Ethel et Julius Rosenberg

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Julius Rosenberg (ingénieur électrique, né le 12 mai 1918 à New York) et son épouse Ethel Rosenberg (née le 28 septembre 1915 à New York) sont un couple américain arrêté en juillet 1950 par le FBI et accusés d'avoir livré des secrets relatifs à la bombe atomique américaine à l'URSS.

Bien qu'ils aient toujours clamé leur innocence, ils furent jugés coupables et exécutés sur la chaise électrique le 19 juin 1953, à la prison de Sing Sing (ville d'Ossining) dans l'État de New York, malgré les appels internationaux à la clémence et la dénonciation d'une erreur judiciaire, très médiatisés.

[modifier] L'affaire

Survenant au plus fort du maccarthysme aux États-Unis et pendant la Guerre de Corée, le procès est sans équivoque envers les époux Rosenberg, membres du Parti communiste des États-Unis d'Amérique, qui sont condamnés à mort. Le procès a reçu après le prononcé de la condamnation une couverture médiatique considérable à l'époque, et a fait l'objet de mouvements de protestation un peu partout dans le monde. Les éléments retenus contre le couple laissaient en effet de grandes zones d'ombre qui ne permettaient pas de conclure à leur culpabilité. Les époux Rosenberg étaient-ils des espions à la solde des Russes ou d'innocentes victimes du maccarthysme ?

Le fait que des renseignements ayant servi à l'inculpation (suivi d'appels téléphoniques du couple à l'étranger par la CIA) n'aient pas été mentionnés dans le dossier parce que classifiés à l'époque confirme le caractère étrange du procès. Ces renseignements ont été déclassifiés au début du XXI^e siècle.

Avec la chute du Mur de Berlin et l'ouverture des archives américaines et soviétiques, d'autres éléments sont ressortis sur cette affaire. Plusieurs témoignages, dont celui qui semble le plus crédible et basé sur les mémoires de l'agent secret soviétique Alexandre Feklissov, sont venus appuyer la thèse selon laquelle Julius Rosenberg était bien au service de l'Union Soviétique. Le gouvernement américain disposait de preuves contre le couple mais leur révélation aurait anéanti la couverture des agents les ayant procurées. Il est aujourd'hui admis que les Rosenberg étaient bien des espions^[1] à la solde de l'URSS, dans le contexte de la guerre froide.

Il est notable que contrairement à l'idée répandue, la polémique du procès injuste et de l'erreur judiciaire a commencé après le procès, et qu'elle fut lancée par les communistes en 1952. Les époux deviennent les martyrs de la cause communiste. L'URSS entretient et exploite l'affaire ; elle accuse les États-Unis de fascisme et d'antisémitisme. Le sort des époux Rosenberg émeut alors l'opinion européenne par-delà les clivages politiques.

Les époux Rosenberg sont les seuls espions à avoir jamais été condamnés à mort et exécutés aux États-Unis. Les aveux les auraient sauvés mais ils s'y sont refusés jusqu'au bout, leurs partisans y voient un témoignage de leur innocence.

Les personnes qui souhaitent aujourd'hui la révision de ce procès s'appuient essentiellement sur les arguments suivants :

Même si les VENONA Papers (opération de contre-espionnage par le décryptage), révélés par la CIA en 1995, indiquent que si les époux Rosenberg étaient sans doute coupables d'activités répréhensibles, ils ont été jugés sur d'autres bases. Ils auraient dû être reconnus innocents des accusations portées à l'époque.

Les documents remis par le couple étaient sans doute d'un intérêt scientifique très limité. À ce jour, tout semble indiquer qu'ils étaient à la limite de l'inintéressant et de l'inutile. Ainsi, ils n'ont probablement pas pu servir aux Soviétiques dans leur course à l'acquisition de l'arme atomique.

À l'époque les États-Unis et l'URSS étaient alliés contre l'Allemagne nazie, Julius (étant juif) et ayant déjà assisté à un congrès nazi, voulait à tout prix la chute de ce régime.

Il reste difficile de déterminer dans quelle mesure les manifestations en faveur du couple Rosenberg étaient influencées par l'activisme soviétique, mais les opinions mondiales ont été particulièrement frappées par la publication d'une photographie prise par un inconnu (intitulée le baiser), laquelle a donné aux époux Rosenberg une dimension humaine que la médiatisation leur avait initialement fait perdre. Cette photographie reste une des plus connues du XX^e siècle.

Ethel Rosenberg a écrit quelques heures avant son exécution : Mon mari et moi sommes innocents, nous ne pouvions trahir notre conscience (on a proposé la vie sauve en échange d'aveux au couple), aucune puissance ne nous séparera dans la vie ou dans la mort. Je ne vous demande qu'une chose : consolez mes petits.

Aujourd'hui les Rosenberg ont laissé deux enfants (Robert et Michael) qui ont été adoptés par des amis du couple et ils reposent au cimetière Beth Moses à Long Island.