Joseph Bara
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Joseph Bara (30 juillet 1780 à Palaiseau, près de Versailles - 7 décembre 1793 (16 frimaire an II) près de Cholet) est un héros légendaire de la Révolution française.
En 1792, il demanda à entrer dans la division de Bressuire , commandée par Desmares. Il n'avait pas douze ans. Il partagea toutes les fatigues, et tous les dangers de la guerre; une fois il lutta seul contre deux ennemis et les fit prisonniers.
Il est engagé volontaire au 8e régiment de hussards comme tambour dans les troupes républicaines combattant en Vendée. Le 7 décembre 1793, il est pris à partie près de Cholet par des Chouans. Contraint de crier « Vive le Roi ! ». Joseph Bara aurait préféré mourir en criant « Vive la République ! » [1] avant de tomber sous les balles royalistes.
Selon les historiens, toutefois, Bara n'aurait été en fait qu'un simple domestique, tué par des brigands qui voulaient s'emparer des chevaux qu'il promenait à travers pré.
Pour C. Mullié, il est au mois de frimaire an II, frappé au front d'un coup de sabre dans la mêlée, où il tomba et mourut en pressant la cocarde tricolore sur son cœur. Cette mort parut héroïque pour un enfant qui, à un âge ordinairement insouciant et consacré aux jeux et au honneur. Le commandant Desmares en donna avis à la Convention[2]
Robespierre, désireux de tirer profit de cette histoire, lut à la tribune de la Convention une lettre dramatique réclamant une pension pour la mère de l'enfant et proposa d'inhumer le corps du jeune héros au Panthéon.
La Convention décida que la patrie adoptait la mère de Bara. Le 10 prairial an II, cette pauvre femme fut admise avec deux de ses enfants dans l'enceinte de l'Assemblée et prit place quelques instants à côté du président, qui était Prieur (de la Côte-d'Or)[3]
André Grétry fit un opéra sur ce sujet; le Théâtre-Français donna aussi l'Apothéose du jeune Barra.
Le 8 nivôse suivant, on rendit le décret suivant :
- « La Convention nationale décerne les honneurs du Panthéon au jeune Barra. Louis David est chargé dé donner ses soins à l'embellissement de cette fête nationale. La gravure qui représentera l'action héroïque de Joseph Barra sera faite aux frais de la République, d'après un tableau de David; un exemplaire, envoyé par la Convention nationale, sera placé dans chaque école primaire. »
Ce transfert n'eut jamais lieu, mais les artistes de la Révolution française ne tardèrent pas à exploiter la légende, et la mort de Bara fut immortalisée en peinture par David et dans le Chant du départ par Chénier. David d'Angers a donné,une statue de Joseph Barra à l'exposition de 1839.
[modifier] Notes et références
- ↑ ou, selon une autre version, « Va te faire foutre, brigand ! »
- ↑ il terminait ainsi son rapport : Aussi vertueux que courageux, se bornant à sa nourriture et à son habillement, il faisait passer à sa mère tout ce qu'il pouvait se procurer; il la laisse, avec plusieurs filles et son jeune frère infirme, sans aucune espèce de secours. Je supplie la Convention de ne pas laisser cette malheureuse mère dans l'horreur de l'indigence.
- ↑ Des applaudissements unanimes s'élevèrent et se prolongèrent dans toutes les parties de la salle. Un orateur lui adressa quelques paroles de consolation : « Non, tu n'as rien perdu, lui dit-il, ton fils n'est pas mort; il a reçu une nouvelle existence, et il est né à l'immortalité. »
[modifier] Références
- Annales historiques de la Révolution française, n 241, juillet-août-septembre 1980, Librairie La Vouivre.
- « Joseph Bara », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)