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HISTOIRE DES SEIGNEURS DE TRAZEGNIES AU MOYEN-AGE
De la noblesse du comté de Hainaut au moyen-âge, la famille de Trazegnies fut une des plus ancienne. Ses origines connues remontent au XIeme siècle et les alliances matrimoniales se feront avec des familles déjà puissantes. Pourtant, la terre de Trazegnies restera terre franche en étant toujours alliée des comtes de Hainaut. Des tous premiers seigneurs de Trazegnies, on ne connait que le nom, Gilles seigneur de Silly, on sait qu'il naquit vers 1070. son fils Othon sgr de Silly naquit vers 1092 et décéda en 1138. son épouse fut Elvide de Rêves morte deux ans plus tard. Othon, deuxième du nom fut tué dans un duel contre Ebale de Gosselies, un petit seigneur ombrageux et batailleur qui eut d'autres démélés avec notament le prieuré de Sart-les-Moines. Othon II avait pris pour épouse une fille d'Arnould de Hainaut et de Béatrix du Roeulx. cette dame mourut sans doute en couche vers 1136. Othon II eut un frère du nom d'Anselme dit de Peronnes qui fut un des fondateur de l'abbaye de Cambron avec St Bernard.
Nous voilà bien entré dans l'histoire du comté de Hainaut car le bébé qui nait à ce moment va, orphelin à deux ans déjà, devenir la convoitise de deux grandes familles du Hainaut. Le comte de Hainaut et le seigneur d'Avesnes vont se disputer l'éducation du petit Gilles de Trazegnies. Chacun des deux clans va faire valoir ses liens de parenté afin de justifier l'appropriation du jeune garçon au sein de sa cour. l'enjeu est de taille car la fortune de Gilles est très grande, il possède beaucoup de biens qui seront d'ailleur géré par son Oncle Anselme le chanoine. c'est Baudouin IV de Hainaut qui réussira à faire entrer le rejeton dans son palais au grand mécontentement de Gauthier d'Avesnes. Gilles va donc grandir avec Yolande, Baudouin qui a presque le même âge que lui mais qui décèdera à l'âge de 13 ans, à la cour du comte de Hainaut. la comtesse Alix de Namur élèvera Gilles jusqu'à sa majorité qui est de 15 ans pour les garçons.
le jeune Gilles entre donc en possession de ses terres et des revenus y référant. Il prend le titre de seigneur de Trazegnies. Tout de suite, le jeune homme va montrer une animosité toute particulière pour le clèrgé. Pourquoi ce garçon va systématiquement s'attaquer aux biens des prieurés et des abbayes. On ne connait pas ses raisons mais on peut supposer que lorsque Gilles fit le recencement de ses biens, il constata que son oncle Anselme, le chanoine, avait offert au clergé des biens qu'il était sensé conserver au bénéfice de son neveu. on connait la mentalité vénale de l'église en ce temps là. un fait est certain c'est uniquement aux moines que le seigneur de Trazegnies va s'en prendre. les religieux par la voix de l'évêque vont se plaindre et demander secours au comte de Hainaut. ce dernier va trouver des excuses, va tergiverser et peut être dire à son jeune protégé de se calmer et de payer les dégats occasionné. Gilles va le faire mais toujours il recommencera. Cela va durer des années pendant lesquelles Gilles va être excommunié puis pardonné en déboursant pour réparations. afin de mieux comprendre comment il s'y prend, voilà ce qu'explique un moine de Rénissart. nous n'avons qu'un son de cloche, il faudra donc nous en contenter même si on décèle dans les faits quelqu'exagérations. Ce sera la dernière mauvaise action du seigneur de Trazegnies.
Nous sommes en 1163, Gilles accompagné de son compagnon des mauvais coups; Gauthier de Fontaines reviennent de Floreffe se mettent à piller, aidé de plusieurs compagnons, le prieuré bénédictin de Frasnes-les-Gosselies. Cette mauvaise action va leur valoir un ennième excommunication. Sans demander la levée de l'interdit, ils attaquent, quelques jours plus tard, le prieuré de Rénissart à Arquennes pour lequel les parents ont contribué à la fondation. Le problème entre Gilles et le prieuré n'était pas nouveau, Gilles avait déjà dû auparavant jurer sur l'autel de Ste Gertrude à Nivelles de ne plus s'attaquer aux religieux de Renissart. Or ce jour là, les deux compères accompagnés d'une petite troupe, détournent près de 500 moutons, 200 chèvres, 32 boeufs, 13 chevaux et tuent tous les animaux restant. ils rouent de coups les malheureuses religieuses et s'enfuient avec les carcasses des animaux abattus. la réaction de l'évêché ne se fit pas attendre, c'était encore l'excommunication. il y en avait eu tellement que les deux amis ne s'en firent pas. Quelques semaines plus tard, des gens d'armes traversèrent le village de Trazegnies et vinrent assièger le château. L'évêque, las des agressions de Gilles, avait décidé de mettre fin définitivement à ses exactions. A l'époque, les château sont des "châteaux-motte" c'est à dire que sur un promontoire s'élève une tour en bois ou en dur, quelques petits bâtiments et une grande cour sont entourés d'une palissade de bois protégée par un fossé rempli d'eau. A l'intérieur, les défenseurs ont pris position et s'apprêtent à repousser l'assaillant. Gilles est monté sur son cheval et va se porter là ou le danger est le plus grand. Il galoppe vers les endroits où sa présence est la plus nécessaire et c'est en défendant sa palissade qu'un piquier ennemi le tue d'un coup de lance à la tête. sans chef, les hommes se rendent.
