Jean Villeri
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Jean Villeri est un peintre français d'origine italienne, né en 1896, mort en 1982. Il appartient au courant non figuratif de la nouvelle École de Paris. Ses expositions ont été plusieurs fois préfacées par le poète René Char.
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[modifier] Biographie
Jean (Giovanni Domenico Giuseppe) Villeri est né le 28 février 1896 à Oneglia (aujourd'hui Imperia) en Italie. Son père, compositeur et chef d'orchestre à Monte-Carlo, s'établit définitivement à Cannes en 1906. Après le certificat d'études, alors qu'il peint déjà, Villeri est en 1912 apprenti chez un tailleur qui conseille à sa famille de le laisser suivre sa vocation. Il fait son premier envoi au Salon des Artistes Français puis se consacre entièrement à la peinture, parcourant la côte et l'arrière-pays, donnant pour vivre des leçons de peinture, le plus souvent en plein air, aux étrangers qui résident sur la Côte, croisant Renoir, Soutine, Kikoïne. Il participe simultanément à des salons régionaux. En 1916 Villeri séjourne à Paris dont il découvre les musées, puis fait de nombreux voyages. En 1922 il se fixe au Cannet où il fait la connaissance de Pierre Bonnard dont la rigueur et l'esprit l'influencent profondément, et aux côtés de qui il expose en 1926 à Cannes.
Sa rencontre en 1929 avec Picabia, Jean Crotti et Jacques Villon l'engage dans la voie non figurative. En 1934 Villeri adhère au mouvement “Abstraction-création” fondé par Herbin, Kandinsky, Mondrian, faisant de fréquent séjours à Paris. A Cannes il se lie en 1934 avec Paul Eluard, René Char qui préfacera en 1939 l'exposition à Paris de ses toiles où déjà s'agglomèrent à la peinture et aux ciments colorés du sable, du gravier, des fragments de liège, et en 1938 à Jean Lescure qui ne cessera d'accompagner les développements de son œuvre. Pendant la guerre Villeri quitte Cannes pour s'installer sur les Hauts de Cagnes-sur-Mer, où il se lie avec son voisin Geer van Velde. Recherché par les Allemands il doit fuir à Saint-Jean du Gard en 1944, où il retrouve René Char et Michel Seuphor.
Après guerre René Char préface ses expositions à la Galerie Maeght en 1948, à la Galerie Creuze en 1958. Villeri participe régulièrement aux Salon des Réalités Nouvelles et au Salon de Mai, se situant lui-même dans la nouvelle École de Paris. A partir de 1955 sa peinture se couvre de matières, se métamorphose bientôt en bas-reliefs, intégrant cordages et filins, épaves de bois ou de fer. Villeri participe alors aux expositions du groupe "Reliefs" organisées par San Lazzaro. Après 1975 apparaissent sur ses toiles ou panneaux de bois les formes momifiées, ficelées des "Présents futurs antérieurs". Villeri obtient en 1976 la nationalité française.En 1980 une rétrospective de son œuvre est présentée à Saint-Maximin tandis qu'est publié un recueil de ses poèmes, "Alternances". Jean Villeri meurt le 29 avril 1982 à Cagnes-sur-Mer.
[modifier] Bibliographie sélective
- Jean Lescure, Jean Villeri ou les risques de la réalité, Paris, Cahiers d'Art, octobre 1949.
- René Char, Jean Villeri I, II, III [préfaces de 1939, 1948, 1958], in Recherche de la base et du sommet, Paris, Gallimard, 1965; les deux premières préfaces in Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1983.
- Jean Villeri, cinquante ans de peinture, Saint-Maximin, 1980.
- Jean Villeri, Alternances (poèmes), accompagné de Jean Villeri ou les rêves du commencement par Michel-Georges Bernard, Sigean, Éditions de l'Orycte, 1980.
- Jean Villeri, Musée des Beaux-Arts de Nice, 1988.
- Lydia Harambourg, Jean Villeri, dans L'École de Paris 1945-1965, Dictionnaire des peintres, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1993, pp. 489-490 (ISBN 2825800481).
- Jean Villeri, L'atelier de Cagnes, Cagnes-sur-Mer, 1994.
- Jean Villeri, Latitude Editions, 1999.
[modifier] Jugement
"C'est l'heure que choisit Villeri pour tendre ses filets. Cet homme utile croit aux couleurs, à celles dont le contact avec les énergies de l'univers, à la longue est devenu inapparent afin d'être plus sensible. Le fer, le liège, le filin, l'arbre du gouvernail, l'étoile africaine, autant de pensées qui vous attendent pour vous prendre par la conscience."
- René Char (1939)
[modifier] Lien interne
[modifier] Lien externe
- [1] Site consacré à Jean Villeri