Lorenzo Latorre
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Lorenzo Antonio Inocencio Latorre Jampen (né à Montevideo le 28 juillet 1844 et mort à Buenos Aires le 18 janvier 1916) fut un militaire et homme politique uruguayen, président de la République en prenant le pouvoir par la force entre 1876 et 1879 et de manière constitutionnelle de 1879 a 1880.
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[modifier] Enfance
Lorenzo Latorre naît à Montevideo le 28 juillet 1844 d'un père petit commerçant originaire de la Galice et d'une mère créole.
Par ses origines sociales et géographiques, comme le dit José Pedro Barrán nota dans son livre Latorre y el Estado Uruguayo, il n'appartenait pas du tout à la future élite qui devait gouverner le pays, il n'était que le simple fils d'un immigrant galicien, il devait normalement reprendre le petit commerce de son père. Pour cette raison, il stoppa l'école dès la fin des études primaires et travailla dès 14 ans.
[modifier] le soldat
En 1863, à l'âge de 19 ans, il s'engagea dans l'armée des Colorados du général Venancio Flores nommé Cruzada Libertadora (ceci alors que son père était un partisan des Blancos) et participa à la rébellion contre le Blanco Bernardo Prudencio Berro. Pendant la guerre contre de le Paraguay, alors qu'il était sous le commandement du chef espagnol León de Palleja, il montra de très bonnes qualités militaires, Latorre fut gravement blessé au front alors qu'il menait (en tant que chef en second) l'avant-garde de l'armée (plus précisément le premier bataillon de chasseurs Batallón Primero de Cazadores) à la bataille de Estero Bellaco et en garda des séquelles toute sa vie, cette action fit qu'il fut par la suite considéré comme un héros.
Il a défendu le parti Colorado sous la présidence de Lorenzo Batlle et l'Uruguay lorsque les Blancos lancèrent depuis l'Argentine et le Brésil en 1870, la Revolución de las Lanzas, révolution qui se termina en avril 1872 avec la reddition de Lorenzo Batlle. Mais il réussit à contrer les mutins principistas (Blancos) sans subir beaucoup de pertes en janvier 1875 et pour cette raison, il devint Colonel et Ministre de la Guerre.
[modifier] La dictature
[modifier] Les causes
Latorre resta un an Ministre de la Guerre puis en mars 1876, les commerçants, les classes aisées et les étrangers résidant dans le pays se réunirent pour discuter des graves problèmes du pays dut à ces multiples révolutions (on en décompte 19 pour 45 ans) qui empêchaient la stabilité dans le pays, à l'incompétence des gouvernements démocratiques et au déclin de la popularité de ces même partis. Au final, ils décidèrent de donner le pouvoir à Latorre qui accepta le 10 mars 1876 comme gouverneur provisoire (gobernador provisorio).
Les objectifs principaux de son gouvernement furent de mettre en place une paix interne durable (surtout dans la campagne) et d'imposer le droit à la propriété privée, comme les personnes qui l'ont nommé le voulaient.
Il définit donc la voie politique prise, c'est à dire le changement (temporaire) des groupes politiques traditionnels (blancos et colorados) par un gouvernement plus fort, c'est à dire protégé par l'armée et par les compagnies économiques. À l'inverse de ses prédécesseurs qui nommaient uniquement les personnes par affinité, Latorre forma un gouvernement avec les personnes civiles les plus illustres dans tous les domaines.
[modifier] Les lois promulguées
Pour établir la stabilité économique du pays, Latorre se basa sur les progrès technologiques de l'époque. Les fusils Mauser et Remington utilisés par l'armée donnèrent un pouvoir irréfutable et incontestable à celle-ci puisque les révolutionnaires ne pouvaient les acquérir pour une question de coût. Le télégraphe permit lui d'améliorer grandement la rapidité de transmission des ordres même aux endroits les plus reculés du territoire et enfin le chemin de fer permit les transferts rapide de troupes pour étouffer les tentatives de révolution, ce dernier vit sa longueur être multiplier par dix.
Dans le même temps, il modernisa l'appareil juridique en remplaçant les maires (qui résolvaient alors les conflits) par des juges et des avocats départementaux. Simultanément, il approuva les Codes de Procédure Civile et d'Instruction Criminelle (Códigos de Procedimiento Civil e Instrucción Criminal) en 1878, ainsi que le Code Rural (Código Rural) et créa le Registre des Saisies et des Interdictions (Registro de Embargos e Interdicciones). En 1879, pour augmenter le pouvoir de l'État vis-à-vis de l'Église, il approuva la loi créant le Registre d'État Civil (Registro de Estado Civil) qui fit passer cette fonction des mains de l'Église à celles de l'État. Les juges de Paix (juzgados de Paz) commencèrent donc à établir quatre registres; celui des naissances, des décès, des mariages et des légitimations des biens.
