Jean Plichart
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Jean Plichart (1950-2006) est un peintre et graveur français.
[modifier] Style
L’ensemble de l’œuvre gravé de Jean Plichart se caractérise par une grande attention portée à la recherche de nouvelles techniques d’impression avec pour obsession d’effacer la frontière entre peinture et estampe.
Graveur taille-douce de formation, il pratique très tôt le burin et l’eau-forte, qui est parfois qualifiée de « gravure de peintre » en raison de la grande facilité qu’elle offre au dessin et à l’encrage. Pendant presque vingt ans il explore les possibilités de ces deux techniques, sans cesser parallèlement de peindre sur toile, avant de décider brusquement d'en changer. Il s’essaie alors à divers modes d’impression comme l'épargne du bois, jusqu’à l’élaboration d’une technique qui lui est propre : l’impression sur matières synthétiques, qui lui permet enfin d’allier idéalement peinture et gravure.
Le remplacement du bois par la matière synthétique offre à la taille de la plaque des possibilités démultipliées proches de celles du pur et simple découpage. De plus l’encrage est facilité par l’adhérence des polymères, ce qui permet de véritablement peindre la plaque en exploitant toute la palette des couleurs. Les plaques encrées sont ainsi de véritables peintures. Quant à l'oeuvre achevée elle n'est plus une simple estampe, mais un tableau à part entière.
La technique complète a pour nom « taille d’épargne enluminée ». C’est ce procédé d’« enluminure » qui caractérise véritablement la technique la plus aboutie de Jean Plichart. Il consiste à superposer trois couches de peinture en trois étapes successives. Le papier est d’abord peint pour constituer un fond qui fera l’arrière-plan du tableau. La plaque de matière synthétique gravée, évidée et découpée est ensuite encrée de peinture noire et imprimée sur le fond. L'estampe proprement dite n'apparaît qu'à la fin lorsque la plaque est peinte en couleurs et imprimée une seconde fois. C'est cette superposition de plans qui donne un effet de relief et de profondeur au tableau.
Des maîtres de l’histoire de la peinture, celui dont Jean Plichart se sentait le plus proche est sans aucun doute Matisse. On retrouve d’abord chez lui le goût du découpage et du travail des couleurs. Il se sentait également proche comme Matisse des maîtres verriers du Moyen Age. L’atelier de Jean Plichart était situé à Chartres, et Matisse déclara un jour : « C’est à Chartres que j’ai eu la révélation du vitrail ».
Le choix du terme d’ « enluminure » pour caractériser sa technique montre assez son admiration pour les arts du Moyen Age. Certains tableaux comportent des textes écrits à la main qui rappellent les codex enluminés. Mais la différence est que l’enluminure a pris le pas sur le texte. Les enluminures sont sorties de leur contexte littéraire pour devenir des tableaux. D’une manière générale les œuvres de Jean Plichart sont souvent des reprises de thèmes et de sujets de l’histoire ou de la mythologie, mais ceux-ci sont modernisés par un style très contemporain. Exemplaire est à ce titre la dernière œuvre de Jean Plichart à savoir la décoration ou plutôt l’enluminure d’une copie d’un clavecin Bellot. Une ancienne tradition est ainsi reprise d’une manière tout à fait contemporaine.
