Fusillade de Fourmies
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La fusillade de Fourmies s'est déroulée le 1er mai 1891. La troupe tire sur des grévistes pacifiques. Bilan : neuf morts, dont Marie Blondeau et 8 personnes de moins de 21 ans, et 35 blessés.
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[modifier] Le contexte
Vieille cité industrielle, la ville de Fourmies a atteint son apogée industrielle et démographique à la fin du XIXe siècle. Elle compte alors 16 000 habitants, en majorité des ouvriers. En 1891, à l'approche du 1er mai, on craint des mouvements de grèves comme chaque année à la même date depuis qu'en 1886 les syndicats ouvriers américains ont décidé de faire de ce jour une journée de revendications. Le 1er mai, jour de travail ordinaire donc non chômé, est devenu un jour de manifestations ouvrières marqué traditionnellement par des grèves.
[modifier] « Préparatifs »
Le 30 avril, les patrons de la ville demandent et obtiennent des autorités l'envoi de forces militaires destinées à réprimer d'éventuelles émeutes. Deux compagnies du 145e régiment de ligne sont envoyés à Fourmies.
[modifier] Récit de la journée
Au matin du 1er mai, la plupart des ouvriers de la ville sont en grève, et une seule filature reste en activité. Des ouvriers grévistes s'en approchent afin d'obliger "les jaunes" à cesser le travail. Premières échauffourées : la troupe charge les grévistes, deux d'entre eux sont arrêtés. L'après-midi, le cortège des manifestants a grossi et se rassemble devant l'Hôtel de Ville pour exiger la libération de leurs camarades. La troupe charge à nouveau les émeutiers qui tiennent bon et jettent des pierres sur les soldats. Malgré les tentatives de conciliation du maire comme du curé (Alfred Margerin), nul ne peut empêcher que la manifestation ne tourne au drame. A 18h30, un officier donne l'ordre d'ouvrir le feu sur la foule. On déplore neuf morts, parmi lesquels des femmes et des enfants.
[modifier] Hommages
Le retentissement national de la fusillade de Fourmies est grand. Cette tragédie est considérée, aujourd'hui, comme l'un des évènements fondateurs de la Section Française de l'Internationale Ouvrière.
Jean Jaurès se rendra même peu après à Fourmies pour y prononcer un discours.
À la Chambre, Georges Clemenceau n'a pas de mots assez durs pour fustiger l'attitude des forces de l'ordre et rend hommage à « ces femmes et ces enfants dont le sang a pour si longtemps rougi le pavé ». Il déclare de plus : « C'est le 4e État qui s'est levé. »
