nommé commissaire du timbre et gouverneur de la Compagnie royale des comédiens: mais, comme il menait une vie fort irrégulière, cela ne l'empêcha pas d'être sans cesse aux expédients : il mourut paralytique, accablé de dettes et n'ayant plus qu'une pension alimentaire que lui faisaient ses créanciers. On a de Steele plusieurs jolies comédies, entre autres les Amants généreux (Conscious lovers).
- STEENVOORDE. ch.-l. de cant. (Nord), à 11 kil. N. E. d'Hazebrouck, sur la frontière de Belgique; 3993 h. Houblon, abeilles; commerce de bestiaux.
- STEEVENS (George), critique anglais, 1736-1800, avait beaucoup d'esprit et remplit longtemps les feuilles périodiques d'articles élégants; mais, s'étant permis des attaques anonymes, il devint l'objet du mépris public et mourut dans l'abandon. Il a donné avec Johnson une grande édition de Shakspeare, 1773, 10 vol. in-8 (réimpr. avec des améliorations en 1785 et 1793), l'une des meilleures éditions que l'on ait du célèbre poète anglais.
- STEIBELT (Daniel), pianiste et compositeur, né à Berlin en 1765, m. à St-Pétersbourg en 1823, vint en 1790 à Paris, où il balança le succès de Pleyel, donna en 1793 au théâtre Feydeau Roméo et Juliette, une des meilleures productions de l'époque, et composa des ballets pour les théâtres de Londres et de Paris. Il est le premier qui ait écrit des fantaisies avec variations. Ses 'œuvres instrumentales pèchent par le plan; on y trouve des longueurs et des répétitions fastidieuses; mais on y sent l'homme inspiré : son morceau de l'Orage a été joué sur tous les pianos.
- STEIN, c-à-d. pierre, nom de plusieurs villes d'Allemagne. La plus importante est Stein-am-Anger, la Sabaria ou Claudia Augusta des anciens, v. de Hongrie, ch.-l. du comitat d'Eisenbourg; 4000 h. Evêché. Antiquités romaines.
- STEIN (H., baron de), homme politique, né en 1757 à Nassau, m. en 1831, se mit au service de la Prusse, devint ministre des finances, puis président du Conseil (1808), contribua à la réforme de l'administration prussienne et à l'affranchissement des paysans, mais usa surtout de son influence contre la France et seconda de tout son pouvoir l'essor national en Allemagne. Napoléon, vainqueur, ayant exigé son renvoi, il se retira en Autriche, puis en Russie, où il anima l'empereur Alexandre contre Napoléon. Après le congrès de Vienne, déçu dans les espérances de régénération qu'il avait conçues pour la Prusse, il se retira des affaires. II foud'a en 1819 à Francfort une Société des antiquités allemandes.
STEINRACH (ERWIN de), architecte. V. ERWIN.
- STEINKERQUE ou STEENKERKE, bg de Belgique (Hamaut), sur la Senne, à 26 k. N. de Mons; 1000 hab. Le maréchal de Luxembourg y battit le prince d'Orange et les alliés, le 4 août 1692.
- STELLA, famille d'artistes distingués, originaire de Flandre, a pour chef Fr. Stella, né en 1563 à Ma-lines, m. en 1605, qui vint de bonne heure s'établira Lyon.—Son fils, Jacques, né à Lyon en 1596, séjourna longtemps en Italie, où il se lia avec Poussin, fut emprisonné à Rome sur de fausses imputations, et couvrit les murs de sa prison de dessins au charbon qui attirèrent tous les curieux de la ville. Rendu à la liberté, il quitta Rome, vint se fixer à Paris, et y fut accueilli par Richelieu, qui le fit nommer premier peintre du roi. Il était aussi fort habile graveur. Ses ouvrages révèlent une imagination heureuse et facile: ce sont presque toujours des sujets enjoués, des pastorales, des jeux d'enfants. Parmi ses tableaux d'histoire, on cite Minerve au milieu des Muses, Jésus discutant avec les docteurs de la loi, le Bap-téme_ de J.-C, le Miracle des cinq pains, la Samaritaine. Son coloris est un peu cru et pousse au rouge. — Sa nièce, Claudine Boussonet-Stella (1634-97), excella dans la gravure : personne n'a saisi coinme elle le caractère du Poussin. On admire surtout son Moïse exposé et son Frappement du rocher.
- STELYTO, mont, et col des Alpes, sur les confins du Tyrol, de l'Italie et de la Suisse, au N. O. du mont Ortler. Le col, bien que placé à une hauteur d'env. 3000™, est traversé par une belle route postale et militaire, qui conduit de Vienne à Milan : cette route est l'oeuvre de l'Autriche.
- STENAY, Astenidum, ch.-l. de c (Meuse), sur la r. dr. de la Meuse, à 15 kil. S. O. de Montmédy; 2817 hab. Belles casernes. Tonnellerie hydraulique, haut fourneau, forges, briqueteries, tuileries, tanneries; biscuits et mascarons renommés. — Jadis place forte, qui appartint dès le xir s. aux comtes de Bar et que Charles-Quint se fit céder par François I au traité de Crécy. Prise par le vicomte H. de Tu-renne sous Henri IV en 1591; prise de nouveau et démantelée par Fabert en 1654 (elle était alors défendue par Condé et les Espagnols).
- STENDAL, v. des Etats prussiens (Saxe), ch.-l. de cercle, à 60 k. N. N. E. de Magdebourg ; 6000 h. Lainages, cotonnades. Patrie de Wiuckelmann. Jadis ch.-l. de la Vieille-Marche de Brandebourg.
- STENDHAL (de), pseudonyme de H. Beyle, romancier, né en 1783 à Grenoble, m. à Paris en 1842, était fils d'un riche avocat au parlement de Grenoble et parent du comte Daru. Il essaya les carrières les plus différentes, la peinture, l'état militaire, le commerce, l'administration; fit en amateur la campagne de Russie (1812), se mit à voyager après les événements de 1814, entra dans la diplomatie après 1830, et fut jusqu'à sa mort consul à Civita-Vecchia. Il débuta dans les lettres par quelques études sur les arts : Vies de Haydn, Moiart et Métastase; Hist. de la peinture en Italie; Rome, Naples et Florence (1817) ; Vie de Rossini (1823), puis il s'essaya dans la peinture du sentiment en composant son livre Se l'Amour (1822), et publia, sous le titre de Promenades dans Home (1829) et de ife'moi'm d'un touriste (1838), d'intéressants souvenirs de voyage; mais il se fit particulièrement remarquer par une suite de romans : Armance, scènes d'un salon de Paris, 1827; leRouge et le Noir, 1831; la Chartreuse de Parme, 1839, amusante peinture des intrigues d'une petite cour italienne. Stendhal est un écrivain spirituel et original, mais capricieux et paradoxal; c'est un observateur fin et délicat, mais dont l'ironie perpétuelle atteste un esprit,blasé. Ses OEuvres ont été publ. en 18 v. gr. in-18j avec une Notice, parPros-per Mérimée, 1855-56.
- STÉNON (Nie), anatomiste, né en 1638 à Copenhague, m. en 1687, était fils de l'orfèvre du roi Christian IV. Il se fit connaître de bonne heure par d'importantes découvertes, voyagea en Hollande, en France, en Italie pour compléter ses connaissances, se fixa à Florence, y abjura la religion réformée (1667), embrassa l'état ecclésiastique (1676), fut nommé par Innocent XII évêque inpartibus de Titiopolis et vicaire apostolique dans le Nord et travailla activement dans la dernière partie de sa vie à la conversion des Luthériens. Ses travaux anatomiques eurent principalement pour objet l'étude des muscles, du cerveau et des vaisseaux du corps humain; le nom de Canal de Stênon est resté au canal excréteur de la parotide ou conduit salivaire supérieur. On lui doit un grand nombre d'ouvrages; les principaux sont : Elemenla myologise, Flor., 1667, et un Sis-cours sur l'anatomie du cerveau, en français, Paris, 1669. Sténon est aussi un des premiers qui aient fait des recherches paléontologiques. — T. STURE.
STER — 1806 — STEV
- STENTOR, un des guerriers grecs qui allèrent au siège de Troie, célèbre par l'éclat de sa voix, qui, selon Homère, était aussi forte que celles de 50 nommes.
- STENYCLAKOS, v. de Messénie, sur le Pamisus, et au N. E. de Messène, était la résidence des rois Messéniens, et fut détruite dans la première guerre de Messénie, après un combat terrible livré sous ses murs. On croit la retrouver dans Nisi ou Meligala.
STÉPHANE, Stephanus. T. ETIEHNE.
- STEPHENS (Alexandre), biographe, né à Elgin en 1767, m. en 1821, a laissé, outre des pamphlets et deux poèmes, 9 volumes de Public àwxacters; l'Histoire des guerres faites à la France à l'occasion d<> la Révolution (1803), les Mémoires de Horne-Toohe (1813), et les 4 premiers tomes de l'Obituary.
- STEPHENSON (George), inventeur des locomotives, né en 1781 à "Wylam-sur-Tyn (Nevreastle), m. en 1848, était fils d'un ouvrier bouilleur. H s éleva du rang de simple ouvrier à celui d'ingénieur, se signala par d'utiles inventions, notamment par celle de la lampe de sûreté, qu'il découvrit en même temps que Davy, et parvint en 1824, après dix années d'essais, a fabriquer et à faire marcher une locomotive telle que celle qu'on emploie aujourd'hui. Il fonda pour la fabrication de ces machines un vaste établissement qui assura sa fortune. — Son fils, Robert Stephenson, 1803-1859, ingénieur en chef de plusieurs chemins de fer et membre du parlement, a exécuté des travaux gigantesques, entre autres le pont Britannia, chemin de fer suspendu qui traverse le détroit de Menay et joint l'Ile d'Anglesey à la terre ferme (1850), et le pont de Montréal sur le St-Laurent, au Canada. Il a publié une Description de la locomotive, trad. par Mellet, 1839.
- STEPPES, plaines immenses et désertes de la Russie d'Europe et de la Sibérie. Les principales sont les steppes de la-Petchora, du Dnieper, du Don, du Volga, de l'Oural, de l'Irtyche, de la Lena, etc.
