Les Chiens de paille

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Les Chiens de paille (Straw Dogs dans la version originale), est un film réalisé par Sam Peckinpah en 1971 basé sur un roman de Gordon Williams The Siege of Trencher's Farm.

[modifier] Synopsis

Genre: Drame; David, mathématicien américain, vient habiter avec sa femme dans l'arrière pays anglais pour fuir la violence urbaine des États-Unis. Il engage des jeunes du village pour réparer la ferme. Ces derniers tourmentent le couple, mais David, partisan de la non-violence, reste passif. Cela s'intensifie lorsqu'ils attaquent la ferme aprés qu'il ait pris la défense d'Harry Niles l'idiot du village qui est accusé de meurtre.

[modifier] Le film

[modifier] Scénario

En 1972 sam Peckinpah est proposé pour l'adaptation du roman Délivrance, ce qui sera refusé par les producteurs suite à des dissensions avec la Warner. Finalement c'est John Bormann qui réalisera le film. Le producteur Daniel Melnick lui propose comme nouveau sujet d'adapter le roman The Siege of Trencher's Farm dont il a obtenu les droits. Les scénaristes modifient et prennent des libertés avec l'oeuvre de l'auteur écossais Gordon M. Williams en ajoutant la scène de viol, et ne gardant du texte original que l'agression du couple et le siège de la ferme. Le titre Straw Dogs (Chiens de pailles) est tiré d'une traduction du verset V du Dao De Jing de Lao-tseu :^[1]

« Rudes sont le ciel et la terre qui traitent en chiens de paille la multitude d'êtres. Rude est le sage qui traite le peuple en chien de paille. »

Lors de la rédaction du scénario, Peckinpah prend connaissance des écrits de l'anthropologue Robert Ardrey African Genesis et The Territorial Imperative, dont la thèse principale est que les comportements humains sont mûs par des instincts animaux. Ce postulat servira de base au récit du film^[2]. Il ne s'agit pas d'un film sur l'auto-défense , mais sur une réaction instinctive aux attaques des villageois, par un homme qui au départ refuse de recourir à la violence. Ainsi le viol de la femme du professeur n'est pas le motif au déchaînement de violence de celui-ci, puisqu'il ne sait pas durant tout le récit que son épouse a été violée^[3].

[modifier] Casting

Peckinpah pense pour le rôle du professeur à Jack Nicholson, Beau Bridges, Stacy Keach, Sidney Poitier ou Donald Sutherland et celui de son épouse à Judy Geeson, Jacqueline Bisset, Diana Rigg, Helen Mirren, Carol White, ou Charlotte Rampling, mais c'est Dustin Hoffman qui, intéressé par l'histoire, obtient le rôle, et son épouse est incarnée par une jeune actrice anglaise Susan George contre la volonté de Dustin Hoffman qui trouvait l'actrice trop jeune pour le rôle. Le reste de la distribution est constituée d'acteurs britanniques, avec entre autres David Warner (non crédité au générique), acteur présent dans deux autres films de Peckinpah Un Nommé Cable Hogue et Croix de fer. Dustin Hoffman disciple de la méthode de l'Actor's studio, a lui-même choisi les costumes, et l'allure introvertie qui correspondait à l'idée qu'il se faisait du personnage^[4].

[modifier] Tournage

L'équipe tourne en Cornouailles à l'extrême sud-ouest de l'Angleterre. Les extérieurs sont filmés dans le village de St-Burian^[5] Au début du tournage le directeur de la photographie Brian Probyn est remplacé par John Coquillon^[6]. Les conditions de tournage et la pneumonie de Peckinpah, qui continue de diriger tout en se soignant par l'alcool, vont rendre l'atmosphère du film difficile. Des tension vont se créer entre les comédiens et le réalisateur. Ainsi Peckinpah refuse d'employer une doublure pour la scène du viol avec Susan George^[7].

[modifier] Commentaires

L’architecture morale d’un homme soucieux de calme et de bien-être vole soudainement en éclats. Face à des tueurs déchaînés, il faut soi-même devenir un loup parmi les loups. David développe son intelligence au service de sa survie ; retranché il élabore des pièges monstrueux qui font de lui l’égal de ses assaillants.

Ses convictions non violentes sont détruites, sa répugnance à tuer enfouie à tout jamais par les actes qu’il va commettre.

La bestialité latente des personnages ne demande qu’à s’extérioriser à la moindre étincelle.

David tout en se défendant contre cette déferlante de cruauté découvre ses possibilités et distille à son tour l’équivalent de ce qu’il reçoit.

[modifier] Fiche technique

Titre : Les Chiens de paille
Titre original : Straw Dogs
Réalisation : Sam Peckinpah
Assistant : Katy Haber
Production : Talent Associate & amerbroco Films pour ABC pictures.
Producteur : Daniel Melnick
Scénaristes : Sam Peckinpah et David Zelag Goodman d'après l'œuvre de Gordon Williams The Siege of Trencher's Farm
Photo: John Coquillon
Montage : Paul Davies, Tony Lawson, Roger Spottiswoode et Bob Wolfe
Son : John Bramall
Musique : Jerry Fielding
Durée : 118 min

[modifier] Distribution

Dustin Hoffman David Sumner
Susan George Amy Sumner
Peter Vaughan Tom Hedden
T.P. McKenna Major John Scott
Del Henney Charlie Venner
Jim Norton Chris Cawsey
Donald Webster Riddaway
Ken Hutchison Norman Scutt
Len Jones Bobby Hedden
Sally Thomsett Janice Hedden
Robert Keegan Harry Ware
David Warner Harry Niles (non crédité)
Peter Arne John Niles
Cherina Schaer Louise Hood
Colin Welland Reverend Barney Hood

[modifier] Bibliographie

(en) Stephen Price, Sam Peckinpah and the rise of ultraviolent movies, éditions University of Texas Press 1998. ISBN 0292765827
(en) David Weddle, If They Move . . . Kill 'Em!: The Life and Times of Sam Peckinpah, Grove Press 2001. ISBN 0802137768
Gérard Camy Sam Peckinpah, un réalisateur dans le système hollywoodien des années soixante et soixante-dix, éditions de L'Harmattan (Paris) 1997
François Causse Sam Peckinpah, La violence du crépuscule, éditions Dreamland (Paris) 2001 ISBN 2-910027-72-4
Jean Baptiste Thoret, Le cinéma américain des années 70, éditions Les Cahiers du Cinéma (Paris) 2006 ISBN 2-86642-404-2

[modifier] Vidéographie

[modifier] VHS

Version française, édition Antares Travelling 1991

[modifier] DVD

édition américaine, Criterion (version remastérisée en 2 dvd avec commentaire du biographe Stephen Price)
édition française, Aventi, Les inrockuptibles (livret rédigé par Olivier Père)