Hélène Monastier
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Hélène Monastier, née le 2 décembre 1882 à Payerne et décédée le 7 mars 1976 à Lausanne, est une enseignante vaudoise. Elle fut une personnalité marquante des Socialistes chrétiens, du Service civil international et de la Société religieuse des Amis (quakers) en Suisse romande.
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[modifier] Biographie
Hélène-Sophie Monastier naît dans une famille de pasteurs. Elle a un frère, Louis, de 12 ans son aîné. Elle vivra toute sa vie avec une jambe paralysée suite à une poliomyélite contractée à l'âge de deux ans. En 1893, son père est transféré à Lausanne ; elle entre alors à l'École Vinet, institution privée fréquentée par les filles des familles protestantes et libérales.
Hélène Monastier est institutrice à l'École Vinet de 1904 à 1943. Dès 1905, elle donne en outre des cours à de jeunes ouvriers et ouvrières à la Maison du peuple, et découvre ainsi la condition des défavorisés. Elle fait la connaissance des socialistes chrétiens lors d'une conférence de Paul Passy à Lausanne, et contribue à crééer un groupe local. Elle deviendra en 1914 la première présidente de la Fédération romande des socialistes chrétiens, ce qui étonne dans la société d'alors, une femme à la tête d'une organisation politique. Elle participe aux cortèges du 1er mai et fréquente les anarchistes et les libre penseurs. Par deux fois la direction de l'École Vinet lui confirme sa confiance et la retient, alors qu'elle présente sa démission par crainte que ses activités militantes ne gênent la réputation de l'école (certains parents s'étaient inquiétés).
En 1917, elle rencontre Pierre Ceresole et s'engage avec enthousiasme dans le pacifisme. Elle collaborera étroitement avec lui jusqu'à son décès en 1945, participant à la création du Service civil volontaire qui deviendra le Service civil international (SCI). Elle est « la plus active, la plus assidue et la plus convaincue des collaboratrices »[1] du SCI et sera aussi sa présidente internationale dans les années 1940.
Elle participe aux camps de Vaumarcus (Centre de rencontres, de formation et de vacances des Unions chrétiennes de jeunes gens).
Par l'intermédiaire de son frère et de Pierre Ceresole, Hélène Monastier fait connaissance des Amis (surnommés quakers). Elle étudie le quakerisme pendant quelques années, et découvre que « s'il laisse tomber les symboles et signes extérieurs, c'est pour aller directement à l'essentiel : à la substance. Il supprime les intermédiaires et met chaque croyant en face de Dieu. »[2] A 50 ans, en 1932, elle devient membre de la Société des Amis[3]. Elle sera clerk de sa branche suisse durant six ans, et éditrice du bulletin « Entre Amis ».
Hélène Monastier participe en 1954-1955 à la fondation du comité lausannois de l'Aide suisse aux régions extra-européenne, qui deviendra Helvetas.
A la retraite, dès 1943, Hélène Monastier se consacre à l'écriture. Elle rédige des biographies de Pierre Ceresole et l'historique du Service civil international.
En 1975, elle entre à la maison de retraite de Béthanie, à Lausanne, où elle décède en 1976.
[modifier] Personnalité
Hélène Monastier est décrite comme une éducatrice née, « ayant le don de faire sortir de chacun de ses élèves le meilleur, par son respect de la personnalité des enfants », son amour et sa sévérité.[4]. « Dotée d'un cerveau de PDG, elle en possédait tous les attouts : grande clarté de pensée, rapidité de décision, sens inné de l'organisation, bonne plume et beaucoup d'humour »[5].
Le 3 octobre 2003, une plaque commémorative en son honneur est placée à Lausanne (Pré-du-Marché 17).
Hélène Monastier, 1882-1976 |
Elève de l’Ecole Vinet, elle y restera comme enseignante jusqu’en 1943. Intéressée par les activités de la Maison du Peuple, elle s’y engage comme animatrice et participe aux réunions du groupe lausannois des socialistes chrétiens. |
[modifier] Bibliographie
- Hélène Monastier, "Le mouvement religieux de la Suisse allemande", in Revue de théologie et de philosophie, Lausanne, 1916.
- Hélène Monastier, "Leonard Ragaz, quelques aspects de sa pensée et de son oeuvre", in Le Christianisme social, 1922.
- Louis Monastier-Schroeder et Hélène Monastier, William Penn, 1644-1718, Editions Labor et Fides, Genève, 1944 (réimpr. 1967), 159 p.
"Avec une étude d'Edmond Privat sur William Penn, homme d'État" - Hélène Monastier, Pierre Ceresole : Un quaker d’aujourd’hui, Société religieuse des Amis (Quakers), Paris, 1947, 43 p.
- (de) Hélène Monastier, Pierre Ceresole : Ein Kämpfer für den Frieden, Sensen, Wien, 1950, 32 p.
- Textes de Hélène Monastier et Pierre Cérésole... [et al.], A. Diez, Lausanne, 1954, 195 p.
- Hélène Monastier, Edmond Privat, Lise Ceresole...(et al.), Pierre Ceresole d'après sa correspondance, A la Baconnière, Neuchâtel, 1960, 251 p.
"Suivi d'une étude sur Pierre Ceresole, mathématicien", par Samuel Gagnebin - Hélène Monastier, Paix, pelle et pioche: histoire du Service civil international de 1919 à 1954, La Concorde, Lausanne, 1955, 144 p.
- Hélène Monastier, Pierre Cérésole : le plus grand parmi nous, celui qui sert, Société religieuse des Amis (Quakers), Paris, 1960, 20 p.
- Hélène Monastier, Alice Brügger, Paix, pelle et pioche: histoire du Service civil international de 1919 à 1965, Service civil international, [S.l.], 1966, 167 p.
- Hélène Monastier, Mon itinéraire spirituel : Une longue route qui m'a amenée au Quakerisme : [autobiographie], [S.l.], 1968, 14 p.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Sources
- Violette Ansermoz-Dubois, Hélène Monastier : Salut et joie ! : centième anniversaire de sa naissance, Lausanne, 1982, 48 p.
- sous la dir. de Corinne Chaponnière, Femmes en guerre, femmes de paix : catalogue de l'exposition inaugurée le 12 novembre 2002 à Genève (UniMail), Atoutexte, Genève, 2002, 92 p., « Hélène Monastier »
- Corinne Dallera et Nadia Lamamra, Du Salon à l'Usine : vingt portraits de femmes : Un autre regard sur l'histoire du Canton de Vaud, CLAFV - ADFOuverture, Le Mont-sur-Lausanne, 2003, 280 p., « Hélène Monastier »
- Simone Chapuis, "3 octobre 2003 : Hélène Monastier", in Terres Civiles (bulletin du Centre pour l'action non-violente), Lausanne, No 23, décembre 2003, p. 10 : discours à l’occasion de la pose, à Lausanne, d’une plaque commémorative en l’honneur d’Hélène Monastier. [lire en ligne]
- J.-F. Martin, "Notre première présidente romande : Hélène Monastier (1882-1976)", in L'Espoir du Monde, Bulletin des socialistes chrétiens, No 118, janvier 2004, p. 5. [lire en ligne]