- STERNE (Lawrence), écrivain, né en 1713 à Clon-mel en Irlande, m. en 1768. Resté orphelin à 17 ans, il fut recueilli par un oncle, ecclésiastique anglican et membre du chapitre de la cathédrale d'York, qui lui fit suivre les cours de l'Université de Cambridge et le fit entrer dans l'Eglise anglicane. Après avoir succédé à cet oncle dans la cure de Sutton, il vint en 1741 se fixer dans le comté d'ïork où il avalt une prébende et obtint enfin la cure de Coxwold. Il n'était connu que par un recueil de graves sermons lorsqu'il fit paraître, de 1759 à 1767, la Tie et les Opinions de Trislrain Shandy (en 9 vol.), ouvrage singulier et d'un genre neuf, qui fit scandale et fut recherché avec fureur. On cria que l'auteur d'un pareil livre ne pouvait être qu'un fou, et il se plut lui-même à prendre dans ses écrits subséquents le nom U' Yorik, le bouffon d'Hamlet. Prématurément épuisé, Sterne fit un voyage en France pour se rétablir (1767). A son retour, il mit au jour le Voyage sentimental (1768), le plus populaire, sinon le meilleur de ses écrits. Il mourut sans avoir pu jouir du succès de ce dernier ouvrage. Ses OEuvres ont été souvent réimprimées en Angleterre (notamment à Londres, 1823, 4 vol. in-12), et plusieurs fois trad. en françals (en 1787, par Trenais, en 1840, par Francisque Michel, et, dans laBiblioth. Charpentier, par L. de Wailly). Sterne attira l'attention par une originalité piquante, par un tour d'esprit à la fois sentimental et bouffon, mais trop souvent sa plume se ressent de sa vie licencieuse. Il avait pris pour modèle notre Rabelais et il le copie souvent.
- STÉSICHORE, poète lyrique grec, qu'on fait vivre de 636 à 556 av. J.-C., était d'Himère en Sicile. On le regarde comme l'inventeur de l'épode et de la poésie chorique (strophe et antistrophe), ce qu'indique son nom même qui veut dire Qui a créé le chœur. On conte qu'ayant, dans une de ses odes, mal parlé d'Hélène, il fut frappé de cécité par Castor et Pollux, et que, s'étant rétracté dans une seconde ode, il recouvra la vue. On dit aussi que, pour détourner ses compatriotes de s'allier avec le tyran Phalaris, il imagina le célèbre apologue de l'Eomme et du cheval, qu'Horace,Phèdre et La Fontaine ont versifié après lui. Ses poésies, écrites en dialecte dorique, formaient 26 livres. H n'en reste que quelques fragments, qui ont été recueillis par A. Such-fort, Gœttingue, 1771 ,etpar Kleine, Berlin, 1828, et qui se trouvent dans les divers recueils des lyriques.
- STETTES, Sedinum, v. forte de Prusse (Poméra-nie), ch.-l. de la régence de Stettin, et jadis de la Poméranie entière, sur l'Oder, qui s'y divise en trois bras, à 60 kil. de la mer Baltique et à 100 MI. N. E. de Berlin; 48000 h. Bon port sur l'Oder. Evêché évançélique, tribunaux, gymnase, observatoire, séminaires de maîtres d'école, école supérieure, école de navigation, etc. Château construit en 1503, arsenal, hôtel du gouverneur, place royale, chemin de fer. Industrie active et grand commerce extérieur: c'est après Hambourg la 1" place pour le commerce maritime de l'Allemagne du N. Les gros vaisseaux s'arrêtent à Swinemûnde. — Cette ville est fort ancienne ; elle fut fondée par les Venèdes ou Wen-des. En 1121, Boleslas, roi de Pologne, s'en empara; en 1226, elle devint la résidence des ducs de Poméranie et entra dans la ligue hanséatîque. La palxde Westphalie (1648) en transporta la possession des Danois aux Suédois; les Prussiens l'occupèrent en 1672 et s'en firent confirmer la possession en 1720. Les Français la prirent enl806 .et la gardèrent jusqu'en 1813, époque à laquelle elle retourna à la Prusse. — La régence de Stettin, trne des trois" de la Poméranie, a cette de Cœslin à l'E.,les deux grands duchés de Meoklembourg à l'O., la mer Baltique au N., et le Brandebourg au S. Avec les îles d'Usedom et Wollin, qui en dépendent, elle a 13 000 kil. carrés et 624 000 hab.
- STEUBEN (le baron de), peintre d'histoire, né en 1788 dans le duché de Bade, m. en 1856, était fils d'un officier au servicé'de Russie. Il étudia à Paris sous Gérard, débuta en 1812 par un tableau de Pierre le Grand sur le lac Ladoga pendant une tempête, traita dans les années suivantes, entre autres sujets: Guillaume Tell s'élanpant de la barque de Gessler, le Serment des trois Suisses, Pierre le Grand sauvé par sa mère de la fureur des Strélits, Napoléon à Waterloo,le Retour de l'île d'Elbe, Napoléon dictant ses Mémoires, la Mort de Napoléon, etc., ouvrages qui pour'la plupart sont au Luxembourg. 11 déploie dans ces grands sujets le sentiment des situations dramatiques, avec une conception franche;et vigoureuse ; mais il pèche par quelque exagération et par la lourdeur du dessin. Dans ses dernières années, il retourna en Russie où il exécuta encore quelques œuvres remarquables, notamment la Mort de Moreau et une partie delà Vie du Christ pour la cathédrale de St-Isaac à St-Pétersbourg.
- STEVERSHAUSEN ou SIEVERSHAUSEN, vge du Hanovre (Lunebourg), dans le bailliage de Meïnersen et près de cette ville; 300 hab. Maurice, électeur de Saxe, y battit Henri le Jeune, margrave de Brandebourg, en 1553; mais il y fut blessé mortellement,
STflÉ — 1807 - ST1L
- STEVIN (Simon), mathématicien du xvr3 s., natif de Bruges, m. en 1635, enseigna les mathématiques à Maurice de Nassau, statbouder de Hollande, qui le nomma ingénieur des digues. Il résolut d'une manière neuve une foule de questions de mécanique, et eut avant Descartes l'idée de noter les puissances par des exposants numériques. Il connaissait aussi la conversion des quantités radicales en puissances fractionnaires, dont on fait honneur à Newton. Il inventa des chariots à voiles ; on lui attribue la découverte de la pesanteur de l'air. Ses ouvrages, écrits en flamand, ont été recueillis et publiés à Leyde, 1605, 2 vol. in-fol., et trad. en latin par Snellius, et en français par Alb. Girard, Leyde, 1634.
- STKWART (DUGÀLn), philosophe écossais, né en 1753 à Edimbourg, mort en 1828, avait pour père Mathieu Stewart, professeur distingué de mathématiques à Edimbourg. Il étudia dans l'université de Ba ville natale et à celle de Glascow, où il eut pour maître le docteur Reid (1771), fut chargé dès l'âge de 19 ans de suppléer son père dans sa chaire de mathématiques, suppléa en 1778 Ferguson, prof, de philosophie morale à l'Univ. d'Edimbourg, et obtint lui-même cette chaire en 1785. Il la remplit avec le plus grand succès et la conserva jusqu'en 1810; il se fit alors suppléer par Thomas Brown, et vécut depuis dans la retraite, occupé de la rédaction de ses ouvrages. On a de lui : Éléments de la Philosophie de l'esprit humain, en trois parties, 3 vol. in-4, 1792, j814 et 1827 (la 1™ a été trad. par Prévost de Genève , 1818; la2' par Farcy, 1825; la 3°par L. Peisse, 1842) ; des Esquisses de philosophie morale (1793), trad. par Jouffroy, avec une préface remarquable (1826); des Essais philosophiques (1810), trad. en partie par Ch. Huret (1828), un Discours sur l'histoire des sciences métaphysiques et morales, trad. par Buchon (1820-23), la Philosophie des facultés actives et morales (1828), trad. par L. Simon, 1834, et d'intéressantes notices sur Adam Smith, W. Ro-bertson et Th. Reid. Ses OEuvres complètes ont été publ. après sa mort par W. Hamilton en 11 vol. in-8. Stewart, sans vouloir bâtir de système, a fait faire des progrès à la philosophie, surtout à la psychologie, en appliquant aux sciences métaphysiques les méthodes d'observation et d'induction qui avaient si bien réussi dans les sciences naturelles. Plusieurs de ses ouvrages sont devenus classiques.
- STEWAET-DENHAM (sir James), économiste, né à Edimbourg eu 1713, m. en 1780, étudia la jurisprudence, parcourut le continent, s'attacha au prince Charles-Edouard, le prétendant, fut obligé par suite de s'exiler (1745), vint en France et ne put rentrer en Angleterre qu'en 1767. Il publia cette même année des Recherches d'économie politique, qui le placent auprès d'Adam Smith.
- STEYER, v. de l'Autriche propre, jadis capit. de la Styrie, au confluent de l'Ens et de la Steyer, à 160 kil. S. O. devienne; 12 000 h. Manufact. impériale d'armes; faux, faucilles, rasoirs; draps, cotonnades; grand commerce d'exportation. Ane résidence des margraves de Styrie; vieux château bâti au Xe s. par le margrave Ottokar. Moreau y signa, après la victoire d'Hohenlinden, un armistice avec l'Autriche (25 déc 1800).
- STUÉNÉLUS, un des fils de Persée et d'Andromède, eut pour lot Mycènes à la mort de son père, vainquit et fit prisonnier Amphitryon, son neveu, sous prétexte de venger la mort d'Électryon, qu'Amphitryon avait tué par mégarde, et fut tué par Hyllus, fils d'Hercule. Il eut pour fils Eurysthée. — Un autre Sthénélus, fils de Capanée, l'un des sept chefs qui assiégèrent Thèbes avec Polynice, fut un des Épi-gones qui prirent et assiégèrent cette ville. Il alla aussi au siège de Troie à la suite de Diomède. A son retour en Grèce, il fit avec ce prince la guerre au roi d'Étolie, Agrius, et le chassa du pays.
- STHÉNOBÉE, fille d'Iobate, roi de Lycie, et femme de Prœtus, roi d'Argos, conçut pour Bellérophon une passion criminelle, qui fut méprisée, et poussa son mari à faire périr ce héros.
