Hôtel des archevêques de Sens
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article est une ébauche à compléter concernant l'architecture ou l'urbanisme, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
L’hôtel des archevêques de Sens est situé dans le IVe arrondissement de Paris. Il fut construit entre 1475 et 1519. Il abrite aujourd’hui la bibliothèque Forney, depuis 1961 consacrée aux beaux-arts (architecture, peinture, sculpture, dessin, gravure), aux arts décoratifs (céramique, costumes, ferronnerie, mobilier, orfévrerie, tapisserie, verrerie, vitrail) et à l’artisanat et aux techniques (bâtiment, menuiserie, publicité, textiles, typographie). elle regroupe également plusieurs services tel que le fonds iconographique ou on peut consulter de la publicité depuis les années 50, de superbes cartes postales (plus d'un million), anciennes et nouvelles et sur tous les thèmes possibles, des estampes et des diapositives et des papiers peints, le service des fonds spéciaux qui regroupe tous les catalogues d'expositions, de vente de france et des pays étrangers et le service des périodiques qui concerne toutes les revues depuis leur création jusqu'à notre époque (tous styles, et en différentes langues). Échauguettes, gargouille et toits pointus, l'Hôtel de Sens dresse sa pittoresque silhouette, digne d'un roman de Victor Hugo ou d'un dessin d'Albert Robida, à l'angle de la rue du Figuier, au coeur du Marais. Cet hôtel, un des plus anciens de la capitale avec celui de Cluny, a été construit de 1475 à 1518 pour servir de résidence parisienne aux archevêques de la ville de Sens, dont les évêques de Paris dépendaient alors. De pittoresques personnages y ont résidé, tel Louis ter de Lorraine, Cardinal de Guise, surnommé le «cardinal des bouteilles» pour son amour de la bonne chère, le mystérieux Nostradamus ou la reine Margot, Marguerite de Navarre qui vit deux de ses favoris se battre en duel pour elle dans la cour. En 1622, Paris devient métropole ecclésiastique, les archevêques de Sens quittent la capitale et louent l'hôtel à des particuliers, nobles chevaliers en général. Vendu comme bien national à la Révolution, l'hôtel va connaître bien des avatars : successivement blanchisserie, auberge, confiturerie, fabrique de conserves ou verrerie, il se trouve dans un état de délabrement extrême lors de son achat par la Ville de Paris en 1911, date à laquelle y séjourne quelques mois Gabriele d'Annunzio. Les deux guerres mondiales vont faire prendre beaucoup de retard aux travaux de restauration, et l'hôtel ne sera finalement habitable qu'en 1961. Si la structure de la façade principale a échappé aux outrages des ans (on y remarque même un boulet de canon fiché dans une pierre, souvenir des journées insurrectionnelles de 1830), la façade sur jardin a presque été entièrement rebâtie, le jardin, disparu, a été reconstitué. L'intérieur a malheureusement été très endommagé, perdant ses volumes initiaux ou toute trace de décoration : de véritablement authentiques ne subsistent qu'une cheminée au rez-de-chaussée et un escalier à vis dans la haute tour centrale, le balcon gothique flamboyant de la salle de lecture principale n'étant qu'un agréable pastiche sculpté dans les années 1950.
