Utilisateur:Cloclob/cave
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Dorothy Thompson
88 Central Park West
New York , NY
Mon cher Maître,
Je prends la liberté de vous écrire directement, sachant par votre réputation que je peux compter sur votre compréhension, votre solidarité et votre appui.
Ce que je viens d'apprendre de l'affaire Grynszpan me frappe d'une façon très pénible. L'on me dit que les 100 000 francs câblés par notre Comité ont été remis en bloc à Maître Soffer, un avocat retenu par la famille Grynszpan et dont jusqu'ici j'ignorais l'existence. En plus de Maître Soffer, je découvre qu'il y a également deux autres avocats, Maître Schwartz et Maître Gillet, retenus par la famille Grynszpan avant l'organisation de notre Comité.
Des 100 000 francs déjà dépensés, 50 000 francs, me dit-on, représentent les dépenses d'une personne envoyée en Pologne afin de faire une enquête. J'ignore si cette enquête fut entreprise suivant vos instructions ou si elle fut décidée par Maître Soffer sans vous consulter.
Les autres 50 000 francs passèrent à Maître Schwartz et à Maître Gillet. Ces honoraires dans une cause humanitaire semblable me semblent difficiles à justifier. Toutes les contributions à ce fonds de défense furent de petites sommes venant de personnes de moyens modestes qui avaient été émues par le côté tragique de cette affaire. Le Comité que je représente n'a pas les moyens illimités, et il est regrettable que l'impression se soit répandue dans la presse française et parmi certaines personnes s'intéressant à cette affaire, que nous disposions d'une fortune.
De plus , il m'est difficile de comprendre pourquoi notre Comité Américain doit rémunérer certaines personnes qui ne furent pas retenues par le Comité et dont l'activité sembla se redoubler dès l'organisation du Comité.
Toutes les contributions au fonds de défense furent acceptées par le Comité avec l'idée publiquement déclarée de n'employer qu'une somme raisonnable pour la défense du jeune Grynszpan, le surplus devant être remis à certaines œuvres aidant et soulageant les réfugiés.
Cette distribution du surplus a déjà été faite; car notre Comité était persuadé dès le début de cette affaire que 200 000 fr. suffiraient amplement à la défense. Nous étions arrivés à ce chiffre après avoir consulté plusieurs personnalités françaises. Me remettant complètement à votre jugement, je suis prête à mettre à votre disposition, si vous le croyez nécessaire, tout ce qu'il nous reste, soit: 300 000 francs.
Etant donné la nature de ce cas, il m'a toujours semblé que des avocats juifs devaient se tenir à l'écart. N'ayant pas d'intérêt professionnel dans ce cas, pour ne pas parler d'intérêt économique, le moment certainement va venir quand je serai obligé de faire connaitre au public américain qui m'a honorée de sa confiance ce que l'on a dépensé dans cette affaire et le jeu d'intérêt qui s'est déclanché parmi des gens qui auraient bien dû se tenir à part. L'on me dit que lorsque ce moment pénible viendra la répercussion en Amérique sera d'un caractère très regrettable.
Je vous écris ainsi, en toute franchise, et je compte que vous voudrez bien prendre la responsabilité complète de cette défense. Je connais trop bien votre réputation de grand avocat et de grand humanitaire pour ne pas être sûre de votre appui qui m'est tout à fait nécessaire.
Moi, aussi bien que mes amis, nous avons toujours conçu cette affaire comme la défense d'un jeune homme qui ne doit pas être jusqu'au bout la victime d'un système, mais nous n'avons jamais eu l'intention d'aller au delà de cette borne, ni de défendre les tyrannicides, non plus que d'exposer la situation politique en Allemagne actuellement. Le premier cas serait au-dessus de nos intentions, et le second au-dessus de nos forces.
Monsieur Mowrer, avec qui vous avez eu déjà plusieurs conférences, désire, je crois, se retirer de cette affaire. C'est pourquoi j'ai voulu vous écrire en comptant sur votre compréhension sympathique de la situation délicate dans laquelle le Comité américain se trouve.
Je dois ajouter aussi que ce qui m'a donné la liberté de vous écrire d'une façon si candide c'est ma confiance que vous êtes le seul homme qui peut nous aider à faire triompher la cause que nous avons prise au cœur.
Je vous prie de croire, Mon cher Maître, à l'assurance de mes sentiments les plus respectueux.
Maître Vincent de Moro-Giafferi,
Paris, France