Son épouse; Gerberge de Landen, va demander à l'abbaye de Floreffe, la permission d'ensevelir son mari en terre d'Herlaymont suivant la volonté du défunt. Malheureusement, cette terre d'Herlaymont était entretenue par les moines de Frasnes-lez-Gosselies qui refusèrent l'inhumation pour cause d'excommunication et surtout parce que cet homme avait été leur ennemi juré. Henri de Landen, beau père de Gilles fit des pieds et des mains pour convaincre l'abbé de Floreffe afin de faire changer d'avis les moines de Frasnes. il rappela à l'abbé les bons côtés de son beau-fils en demandant de pardonner les mauvais. Lorsque les moines de Frasnes eurent l'ordre de donner une sépulture décente à Gilles, ils demandèrent de payer l'amande imposée au défunt pour réparation de ses exactions. C'est l'abbé qui paya l'amande. En remerciement, dame Gerberge ofrit à l'abbaye de Floreffe l'autel de Trazegnies avec la menue dîme et le tier de la dîme des céréales.
Gilles eut de son épouse trois fils connus, Othon qui devient seigneur de Trazegnies, Siger et Rigaut. Le fils aîné né vers 1150 tiendra une place importante dans les affaires du comté de Hainaut. il sera conseiller et compagnon d'armes du comte Baudouin V. Il fera campagne pour le Hainaut et se croisera. il rapportera un morceau de la vraie croix, retournera en Palestines et décédera devant St Jean d'Acre sans doute de maladie en 1192. De son épouse Mathilde de Hallodio, il eut 6 enfants; quatre garçons et deux filles. c'est aussi le premier seigneur de Trazegnies à avoir un sceau représentant les armes de sa famille; un bandé de 6 pièces d'or et d'azur à une bordure endentée de gueules. le premier sceau apparait en 1170 et vient de l'abbaye de Bonne-Espérance.
L'aîné des fils, prénommé Gilles deuxième du nom prendra le titre de seigneur de Trazegnies lorsque la nouvelle de la mort de son père parviendra en Hainaut. Pendant l'absence d'Othon, le jeune Gilles gérait déjà les nombreux biens des Trazegnies. Deux ans après la mort d'Othon, Baudouin V décède mais Gilles II est déjà au service de son fils Baudouin IX qui est comte de Flandre depuis la mort de sa mère et devient comte de Hainaut sous le nom de Baudouin VI. La méfiance de la noblesse flamande vis à vis du nouveau comte de Flandre oblige Baudouin à sauter sur l'occasion lors de la mort de son connetable. il fait épouser sa veuve par Gilles de Trazegnies qui devient le nouveau connetable de Flandre. Pour gagner les Flamands à sa cause, Baudouin va s'allier aux Anglais contre les Français. il va ainsi récupérer Aire et St Omer ainsi que de nombreuses terres qui avaient appartenu à la Flandre. il va alors écouter Foulque de Neuilly envoyé par Innocent III qui exhorte les barons francs à délivrer Jérusalem. Gilles de Trazegnies va être investi d'une mission; descendre par la France pour persuader la noblesse à se croiser. pour ce faire, il reçoit une grosse somme d'argent et devra ensuite rejoindre le gros de l'armée à Venise pour embarquer. mais Gilles ne l'entend pas de cette oreille et au lieu de rejoinfdre le comte Baudouin, il cingle vers la Terre Sainte sans se préocuper des difficultés d'argent et d'hommes que rencontre son seigneur. il décèdera en 1204 en Palestine, tué lors d'un combat.
Mais que c'est il passé dans la tête de Gilles ? on ne peut que supposer que peut être il voulu retrouver la trace de son père, décédé sous les murs de St Jean d'Acre et que les trop longues discussions de l'armée croisée à Venise l'auraient persuadé à abandonner les autres afin d'arriver plus vite.
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