La bibliothèque Forney doit sa fondation à un legs de 200 000 F concédé en 1879 à la Ville de Paris par Mr Samuel-Aimé Forney, architecte d'origine suisse enrichi par le commerce de bois. Si la volonté de Mr Forney était de «fonder des écoles laïques du soir pour les adultes des deux sexes, des bibliothèques populaires et (d') aider à la formation d'écoles professionnelles», la somme fut finalement utilisée à la création d'une bibliothèque destinée aux artisans parisiens qui pouvaient s'y rencontrer, lire, emprunter des livres ou des modèles, et inaugurée le 28 février 1886, dans une école communale rue Titon, en plein Faubourg SaintAntoine. Répondant à un réel besoin car aucun autre établissement du même style n'existait, elle fut bientôt victime de son succès dans un local trop exigu. En 1929, le transfert dans l'Hôtel de Sens fut décidé par le Conseil de Paris, mais les travaux de restauration furent si longs que la première tranche de déménagement n'intervint qu'en 1961. C'est seulement en 1973 que la totalité des collections fut regroupée rue du Figuier. Depuis 1886, la bibliothèque Forney s'est adaptée à l'évolution de la société, où les artisans se font de plus en plus rares, et les étudiants en histoire de l'art de plus en plus nombreux. Elle reste cependant une des bibliothèques références pour la documentation sur les métiers d'art, et son rayonnement s'étend bien au-delà des limites de la capitale, à un niveau national, voire international. Également réputée pour la richesse de ses collections sur les arts décoratifs, elle pratique une active politique d'acquisition dans les domaines de la peinture, la sculpture ou l'architecture, surtout depuis son installation dans l'Hôtel de Sens, local plus vaste que celui d'origine, et qui a donc permis cette diversification. Bibliothèque municipale de la Ville de Paris, elle est gratuite et ouverte à tous, avec des horaires permettant à des personnes qui travaillent de la fréquenter, même si, dans les fait,, la majorité des lecteurs sont des étudiants. Atout supplémentaire, la diversité des documents que l'on peut y trouver : livres, bien sûr, périodiques, catalogues d'expositions ou de musées, catalogues de maisons commerciales. Pour répondre à un besoin bien spécifique, tant chez les artisans que chez les étudiants, celui de pouvoir consulter et emprunter des images, pour stimuler l'inspiration créatrice ou simplement illustrer un exposé, le fonds iconographique a pris naissance dès la fondation de la bibliothèque. Il rassemble la très riche collection d'affiches anciennes et modernes, des papiers peints, des échantillons de tissus, des cartes postales, des exemples de modèles et, depuis les années 1970, des diapositives. Du simple curieux au restaurateur d'oeuvre d'art, chacun peut trouver un document correspondant à son niveau de recherche. A la période où la bibliothèque est créée, plusieurs facteurs socioculturels convergent pour influencer les modes d'acquisition du savoir artistique et par conséquent le développement d'un projet de bibliothèque professionnelle. Les arts industriels sont en plein essor, de nouvelles classes sociales accèdent à la consommation d'objets d'art manufacturés. Parallèlement, les écoles d'arts appliqués se développent. Des innovations stylistiques, tel l'Art nouveau (comme plus tard l'Art déco et le Bauhaus) influencent le goût très fortement. L'activité industrielle et artistique connaît une remarquable promotion grâce à l'essor de la publicité ou l'organisation de grandes expositions universelles. En même temps, dans le domaine du livre, les nouvelles techniques d'imprimerie et de reproduction permettent d'accroître le rôle documentaire du livre d'art, où les illustrations prennent une part plus considérable. Le fonds des imprimés se constitue dans ce contexte de renouvellement et de développement du livre d'art, de démocratisation de la culture artistique et technique. De nombreuses collections se créent sous la forme de manuels, de précis, de bibliothèques professionnelles, d'albums de reproduction. Si les techniques, les arts appliqués et décoratifs constituent le fondement des acquisitions, l'esprit encyclopédique qui prédomine dans les bibliothèques publiques fait que les collections s'étendent très vite à l'ensemble des arts plastiques, à l'architecture, avec un accent porté sur l'histoire générale de l'art et les civilisations. Avec l'impact de l'Art déco sur les arts appliqués, la décoration intérieure, l'architecture, les éditeurs rivalisent en produisant une littérature abondante, de grande qualité qui vient enrichir le fonds d'imprimés. Après la Seconde guerre mondiale, la littérature de vulgarisation, s'appuyant sur