Lansana Conté
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Guinée
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Lansana Conté (né en 1934) est président de la République de Guinée depuis 1984. Il est de l'ethnie soussou.
Une semaine après la mort du président Ahmed Sékou Touré (premier président de la Guinée), Conté accède au pouvoir par un coup d'État le 3 avril 1984. Des tentatives de le renverser échouent en 1985 et 1986, mais face à la montée du mécontentement de la population civile, Conté se rallie à la vague de réforme démocratique qui touche l'Afrique au début des années 1990 et organise des élections présidentielles multipartites en 1993. Il les remporte avec 51,7 % des voix.
Une mutinerie a lieu les 2 et 3 février 1996 et Conté prend ensuite le poste de ministre de la Défense nationale.[1]
Peu à peu, Conté renoue avec les pratiques autoritaires et introduit une modification constitutionnelle lui permettant de se maintenir au pouvoir à vie et qui est validée par un référendum que les observateurs s'accordent à considérer comme truqué.
En décembre 2003, le chef de l'État, pourtant gravement malade, est réélu avec 95,6 % des suffrages face à un unique candidat faire-valoir, les autres ayant préféré ne pas participer à un scrutin jouée d'avance.
Le 19 janvier 2005, Conté est victime d'une tentative d'assassinat[2] alors que son cortège revient de l'aéroport de Conakry. Le Président, qui n'a pas été blessé, déclare que « Dieu n'avait pas encore décidé que c'était temps qu'il meure ». Il condamne également ceux qui cherchent à nuire au développement de la Guinée.
Les nombreuses grèves générales et leur répression au cours du premier semestre de 2006 affaiblissent encore plus le président guinéen. Dans le même temps, son état de santé s'aggrave et il se rend plusieurs fois en Suisse pour se faire hospitaliser.[3] Le diagnostic n'est pas rendu public mais la presse africaine évoque un diabète et une leucémie (d'autres sources parlent également d'une gangrène[réf. nécessaire]).
En octobre 2006, Lansana Conté annonce qu'il compte conserver ses fonctions de présidents jusqu'à la fin de son troisième septennat, en 2010. Il déclare également : « Si Dieu le veut, j'aimerai trouver quelqu'un comme moi ou plus, qui a de l'envergure, patriote, pour diriger la Guinée. (...) Mon ambition est de trouver quelqu'un qui aime la Guinée et qui la protégera contre ses ennemis. »[4]
Malgré son état de santé et la grève générale, commencée le 10 janvier 2007, Conté s'accroche au pouvoir. Lors d'une rencontre avec des responsables syndicaux, le vendredi 19 janvier, il leur dit : « Je vais vous tuer tous, tant que vous êtes. Je suis militaire, j'ai déjà tué des gens.».[5] Le 17 janvier, il annonce le limogeage de Fodé Bangoura, ministre d'État aux Affaires présidentielles et numéro 2 du régime. Le mercredi 24 janvier 2007, alors que la grève générale dure toujours et que cinquante-neuf personnes sont mortes de la répression des forces de l'ordre, Lansana Conté accepte de nommer un Premier ministre de consensus. Le 26 janvier, il cède aux demandes des centrales syndicales à l'origine de la grève et annonce qu'il transférera toutes ses prérogatives de chef du gouvernement au futur Premier ministre, dont le nom n'a pas encore été révélé.
Conté choisit alors Eugène Camara, un de ses proches le 9 février. Mécontents de ce choix les syndicats et la société civile s'embrasent. Conté cède à la pression le 26 février et nomme Lansana Kouyaté au poste de premier ministre.
Le 5 avril, le général Conté cède le poste de ministre de la Défense nationale qu'il détenait au général Arafan Ousmane Camara. Lors de son allocution, Conté confirme ses problèmes de santé : « Je suis entrain de diminuer.» Le poste de chef d'État major des armées guinéennes échoit au général Kerfalla Camara.[1]
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 Guinée: Défense Nationale - "Il y a trop longtemps que j'assume trop de fonctions", dixit Lansana Conté, aminata.com, 6 avril 2007
- ↑ Grioo.com : « Lansana Conté a échappé à un assassinat ».
- ↑ « La fin arrive pour le président Lansana Conté », Courrier international, 16 août 2006 article en ligne
- ↑ Interview accordée à l'AFP et relayée par Guinéenews, 1er novembre 2006 (article en ligne)
- ↑ « Les manifestants exigent la démission du président guinéen », Le Monde, Serge Michel, mardi 23 janvier 2007.