- STILICON, Flavius Stilico, général et favori de Théodose, Vandale d'origine, épousa|Séréna, nièce de l'empereur, devint à la mort de ce prince, en 395, tuteur du jeune Honorius, son fils, et régent de l'empire d'Occident, prétendit aussi àla régence de l'empire d'Orient, et crut y parvenir en faisant égorger Rufin, tuteur d'Arcadius. qui régnait à Con-stantinople, mais se vit déçu dans cet espoir par l'astuce d'Eutrope. Il exerça du moins tout pouvoir en Occident, et fit épouser sa fille par Honorius. Sti-licon fit quelque temps respecter les frontières de l'empire par les Barbares, contint les Francs, enleva un de leurs rois, Marcomir, en fit tuer un autre, Suénon ;repoussa les Goths à plusieurs reprises,battit leur roi Alaric à Pollentie (403) et anéantit devant Florence Radagaise, chef des Germains (406); mais il laissa envahir la Gaule par une armée barbare qui mit tout à feu et à sang. Ê songeait à faire passer la couronne dans sa famille, lorsqu'Honorius, instruit de ses intrigues, donna l'ordre de le mettre à mort : un de ses lieutenants, Olympius, le fit égorger à Ravenne en 408. Stilicon avait été, au temps de sa toute-puissance, chanté par Claudien, dans un poème intitulé : De laudibus Stuiconis. Th. Corneille l'a pris pour héros d'une de ses tragédies (1660).
- STILLING ( J. Henri JUNG, dit), mystique allemand, né en 1740 à Grund (duché de Nassau), m. en 1817, lutta longtemps contre la misère, fut successivement tailleur, maître d'école,instituteur privé", professeur d'économie politique à Lautern (1778), a Marbourg, Heidelberg, enfin conseiller aulique du grand-duc de Bade. D'une piété exaltée, il tomba dans un mysticisme superstitieux et fit partager ses erreurs à un certain nombre d'adeptes, notamment à la célèbre Mme Krudner. Il croyait au commerce des esprits avec le monde sublunaire, et publia dans ce sens : Scènes durègnedes Esprits,Francfort, 1803; Théorie de la connaissance des Esprits (1808); Apologie de la Théorie des Esprits (1809) ; Thêobald lerêveur, etc. On lui doit aussi des ouvrages sur l'économie politique, et une Méthode d'opérer la cataracte, Marbourg, 1781 (il opérait avec succès la cataracte par extraction , d'après la méthode de Lobstein). Il a laissé d'intéressants mémoires, Berlin, 1777-79.
- STILLINGFLEET (Edouard), controversiste anglais (1635-99), fut nommé en 1681 par Guillaume III évêque de Worcester, et fut chargé de reviser la liturgie anglicane. Il attaqua dans ses écrits et dans ses sermons les Catholiques, les Presbytériens, les Sociniens, les Déistes, les philosophes, notamment Locke, et finit, au dire de Locke, par tomber lui-même dans une sorte de scepticisme, fruit de l'abus de la controverse. Ses principaux ouvrages sont : Origines sacra; (1662) sur les fondements de la religion naturelle et révélée; Origines oritannicee (1685), sur la fondation des églises de son pays. Ses OEuvres forment 6 v. in-f., 1710, Londres.
- STILO, Consulinum, v.d'Italie (Calabre Ultérieure 1"), à 35 kil. S. de Squiilace ; 1800 h. Fonderie pour l'armée. Patrie de Campanella. — Fondée par les Ausoni. Jadis évêché. Dévastée par un tremblement de terre en 1783.
- STILPON, philosophe de Mégare, disciple de Dio-gène et maître de Zenon le Stoïcien, florissait vers 310 av. J.-C. Ce philosophe, ainsi que tous ceux de l'école de Mégare, s'occupait principalement de la logique et du raisonnement. Il niait la réalité des idées abstraites, et faisait consister la sagesse dans l'apathie ou impassibilité.
- STIRBEY (le prince Barbo-Dimitri-Bibesco), né en 1794, m. en 1869; vint à Paris (1817) étudier le droit et les sciences morales et politiques, qu'il entreprit de répandre dans son pays, la Valachie ; devint hospodar (1849) et fit de sages réformes administratives, abdiqua en 1854, et vécut depuis dans sa retraite.
STOC — 1808 — ST01
- STIRLING ou STRiVEUNG, v. d'Ecosse, ch.-l. du comté de ce nom, sur le Forth, à 55 kil. N. O. d'Edimbourg: 10 000 h. Site magnifique. Château royal, qui était la résidence favorite de JacquesV et qui estauj. une caserne; chemin de fer pour Edimbourg. Stirling remonte au moins au ix* s. Wallacey défit les Anglais en 1297. Jacques II y poignarda de sa main le comte de Douglas, son parent. Stirling a souvent été prise et reprise dans les guerres civiles d'Ecosse. — Le comté, entre ceux de Perth au N., de Clackmannan au N. E., de Linlithgow à l'E., de La-nark au S. et de Dumbarton à l'O., a env. 56 kil. de l'E. à l'O., sur 25 du N. au S. et 83 000 hab. Sol médiocre, mais assez bien cultivé; houille.
STIRLING (W. Alexandre, comte de), Écossais, 1580-1640, fut en grande faveur près de Jacques I et de Charles I, alla fonder dans l'Amérique septentr. la colonie de la Nouv.-Écosse(1621), puis fut nommé secrétaire d'État pour l'Ecosse (1626) et pair (1630). Il écrivit, sous le titre de Tragédies monarchiques, des pièces qui furent goûtées de son temps, mais qui sont peu lues aujourd'hui. STOA, poste latin moderne. Y. QUINZANO. STOBEE, Joannes Stobœus, compilateur grec du V s. de J.-C., qui sans doute était de Stobi, v. de Macédoine, a laissé un précieux recueil en deux parties, qui sont vulgairement intitulées, la 1", Eclo-gm physicx etethicx; la 2", Sermones ou Antholo-gicon (en lat. Florilegium) : c'est une espèce d'encyclopédie ou l'auteur a rassemblé une foule de passages d'écrivains anciens sur la philosophie naturelle et sur la morale. La 1" édition complète de ce recueil a paru à Lyon sous ce titre (Sententix ex thesauris grxcorum delectx), 1608, in-fol. LesEcio-gœ ont été publiées séparément par Heeren, Gœttin-gue, 1792-1801, 4 vol. in-8, et le Florilegium, par Gaisford, Oxford, 1822; ce dernier y a ajouté les Eglogx en 1850. Il en a été donné une édition populaire dans la collection Teubner, par Meinecke, 1855-59. Hug. Grotius a mis en vers latins les vers grecs qui se trouvent dans Stobée, 1623, in-4.
- STORES, Stobi, auj. Islib.v. de Macédoine, capit. de la Péonie, chez les Agrianes, devint sous les Romains la métropole de la Macédoine Salutaire.
- STOCKACH, vge du grand-duché de Bade, à25 k. N. N. O. de Constance; 1500 hab. L'archiduc Charles y obtint un avantage sur Jourdan le 25 mars 1799, et Moreau y battit le général Kray le 3 mai 1800.
- STOCKHOLM, Ilolmia, capit. de la Suède etch.-l. de la prov. de Stockholm, entre le lac Maelar et la Baltique, par 15» 43' long. E. et 59° 20' lat. N., à 1922 k. N. E. de Paris; env. 100 000 hab. Cette ville est bâtie sur huit îles et deux presqu'îles; sa situation au milieu des eaux l'afait surnommer la Venise du Nord. Port vaste et sûr, mais de difficile accès ; 10 quartiers, 14 ponts, superbe palais royal, qui domine toute la ville, superbe église St-Micolas, opéra, monnaie, banque, hôtel de ville, beaux quais. Du reste, la ville est irrégulière, escarpée et médiocrement bâtie (beaucoup de maisons sont en briques ou en bois, et bâties sur pilotis);sites pittoresques. Académie des sciences, avec observatoire, cabinet d'histoire naturelle, bibliothèque, académie des belles-lettres, histoire et antiquités, académie suédoise des Dix-Huit, et autres sociétés savantes; collège des mines (avec un beau cabinet), institut carolinien de médecine, écoles d'arpentage, de navigation, de dessin, de sourds-muets, etc. ; riche galerie de tableaux, bibliothèque royale, collection Hermelin, musée des antiques, cabinet de modèles. Industrie active : horlogerie, instruments de mathématiques et de physique, orfèvrerie, armes; fonderies, raffineries de sucre; chantiers de construction navale. Commerce immense : tous les produits de la Suède s'y rendent pour Être exportés. Aux env., magnifiques promenades : le Parc (Thiergarten), le Djurgaerd, les châteaux de Rosendal et de Haga.— Fondée dès le xin" s. par le comte Birger, dans des lies boisées (son nom est dérivé de stock, bois, morceau de bois, et de Mm, île), elle ne devint capitale qu'au via' s. (c'est Upsal qui l'était auparavant). En cette ville eut lieu en 1520 le fameux Massacre de Stockholm,par lequel Christiernll crut consolider la domination du Danemark sur la Suède, et qui n'eut pour effet que la chute de ce prince, la rupture définitive de l'union de Calmar et l'avènement des Vasâ (1523). Il a été conclu à Stockholm plusieurs traités de paix sous la médiation de la France, notamment en 1719 entre la Spède et l'Angleterre, et en 1720 entre la Suède, la Prusse et le Danemark. — La prov. de Stockholm se compose de parties des anc provinces d'Upland et Suder-manie; elle a pour villes principales (outre Stockholm) Carlberg, Marieberg,Nortelge, Drottningholm, et compte 216 000 hab.
- STOCKPORT, v. d'Angleterre (Chester), sur la Mer-sey, à 55 kil. E. N. E. de Chester et à 12 kil. S. E. de Manchester; 52000hab. Grand commerce: draps, chapeaux, tissus de coton, mousselines, lainages, soieries. Canal par lequel la ville communique avec Manchester ; chemin de fer. Jadis ville forte et ba-ronnie (appartenant aux: comtes de Chester).
- STOCK.TON, v. d'Angleterre (Durham). sur la Tees, à 17 kil. de son embouch. dans la mer du Nord, à 32 kil. S. È. de Durham; 55000 h.Bel hôtel de ville. Toile à voile, damas, drap, linge damassé , corderies, chantiers de construction maritimes , fonderies de fer, etc. Grand commerce.
