Claude Gauvreau

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Claude Gauvreau (19 août 1925 - 7 juillet 1971), poète et dramaturge automatiste québécois.

Le 20 mars 1977, publication posthume, par les éditions Parti pris, des Œuvres créatrices complètes.

Intransigeante dans ses principes, extrême dans leur application, l'œuvre de Claude Gauvreau n'a pas fini de susciter la controverse. Gauvreau lui-même a-t-il été un incompris, un génie, un mythocrate? Avant tout, un inconditionnel de l'imagination. Étudiant à Montréal, sa ville natale, il pourfend l'art traditionnel dès les années 40. Il rencontre des jeunes peintres, dont Paul-Émile Borduas, et il signera le manifeste automatiste du Refus Global en 1948. C'est à cette époque qu'il lit les surréalistes et écrit sa série d'objets dramatiques majeurs intitulé Les Entrailles. Étal Mixte, un de ses recueils majeurs, date de 1950-1951 mais ne sera publié que beaucoup plus tard. À partir de 1947, Gauvreau avait donné plusieurs textes radiophoniques pour la comédienne Muriel Guilbeault. Le suicide de celle-ci en 1952 est pour lui une tragédie, qu'il tente d'exorciser dans son roman Beauté Baroque. Certains de ses poèmes sont enfin publiés dans Sur fil métamorphose(1952) et Brochuges(1957). Jusqu'en 1965, il continue d'écrire de nombreux textes dramatiques et poèmes, souvent mal reçus, entre des séjours dans des hôpitaux psychiatriques. De plus en plus, il participe à des spectacles de poésie. La présentation de La Charge de l'Orignial épormyable par la troupe Zéro,en 1970, et surtout, le triomphe des Oranges sont vertes, au TNM en 1971, le révèlent au grand public. La même année, Gauvreau met fin à ses jours. Ce n'est qu'en 1977 que paraissent ses Œuvres Créatrices Complètes, longtemps attendues. Chargé à bloc, carnavalesque, poussant l'automatisme jusqu'au cri exploréen, l'œuvre de Gauvreau transcende ses excès comme ses supposés modèles, Tzara, Artaud, Michaux. Poésie pure ou drame schizophrénique, elle se réclame d'un rêve total, corps et âme, dénonçant en dépassant une société figée et contraignante.

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[modifier] Poème

Mon olivine
Ma ragamuche
Je te stoptatalère sur la bouillette mirkifolchette
J'aracramuze ton épaulette
Je crudimalmie ta ripanape
Je te cruscuze
Je te golpède
Ouvre tout grand ton armomacabre
et laisse le jour entrer dans tes migmags
Ô Lunètophyne
je me penche et te cramuille
Ortie déplépojdèthe
j'agrimanche ta rusplète
Et dans le désert des marquemacons tes seins obèrent le silence

Extrait des Boucliers Mégalomanes