Charles Chiniquy
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Charles P. Chiniquy (30 juillet 1809 — 16 janvier 1899) était un prêtre catholique canadien qui se convertit au presbyterianisme et devint prédicateur anti-catholique. Entre 1885 et 1899, il fut au centre d'un grand nombre de controverses aux États-Unis d'Amérique.
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[modifier] Biographie
Né en 1809 dans le village de Kamouraska, Québec. il perd son père très tôt et est adopté par son oncle. Il entre au petit séminaire du comté de Nicolet. Ordonné prêtre en 1833, il commence sa carrière au Québec ; il émigrera plus tard en Illinois.
Pendant les années 1840, il mène une campagne très efficace dans tout le Québec contre l'alcool et l'ivrognerie. Il acquiert une certaine renommée. Antoine Plamondon peint son portrait en 1843 et Théophile Hamel fait une lithographie de lui.
Il arrive à Longueuil en 1846 et complique le travail de la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, devenant l'ennemi juré de Marie-Rose Durocher. En 1859, il est victime d'une tentative d'assassinat à Saint-Hilaire. Il devient un critique virulent de l'Église catholique romaine et de sa théologie, affirmant que cette Église est païenne, qu'on y adore la Vierge Marie, que sa théologie, anti-chrétienne, souille l'Évangile. Il soutient aussi que l'afflux aux États-Unis d'immigrants catholiques en provenance d'Irlande, d'Allemagne et de France est le résultat d'un complot du Vatican. Plus tard, il dénoncera deux autres « complots » du Saint-Siège : la Guerre de Sécession et l'assassinat du Président Abraham Lincoln (les assassins de Lincoln étant selon lui des catholiques romains aux ordres du Pape Pie IX).
Deux fois suspendu par deux évêques différents, il se plaint d'injustice, mais finit par quitter l'Église catholique pour l'Église presbytérienne, entrainant avec lui pratiquement toute sa paroisse. Durant le reste de sa carrière il sera un prédicateur anti-catholique acharné, gagnant sa vie grâce à des ouvrages anti-catholiques et des discours contre l'Église catholique romaine. Ses deux principaux livres sont 50 ans dans l'Église de Rome et Le prêtre, la femme et le confessional.
Parus à une époque où les États-Unis étaient méfiants vis à vis de toute influence étrangère, ils contribuèrent à attiser l'anti-catholicisme. Il fut excommunié par l'évêque Anthony O'Regan. Il meurt le 16 janvier 1899 à Montréal.
[modifier] Jugement de l'Encyclopédie Catholique de 1913 (On Imposters)
Difficilement plus crédible est l'histoire du Pasteur Chiniquy (1809-1899), qui pendant des années dénonça dans des pamphlets enflammés, notamment "La Femme, le Prêtre et le Confessional", des abus supposés de l'église Catholique. Il est admis qu'il a été suspendu deux fois par deux évêques différents avant de se séparer de l'Église, et il n'y a pas lieu de douter que ses suspensions étaient motivées par de graves fautes morales dont les évêques en question avaient une pleine et entière information, quoique, comme cela arrive souvent dans de tels cas, les jeunes filles qu'il avait séduites n'aient pu être convaincues de faire face aux conséquences d'un procès public en déposant sous serment.
Il est certain aussi, que tandis que ses premiers livres, écrits aussitôt après avoir quitté l'Église, ne comportaient pas d'attaque contre la moralité du clergé Catholique mais portaient plutôt sur des questions doctrinales ou de foi, dans ses ouvrages ultérieurs, notamment "50 ans dans l'Église de Rome "(1885), il se présente comme forcé de dénoncer le catholicisme à cause des trop nombreux scandales dont il avait été témoin. (c.f S. F. Smith's "Pastor Chiniquy", Catholic Truth Soc. pamphlet, Lond., 1908).
Mais en ce temps il savait ce que le public protestant exigeait, d'autant plus que tous ceux qui pouvaient efficacement le réfuter étaient morts.
[modifier] Influence
Aujourd'hui encore, quelques écrits de Chiniquy sont mis en avant dans les milieux protestants, en particulier fondamentalistes. Un des ses adeptes contemporains les plus connus est Jack Chick, qui a créé une version en bandes dessinées de 50 ans dans l'Église de Rome sous le titre La Grande Trahison. Il reprend avec emphase les assertions de Chiniquy dans ses propres tracts anti-catholiques.