- STOECHADESiNsuLfi, auj. les lies à'Hyères,nom donné par les anciens à un groupe d'îles de la Méditerranée, sur les côtes de la Narbonaise. On distinguait les Petites Stcechades, sur la côte du département des Bouches-du-Rh6ne, en face de Marseille : c'étaient Proté ou Themista (auj. Ratoneau), Mese ou Pompeiana (Pomègue), et Tlypea (If); et les Grandes Slœchades, c.-à-d. Sturium, Phenice, Phila (auj. Porquerollçs, Portcros et l'Ile du Levant ou du Titan), qui sont les trois principales du groupe des îles d'Hyères sur les côtes dudép. du Var.
- STOFFLET (Nie), général vendéen, né à Luné-ville en 1751, m: en 1796, était fils d'un meunier et avait servi 15 ans comme simple soldat, puis était entré comme garde-chasse chez le comte de Colbert-Maulevrier. En 1793, Use joignit aux insurgés de la Vendée, se signala à la prise de Chollet, de Fontenay, de Saumur, et finit par être nommé major général de l'armée royale. A la mort de La Rochejac-quelein (1794), il s'empara du commandement. Il eut d'abord quelque succès et s'unit à Charette ; mais, s'étant bientôt brouillé avec celui-ci, il fit sa paix avec la Convention (1795). Cependant, peu de mois après, il reprit les armes à l'instigation des agents du comte d'Artois, avec le titre de lieutenant général. Cette fois, il fut pris et fusillé à Angers (1796).
- STOÏCIENS, Stoici, secte de philosophes fondée à Athènes vers l'an 300 av. J.-C., avait pour chef Zenon de Citium et tirait son nom d'un portique (en grec stoa), où se réunissaient les disciples deZénoa,pour recevoir les leçons de leur maître. Les Stoïciens divisaient la philosophie en3 parties: Logique, Physique ou Physiologie et Morale : ils la comparaientà un jardin: la logique en était l'enclos, la physiologie la terre et les plantes, la morale le fruit. En Morale, ils professaient une doctrine austère, regardaient la vertu comme le souverain, bien, niaient que la douleur fût un mal, croyaient à la Providence et insistaient sur les causes finales. Ils résumaient toute leur morale dans ces deux préceptes : Abstins, sustine. Ils soutenaient sur le bonheur du sage des paradoxes qui ont prêté au ridicule. Les Stoïciens les plus célèbres, après Zenon, furent, chez les Grecs, Chrysippe, Cléanthe, Pahétius, Posidonius, Athé-nodore de Tarse, Ëpictète, Arrien; à Rome, Ca-ton, Sénèque, Thraséas, Musonïus Rufus, Côrnutus, Perse et l'emp. Marc-Aurèle. Juste-Lipse et Sciop-pius, chez les modernes, ont cherché à faire revivre le Stoïcisme. On doit à M. Ravaisson un profond Mémoire sur les Stoïciens (dan3 té recueil de l'Académie des inscriptions), 1850.'
STOR — 1809 — STRA
- STOKE, bg d'Angleterre (Nottingham), au N. de Nottingham. Henri VII y défit Simnel en 1487.
- STOKE-UPON-TRENT, v. d'Angleterre (Stafford),' sur le Trenl, à 3 kil. E. de Newcastle-under-Line ; 46 000 h. Grande manufacture de porcelaine, créée par Wedgwood, faïences, poteries.
- STOLBERG, v. des États prussiens (Prov. Rhénane), à 12 kil. E. d'Aix-la-Chapelle; 5000 h. Nombreuses manufactures établies par des réfugiés français : fabriques de laiton, les premières de l'Europe, aiguilles, rails. Aux env., mines de cuivre et de zinc.
- STOLBERG-AM-HARZ, v. des États prussiens (Saxe), à 80 kil. N. O. de Mersebourg; 4500 h. Patrie de l'Anabaptiste Storch. Résidence des comtes de Stolberg.
- STOLBERG'(Fréd.LéopoId, comte de), né en 1750 àBramstedt (Holstein), où son père était grand bailli, m. en 1819, se livra jeune à la littérature; voyagea en Suisse et en Italie avecGœtheet Lavater; fut ministre plénipotentiaire du duc d'Oldenbourg à Copenhague, puis remplit diverses missions à St-Péters-bourg, à Berlin, et fut chargé parle prince-évêque de Lubeck de la direction du consistoire et des finances de ses Etats. Né luthérien, il abjura en 1800. Ses principaux ouvrages sont des traductions en vers allemands de l'Iliade d'Homère, d'Eschyle, et d'Os-sian, une Relation de son voyage, et une savante Hist. de la Religion chrétienne (Hambourg, 1806-18, 15 v. in-8) , écrite au point de vue catholique, et que la Propagande de Rome fit traduire en italien.
STOLBERG (la comtesse de). V. ALBANT.
- STOLBOVA, vge de Russie, près de St-Péters-bourg, auj. en ruines. Il y fut conclu en 1617 entre la Russie et la Suède un traité qui déterminait les frontières des deux États.
- STOLL (Maximilien), médecin, né en 1742 à Er-ïingen (Souabe), mort en 1788, était d'abord entré dans l'ordre des Jésuites. Il en sortit en 1767 pour se livrera la médecine, et devint professeur à Vienne en 1776. Il fut un des propagateurs de l'inoculation. On a de lui: Ratio medendi, 1777-80, 4 vol., trad. par Mahon, 1809 ; Àphorismi de cognoscendis et cu-randis febribus, 1787, trad. par Mahon et Corvisart.
STOLON (Cn. LICINIUS). V. LICINIUS.
- STOLPE, v. murée des États prussiens (Prusse), ch.-l. de cercle, à 60 kil. N. E. .de Cœslin, sur la Stolpe (qui se jette dans la Baltique à Stolpemûnde); 10 000 hab. Toiles, lainages; ambre jaune et ouvrages en ambre. Patrie de Ruhnkenius.
- STONEHAVEN, v. etport d'Ecosse, capit. du comté de Kincardine, sur la mer Germanique, à 172 k. N. d'Edimbourg; 3500 hab.
- STONEHENGE, curieux monument du culte des anciens Bretons, qui se trouve en Angleterre (comté de Wilts), dans la plaine de Salisbury, à 12 kil. de cette ville : il se compose de 4 rangées d'énormes pierres brutes (quelques-unes ont 10m de long et 3 de large), placées debout et circulairement : on croit que ce sont les restes d'un temple druidique.
- STORA, bg et port de l'Algérie, sur une baie de la Méditerranée, à 85 kil.N. E.de Constantine et à4k. O. de Philippeville, dont il est le port, fut occupé le 7 oct. 1838 par les Français.
- STORA-ET-KOPPARBERG (gouvt de), un des gouvts de la Suède, dans la Suède propre, au N., entre ceux de Jaemtland au N., d'Œrebro au S. et la Norvège à l'O. ; 36000 kil. carrés; 155 000 hab.; ch.-l. Falun. Il est formé de l'anc Dalécarlie. Lacs; mont, à. l'O. Sol assez fertile. Cuivre en abondance, d'où le 2" nom donné à ce pays (Kopparberg veut dire mont de cuivre).
- STORCH ou STORCK (Nie), dit aussi Pelargus (c-à-d. cigogne, traduction grecque de l'allemand storck), chef des Anabaptistes, né à Stolberg en Saxe, m. en 1530 à Munich, exagéra les principes de Luther, prescrivit un 2e baptême, condamna l'étude des Pères, des conciles, et même dès belles-lettres, mais admit la liberté de conscience et donna ainsi des bases plus larges à l'Anabaptisme qui, remanié par lui, s'est perpétué jusqu'à nos jours. Luther le fit bannir de Saxe par l'électeur: mais la ville de Zwickau, la Franconie, la Souabe, la Silésie, la Pologne, se remplirent de ses adhérents.
- STORCH (H. Fréd. de), économiste, né à Riga en 1766, m. en 1835, alla se fixer à St-Pétersbourg, y devint professeur danslecorps des Cadets, précepteur des filles de Paul I", conseiller de cour, lecteur de l'impératrice et entra à l'Académie des sciences de cette ville, dont il fut élu vice-président en 1828. On a de lui, entre autres ouvrages: Principes généraux des Belles-lettres, St-Pétersb., 1789; Tableau historique et statistique de l'empire de Russie à la fin du xvne s., en allemand, 1797-1803, ouvrage en partie trad. en français dès 1801; Cours d'économie politi~ que, en français, 1815 et 1823, avec notes de J.B.Say.
- STOROE , île de la mer du Nord , sur la côte O. de la Norvège, à 45 kil. S. de Bergen; 2600 hab.; 26 kil. sur 15. Harald-Haarfager y tenait sa cour.
- STORTHING, diète de la Norvège : c'est un corps représentatif et électif, composé de 2 chambres, la Ch. haute et la Ch. basse. Il s'assemble tous les trois ans à Christiania, vote l'impôt, discute les lois, etpeut dans certains cas se passer de la sanction royale.
- STOURBRIDGE, v. d'Angleterre (Worcester), sur la Stour, à 28 kil. N. de Worcester, 6500 hab. Lainages, poterie, verreries, tanneries, briqueteries. Usines à fer, houille, sable à verre.
- STRABON, Strabo, célèbre géographe grec, d'A-masée en Cappadoce, né vers 50 av. J.-Ci, appartenait à une famille qui avait joué un rôle sous les anciens rois de Pont. Après avoir reçu une éducation distinguée, il voyagea dans l'Asie-Mineure, la Syrie, l'Egypte, la Grèce, l'Italie, vécut longtemps à Rome, et mourut dans les dernières années de Tibère. Il avait composé des Mémoires historiques (qui sont perdus), et une Géographie en 17 livres, dont la majeure partie nous est parvenue. Malgré quelques erreurs (notamment sur la direction des Pyrénées), c'est, avec celui de Ptolémée, le meilleur ouvrage de ce genre que nous ait laissé l'antiquité : l'histoire, la religion, les moeurs, les institutions des différents peuples y sont mêlées aux descriptions géographiques ; l'histoire doit à ce livre une foule de renseignements précieux. Strabon a joui au moyen âge d'une telle autorité qu'on ne'l'appelait que le Géographe. Les meilleures éditions de Strabon sont celles de Siebenkees et Tzschuke, Leipsick, 1796-1818, 7 vol. in-8; deFalconer, Oxford, 1807, 2 vol. in-fol.; deCoraï, Par., 1815-19; de G. Kramer, Berl., 1844-52; de Dûbner et Ch. Muller, dans la collection Didot, 1853-58. On en a des trad. latines par Phavorinus et Tifernas.Rome, 1469, et parXylander, Bâle, 1571, et une excellente traduction française, publiée avec le texte et accompagnée d'écla'ircissements , par MM. Laporte du Theil, Gosselin, Coraï et Letronne, Paris, 1805-1819, 5 vol. grand in-4. M. Tàrdieu a donné en trois volumes (1863 et suiv.) une nouvelle traduction de Strabon.