l'usage systématique de la couleur, les collections bon marché connaissent un grand essor mais cachent en fait le déclin progressif de l'édition originale française au profit de traductions d'ouvrages fortement imprégnés de culture anglo-saxonne ou d'ouvrages italiens. Dans le domaine des arts décoratifs, une énorme majorité des publications françaises acquises par la bibliothèque sont des traductions. Seuls les éditeurs institutionnels, dans les secteurs des musées et du patrimoine, relèvent le défi, mais dans une faible proportion. La production émanant des universités, de la recherche en général, est insignifiante comparée au dynamisme étranger. Aujourd'hui, plus du tiers des ouvrages acquis par la bibliothèque le sont en langues étrangères. Dans le développement des collections, le rôle primordial revient à la politique d'acquisition des bibliothécaires, exceptionnellement cohérente sur un long parcours de plus de cent ans. La bibliothèque n'a pas connu de legs ou d'annexions de bibliothèques privées, pouvant constituer des appendices plus ou moins hétérogènes. Les très nombreux dons isolés que la bibliothèque a entrés dans ses collections sont venus renforcer la politique d'achat des bibliothécaires. Il y a eu donc une homogénéité remarquable même si des évolutions s'y dessinent, suivant les mutations de l'édition, la demande des lecteurs, les ouvertures des disciplines artistiques, les changements dans la transmission du savoir. Le fonds d'histoire de l'art, les monographies d'artistes, les écrits sur l'art, les ouvrages théoriques et d'esthétique ont connu un fort développement, constituant peu à peu une bibliothèque d'études équivalente aux fonds universitaires et savants. Toutes les grandes collections universitaires anglo-saxonnes (par exemple, les presses universitaires américaines très riches sur le XIXe siècle français), les volumes des congrès et des colloques sont acquis très largement. Des collections internationales d'érudition constituées en corpus (sur-le vitrail, le verre, les primitifs flamands, par exemple) sont suivis méthodiquement. Les catalogues raisonnés constituent la part la plus précieuse des monographies d'artistes. Ils sont rédigés par des experts qui tentent de recenser, décrire et localiser la totalité de l'ouvre d'un artiste. La bibliothèque en possède un nombre considérable. Aujourd'hui, ils sont systématiquement acquis dès leur publication, ou bien à titre rétrospectif chez les libraires d'anciens spécialisés. Ces ouvrages constituent des outils de référence précieux mais aussi rares car édités à très petit tirage et souvent à des prix très élevés. Certains experts s'arrogent une forme d'exclusivité sur un artiste, ce qui ajoute un caractère d'exception à ces productions. Toujours dans le cadre des inventaires méthodiques, le fonds d'imprimés possède un grand nombre de catalogues de collections privées d'oeuvres d'art, parallèlement aux catalogues des collections publiques conservés dans les musées. Aux catalogues un peu austères dressant le simple inventaire d'une collection privée, comme cela a perduré jusqu'à la fin du XIXe siècle, se sont substitués aujourd'hui de magnifiques ouvrages, richement illustrés, commandités par les collectionneurs avec l'entremise de fondations. Certaines collections privées font l'objet d'une documentation exhaustive, dans le cadre d'éditions aussi luxueuses que scientifiques (Sackler, Thissen-Bomemisza, Khalili ...). En marge des disciplines artistiques classiques, de nombreux ouvrages illustrés traitent de sujets pointus, parfois apparemment anecdotiques, autour de la vie quotidienne, du folklore, des métiers, de ce que l'on peut regrouper sous le terme des arts et traditions populaires Tout en offrant des textes très documentés, ces livres constituent une considérable banque d'images dans laquelle puisent les iconographes contemporains, suivant la voie tracée par John Grand-Carteret au siècle dernier. Les collections d'imprimés de Forney permettent ainsi aux curieux insatiables de l'image d'exercer un véritable sport intellectuel, en dénichant les images convoitées dans un énorme fonds d'imprimés, conservés dans des magasins austères et inaccessibles et dont seulement des fichiers auteurs et sujets en permettent l'accès. La présence d'illustrations significatives surmonte la barrière des langues peu courantes et engage les bibliothécaires à traiter de nombreux ouvrages provenant d'aires linguistiques éloignées. C'est le cas des livres en langues slaves ou d'Extrême-Orient, provenant des échanges internationaux ou d'une politique d'acquisition volontariste. A Fomey, beaucoup de livres invitent au voyage, souvent dans les contrées les plus exotiques : magnifiques ouvrages anciens aux planches parfois coloriées, description des provinces françaises et des colonies à travers de belles lithographies romantiques, guides de voyages des premiers temps du tourisme à nos jours. La bibliothèque offre à travers ce type d'ouvrages, un panorama très complet des réalisations artistiques mais aussi des témoignages iconographiques sur le décor de la vie quotidienne. La bibliothèque Fomey est de création récente (1886) et n'a pas connu de grands legs remarquables de bibliothèques précieuses. Aussi, la Réserve ne possède ni manuscrit, ni incunable et assez peu d'ouvrages antérieurs au XVIIIe siècle. Les arts décoratifs et industriels reposant sur la connaissance des techniques et des activités manufacturières, c'est surtout au Siècle des lumières que l'édition s'est appropriée ce savoir, avec le mouvement encyclopédique. Dans la Réserve, se côtoient livres anciens précieux et livres beaucoup plus contemporains, car en matière d'édition d'art, au critère de l'ancienneté s'ajoutent les notions de qualité d'impression, de petit tirage, et tout simplement de cherté. Le fonds proprement ancien (XVIe au début du XIXe siècle) est resté limité en nombre, s'accroissant par des dons isolés et surtout par une politique d'achats rétrospectifs d'antiquaria continue jusqu'à ce jour. Le XVIIIe et le XIXe siècles sont bien représentés par les nombreux ouvrages techniques et encyclopédiques (Diderot, Description des Métiers) très représentatifs de l'essor de la vulgarisation scientifique à cette époque. De nombreux manuels et traités concernant l'ensemble des métiers, mais aussi la géométrie, la perspective et l'ensemble des techniques du dessin et de la peinture, contiennent de belles planches dépliantes gravées, où la qualité et la précision de trait s'allient souvent au pittoresque. La quasi totalité de la collection des manuels Roret avec ses nombreuses éditions successives, courant jusqu'aux années 1930 est présente dans la Réserve et le fonds général. Ces manuels et les autres « bibliothèques » techniques de métiers conservées à Forney recèlent un savoir faire toujours d'actualité, des recettes qui restent indispensables à qui veut percer les secrets des métiers d'art. Dans le fonds général, on compte bien d'autres « encyclopédies industrielles » et grands traités de manufactures, nés de la Révolution industrielle, où de nombreuses activités sont décrites et illustrées construction, locomotion, génie civil, machineries, usinage. Tous ces ouvrages réunis, dans la Réserve comme dans le fonds général, d'avant le XVIIIe siècle jusqu'à la première moitié du XXe siècle, constituent un large corpus sur l'histoire des techniques, documentation précieuse pour l'étude de la transmission du savoir et des relations entre les arts et les techniques. En fait, la séparation entre Réserve et fonds général est somme toute conventionnelle, rendue nécessaire par des priorités de conservation liées aux modes de communication et de consultation dans la bibliothèque. Par exemple, on retrouvera dans les deux catégories, avec des critères assez voisins de rareté, des traités d'architecture, des livres de botanique et d'art des jardins, des ouvrages d'ornementation. L'histoire de l'ornementation est une des bases des arts appliqués. Les ouvrages de motifs, de modèles sont une source de documentation et d'inspiration pour les artisans d'art, les restaurateurs, les créateurs de tissus, mais aussi les nouvelles générations de stylistes, graphistes et designers. Ainsi, Fomey conserve de superbes éditions contemporaines japonaises de «patterns », à la qualité de reproduction exceptionnelle. Le porte-folio est un autre type de document spécifique largement présent dans les collections de Forney. De la fin du XIXe siècle à la Seconde guerre mondiale, des ouvrages dits « porte-folios », portefeuilles cartonnés renfermant quelques feuillets de textes et de nombreuses planches d'illustrations ont été publiés par des éditeurs spécialisés. Ce type d'ouvrage reprenait en partie le relais des collections d'estampes publiées en supplément par certaines revues. Les techniques d'impression nouvelles et la photographie permettaient d'offrir une riche documentation sur les réalisations contemporaines dans les arts décoratifs et l'architecture : arts du tissu, du papier peint, motifs ornementaux, ferronnerie, mobilier, architecture des façades,, des villas, des équipements collectifs. A côté de planches photographiques, de planches tirées en phototypies, en héliogravure, certains porte-folios contenaient des planches superbement colorés, : rehaussées au pochoir qui constituent de véritables chefs d'oeuvre de l'imprimerie moderne.
