Comité d'action socialiste
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Le Comité d'action socialiste (CAS) est un mouvement de Résistance français, créé le 30 mars 1941 à Nîmes par Daniel Mayer, sa femme Cletta, Félix Gouin, Edouard Froment, Lucien Hussel, Pierre Lambert, Suzanne Buisson et deux militants autres SFIO, sans fonction élective ou administrative. D'autres CAS avaient été fondés, notamment celui du département Nord, en janvier 1941, par Jean-Baptiste Lebas, maire SFIO de Roubaix, qui fusionne ensuite avec un CAS plus large, de toute la zone Nord, fondé en septembre 1940. Le CAS de Nîmes est une première réalisation du travail entrepris dès l'été 1940 par Daniel Mayer, sur les consignes de Léon Blum, pour reconstituer la SFIO et organiser une résistance socialiste.
Le CAS se structure progressivement au cours des années 1941 et 1942, et regroupe un nombre croissant de militants. Mais, à la différence du Parti communiste, le CAS ne lie la constitution de réseaux de Résistance et la reconstitution du parti. Aussi, sauf à Libération-Nord, où les socialistes sont hégémoniques, le CAS ne dispose-t-il pas de véritables relais, bien que les militants socialistes soient majoritaires à Libération-Sud, nombreux à Combat, à Ceux de la Résistance, ainsi qu'à l'Organisation civile et militaire (OCM, notamment avec Guy Mollet, dirigeant de l'OCM dans le Pas-de-Calais).
Le 15 mai 1942, le journal du CAS devient Le Populaire clandestin. En mars 1943, le CAS devient la SFIO, clandestine. Le Populaire écrit alors : « Le Comité d'action socialiste a vécu. Le Parti socialiste continue sa tâche. [...] Pour affirmer la continuité de notre doctrine, le Parti socialiste reprend son drapeau intact. Nouvelles méthodes, nouveau mode d'action, nouvelle tonalité de sa propagande, ancienne doctrine sortie confirmée et même rajeunie des événements, tel apparaît le Parti socialiste. » Peu après, lors d'une réunion secrète tenue à Paris les 17 et 18 juin de cette année, le CAS de la zone Nord s'intègre à la SFIO clandestine.
Au début de 1944, la SFIO clandestine compte environ 50 000 membres, chiffre inférieur au nombre total de militants socialistes effectivement engagés dans la Résistance, à cause des difficultés de l'action clandestine.
[modifier] Bibliographie
- Pierre Guidoni et Robert Verdier (dir.), Les Socialistes en Résistance. 1940-1944. Actes du colloque, éd. Séli Arslan, 1999
- Daniel Mayer, Les Socialistes dans la Résistance, PUF, 1986
- Martine Pradoux, Daniel Mayer, un socialiste dans la Résistance, éd. de l'Atelier, 2002
- Marc Sadoun, Les Socialistes sous l'Occupation, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1982 (ouvrage issu d'une thèse de doctorat d'État dirigée par Maurice Duverger)