- STRADA (Famien), Jésuite, né à Rome en 1572, m. en 1649, professa 15 ans la rhétorique au'collége romain. Il a laissé, entre autres écrits : De bélloBel-gico décades duo, Rome, 1632-47,2 vol. in-fol., renfermant l'histoire des Pays-Bas de 1555 à 1590. Il avait composé une 3" décade, mais l'Espagne en empêcha, dit-on, la publication : Strada est pourtant favorable à la cause de l'Espagne et du catholicisme. Il se fait en outre remarquer par une latinité pure. Son ouvrage est un des plus importants pour l'histoire des Pays-Bas. Il a été traduit en français par Duryer, Paris, 1644.
- STRADAN (Jean), peintre flamand, né à Bruges en 1536, m. vers 1605, passa la plus grande partie de sa vie en Italie, se fixa à Florence où il travailla avec Vasari, fut appelé à Naples par Juan d'Autriche pour peindre les hauts faits de ce prince, et revint passer ses dernières années à Bruges. Parmi ses tableaux, on remarque surtout un Christ sur la, croix, auquel lebourreau présente l'éponge, à Bru-' ges, çravé par Ph. Galle. Sa manière est savante et grandiose, mais son dessin un peu lourd.
H. 114 STRà — 1!
- STRADÉLLA (Alexandre), compositeur et chanteur, né à Naples vers 1640, possédait une voix ravissante. Il avait enlevé une jeune Vénitienne de famille noble et l'avait emmenée à Rome : la famille outragée aposta des assassins pour le tuer lorsqu'il sortirait de St-Jean de Latran, où il devait chanter un de ses plus beaux oratorios ; mais les assassins se laissèrent émouvoir par son chant et épargnèrent sa vie (ce triomphe de la musique a fourni à Nieder-meyer le sujet d'un intéressant opéra-comique). Deux ans après, 0 succomba sous les coups de nouveaux meutriers, soudoyés par le père de la jeune femme.
- STRADIVARIUS (Ant.), habile facteur d'instruments à cordes et à archet, né vers 1670 à Crémone, m. vers 1746, était élève des Amati, et eut pour élève Joseph GuarneriuSj qui pourtant resta au-dessous de lui. Ses violons jouissent d'une si grande réputation qu'ils se sont vendus jusqu'à 10000 fr.
- STRAFFORD, v. d'Angleterre (Warwick), surl'A-von, à 15 kil. S. O. de Warwick; 5500 hab. Patrie de Shakspeare, dont on y voit la maison natale.
- STRAFFORD (Thomas WENTWORTH, comte de), homme d'État, né à Londres en 1593, d'une famille alliée au sang royal, entra en 1621 au Parlement, y débuta avec éclat en se posant comme l'antagoniste de Buckingham, ministre et favori du roi, et comme le défenseur des franchises nationales, fut pour ce motif privé de la place de garde des archives d'York qu'il occupait, donna l'exemple de refuser le payement d'un impôt illégal et subit pour ce fait la détention, puis l'exil, reparut au Parlement de 1628, et fit adopter la célèbre pétition des droits. Après l'assassinat de Buckingham, il se rapprocha de Charles I, qui le créa pair sous le nom de Strafford, et le nomma président de la cour du nord, puis gouverneur d'Irlande (1632-39). L'opposition le considéra dès lors comme apostat. Strafford rendit des services j essentiels à Charles tout le temps que ce prince gou- ' verna sans parlement : il obtint quelques succès sur les rebelles d'Ecosse, mais Charles l'empêcha d'achever sa victoire. Quand le roi eut été contraint de réunir le Parlement, le puritain Pym, un des membres de cette assemblée, l'accusa de trahison, provoqua une enquête contre lui, et la soutint devant les lords; ceux-ci, cédant à la crainte d'un mouvement populaire, le condamnèrent à mort. Le roi, dont il n avait été que l'instrument et qui avait promis de le sauver, eut la lâcheté de signer l'arrêt, qui fut exécuté le 12 mai 1641 : Strafford subit le supplice avec fermeté. Cette mort fut le prélude de celle de Charles lui-même. Sous Charles H, la mémoire de Strafford fut réhabilitée. On doit à Lally-Tolendal un Essai sur Strafford, Londres, 1795.
- STRALSUND, v. duroy. de Prusse (Poméranie), ch.-I. de la régence de Stralsund et jadis de la Poméranie suédoise, à 240 k. N. de Berlin, sur laBal-tique, vis-à-vis de l'Ile de Rugen; 20000 hab. Bon port. Cathédrale St-Nicolas, église Ste-Marie, bel hôtel de ville, surmonté de 7 tours, monnaie, arsenal. Gymnase, école de navigation, bibliothèque, cabinet de médailles. Lainages, distilleries, raffineries de sucre, manuf. de tabac, fabriques de cartes à jouer, chantiers. Commerce maritime actif.—Fondée en 1209 parle prince de Rugen,cette ville entra en 1242 dans la ligue hanséatique. Elle fut longtemps une des plus fortes places de l'Europe : Wallenstein l'assiégea vainement en 1628 ; Frédéric-Guillaume l'enleva en 1678 à la Suède, à laquelle elle avait été attribuée parle traité de Westphalie (1648); les armées combinées de Russie, de Prusse et de Danemark s'en emparèrent en 1713. Rendue à la Prusse en 1720, elle fut prise en 1807 par Jes Français, que commandait le maréchal Brune ; elle retourna àla Prusse eu 1815. — La régence de Stralsund a pour bornes au N. et à l'E. la Baltique, au S. E. et au S. la régence de Stettin, au S. O. et à l'O. le grand-duché de Mecklembourg-Schwérin : 125 kil. sur 40 de largeur moyenne; env. 185000 h.
310 — 3TRA
- STRANGE (Robert), graveur écossais, né aux Orcades en 1725, m. en 1795. On a de lui, entre autres ouvrages: Charles I,ieVenJ)yck-,-Cléopdtre, Venus, l'Annonciation, Cupidon endormi/du Guide; Bilisaire, de Salvator Rosa; Ste Agnès/du Dominiquin; Ste Cécile, de Carie Maratte; la Madeleine et S. Jérôme, du Corrége; h Mort de Didon, Abraham renvoyant Agar, Esther devant Assuirus, du Guerchin; Danaé, Ténus et Adonis, du titien; S. Jean enfant, de Murillo. Son burin est fort doux et son dessin correct.
- STRAPAROLA (Giàa Francesco), conteur italien du commencement du xvi" s., auteur des .Piacewli noMe (1550; souvent réimprimé). La trad. fr. (tes Facétieuses nuits), par Louveau et Xarivey (1560-73) a été réimprimée aanslaBiM. Elgevir.. 2 vol. in-16.
STRASBOURG, Argenloratum, v. d'Aisace-Lor-rains, ch.-l. de l'ano. dép. du B.-Rhin. sur l'Iil, à 3 k. de son embouchure dans le Rhin, a 458 k. E. de Paris : 82014hab. Place de guerre de 1™ classe; avait êvêché catholique, consistoire luthérien, synagogue; trib.del" mst. et de commerce; académie universitaire, facultés de théologie protestante, de droit, de médecine, des sciences et des lettres ; lycée, école normale, séminaire, hôpital militaire d'instruction, cours de clinique et d'anatomie, école d'artillerie, Sociétés des sciences naturelles, Soc. agricole, Soc des arts, Bibliothèque, cabinet d'histoire naturelle, jardindes plantes, observatoire,Orangerie.-Cathédr. magnifique, dont la tour a 142™ de haut, et qui renferme une fameuse horloge astronomique (exécutée en 1352, arrêtée pendant fort longtemps, rétablie par Schwilgué en 1842), beau temple protestant de St-Thomas, qui renferme le tombeau du maréchal de Saxe par Pigalie; palais épiscopal, palais de justice, théâtre, arsenal, casernes, fonderie de canons; belles promenades (dont deux ont des obélisques, en l'honneur do jfléher et de Desaix); statue de Gutenherg, par David d'Angers (1840). Grande industrie : filatures, bonneterie, travail des peaux, chaussons et gants fourrés, quincaillerie, couteEerie, horlogerie, orfèvrerie, produits chimiques, fabriques de tabac, brasseries; pà-tés de foie gras et jambons renommés. Banque, commerce immense entre l'Allemagne d'une part, Paris et Lyon de l'autre. Plus, chemins de fer. A 2 k„de Strasbourg, est le pont deKehl, sur le Rhin; qui mène de France dans le grand-duché de Bade,. Une foule d'hommes remarquables sont nés dans cette ville ou y ont résidé : Gutenherg, Bucer, Schœpflin, Brunck, Oberlin, Schweighaîuser, Kléber, Keller-mann, Andrieux.— Argentoraium fut, dît-on, fondée par Drusus, frère de Tibère, vers l'an 15 ay. J.-C, sur le territoire des 2¥i&oci,et comprise dans la 1" Germanique. Julien y battit les Allemands et les Francs en 357- Brûlée par Attila, elle fut relevée sous le nom de Strasbourg (c-à-d. bourg sur la route), parce qu'eue était sur la route qui conduisait de Gaule en Germanie. Réunie au roy. de Lorraine dans le rx° s., eEe devint en 1205, après plusieurs révolutions, ville impériale, et entra dans diverses ligues avec les villes souabes. Elle fut des premières à embrasser le Protestantisme. L'emp, Ferdinand II y établit en 1621 une université protestante. Louis XIV s'empara de Strasbourg (1681) en pleine paix, d'après une décision des Chambres de réduction : ce fut une des causes de la guerre du Palatinat j elle lui fut assurée par la paix de Ryswick (1697), et devint la capitale de l'Alsace. Tout en perdant son indépendance politique, elle garda de grands privilèges relie eut un gouvtmunicipal,ungiandetun petitsénat,etc Dans la guerre de 1870-71, Strasbourg soutint contre les Allemands un siège mémorable (10 août-27 sept.).