LES FONDS SPECIAUX Le fonds d'imprimés est riche de plus de 30 000 catalogues français et étrangers, d'expositions temporaires personnelles, collectives ou thématiques, de salons artistiques ainsi que de catalogues de musées du monde entier. LES CATALOGUES D'EXPOSITION Ces ouvrages constituent une documentation très précieuse pour tous les historiens de l'art, les conservateurs, les étudiants et en général pour toute personne faisant des recherches dans le domaine artistique. Selon Pierre Rosemberg, l'histoire de l'art depuis la dernière guerre "a bien plus avancé - en France surtout - grâce aux catalogues d'exposition que grâce aux livres". Ils ont connu une évolution éditoriale remarquable. De liste austère et souvent sibylline des oeuvres exposées, ils sont devenus depuis une trentaine d'année d'énormes publications sur papier glacé ; abondamment illustrés, ils rassemblent des études exhaustives sur un artiste ou un domaine de l'histoire de l'art. Le Centre Pompidou est l'un des initiateurs de cette tendance avec la série : "Paris - New York" (729 p.), "Paris - Berlin" (576 p.) et "Paris - Moscou" (580 p.). Cette collection s'enrichit chaque année par des achats réguliers mais aussi par des dons d'institutions ou de particuliers et surtout grâce aux échanges avec les musées, les galeries d'art et les bibliothèques françaises et étrangères. Les salons La bibliothèque conserve uniquement les catalogues des principaux salons artistiques français parmi lesquels celui de la Société des Artistes Français héritier de la première exposition organisée - sur un désir du roi Louis XIV - en 1663 par l'Académie royale de Peinture. En 1737, elle a lieu pour la première fois dans le salon carré du Palais du Louvre où désormais elle se tiendra régulièrement donnant ainsi aux amateurs l'habitude de se rendre au "salon". Bientôt le mot désignera la manifestation elle-même et s'appliquera à toutes les manifestations organisées régulièrement par les sociétés d'artistes ou d'industriels. Les musées Une très grande variété de catalogues décrivent et recensent les collections des musées. Du simple guide des différentes salles qui prend aisément place dans la poche du visiteur à la véritable somme scientifique qui décrit un fonds de façon exhaustive à l'aide d'abondantes notices et dont la publication s'étale sur plusieurs années. Ainsi les catalogues de la Collection Baur à Genève qui ont commencé en 1968 et dont le dernier et ?ème volume est sorti en 1994. Parmi un fonds très riche et varié de catalogues de musées du monde entier, le musée du Louvre est comme il se doit le mieux représenté dans nos collections : pas moins de 230 volumes depuis les tout premiers catalogues jusqu'aux parutions les plus récentes.
Les catalogues de ventes aux enchères
Autre fonds remarquable, ces catalogues fournissent aux spécialistes et aux amateurs une documentation unique. Les catalogues de vente d'ateliers après décès demeurent parfois le seul témoignage imprimé de d'artistes momentanément tombés dans l'oubli. Ainsi le catalogue de la vente Rosa Bonheur organisée en 1900 à la Galerie Georges Petit (deux grands volumes illustrés de plus de 200 gravures) est toujours considéré comme l'ouvrage le plus complet sur cet artiste. La bibliothèque possède aussi les quatre volumes des ventes successives de l'atelier d'Edgard Degas. Ces publications sont souvent les seules à garder la trace d'oeuvres et objets aujourd'hui disparus ; permettant par exemple d'identifier, de repérer des tableaux lors de l'élaboration du catalogue raisonné d'un artiste. ` Le premier catalogue de vente imprimé recensé par E. Lught, auteur d'un précieux et célèbre "Répertoire des ventes publiques" est celui d'une vente à La Haye en 1616. Parmi plus de 25000 volumes, la bibliothèque possède quelques cat log .s du 18e siècle (environ 40), mais le surtout des catalogues du 19e siècle en grand nombre ainsi qu'un ensemble assez rare de ventes d'art d'Extrême-Orient des années 30 et de nombreux catalogues étrangers de Sotheby's et Christie.
LES CATALOGUES COMMERCIAUX Ce terme, qui recouvre une très grande variété de documents, désigne les catalogues publiés par des entreprises, des commerçants - fabricants ou détaillants - pour faire connaître et vendre leurs marchandises. Cette forme de publicité et de diffusion semble remonter, au moins, au 17e siècle et aux prospectus des imprimeurs - libraires - éditeurs dont les "produits" se prêtent bien au catalogage et à la vente par correspondance ou par colportage. Au 18e siècle, les commerçants les utilisent afin d'élargir leur clientèle à la province ou à l'étranger. Les colporteurs y trouvent un moyen de "montrer" aux clients potentiels les marchandises trop encombrantes ou trop précieuses pour voyager. Les catalogues commencent à se diversifier : simple liste ou tarif, cahier d'échantillons ou gros album relié orné de planches coloriées. L'ère