Goémonier
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Le goémonier est un pêcheur spécialisé dans la récolte des algues marines, plus précisément le varech (ou goémon). C'est aussi le nom du navire spécialisé utilisé pour cette récolte.
[modifier] La récolte du goémon
La récolte du goémon sauvage peut se faire de deux manières :
- à pied, à marée basse, sur les « champs » d'algues qui bordent les côtes bretonnes. La récolte est constituée de quelques milliers de tonnes de chondrus crispus et de gigartina stellata destinées à la production de carraghénates, et de quelques milliers de tonnes de fucus serratus et d'ascophyllum nodosum destinées à la production de farines alimentaires pour le bétail.
- à bord d'un bateau de petit taille, appelé bateau goémonier ou goémonier. Le bateau, à fond plat et non ponté, est équipé d'un bras mécanique articulé plongeant dans l'eau et se terminant par un scoubidou, outil en forme de crochet sur lequel les algues sont entraînées par un mouvement de rotation puis arrachées. Les algues remontées à la surface sont ensuite stockées dans la cale du bateau. La plus grande partie de la récolte française est débarquée au port de Lanildut dans l'Aber-Ildut. Elle est constituée en presque totalité (quelques dizaines de milliers de tonnes) de laminaria digitata destinée à la production d'alginates. Le niveau de production est très variable d'une année sur l'autre en fonction du cours des alginates sur le marché mondial où la France fait figure de nain.
Les cultures d'algues ne représentent que des tonnages très minimes.
[modifier] Les débouchés
Les algues récoltées par les goémoniers sont ensuite transformées en sous-produits agricoles (engrais), alimentaires (notamment pâtes et moutardes, mais aussi algues en « salade ») ou industriels (produits chimiques, notamment de la gélatine utilisée tant dans l'industrie agro-alimentaire que pour les cosmétiques).
[modifier] Le métier
Le métier de goémonier est en nette régression, bien que la demande en algues ne recule pas, essentiellement en raison des dangers présentés par la récolte des algues. Celles-ci colonisent en effet les zones rocheuses et affectionnent en même temps les forts courants marins, ce qui fait peser des dangers sur les occupants de bateaux de faibles dimensions. Au moins un accident survient chaque année durant la récolte du goémon. Les pêcheurs, qui auraient encore été plusieurs milliers à se consacrer à cette activité en mer durant les années 1950 au large de la Bretagne, ne seraient guère plus de 70 une cinquantaine d'années plus tard.
La récolte du goémon, à pied et à marée basse, a aujourd'hui presque disparu. On note en revanche l'apparition de « cultures » organisées d'algues, comme celle du wakame, acclimaté dans le Finistère, mais dont le développement en France est marginal, en comparaison avec les tonnages produits par la récolte traditionnelle par bateau.
[modifier] Vocabulaire
Le terme goémonier est attesté, pour le métier, à partir de 1922 et, pour le bateau, à partir de 1930.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Musée
- Musée des Goémoniers, créé en 1987, situé à Plouguerneau (Finistère)
- La maison de l'Algue situé au Centre d'Etude et de Valorisation des Algues [1] Pleubian (Côtes-d'Armor)
[modifier] Bibliographie
- Pierre Arzel, Les Goémoniers, Le Chasse Marée, Douarnenez, 1987, 305 p. (ISBN 2-903708-05-3) (Pierre Arzel est biologiste des pêches à l'IFREMER où il assure le suivi de l'exploitation des champs d'algues et leur cartographie)
- Philippe Jacquin, Le Goémonier, Berger-Levrault, coll. « Métiers d'hier et d'aujourd'hui », Paris, 1980, 115 p. (ISBN 2-7013-0384-2)
- Yves-Marie Rudel, Goulven le goémonier, Éditions Colbert, Paris, 1943, 219 p.
- Jean Simier, Mon "bagne" volontaire à Béniguet : les mémoires d'un paysan-goémonier aux îles, Beau fixe, Plouguerneau, 1994, 207 p (ISBN 2-910616-01-0)
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