Hans Küng
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Hans Küng est un théologien suisse, né le 19 mars 1928 à Sursee dans le canton de Lucerne (Suisse).
[modifier] Biographie
Après avoir fait des études en théologie à Rome à l'Université grégorienne, il fut ordonné prêtre en 1954. il continua ses études dans diverses universités européennes dont la Sorbonne à Paris avant de soutenir sa thèse "La justification. La doctrine de Karl Barth et une réflexion catholique". En 1960, Hans Küng est nommé professeur de théologie à l'université Eberhard Karl de Tübingen en République fédérale d'Allemagne. De même que son collègue à l'université de Tübingen Josef Ratzinger (futur pape Benoît XVI), il participe au concile Vatican II comme théologien expert (peritus). Cette expérience le marquera profondément.
Durant les années 1970, Hans Küng continue à publier de nombreux ouvrages tout en poursuivant son enseignement. Dès le début de cette décennie, en 1971, il se fait remarquer par le livre Infaillible ? Une interpellation dans lequel il remet en cause un certain nombre d'affirmations de la doctrine catholique depuis le concile Vatican I en 1870 durant lequel avait été solennellement proclamé le dogme de l'infaillibilité de l'évêque de Rome, le pape. Toujours au cours des années 1970, il publie son monumental Être chrétien qui est en quelque sorte un exposé raisonné de son système théologique. On ne peut qu'être saisi par l'extraordinaire effort intellectuel que représente cette œuvre dans l'histoire de la pensée chrétienne au XXe siècle.
En décembre 1979, suite à une longue controverse avec Rome et spécialement la Congrégation pour la doctrine de la foi (successeur de la Sainte Inquisition et du Saint Office), il se voit retiré sa missio canonica (reconnaissance officielle de l'Église catholique qu'un professeur est habilité à enseigner la théologie et à participer à la collation des grades universitaires catholiques). Il est maintenu à l'université Eberhard Karl de Tübingen comme professeur et directeur de l'institut des recherches oecuméniques.
Il cesse officiellement son enseignement en 1996.
Il se dévoue depuis déjà 1993 à la fondation "Pour une éthique planétaire" (Weltethos) qui cherche à développer et renforcer la coopération entre les religions au delà d'une vague reconnaissance des valeurs communes. Il cherche particulièrement à initier de véritables initiatives pratiques en vue de la paix et du développement. On peut consulter son site qui inclut la déclaration pour une éthique planétaire : [1]. Cet engagement lui a valu de recevoir le Prix Niwano de la paix en 2005.
En septembre 2003, il publie un article dans le Monde des Religions, pour constater que la repentance de l'an 2000 est un geste médiatique qui n'a pas été suivi d'actes majeurs tendant à la concrétiser.
Pour lui, les différentes religions sont l'expression de la légitime religiosité de l'homme. Elles sont ou devraient être au service de l'homme et ne devraient être que des aspects secondaires d'une éthique humaine, et donc mondiale (la "Weltethik"), plus fondamentale, où - finalement - Dieu est au service de l'homme. Il a déclaré en 2003 chercher une « réconciliation pragmatique » avec Rome. Le cardinal Karl Lehmann, de Mayence, a déclaré alors à la presse que son attitude était une « remarquable expression de bonne volonté » et annoncé son intention d'intervenir à ce sujet auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Bien que très alarmé par l'élection du cardinal Josef Ratzinger comme pape sous le nom de Benoît XVI, Hans Küng a longuement été reçu par celui-ci à Castel Gandolfo le 24 septembre 2005.