industrielle, au milieu du 19e siècle, qui ouvre la porte à la production en plus grand nombre d'articles manufacturés très variés, voit se répandre ce mode de diffusion. La vente par correspondance se développe. Elle est favorisée par les progrès techniques de l'imprimerie et la naissance de la presse financée par les annonces publicitaires. Les magasins de nouveautés y ont recourt pour faire connaître et promouvoir leurs produits. Afin de récolter les fruits de la notoriété ainsi acquise, les catalogues, envoyés au domicile des futurs clients, deviennent l'élément indispensable de toute stratégie commerciale. Ces documents trouvent tout naturellement leur place dans une bibliothèque dont le fonds iconographique accorde une large place à l'art publicitaire. Ils offrent un précieux témoignage sur l'évolution des arts et métiers graphiques, mais aussi, sur l'histoire de la publicité, l'évolution des prix et des goûts. Les grands magasins parisiens, qui ouvrent, leurs portes au cours du 19e siècle vont donner l'exemple d'une production éditoriale foisonnante et contribuent à fixer le modèle du genre. Les grandes sociétés de vente par correspondance vont les imiter. Elles éditent, à partir des années vingt, de gros catalogues de plus de mille pages dont l'archétype demeure le catalogue Manufrance, un véritable monument dont la table des matières, d'Abaisse langue à Zuica, ne compte pas moins de trente pages. Parallèlement à cette production destinée à un vaste public, se développe une édition de luxe. Les fabricants d'automobiles, les couturiers, les parfumeurs, pour s'adresser à une élite de consommateurs, font appel aux talents de grands imprimeurs, écrivains, illustrateurs et photographes. Dans les années vingt - autour du succès de la grande "Exposition des Arts Décoratifs" de 1925 - les grands magasins vont créer des ateliers d'art. La maîtrise pour les Galeries Lafayette, Primavera pour le Printemps, Studium pour le Louvre, Pomone pour le Bon Marché vont fabriquer et diffuser des meubles et des objets dessinés par les meilleurs designers de l'époque. Dans les années 60 - ainsi que l'écrit Francis Brugière - ancien directeur d'achat et "inventeur" du catalogue de mobilier contemporain - évoquant ce "moment privilégié où l'économie ne bride pas l'imagination mais la révèle ; - le "catalogue Prisunic a probablement créé le mouvement français le plus fort dans le domaine du design pour la maison". En effet les plus grands créateurs de cette époque - Terence Conran, Olivier Mourgue, Marc Held, Gaë Aulenti - y ont contribué. Légende : la bibliothèque conserve de préférence les catalogues qui complètent la documentation dans les domaines des arts décoratifs et des arts majeurs mais également ceux qui sont remarquables par leur présentation : typographie, illustration, photographie. C'est ainsi que des catalogues de firmes alimentaires, de matériel agricole ou médical voisinent avec ceux d'orfèvrerie, de mobilier, de costumes, de céramique, de fonte d'art, d'architecture métallique et de matériel pour les fêtes : masque et chapeaux de carnaval ou feux d'artifice.
II - TOILES IMPRIMEES - TISSUS La collection de toiles imprimées - improprement appelées «toiles de Jouy» - fut constituée entre 1908 et 1920 par Henri Clouzot, qui dirigeait alors la bibliothèque. 11 publiera d'ailleurs sur le su jet des ouvrages qui font encore autorité. Soigneusement conservée, elle a fait l'objet en 1982 d'un catalogue imprimé qui répertorie près de trois cent cinquante échantillons entre 1750 et 1840. Il reste parfaitement à jour et rend la collection facilement accessible aux lecteurs, celle-ci ayant connu peu d'accroissement. Entièrement photographiée, elle peut être consultée sur diapositives, par les amateurs comme par les spécialistes. La bibliothèque conserve également une importante collection d'échantillons de tissus présentés pour la plupart en albums, qui couvrent la période de la fin du 18e siècle au milieu du 20e siècle. Le dépôt Guerbette à Versailles, composé de quatre dépliants in-octavo d'échantillons de toiles de Jouy en est un très bel exemple. La collection Mey, cinquante albums d'échantillons du 18e siècle à 1950, reste une des plus belles acquisitions effectuées pour ce fonds. On citera aussi la collection de documents de travail de Victor Poterlet, peintre décorateur et dessinateur de papiers peints du 19e siècle, composée de plus de 20 volumes de dessins originaux et d'échantillons. A ces fonds s'ajoutent six cours manuscrits de tissages, avec dessins d'armures et échantillons, conservés dans la réserve, dont les dates s'échelonnent entre 1848 et 1880. Internationalement connue, la collection de tissus dans son ensemble est un des fleurons de la bibliothèque. Malheureusement, la création d'un intermédiaire de consultation pour les échantillons est encore à venir, et leur communication s'en trouve restreinte aux spécialistes.