- STRATÈGE, c.-à-d, général, nom donné chez les anc Grecs à tout chef d'armée , désigna spécialement dans les derniers temps de leur indépendance les chefs des deux ligues achéenne et étolienne.
STRO — 1811 — STftO
- STRATON, de Lampsaque, philosophe péripatéticien, disciple de Théophraste, lui succéda dans la direction du Lycée vers 289 av. J.-C. ,et mourut vers 270. Il avait passé une partie de sa vie en Egypte, et avait - élevé Ptolémée Philadelphe, qui se montra fort reconnaissant envers lui. Ce philosophe expliquait tout par la force productrice de la nature (vhysis, en grec) et par les lois de la physique et de la mécanique, ce qui le fit surnommer le Physicien. N'accordant à la nature ni intelligence, ni conscience d'elle-même, il fut regardé comme athée.
- STRATONICE, princesse grecque d'une grande beauté, fille de Démétrius Poliorcète, épousa Séleu-cus Nicator, roi de Syrie (vers 299). Antiochus Soter, fils de ce prince, devint amoureux de sa belle-mère au point d'en tomber gravement malade : le médecin Ërasistrate, qui avait deviné la cause de son mal, quoiqu'il la cachât avec soin, ayant déclaré que le seul moyen de le sauver était de l'unir à la princesse, Séleucus consentit à rompre son propre mariage pour la lui céder.
- STRATONICÉE, auj. Eshi-hissar, v. de Carie,au centre, à 110 k. S. E. deSmyrne, fut ainsi nommée en l'honneur de Stratonice. C'est dans cette ville qu'on a trouvé l'original latin de la loi de Maximum publiée en 301 par Dioclétien.
- STRATOS, anc. v. d'Acarnanie, près de l'Aché-ioûs et de la frontière d'Étolie, était un poste militaire important ; aussi fut-elleoccupée parlesÉtoliens dans leurs guerres contre les rois de Macédoine et les Romains. On en trouve des ruines près du village actuel de Lèpiton.
- STRATJBINGEN, Castra Augustana, v. de Bavière (Bas-Danube), sur le Danube, à 85 kil. N. O. dePas-sau; 8000 hab. Tribunaux, école latine, école normale. Église St-Jacques, avec une tour de 91°. — Jadis capit. de la Basse-Bavière et titre de duché. Plusieurs fois assiégée. Prise en 1743 par les Autrichiens qui la rendirent en 1745, mais démantelée.
- STRELITZ, nom de 2 villes du duché de Mecklem-bourg-Strélitz, qui ont donné leur nom au duché : Neu-Strélitz {Nouv.-Strélilz), capit. du grand duché, à 140 kil. S. E. de Schwérin; 6500 hab. Château ducal, gymnase dit Carolinum, bibliothèque, cabinet de médailles. — Alt-StriliU ( Yieux-Streïitz), à 6 kil. S. E. de Neu-Strélitz; 4000 h. Fabriques de tabac , tanneries. — La Nouv. Strélitz fut bâtie en 1733.
- STRELITZ, c-à-d. en russe, chasseurs, tireurs, corps d'infanterie russe institué vers 1545 par le czar Ivan IV, montait à 40000 hommes et fournissait la garde impériale. C'étaient des troupes permanentes, célèbres par leur bravoure; elles formaient la garde du czar, et avaient beaucoup de privilèges; mais elles en abusèrent et s'insurgèrent souvent, surtout au commencement du règne de Pierre le Grand, à l'instigation de sa sœur Sophie. Pierre, pour les punir, les décima en 1698, et bannit le reste : ils furent relégués à Astrakan. Une nouvelle tentative de révolte des Strélitz contre Pierre le Grand amena la destruction complète du corps en 1705.
- STRENGNJES, v. de Suède (Nykœping), sur le lac Maelar, à65 kil. N. de Nykœping; 1200 bab. Évêché luthérien ; gymnase. Lycée oùfut élevé Gustave Vasa.
- STRIDO, Stridonia, bg de Hongrie (Szalad), à 25 kil. N. N. O. deWarasdm. Patrie de S. Jérôme.
- STRTEGAU, v. des États prussiens (Silésie), ch.-l. de cercle, à 57 kil. O. S. O. de Breslau. Tribunaux. Le grand Frédéric y battit les Austro-Saxons en 1745.
- STRIGONTE, Yille de Hongrie. V. GRAU.
- STRIVALI, nom moderne des Strophades.
- STROEMOE (île), la principale des îles Féroë, par
9° 30' long. O., 62° 10' lat. N. : 60 kil. sur 22; 2500 h.; ch.-I.,Thorshaven.Très-montueuse; côtes échancrées.
- STROGONOF ou STROGANOF, anc famille russe, connue dès lerws., a fourni plusieurs personnages distingués : le comte Alexandre, né vers 1750, m. en ISil : il habita longtemps Paris, fut à son retour nommé président de l'Académie des beaux-arts de de St-Pétersbourg, et fut le Mécène des artistes et des gens de lettres; — le comte Paul, neveu d'Alexandre, qui fit avec éclat les campagnes d'Autriche (1805), de Prusse (1807), de Moldavie contre les Turcs (1809), de France (1813-14), et fut tué sous les murs deLaon (1814); — le comte Grégoire, 1770-1857, successivement ambassadeur àMadrid, a Stockholm, à Constantinople (1822): dans ce dernier poste; il défendit avec fermeté les intérêts religieux et politiques des Grecs; — le comte Serge, gouverneur de Riga où il se fit remarquer par sa bienfaisance, puis curateur de l'Université de Moscou, à qui on doit la publication de travaux archéologiques importants.
- STROMBOLI (île), Strongyle, une des îles Lipari, la plus septentr. du groupe, par 12° 52' long. E., 38° 43' lat. N. : 6 kil. sur 3; lieu principal, Inostra (1000 h.). Ile volcanique : on y remarque un cratère haut de 700", qui vomit sans cesse une fumée rou-geâtre. Sol très-fertile; pêche active; soufre, pierre ponce. Duquesne et Ruyter se livrèrent un combat naval près de Stromboli, 1676.
- STRONGOLI, Pétilies, v. d'Italie (Calabre Ultér., 2e), à 60 kil. N. E. de Catanzaro; 2000hab. Évêché. Aux env., mines d'or, d'argent, de mercure, de soufre.
STRONGYLE. V. STROMBOLI et NAXOS.
- STRONTIAN, vge d'Ecosse (Argyle), à 50 kil. S. O. du Fort-William. Aux env., mines de plomb dans lesquelles Kirwan et Hope ont découvert, en 1790, le minéral qui a reçu de là le nom de strontiane.
- STROPHAJ)ES,auJ.SiTOaM,gToupede4 petites îles de la mer Ionienne, près de la côte O. de la Messénie et au S. de Zacynthe, étaient censées la demeure des Harpyies depuis que Calais etZéthès, fils de Borée, les avaient chassées de la Thrace.
- STROUD, v. d'Angleterre (Glocester), à 14 k. S. de Glocester, sur la Frome etlaStroud-Water;45000h. Importantes fabriques de draps et de lainages, fou-leries, teintureries renommées : les eaux de la Stroud sont excellentes pour la teinture. Commerce actif que favorise un canal.
- STROZZI, anc famille de Florence, qui eut longtemps la régence de cette république, s'est distinguée dans les sciences et les lettres aussi bien que dans la politique et lès armes. Elle avait des possessions en Toscane, dans les Etats de l'Église, et à Naples. Alliés aux Valois, les Strozzi recevaient des rois de France le titre de cousins.
- STROZZI (Pallas), savant et homme d'État, né à Florence en 1372, m. en 1462, consacra sa grande fortune à recueillir et faire copier des manuscrits grecs qu'il tirait à grands frais de la Grèce même : c'est à lui qu'on doit ï'Almageste de Ptolémée, les Vies de Plutarque, les Œuvres de Platon, la Politique aVA-ristote. Placé en 1428 à la tête de l'Université de Florence, il l'éleva au plus haut degré de splendeur. Ennemi déclaré des Médicis, il fut contraint, quand ils eurent usurpé le pouvoir, de se réfugier à Padoue, où il mourut. — Son petit-fils, Philippe, né en 1488, épousa une parente des Médicis (Clarice, fille de Pierre et sœur de Laurent II), mais n'en fut pas moins le défenseur des libertés publiques contre cette famille : il refusa une principauté que lui offrait Léon X (qui était un Médicis), et eut la principale part à la révolution de 1527, qui enlevait Florence à l'influence des Médicis et y rétablissait l'ancienne forme du gouvernement; cependant, fatigué de l'anarchie, il aida au triomphe du duc Alexandre de Médicis (1530), qui le créa sénateur; mais il se brouilla bientôt avec ce mauvais prince et s'éloigna. Réfugié à Venise, il tenta en 1537, à la tête d'émigrés florentins, de rentrer dans sa patrie, mais fut surpris à Montemurlo par Vitelli, et enfermé dans la citadelle de Pistoie : il s'y coupa la gorge (1538), en apprenant qu'on allait remettre la place à Cosme. I, successeur d'Alexandre.— Pierre, fils aîné du préo., et cousin germain de la reine Catherine de Médius, entra au service de la France, fut nommé général des galères, puis maréchal de France, conduisit en 1554 et 55 une expédition au secours de Sienne, assiégée par Côme I, mais fut battu à Marciano et à Lucignano. Il commanda deux ans plus tard, mais sans grands succès, l'armée du pape Paul IV, et fut tué en 1558 au siège de Thionville. —Léon, frère du préc., 1515-54, entra dans l'ordre de Malte, fut chef d'escadre au service de la France, fut envoyé en Ecosse avec 20 galères pour secourir la reine Marie de Lorraine, dirigea des expéditions sur les côtes d'Espagne et en Italie, investit le fort de Scarlino (principauté de Piombino), et y fut blessé mortellement.— Philippe, fils de Pierre, né à Venise en 1541, fut enfant d'nonneur du Dauphin (depuis François II), devint colonel des gardes-françaises (1563)," fit des prodiges de valeur aux batailles de La Roche-Abeille, de Moncontour et au siège de La Rochelle, commanda les secours fournis par Catherine de Médicis au prieur de Crato, reconnu roi de Portugal, mais fut pris à la bat. navale des Açores par l'amiral espagnol Santa-Cruz, qui eut la barbarie de le jeter à la mer (1582).
