Le Barbier de Séville (opéra)
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Il barbiere di Siviglia, en français Le Barbier de Séville, est l'opéra le plus populaire de Gioacchino Rossini, sur un livret de Cesare Sterbini.
L'histoire a été tirée de la comédie éponyme de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799), jouée pour la première fois au Théâtre-Français le 23 février 1775. Elle veut que Figaro, un barbier, aide le Comte Almaviva à gagner le cœur de la belle Rosine. Cette œuvre est sincèrement spectaculaire et comique.
L'ouverture est mémorable grâce à sa mélodie de gamin moqueur. La seule ouverture que Rossini a écrite qui la rivalise serait celle de Guillaume Tell. Elle a été initialement écrite pour une autre œuvre quelques années avant. Rossini a réalisé l'ouverture pour Aureliano in Palmira, un peu avant La Scala di seta, Il Signor Bruschino et L'Italiana in Algeri. Puis, lorsque le compositeur réalisa Elisabetta Regina d'Inghilaterra, il reprit de nouveau la même ouverture. Rossini était paresseux au point de reprendre ses œuvres et de les insérer dans ses autres opéras. Le thème de l'ouverture d'Il Barbiere di Siviglia sert ainsi à trois opéras !
L'opéra est essentiellement connu pour son air de Figaro (largo al factotum), par le célèbre Aria de Rosine (una voce poco fa) et par le thème de la Calomnie de Don Basilio (la calunnia è une venticello).
La première eut lieu le 20 février 1816 au Teatro di Torre Argentina à Rome, avec Gertrude Giorgi-Righetti (Rosine), Manuel Garcia (Almaviva), Luigi Zamboni (Figaro), Bartolomeo Botticelli (Bartolo), et Zenobio Vitarelli (Basile). Ce fut une succession de catastrophes. Le ténor Garcia, qui avait voulu s'accompagner à la guitare, fut sifflé. Rossini en habit noisette au piano d'accompagnement fut chahuté. Vitarelli trébucha et saigna du nez. Pour couronnner le désastre, un chat traversa la scène et la salle entière se mit à miauler. La représentation se poursuivit dans un désordre indescriptible. Le lendemain, Rossini déclara qu'il ne participerait pas à la deuxième représentation. Une fois couché, la foule vint le réveiller pour acclamer le compositeur ébahi !
Parmi les grandes Rosine : Maria Malibran, Henriette Sontag, Adelina Patti, Nellie Melba, Bidu Sayao, Lily Pons, Toti dal Monte, Victoria de Los Angeles, Maria Callas, Teresa Berganza. Une célèbre Rosine fut aussi Marceline Desbordes-Valmore.
Sommaire |
[modifier] Personnages
- Le comte Almaviva, amoureux de Rosine (ténor).
- Bartholo, docteur en médecine (basse).
- Figaro, barbier (baryton).
- Rosine, pupille de Bartholo (mezzo-soprano).
- Basile, maître de musique de Rosine (basse).
- Domestiques, musiciens, soldats, un officier.
[modifier] Synopsis
[modifier] Acte I
1er tableau – Nous sommes à Séville, où la nuit est déjà noire. Le comte Almaviva vient chanter une sérénade devant la maison du vieux docteur Bartolo.
“Ecco ridente in cielo”
Sa chanson s’adresse à Rosine, la jeune et belle pupille du docteur. Figaro, un ancien domestique du comte, barbier-chirurgien de Bartholo, fait une joyeuse entrée.
“Largo al factotum”
Le comte Almaviva lui demande son aide. Mais voilà que Rosine paraît au balcon et laisse tomber un billet dans lequel elle invite le comte à se présenter. Ce qu’il fait dans une nouvelle sérénade où il dit s’appeler Lindor, être pauvre, et très amoureux. Figaro lui conseille ensuite de se présenter chez Bartholo avec un billet de logement. Pour mieux égarer les soupçons, il aura l’air à moitié ivre.
2e tableau – Rosine, seule, chante son amour pour Lindor et sa détermination d’échapper à son tuteur.