III - PAPIERS PEINTS Également constituée pour l'essentiel par Henri Clouzot, au début du 20e siècle, la collection de papiers peints s'est enrichie au fil des ans de dons et d'acquisitions. Elle compte actuellement environ trois mille pièces, papiers peints -et dessins, qui reflètent la production des 19e et 20e siècles où les maisons les plus importantes sont représentées : Riottot et Pacon, Leroy, Dufour, etc... Un fonds important de maquettes complète l'ensemble sept mille dessins de la maison Isidore Leroy et deux mille dessins de la maison Charles Follot qui constituent un beau panorama de la première moitié du 20e siècle. Les papiers peints ont donné lieu en 1980 à un catalogue imprimé qui répertorie les pièces de 1800 à 1875 et qui, comme celui des toiles imprimées, a beaucoup contribué à faire connaître ce fonds prestigieux et inattendu. L'accès à la collection se fait grâce à ce catalogue, complété par divers fichiers. Comme les toiles imprimées également, la collection de papiers peints est visible par tous grâce à l'intermédiaire des diapositives.
IV - CARTES POSTALES D'origine plus modeste et populaire, le fonds de cartes postales prit son essor à partir d'un dépôt du Touring Club de France, réalisé au début des années 1960 alors que la bibliothèque venait de s'installer dans l'Hôtel de Sens. On en comptait alors près de trois cent mille, elles sont aujourd'hui plus d'un million. Sans prétendre à l'exhaustivité, la collection accepte les cartes de toutes époques et de toutes origines. Un classement par thème, toutes cartes confondues, complète le classement géographique qui sépare les « anciennes » des modernes ». Outre les acquisitions, ce fonds s'accroît régulièrement grâce au dépôt légal que nous reverse en partie la Bibliothèque Nationale. Il bénéficie aussi de dons nombreux, voire de legs, souvent d'un grand intérêt. Les cartes postales sont consultées régulièrement par les collectionneurs ; elles sont aussi le reflet exact et précis de tous les aspects de la vie depuis le début du 20e siècle et sont devenues une source de documentation inépuisable pour les chercheurs. Une particularité de ce fonds est de n'être signalé par aucun fichier, il est ainsi présenté directement en albums ou en tiroirs, à la demande précise des lecteurs.
V - RESERVE Étiquettes, emballages, factures, chromos, buvards, éventails, cartes commerciales, feuillets publicitaires, dessins originaux, faire-part, images pieuses, gravures, images d'Épinal, bons-points, papier cadeau, couronnes dorées de la galettes des Rois... Loin d'être complète, cette liste donne un aperçu du contenu de la Réserve du fonds iconographique. En effet, à côté des fonds prestigieux inscrits dans l'histoire même de l'établissement, la bibliothèque conserve depuis sa création une imagerie plus populaire : petits documents publicitaires ou modestes témoins de la vie de tous les jours, devenus rares car considérés sans intérêt et sans valeur jusqu'à une période récente. On les compte par centaine de milliers ; mais il est difficile d'être plus précis ; ils connaissent un accroissement quotidien, fait souvent de menus dons, même si la Réserve s'enorgueillit aussi d'acquisitions importantes - étiquettes de mercerie du 19e siècle, planches de jeux, albums de chromos... Remarquables par leur qualité et leur rareté les dessins originaux méritent une mention particulière. Ce sont essentiellement des dessins de meubles, archives de fabricants du 19e siècle et du début du 20e siècle : maison Maubert, Mathiot ou Delmas. La collection la plus importante reste cependant celle des cinquante volumes de registres de commandes de l'ébéniste Henri Auguste Fourdinois, qui travaillait pour la grande bourgeoisie du second empire. La bibliothèque possède aussi plusieurs séries de dessins de bijoux du 20e siècle, d'une grande beauté graphique, d'un intérêt indiscutable pour les créateurs d'aujourd'hui, même si l'on en ignore souvent l'origine. Conservés dans les meilleures conditions et précisément répertoriés, présentés en albums ou dans des boîtes , les documents de la Réserve iconographique sont aisément accessibles grâce à plusieurs fichiers. Ils sont consultés directement - sous surveillance attentive - par un public aussi varié que la Réserve elle-même