STRU — 1812 — STUA
- STROZZI (Titus Vespasien), poète latin moderne, né en 1422 à. Ferrare, m. en 1501, fut chargé de diverses missions parles ducs de Ferrare, et présida le conseil des Douze, mais se rendit odieux au peuple. Il a laissé des poésies erotiques, des satires, des épigrammes: ces poésies se font remarquer par leur élégance. — Son fils, Hercule, 1471-1508, partageaaveclui la présidence du conseil des Douze à Ferrare et encourut aussi la haine du peuple. Au moment de se marier, il périt assassiné : on soupçonna le duc Alphonse I qui aimait sa fiancée. Il a laissé des poésies latines (imprimées avec celles de son père, Venise, 1513).
- STRUENSÉE (Jean Fréd.), homme d'Etat, né en 1737, à Halle, en Prusse, était fils d'un théologien danois. Il se fit recevoirmédecin, puis'tenta la profession d'écrivain,'mais sans grand succès, et ne se distingua longtemps que comme homme de plaisir. Couvert de dettes, il songeait à quitter son pays et à passer aux Indes quand il fut présenté à la cour de Danemark (1768). Il plut au roi Christian VII, qui le nomma son médecin particulier, devint bientôt son favori, l'accompagna dans ses voyages, fut chargé de l'éducation du prince royal, acquit un pouvoir sans bornes sur la jeune reine Caroline-Mathilde, réussit par elle à renverser le ministre Bernstorf (1770), fut nommé en 1771 premier ministre et accomplit une révolution complète dans l'État en abolissant le conseil privé et rendant à la royauté le pouvoir qu'avait usurpé l'aristocratie, en donnant la liberté de la presse, en faisant d'utiles réformes dans les finances,l'industrie, les lois pénales, et en diminuant l'influence de la Russie. Mais ces changements ne furent point opérés avec assez de prudence : la reine douairière Julie et le comte de Rantzau-Asch-berg se mirent à la tête de ses ennemis, l'accusèrent de conspirer, et obtinrent du roi son arrestation, ainsi que celle de la reine Caroline, avec laquelle on l'accusait d'entretenir un commerce criminel. Mis aussitôt en jugement, il fut promptement condamné par des juges passionnés et eut la tête tranchée enl772.Son ami Brandt, qui avait partagé son étonnante fortune, périt avec lui.— Son frère, Ch. Auguste, partagea sa disgrâce, mais échappa à la mort et retourna en Prusse, oùfe roi lui confia le ministère des finances (1791); il mourut en 1804. 11 avait écrit sur l'art militaire et l'architecture militaire.
- STRUVE (George Adam), Struvius, jurisconsulte., né en 1619àMagdebourg,m.enl692. Ses principaux ouvrages sont le Juris feudalis syntagma, et le Ju-risprudentiœcivilis syntagma. —Son fils, Burckhard Gotthelf Struve, 1672-1738, archéologue et bibliographe, a donné : Antiquilales romanœ, 1701; Bi-bliotheca juris sekcta, 1703; Bibl. librorum rario-rum, 1711, et le Corpus historiée Germanicos, 1730.
- STRUVE (F. G. Wilhelm), astronome russe, né à Altona (Holsteln) en Ï793, m. en 1864; dirigea pendant vingt-sis ans l'Observatoire de Dûrpat, établit celui de Poulkova; présida au levé topographique de la Russie, auquel se rattache une des grandes opérations géodésiquès de ce siècle, la me-sure_ d'un arc de 25° entre le Danube et la mer Glaciale; enfin s'entendit avec les principaux astronomes de l'Europe pour la mesure d'un arc qui traverse le continent depuis l'Oural jusqu'à l'O. de l'Irlande. Il a publié de nombreux travaux insérés pour la plupart dans les Mémoires de l'Académie de Saint-Pétersbourg.
- STRY, v. murée de Galicie, ch.-l. de cercle, sur le Stry (affluent du Dniester), à 65 kil. S. deLemberg; 6000 hab.— Le cerclea pour bornes ceux de Srzezany au N., de Stanislavov à l'E., de Sambor à l'O., et la Hongrie au S. ; 220 000 hab.
- STRYMON, auj. Slrouma ou Kara-sou, fleuve de Thrace et de Macédoine, sortait de l'Hémus, coulait au S. et tombait, un peu au-dessous d'Amphipolis, dans un golfe delà mer Egée, appelé de là Slrymo-nieus simis (auj. G. d'Orfano ou de Contesta). Son cours était jadis compris tout entier dans la Thrace ; plus tard, la partie inférieure de ce fleuve forma la limite entre la Thrace et la Macédoine.
- STUART, famille royale qui régna d'abord sur l'Ecosse, puis sur toute la Grande-Bretagne, avait pour chef un certain "Walter, issu, dit-on, de Ban-quo, thane ou chef de Lochaber, qui avait été assassiné par Macbeth. Accueilli vers 1060 à la cour de Malcolm III. roi d'Ecosse, Walter y devint sénéchal du prince (en écossais, stuart); ses descendants conservèrent depuis ce nom. Un d'entre eux, "Walter IV, ayant épousé Marjaria,' fille du roi d'Ecosse Robert I, devint père d'un prince qui régna sur l'Ecosse sous le nom de Robert H (1370-90) ; il fut ainsi le chef de la dynastie des Stuarts. Les descendants de Robert régnèrent sur l'Ecosse jusqu'à Jacques VI qui, en 1603, fut appelé au trône d'Angleterre sous le nom de Jacques I, et réunit ainsi les deux couronnes. Ses droits sur la couronne d'Angleterre étaient fondés sur le mariage de Jacques IV, son grand-père maternel, avec Marguerite, fille de Henri VII. Le règne de cette dynastie finit dans les mâles en la personne de Jacques II, exclu du trône par la révolution de 1688. Toutefois Maris, épouse de Guillaume d'Orange qui venait d'être appelé au trône d'Angleterre par cette révolution, était fille de Jacques II, et Anne, qui succéda à Guillaume (1702-1714), était sœur de Marie. Après cette dernière, et pendant que la maison de Hanovre occupait le trône, plusieurs prétendants issus de Jacques II firent de vains efforts pour ressaisir la couronne; enfin la famille s'éteignit en 1807 en la personne de Henri-Benoit Stuart (V. ci-après).— Pour les princes de cette maison qui ont régné, T. JACQUES, CHARLES, MARIE, ANNE.
- STUART (Jacques Edouard), dit le Chevalier de St-George, fils de Jacques II, né en 1688, m. à Rome en 1766, fut reconnu, en 1701, à la mort de son père, roi d'Angleterre, sous le nom de Jacques III, par Louis XIV, et espéra longtemps que la reine Anne, sa soeur, le nommerait son successeur: En 1715 eut lieu une tentative en sa faveur; le duc d'Argyle la rendit inutile en battant à Sherïfmoor le comte de Mar, qui était à la tête de ses partisans; Jacques-Edouard parut lui-même en Ecosse en 1716, mais sans plus de succès; Albéroni songeait à le rétablir, mais les plans de ce ministre échouèrent (1719). Enfin, son fils Charles-Edouard tenta de nouveau la fortune en 1745, pendant la guerre de la succession d'Autriche, et le fit proclamer en Ecosse; mais cette fois encore, Jacques vit son espoir déçu. Il passa le reste de sa vie en Italie. C'était un prince pieux, pacifique, mais sans talents. Il avait épousé en 1719 la petite-fille du grand Sobieski, dont il eut 2 fils.
- STUART (Ch. Edouard), dit le Prétendant et le Comte d'Albany, fils aîné du préc, néà Rome en 1720, vint en France en 1744, comptant y trouver des secours afin de reconquérir pour son père la couronne d'Angleterre, alla débarquer en Ecosse en 1745, réunit autour de lui beaucoup de chefs des highlands, entra daDsEdimbourg, battit l'ennemi à Preston-pans et pénétra jusqu'à Derby, à deux journées de Londres; mais l'indiscipline et l'irrésolution des chefs écossais le forcèrent à la retraite. De retour en Ecosse, il gagna la bataille de Falkirk, mais fut vaincu à Culloden (1746) ; il se vit obligé dtise cacher, et ne réussit qu'avec des peines inouïes à s'échapper et à regagner la France. Forcé de sortir de France après la paix d'Aix-la-Chapelle (1748), il alla chercher un asile en Italie, où il vécut sous le nom de Comte d'Albany. Il reparut en Angleterre en 1753 et 1761, mais furtivement et sans réussir à rien; il mourut à Florence en 1788, sans postérité. Charles-Edouard avait dans sa jeunesse du feu, de l'audace et des manières chevaleresques; dans ses dernières années, il s'abandonna honteusement à l'ivrognerie. llaTait épousé en 1772 la belle comtesse de Stolberg, avec laquelle il ne vécut pas longtemps d'accord (Y. ALBANY). Amédée Pichot a donné en 1829 son Histoire; Klose a publié ses Mémoires, Lond., 1845.
STUR — 1813 — STUT
- STUART (H. Benoît), 2e fils de Jaccr.-Edouard, né en 1725, m. en 1807, porta d'abord le titre de duc d'York. Il entra dans l'Église, vécut à Rome et fut créé cardinal d'ïork; à la mort de son frère (1788), se regardant comme roi légitime, il se fit nommer Henri IX. En lui finit la race masculine des Stuarts.
- STUART (lady Arabella), fille de Charles Stuart, comte de Lennox, frère cadet de Henri Darnley (le 2° époux de Marie Stuart), descendait de Henri VII par une fille de ce prince, Marguerite, et pouvait avoir des prétentions sur le trône d'Angleterre. Après la mort d'Elisabeth, quelques nobles ayant conçu à. son insu le projet de la placer sur le trône à l'exclusion de Jacques, roi d'Ecosse, ce prince la fit jeter dans une prison où elle resta jusqu'à sa mort, qui eut lieu en 1615. Elle avait alors 38 ans.