Le Code Rural eut des conséquences jusque dans l'économie puisqu'avec le droit à la propriété privée, celui-ci établit de manière obligatoire la pose de clôtures tout autour des domaines ainsi que le marquage du bétail pour éviter les fraudes. De même que les grands propriétaires eurent l'autorisation de faire la police sous les ordres du commissaire de la région. Avec ces mesures, les petits propriétaires durent quitter leurs campagnes, ce qui a provoqué un exode rural important et les villes de l'intérieur ainsi que Montevideo se sont peuplées. Il faut noter que son gouvernement réprimait très durement le chômage puisque les chômeurs étaient considérés comme étant des « vagabonds qui pouvaient potentiellement attaquer les ranchs des riches propriétaires ». De même que pour aider les personnes qui l'avaient nommé, il exempta le fil de fer barbelé de droit de douane en 1875 et à l'inverse, il établit un protectionnisme important (renforcé en 1886 et 1888) sur les produits qui pouvaient être fabriqués en Uruguay. Enfin, il privatisa un grand nombre d'entreprises, les investisseurs britanniques acquirent la compagnie nationale de chemin de fer en 1876, la compagnie de gaz le devint en 1872 et celle de l'eau potable en 1879. L'Uruguay avait aussi adopté sous on régime l'or comme étalon pour faciliter les échanges commerciaux entre les le Royaume Uni et l'Uruguay (plus pour l'exportation que pour l'importation).
Pour ce qui concerne l'armée, Latorre diminua fortement le budget alloué puisqu'il l'amputa environ de moitié et qu'il refusa les montées en grade (y compris le sien) pour ne pas avoir de frais inutiles.
Il faut aussi dire que son mandat fut autoritaire, ce qui implique qu'il restreignit les libertés individuelles.
[modifier] La réforme de l'Éducation
L'une des réforme parmi les plus importante du gouvernement de Latorre fut d'ordre éducative puisque José Pedro Varela avait des idées paradoxales comme l'indique l'historien Enrique Méndez Vives dans son livre El Uruguay de la Modernización puisqu'il voulait mener à bien ses réformes éducatives pour éviter que des gouvernements semblables se reproduisent dans le futur. Bien que Varela était un fervent démocrate, il utilisa le fait que Latorre était dictateur pour faire passer sa réforme alors que l'Église ne le voulait pas. « L'école est la base de la République ; l'éducation, la condition indispensable de la citoyenneté. Toutes les grandes nécessités de la démocratie, toutes les exigences de la République, ont seulement un moyen possible de réalisation : instruire ; instruire ; instruire toujours... » (« La escuela es la base de la República; la educación, la condición indispensable de la ciudadanía. Todas las grandes necesidades de la democracia, todas las exigencias de la República, sólo tienen un medio posible de realización: educar; educar; siempre educar... »).
Le décret de loi sur l'Enseignement Commun fut approuvé le 24 août 1877. Il établit trois principes de bases qui sont toujours ceux utilisés actuellement. L'éducation doit être : gratuite, obligatoire et laïque. Les deux premiers principes ont pu être menés à bien sans grande difficulté, mais la population était réticente pour ce qui concernait la laïcité. Varela donna donc la possibilité de l'enseignement du catholicisme aux enfants dont les parents en feraient la demande.
Verale créa donc un système éducatif où les programmes insistaient sur les notions scientifiques, où la parité homme/femme était respecté et où la décentralisation administrative était importante pour permettre la participation du peuple pour l'amélioration de l'école publique. Toutes ces réformes firent que l'analphabétisme diminua très rapidement en Uruguay.
[modifier] Le second mandat et le retrait
Le 1er mars 1879, il fut nommé constitutionnellement à la place de président de l'Uruguay, mais n'ayant plus d'appuis militaires et pas non plus d'appuis politique dans la Chambre des représentants, ayant juste un trop vaste et trop lent programme politique, il dut laisser sa place le 15 mars 1880, il dit alors que les Uruguayens sont ingouvernables. À cause du danger de meurtre à son encontre, il s'exile à Buenos Aires où il vécut dans la pauvreté jusqu'au 18 janvier 1916 quand il mourut. Ses cendres ont été par la suite ramené en Uruguay.
[modifier] Héritage
Latorre reste surtout connu pour sa dictature pendant laquelle il n'a pas privilégié la classe militaire mais plus la classe économique aisée et il a principalement utilisé l'autoritarisme de cette dictature pour forger un pouvoir central capable de diriger le pays. Il est donc connut pour avoir édifier l'organisation et la stabilité de l'Uruguay. Mais il faut aussi dire que certains historiens comme Benjamín Nahum qui écrivit en 1903 que la période du gouvernement de Latorre fut une dictature où les opposants politiques étaient pourchassés et où le travail forcé était fortement pratiqué, principalement pour la construction des voies ferrées.