Les Hydropathes
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Les Hydropathes est un club littéraire parisien qui a existé entre 1878 et 1880. Ce club a préfiguré le mouvement du symbolisme.
[modifier] Le club
Après la guerre de 1870, Il se créa à Paris de nombreux clubs littéraires dont la longévité et l'importance furent extrêmement variées. Le club des Hydropathes fut l'un des plus important tant par sa durée que par les artistes qui y participèrent.
Le club fut créé par Émile Goudeau le 11 octobre 1878. Il choisit le nom Hydropathes (étymologiquement : ceux que l'eau rend malades) à partir d'une valse appelée Hydropathen de Joseph Gungl qu'il affectionnait.
On peut également penser qu'il s'agit d'un jeu de mot, dans l'esprit de ces jeunes gens. Goudeau, c'est-à-dire Goût d'eau, pour des gens qui n'aiment pas beaucoup l'eau… cela donne "hydropates"…
L'objectif premier du club était de célébrer la littérature et en particulier la poésie. Mais les membres professaient également le rejet de l'eau comme boisson au bénéfice du vin. Charles Cros écrivit :
- Hydropathes, chantons en cœur
- La noble chansons des liqueurs
Le club eut un succès important : dès de sa première séance, il réunit soixante quinze personnes et il compta plus tard trois cent à trois cent cinquante participants. Cette réussite était due en grande partie à son président et animateur Émile Goudeau mais aussi à une certaine bienveillance des autorités et à la facilité d'inscription. Celui qui voulait s'inscrire n'était pas tenu de mentionner sur sa demande au président un talent quelconque dans la littérature, la poésie, la musique, la déclamation ou tout autre art.
Les participants déclamaient leur poésie ou leur prose à haute voix devant l'assistance lors des séances du vendredi soir. Le club se réunit d'abord dans un café du Quartier Latin puis, à partir de 1881, au Chat noir de Rodolphe Salis. Il faisait salle comble et les soirées étaient épiques. C'est après une série de chahuts provoqué par le trio Jules Jouy, Sapeck et Alphonse Allais qui lancèrent des pétards et des feux d'artifices que le club disparut en 1880.
[modifier] Le journal
Émile Goudeau créa en janvier 1879 un journal bihebdomadaire L'Hydropathe. Ce journal transcrivait les interventions poésie ou monologue des membres du club. Son créateur en était le rédacteur en chef.
Le journal disparut en mai 1880.
[modifier] L'héritage
De nombreux jeunes poètes et écrivains de cette époque participèrent à ce club. On peut citer par exemple :
- Alphonse Allais
- Léon Bloy, cousin d'Émile Goudeau
- Paul Bourget
- François Coppée
- Charles Cros
- Gustave Kahn
- Jules Laforgue
- Guy de Maupassant
- Jean Moreas
- Germain Nouveau
- Maurice Rollinat
Le mouvement des Hydropathes fut un des creusets qui annonça le symbolisme.
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