“Una voce poco fa”
Ce dernier paraît, fulminant contre Figaro qui vient de donner médecine à toute la maison. Mais voici qu’entre Basile, le maître de musique de Rosine, qui vient prévenir Bartholo de la présence à Séville d’Almaviva. Comment lutter contre lui ? Par une arme terrible, la calomnie, répond Basile.
“La calunnia è un venticello”
Puis, pendant que tous deux vont préparer le contrat de mariage qui doit unir Bartholo à Rosine, Figaro prévient cette dernière, d’une part que son tuteur veut l’épouser dès le lendemain, d’autre part que Lindor l’adore. Rosine ravie remet à Figaro un billet doux déjà préparé pour Lindor. À peine Figaro est-il sorti que Bartholo fait irruption, plus soupçonneux et inquisiteur que jamais. Il n’est pas, proclame-t-il, un homme qu’on berne facilement.
“A un dottor della mia sorte”
Mais voici qu’Almaviva déguisé en soldat se présente. Bartolo lui réplique en brandissant un certificat l’exemptant de toute réquisition. Du coup le dialogue s’échauffe, et le comte en profite pour glisser un billet à Rosine. Figaro accourt, puis c’est la garde qui vient arrêter le fauteur de désordre. Mais le comte fait discrètement savoir qui il est, et la garde se retire, laissant tout le monde dans l’ébahissement.
[modifier] Acte II
Bartholo s’interroge sur l’identité du soldat qui s’est introduit chez lui, quand un nouveau venu se présente. C’est Alonso, un élève de Basile remplaçant son maître pour la leçon de Rosine. Basile, dit-il, est souffrant. Alonso, bien sûr, n’est autre qu’Almaviva déguisé. Bartholo restant méfiant, le comte utilise pour lever ses soupçons le billet doux que lui a fait parvenir Rosine. Il prétend l’avoir reçu par hasard à la place d’Almaviva, et suggère de l’utiliser pour calomnier ce dernier. Bartholo reconnaît là les procédés chéris de Basile et fait bon accueil à Alonso. La leçon commence. Mais la musique endort Bartholo, et les amoureux en profitent pour se livrer à des apartés passionnés. Là-dessus entre Figaro, venu pour raser le docteur. Il parvient à lui subtiliser la clé de la porte du balcon. Mais c’est alors que surgit Basile, à la grande surprise de Bartholo. Il faut trouver d’urgence une solution. Une bourse bien garnie convainc Basile qu’il est très malade et qu’il doit retourner au lit au plus tôt. Figaro rase donc Bartholo, mais ce dernier surprend des propos non équivoques des amoureux. Il entre dans une rage folle, chasse tout le monde, et envoie chercher le notaire pour précipiter son mariage. Puis il montre à Rosine le billet qu’elle avait écrit comme preuve de la légèreté d’Almaviva. Rosine, effondrée répond à Bartholo qu’elle consent à l’épouser sur-le-champ. Mais Figaro et le comte se sont introduits dans la maison grâce à la clé dérobée. Rosine repousse le comte, mais celui-ci n’a pas de mal, en dévoilant son identité, à se justifier. Ils se préparent à s’enfuir discrètement.
“Zitti, zitti”
Requis pour le contrat de mariage, Basile et le notaire arrivent et produisent le document que signent Rosine… et Almaviva bien sûr ! Un pistolet et un bijou de prix convainquent Basile d’accepter d’être témoin. Et Bartholo ne peut que s’incliner, et constater l’inutilité de ses précautions.
[modifier] Paisiello
En 1782, le compositeur italien Giovanni Paisiello écrit sa propre version de l'opéra. Au début, la version de Rossini était nommée Almaviva ossia L'inutile precauzione. La première représentation fut un désastre complet, du fait de la modernité de l'oeuvre et de la mise en scène, et également à cause de la présence de nombreux ennemis de Rossini dans la salle. Dès la seconde représentation, le lendemain, l'oeuvre fut acclamée, puis l'Histoire l'éleva au rang de chef d'oeuvre.
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