Grande Révolte arabe en Palestine
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La Grande Révolte arabe en Palestine est le nom donné à la rébellion des Arabes se déroulant en Palestine mandataire entre 1936 et 1939. A ne pas confondre avec la Révolte arabe de 1916-1918.
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[modifier] Les origines
En avril 1936, pour mettre un terme à l'immigration juive en Palestine, le mufti Amin al-Husseini appelle à une grève générale en Palestine pour protester contre l'immigration juive et les forces britanniques. La révolte a principalement été conduite par l'hostilité qu'avaient les arabes envers les britanniques et leur politique d'acquisition de terre palestinienne pour ensuite les donner à des immigrants juifs.
Cependant, une certaine vision de la présence juive en Palestine voudrait qu'elle ne date qu'à partir de la Déclaration Balfour (1917), des années 30, voire de l'après Seconde Guerre mondiale. Or,sous la domination ottomane, et donc depuis le XVe siècle, une communauté juive y vivait déjà, à majorité sépharade (d'origine espagnole,et ayant fui l'Inquisition) mais avec des apports nord africains antérieurs, parfois européens), avec un statut de dhimmi (sujet non musulman, payant l'impôt de capitation,la djizzyia, auquel s'ajoutaient d'autres types d'impôts ) dans de plus ou moins bonnes conditions, selon les époques, les Sultans, et les difficultés du moment. Puis, depuis les dernières années du XIXe siècle, les premières organisations sionistes, aidées par des dons, collectes dans la communauté juive mondiale, achetèrent des terres à l'Empire Ottoman, encore puissance occupante dans la région.
Deux noms sont à retenir dans ce processus :
Un anglais, annobli par la reine Victoria, Sir Moses Montefiore(24 octobre 1784-28 juillet 1885) , joua un rôle clé dans le processus d'acquisitions de terres Ces terres étaient souvent arides, incultes, ou marécageuses, où sévissait le paludisme.
Théodore Herzl,écrivain et journaliste juif hongrois écrit "L'état Juif" (Der Judenstaadt) en 1896. Il réunit en 1897, à Bâle (Suisse), le premier congrès sioniste .Il fonda le Fonds national Juif pour l'achat de terres en Palestine.Les assises de l'Organisation sioniste mondiale sont établies et il la présidera jusqu'à sa mort, en 1904.
Les premiers conflits entre arabes et juifs commençèrent en 1929, lors des émeutes du mur des Lamentations :
« cet événement transforma un conflit local entre Arabes de Palestine et pionniers sionistes en un conflit opposant le mouvement sioniste et le peuple juif au monde arabe. Il conféra au Mufti Amine El Husseini le "titre" de dirigeant reconnu par le monde arabe, lui conférant le statut de Gardien des Lieux Saints. Puis, au premier congrès islamique de Jérusalem (1931), les arabes adoptent une nouvelle attitude face au sionisme, développent une activité arabe organisée contre les Juifs et le sionisme. Des comités de soutien aux Arabes de Palestine furent créés dans tous les pays arabes, (journées de jeûne, boycott des commerces juifs, prières dans les mosquées, collectes de fonds...)". [1]. »
Les palestiniens croyaient qu'ainsi ils deviendraient une minorité dans leur pays. Ils ont donc exigé des élections immédiates, car ils savaient que grâce à leur supériorité démographique, le gouvernement élu serait arabe.
[modifier] La révolte
Un mois après le commencement de la grève, les palestiniens ont annoncé qu'ils ne paieraient plus les impôts. Dans le même temps l'insurrection armée était sporadique au tout début, mais elle deviendra nettement plus organisée par la suite. La cible préférée des rebelles était un pipeline passant de Kirkouk à Haïfa, construit quelques années plus tôt. Ils ont aussi attaqué des lignes de chemin de fer, des trains, mais ils s'en sont aussi pris à des juifs. Il faut ici souligner le travail de sape du pouvoir nazi, récemment arrivé au pouvoir en Allemagne (1933). Hitler encouragea alors la propagande et les exactions (assassinats) commises sur la communauté juive (Yishouv). Le Mufti Amin Al Husseini participa à ces appels au meurtre. Curieusement, à la même époque, des émeutes anti-juives éclatent dans le monde arabe, mais aussi à Constantine (Algérie ex-française), en 1934 (dizaines de morts, saccages,etc...). Tel-Aviv est alors marquée par de nombreuses émeutes anti-juives. De leur côté les britanniques font tout pour faire cesser la révolte, avec l'utilisation du couvre-feu et d'assassinats ciblés. Une partie de l'élite politique palestinienne a disparu avec la répression.
La violence a ensuite diminué à partir de 1936, pendant un an environ, suite à la proposition des britanniques de réunir une commission d'enquête pour comprendre la raison de la révolte, c'est la Commission Peel. Mais cette commission préconisait la création de deux États, un État arabe et un État juif. La proposition est alors acceptée par les sionistes, mais les arabes refusent. Après ce rejet, la révolte reprend en 1937 qui est marquée par l'assassinat du commissaire Andrews à Nazareth. L'insurrection continue en 1938 et elle s'arrête en 1939. Les britanniques décident de limiter l'immigration juive en Palestine et de limiter l'acquisition des terres par ces derniers.
[modifier] Réponse
Avec la révolte, les Britanniques ont considérablement augmenté leur effectif militaire en Palestine. Pour casser la révolte, ils lancent une politique de « détention administrative » (détention sans fait et preuve) contre les élites politiques ou les personnes soupçonnées de soutien aux insurgés. Les britanniques utilisaient aussi les couvre-feux, et la politique de la destruction de maison. Plus de 120 arabes ont été condamnés à mort pendant la révolte et 40 ont été pendus. Beaucoup de chefs politiques palestiniens ont dû quitter la Palestine pour fuir la répression, c'était par exemple le cas d'Amin al-Husseini.
La Haganah, une organisation militaire juive a été activement soutenue par les Britanniques pour lutter contre les insurgés. Les forces britanniques ont formé la police juive de la Haganah, des forces auxiliaires ainsi qu'un peloton spécial de nuit. L'Irgoun a quant a elle adopté la loi du talion contre des insurgés mais aussi contre des civils arabes.
[modifier] Résultat
En dépit des 20 000 soldats britanniques, des 14 500 soldats venus en renfort, et de la Haganah, la révolte arabe s'est poursuivie pendant trois ans. Avant que l'ordre n'ait été rétabli en mars 1939, plus de 5 000 arabes ont trouvé la mort pour 500 juifs et 200 britanniques.
[modifier] Liens externes
- (en) Grande révolte arabe
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