Carnaval de Sergines
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Le carnaval de Sergines est organisé pas l’Association de la jeunesse de Sergines et est de ce fait complétement indépendant de la municipalité de Sergines.
Le village de Sergines, chef-lieu de canton du Nord Sénonais, a la réputation d’avoir des villageois qui aiment la fête.
La réputation vient aussi de son passé :
- la découverte de vestiges gaulois ;
- la légende de Saint-Paterne ;
- la famille de Sargines ;
- l’enfant du pays Blaise Rigault ;
- etc.
Dans un passé non lointain avaient lieu les foires, les marchés et les comices agricoles avec construction d’arc de triomphe dans les rues.
Maintenant Sergines rime avec Carnaval.
Ce mot magique pour les enfants évoque les déguisements, les batailles de confettis, etc.
Sans vouloir rivaliser avec les carnavals de Rio, Nice, Binche, Dunkerque, Viarregio ou Venise, Sergines représente le carnaval de la Bourgogne.
Mais pour arriver à cette célébrité, les jeunes de Sergines ont su faire évoluer au fil des années la petite fête des enfants et des grands du Mercredi des Cendres.
Voilà pourquoi l’Association de la jeunesse de Sergines actuelle s’est penchée sur son passé et a recherché l’origine de son carnaval.
L'histoire du carnaval de Sergines remonte donc certainement au Moyen Âge et peut-être avant, car les Romains faisaient carnaval et la voie romaine passe à Sergines.
Les premiers écrits évoquant le carnaval de Sergines sont de 1838. Il s'agit d'un arrêté du maire autorisant les cafés et les cabarets à rester ouverts jusqu'à 22 heures pendant les trois jours que dure le carnaval.
La première description de la cavalcade figure dans le journal de Jean-Auguste LABBE en 1890. À cette époque, Carnaval était fêté le jour de Mardi gras, cela a duré jusqu'en 1960. Les anciens se rappellent qu'avant la guerre de 14-18, il n'y avait que des chevaux et pas de chars.
Après la guerre, le carnaval s'articule autour des chars :
- des enfants ;
- des musiciens ;
- des célibataires.
Les célibataires sont les organisateurs de la fête, en règle générale ils se moquent des hommes politiques.
Certaines années dans la cavalcade se trouve un orateur monté sur cheval qui attire la curiosité de la foule. Cet orateur lit la sentence. La sentence est une vieille coutume, elle est le rapport de cinq faits croustillants concernant des citoyens et des citoyennes du canton. Cette coutume qui provoquera bien des problèmes, s'arrêtera en 1939.
Les chars de l'époque étaient réalisés avec des charrettes décorées de branches de sapin ou de genévriers. Ces chars sont ceux de la musique et des enfants.
Le char des célibataires, ou travestis des hommes politiques, est un grand quatre roues prêté par un marchand ou une grande exploitation.
Mais la beauté de la cavalcade est surtout dans les costumes que réalisent les Serginots, les enfants sont en Pierrot, les jeunes filles en robes longues, les garçons en marquis, ducs et bourgeois.
L'animation musicale était réalisée par une chanson propre à chaque char. Les chansons étaient copiées et vendues aux spectateurs.
À cette époque les chevaux étaient nombreux et l'on ne pensait pas encore aux chars autotractés. Mais l'idée germe dans l'esprit des dévoués organisateurs.
Le bateau Le Serginot est la prémice des futurs chars autotractés, cela en 1935.
Après la seconde guerre mondiale, la tradition se modernise. Comme toujours après les guerres, de nombreux changements se passent. Mais à Sergines, cela se passe dans la douceur, et la douceur est signe de bonnes choses.
Les années qui font date pour carnaval :
- 1959 : la première Majesté
- 1960 : carnaval un dimanche
- 1962 : la première Reine
- 1965 : le thème
- 1968 : la déclaration de l'association loi 1901
- 1970 : l'emploi de tiges de fer pour l'ossature des chars, le balancier pour les roses,
les voitures et camions pour support des sujets, la location des animaux devient à l'ordre du jour, mais parmi les animaux couramment utilisés dans le temps par les agriculteurs, de nouveaux arrivent (chameaux, buffles, lamas, zèbres, renards, sangliers, oies etc...)
- 1972 : l'entrée payante
- 1973 et 1974 : la construction des hangars
- 1993 : la machine à roses pneumatique
- 1996 : construction du 3e hangar
L’Association de la jeunesse de Sergines élit son bureau chaque année au mois de décembre. Ce bureau composé d’un président, d’un vice-président, d’un trésorier, d’un vice-trésorier d’une secrétaire et d’une vice-secrétaire, a en charge l’organisation du carnaval. Le choix d’un thème est approuvé et la date du carnaval est arrêtée, en règle générale le premier week-end de mars.
La base de la cavalcade est la présentation des chars. La confection de ces chars se fait dans les hangars de la Marnière, d’une surface d’environ 1000 m².
Les chars : neuf plateaux réalisés à partir d’anciennes voitures et camions. C'est ainsi que deux C 4, deux Renault Prairie, deux Citroën MI (moteur inversé), ainsi qu'un camion U 23 Citroën et un camion Renault reprennent vie. Ces véhicules sont équipés de deux boites de vitesse, ce qui leur permet de réduire au maximum leur vitesse. Tous ces moteurs à essence doivent être réglés comme une horloge pour parcourir les trois kilomètres de circuit de la cavalcade.
Le matériel de base pour les chars peut se décomposer en :
- 2 tonnes de ferraille coupée, formée et soudée pour l’ossature.
- 1 500 mètres carrés de toile de jute.
- 250 kilogrammes de colle; autant de peinture.
- 10 000 m² de papier « serpente » sont nécessaires à la fabrication des 300 000 roses décorant les chars et les rues.
- des milliers de plumes, collées une à une pour certaines représentations.
Ces chars nécessitent le travail de 50 jeunes de Sergines et des communes du canton, de début janvier à la date de la cavalcade et du club du troisième âge. L’organisation requiert l’occupation d’environ 100 personnes bénévoles. La cavalcade se déroule sur un parcours d’environ 3 km dans les rues de Sergines (1 tour le matin puis 3 l’après-midi).
Aux chars s’ajoutent des attelages de chevaux, ânes et animaux d’autres pays : dromadaires, zèbres, buffles.
Cet ensemble est accompagné par des fanfares de la région et parfois par la fanfare allemande de la ville du jumelage.
Le soir, un cortège se forme avec la musique pour accompagner « Sa Majesté Carnaval » sur les lieux de son exécution : le brandon, c’est à dire la fin de « Sa Majesté » par le feu, avec danse et tir de feu d’artifice.