Dès la création de la bibliothèque, des périodiques ont été achetés. Abonnements ou revues fermant un volume, ces documents pouvaient s’emprunter. Dans le registre des acquisitions, le n° 457 correspond à l’achat, le 14 juin 1886 de 4 volumes de la Revue des arts décoratifs publiés de 1881 à 1885. Aujourd’hui, les collections dont certaines sont plus que centenaires se consultent sur place. Quelques abonnements font encore l’objet de prêt au numéro. Les collections occupent environ 1400 mètres linéaires. On dénombre près de 3500 titres, dont 400 vivants exposés dans la salle de consultation. En 1886, le mot «design» n’était pas usité. Mais les mêmes interrogations qu’aujourd’hui se posaient sur les rapports entre les «arts industriels» et les beaux-arts. D’où la constitution d’un fonds apparemment hétéroclite de revues techniques côtoyant des revues d’art appliqué et des revues artistiques. Les métiers d’art A la fin du 19e siècle comme au début du 20e, les publications concernant les métiers (d’art) étaient nombreuses. La bibliothèque en conserve quelques unes ! La Brosserie, la coutellerie, le découpeur français, Galoches et sabots, la ganterie, le guide du carrossier, le marbre, le moniteur de la bourrellerie et de la sellerie, papiers peints et tentures, la reliure, recueil de menuiserie pratique, revue de la chapellerie. Aujourd’hui les «petits métiers» disparaissant peu à peu, la presse se fait plus rare. Certaines publications demeurent, comme le Nouveau journal de charpente, le courrier du meuble, la France horlogère ou Art et éventail de publications françaises et étrangères concernant l’artisanat et les métiers de la céramique, du verre, du bois et des arts du textile. Arts décoratifs, décoration, design La revue la plus ancienne, parue de 1861 à 1904, est l’Art pour tous : encyclopédie de l’art industriel et décoratif, belle collection illustrée de gravures, qui se veut didactique. Autre publication superbe tombé dans l’oubli : le Magasin des arts et de l’industrie paru d e1868 à 1882, reflète davantage les productions contemporaines. Les publications de la fin du 19e siècle sont mieux connues : La Revue des arts décoratifs et le Portefeuille des arts décoratifs. L’Art Nouveau s’accompagne de la création de revues comme : Innen Dekoration en 1893 Art et décoration en 1897, seul à paraître en ??? L’Art décoratif en 1898 Connoisseur en 1901 Du temps de l’Art déco, nous avons conservé Mobilier et décoration paru de 1921 à 1974, L’Art vivant de 1925 à 1939, Echos des industries d’art 1925-1931. Aujourd’hui sont présentées dans la salle de lecture des revues pour les professionnels du design : Intramuros, Blueprint, Design diffusion news, ou plus grand public : Maison française, Abitare, House and garden. Le fonds comprend 4 autres grandes sections : 1. Les beaux arts, sous divisés en histoire de l’art, art contemporain, marché de l’art, peinture, sculpture. Citons les plus belles collections toujours vivantes : Apollo (Londres) depuis 1935 Bamlington (Londres) depuis 1903 Connaissance des arts (Paris) depuis 1952 Gazette des beaux-arts (Paris) depuis 1859 Revue du Louvre (Paris) depuis 1951
2. Le dessin, l’art graphique et la caricature
La caricature est une genre florissant au 19e siècle et au début du 20e siècle. Témoin les titres que nous possédons : Cocorico, Gil Blas, La lune et l’Eclipse, le Mot, L’Assiette au Beurre, le Charivari, le Témoin.
3. L’Architecture Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la bibliothèque est d’une grande richesse, tant en revues du 19e siècle qu’en revues contemporaines. Le catalogue de nos collections publié en 1990, comporte une notice détaillée de chaque titre et des index alphabétiques et chronologiques. Les universitaires et les chercheurs apprécient particulièrement : L’Architecte L’Architecture Construction moderne Croquis d’architecture Monographies des bâtiments modernes Revue générale de l’architecture Semaine des constructeurs
Et les revues toujours en cours :
Architecture d’aujourd’hui Architectural record Architectural review Domus Japan architect Techniques et architecture
4. Les arts de la mode représentés par plus de 350 titres, ont aussi fait l’objet d’un catalogue par date, mis à jour en 1987 et développé, permettant une recherche chronologique ou thématique dans plus de 200 ans de périodiques de modes et textiles depuis 1785. Voici un aperçu :
Cabinet des modes Paris 1785-1789 L’Art et la mode 1907-1975 Créations tissu depuis 1982 Enfance et la mode 1962-1986 Grand album de chapeaux 1906-1907 Harpus bazaar depuis 1935 Jardin des modes 1925-1996
Mode masculine 1947-1977 Mode pratique 1891-1949 Petit écho de la mode
Soierie de Lyon 1921-1932 Vogue depuis 1924
Les magasins de réserve recèlent beaucoup d’autres trésors : il faudrait parler de la collection complète de l’Illustration (1843-1950), de superbes revues de théâtre du 19e siècle et 20e, la commoedia illustrée, des revues éphémères, telles KWY 1960-63, revue d'art
[modifier] Lien externe
- (fr) www.paris.fr
(fr.)http:www.sabf.fr
Portail de Paris – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la ville de Paris. |