- STUART (James), architecte et antiquaire, né en 1713 à Londres, m. en 1788, visita avec Revett l'Italie et la Grèce de 1750 à 1755, dessina les principaux monuments d'Athènes, et publia à son retour les Antiquités d'Athènes, ouvrage magnifique, en 4 vol. in-fol., 1762-1815, traduit par Feuillet, 1808-1815, et complété depuis par un Supplément (1830).
STUART (J.), comte de Bute. V. BUTE.
- STUHLWEISSEMBOURG, Alba Regia en latin moderne, Szekes-Fejervar en madgyar, v. de Hongrie, ch.-l. de comitat, à 58 kil. S. O. de Bude; 20000 hab. Évêché. Belle cathédrale et quelques autres édifices. Ruines qui prouvent son ancienne importance (elle a été 500 ans la résid. et le lieu de sépulture des rois de Hongrie). Eaux thermales. Fondée par S. Etienne au commencement du xi" s., elle fut prise par Soliman en 1543 ; reprise sur les Turcs en 1601, par le duc de Mercosur; occupée de nouveau par les Turcs en 1602; elle ne fut définitivement reprise qu'en 1688 par Léopold. Elle fut démantelée en 1702.— Le comitat de St., dans le cercle au delà du Danube, entre les comitats de Pesth, Tolna, Veszprim, Kœmœrn, compte 182 000 hab. Sol montagneux au N., plat et marécageux ailleurs.
- STUH1I, bg des États prussiens (Prusse), à 20 k. N. E. de Marienwerder; 1200 hab. Gustave-Adolphe, roi de Suède, y battit les Polonais en 1628.
- STURA, nom de 2 riv. de l'Italie sept. : l'une affluent du Pô, où elle tombe à 4 k. N. N. E. de Turin, a 60 kil. de cours, — l'autre, dont le cours est de 155 k , arrose la prov. de Coni et tombe dans le Ta-naro à Cherasco. De 1801 à 1814, cette dernière a donné son nom au dép. franc, de la Stura, formé de la partie S. O. du Piémont, qui avait pour ch.-l. Coni.
- STURE (STENON) , l'Ancien, administrateur du roy. de Suède après la mort de Charles VIII, son oncle (1470-1503), soutint avec succès la guerre contre Christian I de Danemark et repoussa les Russes de la Finlande, mais eut à lutter contre les ennemis
intérieurs, qui le renversèrent en 1497. Rétabli en 1501, il chassa les Danois de la Suède, et garda le pouvoir jusqu'à sa mort, en 1503. Stenon-Sture fit entrer les laboureurs dans les diètes de l'État, fonda l'Université d'Upsal, et introduisit l'imprimerie en Suède. — Svante Nilson Sture, maréchal de Suède, remplaça Stenon Sture comme administrateur, gouverna la Suède de 1503 à 1512, et laissa en mourant le pouvoir à son fils Stenon Sture. — Stenon Sture, 4e Jeune, administrateur de.Suède de 1512 à 1520, combattit à main armée Gustave Troll, archevêque d'Upsal (1517), qu'un parti lui opposait, et le réduisit à se réfugier en Danemark, mais fut bientôt en guerre avec Christian II, roi de ce pays : d'abord vainqueur des Danois (1518), il fut en 1520 vaincu lui-même à Bogesund et mourut de ses blessures. Sa veuve défendit héroïquement Stockholm, mais fut enfin forcée de se rendre : elle eut la douleur de voir le corps de son époux déterré et brûlé publiquement. — La famille Sture s'éteignit en 1716. STURLESON. V. SNORRO-STUBAESON.
- STURM (Jean), Sturmius, humaniste, né en 1507 à Schleiden (grand-duché du Bas-Rhin), m. en 1589, enseigna quelque temps les lettres à Paris, puis devint recteur du gymnase de Strasbourg, poste qui lui fut enlevé en 1582 parce qu'il avait embrassé le Protestantisme. Il a beaucoup écrit sur la rhétorique, entre autres : De amissa dicendi ratione, Strasb., 1538; De imitatione oratorio,, 1574; De elocutione oratorio-, 1576, et a laissé des notes sur les écrits d'A-ristote, d'Hermogène, de Cicéron, relatifs à cet art.
- STURM (Jean Christophe), savant, né. en 1635 à Hilpolstein (principauté de Neubourg), m. en 1703, ministre évangélique et professeur de physique et de mathématiques à l'Académie d'Altdorf, restaura et popularisa les sciences physiques en Allemagne: s'il n'a pas fait de découvertes, il a répandu le goût des études scientifiques et les a facilitées par de bonnes compilations. Son meilleur ouvrage est son Collegium expérimentale curiosum, Nùremb., 1676-85, 2 vol. in-4.— Son fils, Léonard Christophe, architecte, 1669-1719, intendant des bâtiments du duc de Meo-klembourg, a laissé, entre autres ouvrages: Parallèle des systèmes de fortification de Vauban, Co-hornet Kimpler, Augsbourg, 1718; Idée et abrégé de l'architecture civile et militaire, 1718-20. — Christophe Chrétien, prédicateur, parent des précédents, né en 1740 à Augsbourg, m. en 1786, fut d'abord instituteur, puis pasteur à Magdebourg et à Naumbourg. On a de lui : Anecdotes tirées des auteurs grecs et romains, Halle, 1767 ; Entretiens avec Dieu auxheùres du matin, 1768; Méditations surles œuvres de Dieu dans l'ordre de la nature et de la Providence, 1775, ouvrage populaire, traduit en français par la reine de Prusse Elisabeth-Christine.
- STURM (Cb.) , mathématicien, né à Genève en 1804, m. en 1855, professa les mathématiques au collège Rollin, puis l'analyse et la mécanique à la Faculté des sciences de Paris et à l'École polytechnique. On lui doit le beau théorème d'algèbre connu sous le nom de Théorème de Sturm, qui facilite singulièrement la résolution des équations numériques et qui lui fit décerner par la Société royale de Londres la médaille de Copley. Il fut admis à l'Acad. des sciences en 1836. Son Cours d'analyse a été publié par E. Prouhet, 1857-60, avec -une Notice sur l'auteur.
- STUTTGARD , capit. du roy. de "Wurtemberg (Neckar), sur le Nesenbach, à 6 kil. du Neckar et à 580 kil. E. de Paris ; 52 000 h. Château royal et vieux château, palais du prince royal, hôtel des États , église Ste-Croix (anc collégiale), musée, riche bibliothèque, théâtre, archives, bâtiments du Gymnase illustre ; place du château, avec la statue de Schiller (né. aux environs). Chemin de fer, belles promenades, environs délicieux. Gymnase (espèce d'université), école royale des arts, institut de Catheriner école vétérinaire, école des forêts. Manuf. de pianos, fabriques d'instruments de mathématiques^ de
SUA.R — li physique et de chirurgie; bijouterie, orfèvrerie; tapis, passementerie. Patrie de Hegel et du sculpteur Dannecker.—Stuttgard devint en 1320 la résidence des comtes, ensuite ducs, puis rois de Wurtemberg. Elle eut beaucoup à souffrir pendant la guerre de Trente ans et les guerres de Louis XIV. Elle s'est fort embellie depuis un siècle.
- STYMPHALE, Stymphalus, auj. Khionia, petite ville d'Arcadie, au N. E., sur les confins delà Phlia-sie et de l'Argolide, près d'un lac de même nom (auj. lac Zaraka), avait été ainsi appelée du nom d'un ancien roi d'Arcadie. Des oiseaux de proie d'un aspectterrible habitaient, suivantla Fable, les bords du lac Stymphale : ils attaquaient les habitants ou les perçaient de leurs propres plumes, qui étaient d'airain, comme avec des traits acérés, puis les dévoraient. Hercule délivra la contrée de ces monstres.
STYR (le), naît en Galicie, près de Brody, puis entre en Russie, arrose les gouvts de Volhynie et de Minsk, et se perd dans le Pripets à 35 kil. de Pinsk, après un cours d'env. 300 kil.
- STYRIE, Steyer en allemand, partie du Norique ot de la Pannonie; un des gouvts de la monarchie autrichienne, borné au N. par l'Autriche propre, à l'E. par la Hongrie, au S. par l'Illyrie et la Croatie, àl'O. par le Tyrol; 22 000 kû. carrés; 998 000 h., dont deux tiers d'Allemands et un tiers de Slaves; ch.-l., Eraetz. Elle est divisée en 5 cercles: Grastz, Brûck, Judenburg, Marburg, Cilley. Hautes mont, (les Alpes Noriques). Riv. principales, la Steyer, qui donne son nom au pays, le Traun, l'Ens, le Raab. Sol fertile dans les vallées, agriculture développée. Mines d'argent, fer, cuivre, cobalt, alun. — La Styrie, après avoir appartenu aux Romains, aux Ostrogoths d'Italie, aux Avares, aux Wendes, passa sous la domination de Charlemagne, puis fit partie du roy. de Germanie et fut comprise dans la CarintMe. Quand celle-ci devint duché, elle fut elle-même , en 1030 ou 1032, élevée au rang de marche et dite Marche de Steyer, parce que la ville de Steyer, qui est auj. en Autriche, était alors sa capitale. Elle fut élevée en 1180 à la dignité ducale. Lamaison de Steyer s'éteignit en 1192, et la Styrie passa sous la domination deLéopold, de la maison d'Autriche-Babenberg. Mais bientôtOttocarU, roi de Bohême, s'étantemparé des possessions de cette maison, la Styrie se révolta et se donna à la Hongrie. L'empereur Rodolphe la joignit de nouveau à l'Autriche, et depuis elle n'a cessé d'être à la maison d'Autriche-Habsbourg.
- STYX, marais et fleuve des enfers selon la Fable, tirait son nom d'une rivière du Péloponèse, auj. le Mawonerot qui, sortie du mont Nonacris en Arcadie, disparaissait sous terre près de sa source, puis reparaissait et tombait dans le Crathis, On dérive son nom du grec stygeo, détester. Ses eaux, disait-on, étaient un poison mortei et ne pouvaient être conservées dans les vases de métal ou même de cristal. Les, eaux du Styx étaient réputées sacrées : on raconte que Styx, une des Océanides, ayant rendu de grands services a Jupiter dans la guerre contre les Géants, reçut de lui ce privilège que les Dieux jureraient par elle et que. s'ils enfreignaient ce serment, ils seraient 9 ans privés de la divinité.