Inondations de Florence
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Les inondations de Florence (Alluvione di Firenze) de 1966 sont un des événements les plus marquants qu'a subis la société italienne depuis la fin de la seconde guerre mondiale (même si plusieurs fois par siècle, l'Arno déborde rituellement[1] de son lit et menace la ville, ainsi les dernières datent de 1992, par débordement de ses deux torrents, le Terzolle et le Mugnone, qui sortant de leur lit, ont inondé la banlieue nord).
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[modifier] Historique
Le 4 novembre 1966, à Florence, après 2 jours d'une pluie intense et continue, le fleuve Arno casse ses levées à 5h30 et le niveau monte dangereusement faisant suite à un cyclone et aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur toute l'Italie et qui sont qualifiées de véritable catastrophe nationale.
Déjà le patrimoine artistique que représente le Ponte Vecchio est menacé par les eaux ainsi que toutes les boutiques qui y sont installées (les joaillers se transformeront en chercheurs d'or en tamisant la boue pour retrouver leurs bijoux dans les rues avoisinantes).
Après avoir inondé les quais, le niveau de l'eau, qui continue à monter, atteint le niveau du premier étage des maisons et inonde toute la ville de Florence qui comporte de nombreuses cuvettes topographiques :
L'eau entre dans le Baptistère, au Palazzo Vecchio, dans le Duomo en provoquant partout des grands dommages à très nombreuses œuvres d'art dont les 8 000 toiles qui sont entreposées dans les sous-sols des Offices et dans ses ateliers de restauration.
La Bibliothèque nationale centrale de Florence voit ses collections détruites ou endommagées par centaines de milliers de volumes ; même ses archives photographiques disparaissent, elles mêmes qui étaient les seules traces d'œuvres détruites ou volées pendant la guerre.
D'après l'UNESCO, « plus de deux millions de volumes rares et irremplaçables et d'innombrables manuscrits sont sérieusement endommagés ».
À Santa Croce envahie par 5 m d'eau, le Christ de Cimabue subit des dégradations irréversibles par l'eau qui en décolle la peinture (il n'a pu être que restauré partiellement depuis).
Les rues de la ville sont devenues un immense marécage de boue, mélange de débris et surtout du mazout échappé des caves (approvisionné pour l'hiver) et les murs des maisons et des palais sont couverts de cambouis.
La nuit des patrouilles doivent décourager les pillards qui agissent dans l'obscurité complète.
Beaucoup de personnes meurent (17 à Florence même et 17 dans le reste de la Province). Le fleuve Arno n'abandonne les rues de Florence que 2 jours plus tard, le 6 Novembre, en laissant la ville dans une situation catastrophique.
[modifier] Bilan après la catastrophe
Il manque des vivres, du pain, l'énergie électrique et surtout de l'eau potable, à la population et certains des habitants n'ont plus de maisons car l'eau a atteint la cote de 4.92 m (soit le premier étage). Florence entre ainsi dans sa période la plus laide de l'après-guerre. Un mois plus tard[2], le bilan se dresse : 10 000 voitures ont été détruites ainsi que 400 boutiques d'artisans, 1 500 boutiques ont été ravagées et 100 entreprises industrielles sont encore fermées (soit une estimation en dommages de 10 millards de francs français de l'époque et 15 ans de reconstruction nécessaires).
Les secours affluent de toute l'Italie ainsi que des volontaires (beaucoup d'étudiants) du monde entier. On les appellera les Mud Angels (Gli Angeli del fango en italien) et une stèle nous rappelle leur action. Aux États-Unis, Ted Kennedy lui-même annoncera à la télévision, la création du C.R.I.A. (Committee for the Rescue of Italian Art) sous son patronage et celui de Jacqueline Kennedy.
Le danger inondation n'étant jamais à écarter, les autorités compétentes programment les moyens adéquats si une telle situation devait se reproduire car ils sont fait manifestement défaut pendant cette catastrophe.
Florence, telle que nous pouvons l'admirer aujourd'hui, est retournée à la normalité et a retrouvé toute sa splendeur.
[modifier] Restauration des dommages
[modifier] Aux œuvres artistiques
A la suite d'une campagne mondiale de sensibilisation envers ces œuvres endommagées, tous les laboratoires de restauration publics florentins fusionnent pour former l’historique Opificio dei Medici à l'initiative de Umberto Baldini[3] (1921-2006) (préalablement à la tête du Gabinetto di Restauro situé dans les locaux des Uffizi). Il en devient son directeur de 1970 à 1983. L'office sera connu ensuite sous le nom de l’Opificio delle Pietre Dure.
- La dernière Cène de Giorgio Vasari, toile géante de 6 m sur 2,61 m, quarante ans plus tard, après avoir erré d'un dépôt provisoire à l'autre, arrive en novembre 2006 dans l'immense atelier de l'Office.
[modifier] À la bibliothèque nationale, bilan en 2003
- Dans la collection Magliabechiana : documents inondés : 59 428, restaurés : 34 401, lavés uniquement : 14 024, à laver : 1278, manquants : 4268.
- Dans la collection Palatina : documents inondés : 10 090, restaurés : 5654, lavés uniquement : 3098, à laver : 454, manquants : 372.
[modifier] Œuvres inspirées par ces événements
- Diary of Florence in Flood (Journal de Florence sous les eaux) de Kressmann Taylor,
- Le film italien Nos meilleures années (La Meglio Gioventù, réalisé par Marco Tullio Giordana) la catastrophe comme élément du scénario, tournant majeur de la vie des héros,
- La Stèle de l’amitié de Galeazzo Auzzi situé à l’emplacement des anciens Moulins (1976), en hommage aux Muds Angels.
- Angeli del fango d'Erasmo D'Angelis, Giunti, Prato (2006), qui contient la description chronologique des événements.
[modifier] Liens externes
- (it) Photographies Commémoration des 40 ans et hommage aux Mud Angels
- (fr) Extrait de la vidéo de 22 mn de l'INA de l'émission Cinq colonnes à la une, Florence un mois après (02/12/1966).
- (it) Vidéos de l'équivalent italien de l'INA : La Storia Saimo noi
- (ch) Les archives vidéos de la Télévision suisse romande :
- L'inondation de Florence, le 01/12/1966 - Journaliste : François Enderlin, réalisateur : Alain Tanner, base du reportage diffusé par Cinq colonnes à la une.
- La solidarité suisse envers les sinistrés de Florence.
- Vues aériennes de Florence et la région inondée.
- Sur le site officiel Angeli del Fango :
- (it) Palazzo Vecchio, le 40e anniversaire : Commémoration du 4 novembre 2006
- (it) Archives photographiques : Diaporamas
- La liste des Anges de la boue venus d'Italie et ceux venus de l'étranger.
[modifier] Notes
- ↑ Léonard de Vinci avait émis le projet d'un canal entre Florence et Pise pour éviter les crues torrentielles de l'Arno et le réguler.
- ↑ Voir l'archive de l'INA, extrait d'une émission de 5 Colonnes à la Une sur ce bilan dressé un mois après la catastrophe
- ↑ Bibliographie : Teoria de La Restauracion, Masaccio, The Brancacci Chapel Frescoes avec Ornella Casazza