Honoré de Crémont
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Né en 1731 et mort vers 1800[1], Honoré de Crémont fut ordonnateur de l'île Bourbon de 1764 à 1784. En tant que tel, il prit part à plusieurs expéditions sur le Piton de la Fournaise et s'illustra par une politique d'aménagement qui modifia amplement l'organisation de Saint-Denis, la ville principale.
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[modifier] Biographie
Honoré de Crémont sert comme écrivain du roi dans l'escadre du comte d'Aché. En 1766, il devient par la suite commissaire de la marine à l'île de France puis premier conseiller au sein des conseils supérieurs de cette île et de Bourbon[1].
C'est à ce titre qu'il participe en octobre 1768 à l'expédition sur le Piton de la Fournaise au cours de laquelle est découvert le Pas de Bellecombe. Si l'on en croit les écrits de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, il se montre plus déterminé que le gouverneur, qui rebrousse chemin en découvrant l'Enclos après deux jours de marche. Il promet six pièces de toile bleue aux Noirs qui trouveraient un passage dans le rempart, et il est identifié peu après. Il gravit alors le cône principal du volcan au prix d'un effort excessif qui le fatigue et l'assoiffe. Faute d'eau, il boit tout le rhum qui restait dans son flacon et ne peut plus se soutenir. Il est alors chargé sur ses larges épaules d'un autre homme qui le ramène à la Plaine des Sables aidé d'un esclave. Ils manquent de se tuer à plusieurs reprises[2].
Quelque mois plus tard, Honoré de Crémont participe à la première équipée véritablement scientifique qui part du Baril[3], dans l'actuelle commune de Saint-Philippe. À la même période, il est l'hôte de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre au cours du séjour de celui-ci à Bourbon. Il restera son ami jusqu'à la fin de sa vie[1].
[modifier] Réalisations
En tant qu'ordonnateur, Honoré de Crémont s'illustre par les travaux de voirie, d'adduction d'eau et d'assainissement qu'il initie et accompagne en même temps qu'il soutient le développement agricole par ailleurs.
En 1769, il fait construire à Saint-Paul une chaussée le long de laquelle s'élevent les premières grandes bâtisses de la ville[4]. Plus au nord, il fait entreprendre le pavage de la voie aujourd'hui appelée chemin des Anglais ou chemin Crémont. L'opération est terminée en 1775[5].
Reste que c'est surtout la réorganisation du schéma urbain de Saint-Denis qui accapare le plus l'attention d'Honoré de Crémont. Ainsi, il embellit les rues et tente d'organiser la distribution de l'eau du chef-lieu. Ce faisant, il se heurte cependant au caractère anarchique du développement des quartiers populaires à la démographie croissante et décide donc de fixer de nouvelles limites à la ville[6]. Pour ce faire, il charge le chevalier Gustave Banks de dresser un plan de la capitale en 1774. Celui-ci sera validé par le tribunal le 14 mai 1777[7].
Saint-Denis y est délimitée :
- Par la rue de l'Embarcadère, aujourd’hui rue de Nice, au nord.
- Par les terrains des héritiers Pitou à l'est.
- Par le rempart aujourd'hui parcouru par le boulevard Lacaussade à l'ouest
- Par la rue Dauphine désormais appelée rue du Général-de-Gaulle au sud. Elle prend naissance à Champ-Fleuri pour se terminer au sommet des rampes Ozoux[6].
En 1777, suivant ce plan, Honoré de Crémont fait tracer cinq nouvelles rues dans cette ville et leur attribue toutes un nom de saint - parmi elles, la rue Sainte-Anne et la rue Sainte-Marie[8]. En outre, il fait construire un marché à Saint-Denis à l'angle de l'actuelle rue Jean-Chatel et de la rue de l'Église[9].
Il est par ailleurs à l'origine du transfert de l'actuel Jardin de l'État du fond de la Rivière Saint-Denis au quartier de La Source, un transfert qui s'imposait en raison des conditions climatiques favorables. On sait qu'il tenta de créer un autre jardin avoisinant mais qu'il n'y parvint jamais[6]. En tout cas, il fait planter des manguiers le long de la rue Royale, l'actuelle rue de Paris[10].
En parallèle, il lui aura fallu plusieurs années pour faire construire le canal de La Source, la première canalisation de Saint-Denis[6]. Elle est terminée en 1772[10].
[modifier] Postérité
Une rue de Saint-Denis porte le nom d'Honoré de Crémont actuellement.
[modifier] Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 « Édition critique du Voyage à Rodrigue (1761-1762) d'Alexandre-Guy Pingré », Sophie Hoarau et Marie-Paule Janiçon, 1992.
- ↑ Voyage dans les quatre principales îles des mers d'Afrique, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent.
- ↑ (fr) « Jean-Baptiste Lislet Geoffroy, un savant méconnu », Christian Landry, Les Amis de l'Université, 18 novembre 1997
- ↑ « Bois de Nèfles Saint-Paul », Journal de l'île de la Réunion.
- ↑ « Les lazarets et le chemin des Anglais », Laurent Hoarau, Les Amis de l'Université, 14 août 2005
- ↑ 6,0 6,1 6,2 6,3 « La Source à Saint-Denis ou l'hisoire d'un paradis englouti par le béton », Journal de l'île de la Réunion.
- ↑ « Cent cinquantenaire de la respectable loge L'Amitié »
- ↑ Les rues de Saint-Denis, Ilebourbon.net.
- ↑ Les rues de Saint-Denis, Ilebourbon.net.
- ↑ 10,0 10,1 « La famille Gérard, mémoire de Saint-Denis », Journal de l'île de la Réunion.
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