Lac Poopó
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le lac Poopó est un lac salin qui s'étend sur une superficie de 1 340 km² à 130 kilomètres au sud d'Oruro en Bolivie. Par contre, lorsqu'il est plein, le lac occupe une superficie de 2 500 km². Situé à une altitude de plus ou moins 3 686 mètres dans l'Altiplano, sa profondeur moyenne est de 2,4 mètres.
Sommaire |
[modifier] Description
Le lac Titicaca alimente indirectement mais partiellement le lac Poopó. En effet, le lac Titicaca s'écoule via un unique fleuve, le Río Desaguadero qui est alors relié au lac Poopó dans lequel il se déverse. Pour les années 1960-1990, le débit moyen du Desagudero a été de 35 m³/s. Mais cette quantité serait très insuffisante pour alimenter un lac de plus de 1 300 km², soumis de plus à forte évaporation. En fait le Desaguadero grossit tout au long de son parcours grâce à ses propres affluents, si bien que le débit moyen mesuré à la station de Chuquiña est de 89 m³/s, soit 54 m³/s de plus qu'à sa naissance, à la sortie du Titicaca. De plus plusieurs cours d'eau se déversent immédiatement dans le lac Poopó, indépendamment du Río Desaguadero, dont le Río Marquéz est le plus important.
Peu avant le lac Poopó, le Desaguadero se divise en deux bras. Le bras gauche alimente le lac Uru Uru, situé tout près de la ville d'Oruro, et dont l'émissaire débouche dans le lac Poopó. Le bras gauche va directement au lac qu'il alimente aussi.
Pendant la fonte de la dernière période glaciaire andine il y a environ 11 000 à 13 000 ans, le lac Poopó faisait partie d'un lac beaucoup plus grand appelé Ballivián. Cet énorme lac englobait le Salar de Coipasa, le Salar de Uyuni et le lac Titicaca. Ces dernières années, le niveau du lac Poopó a baissé ; la trace blanche tout autour en est la preuve (on la voit clairement sur la photo satellite). Le niveau du lac Titicaca a également baissé, diminuant de ce fait l'écoulement de l'eau dans le Río Desaguadero. De plus, une grande partie de l'eau s'évapore à cause du soleil intense et des vents forts.
La partie des eaux non évaporées du lac Poopó est alors vidangée par un petit fleuve qui se trouve à son extrémité sud-ouest, le Río Laca Jahuira qui se déverse à son tour dans le Salar de Coipasa.
[modifier] Le système TDPS
On appelle système TDPS l'ensemble hydrologique constitué par le lac Titicaca (et ses nombreux petits affluents), le Río Desaguadero, le lac Poopó (et le lac Uru Uru) et le salar de Coipasa. Ce système est partagé entre le Pérou et la Bolivie qui se mettent d'accord pour prendre certaines mesures de sauvegarde, lorsqu'elles s'imposent.
[modifier] Bilan hydrique du lac Poopó
Comme pour tous les lacs, le bilan hydrique du Lac Poopó est le résultat de l'équation suivante : quantités entrées = quantités sorties, où les entrées sont réparties entre les quantités amenées par l'ensemble des affluents, plus la somme des précipitations tombées sur la surface du lac (plus éventuellement des apports souterrains de nappes aquifères), et les sorties sont les quantités évaporées, augmentées du débit de l'émissaire et des pertes par infiltration ou irrigation. Les quantités sont bien sûr des quantités moyennes observées sur une longue période. Ces quantités sont exprimées par unité de temps, lesquelles sont généralement l'année ou la seconde. Rappelons qu'il y a 31 536 000 secondes en une année non bissextile.
- Apports fluviaux ; 2,6 milliards de m³/année soit 82,5 m³/s
- Pluies sur le lac : 0,6 milliards de m³/année soit 19 m³/s
- Autres apports : négligeable
- Évaporation : 3,1 milliards de m³/année soit 98,3 m³/s
- Infiltrations et autre pertes : 100 millions de m³/année soit 3,2 m³/s
- Débit de l'émissaire (le Río Laca Jahuira) : négligeable
À noter que l'évaporation subie par le lac est de l'ordre de 1 800 mm par an.
[modifier] Écologie
Depuis 2002, la Bolivie a déclaré le lac Poopó, ainsi d'ailleurs que sa partie du lac Titicaca et le lac Uru Uru, sites Ramsar dont la convention a pour but de préserver les zones humides de la planète.
La ville de Huanuni, important centre minier de la zone, située au nord-est, en amont du Poopó, mais en aval du lac Uru Uru, constitue une source inquiétante de pollution par résidus métalliques et autres. On se penche actuellement sur ce grave problème.
[modifier] Les oiseaux
C'est un lac particulièrement fréquenté par les flamants, dont il héberge non moins de trois espèces, le flamant de James encore appelé flamant de la puna, le flamant des Andes et le flamant du Chili.
Parmi les espèces résidentes, on y trouve aussi le nandou de Darwin (Pterocnemia pennata), la sarcelle de la puna (Anas puna), le Grèbe microptère (Rollandia microptera), l'Ibis de la puna (Plegadis ridgwayi), le Condor des Andes (Vultur gryphus), l'Avocette des Andes (Recurvirostra andina), le Pluvier de la puna (Charadrius alticola), le Metriopelia ceciliae, le Sicalis lutea, et le pic des Andes (en:Colaptes rupicola).
[modifier] Voir aussi
- L'article sur la géographie de la Bolivie
- Le salar de Coipasa et le lac Coipasa
- L'article sur le Río Desaguadero
- Le lac Titicaca
- Les sites Ramsar en Bolivie
[modifier] Sources
- Texte traduit de la Wikipédia anglaise, version du 5 décembre 2005, page consultée le 7 décembre 2005
- Photo et informations du lac Poopó : site de la NASA à eol.jsc.nasa.gov, document mis à jour le 22 novembre 2004, (page consultée le 7 décembre 2005), http://eol.jsc.nasa.gov/sseop/EFS/lores.pl?PHOTO=STS048-72-49
- Écologie Site de Birdlife - description de la zone
- Hydrologie [pdf] Analyse détaillée du système Titicaca - Poopó par l'Organisation des États américains
- Hydrologie [pdf] Programme de lutte contre la sécheresse dans le bassin du lac Poopó