Malek Boutih
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Malek Boutih, né le 20 octobre 1964 à Levallois-Perret, est un homme politique français, issu d'une famille algérienne kabyle, depuis 2003 secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions de société.
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[modifier] Biographie
Après des études de droit à la faculté de Nanterre, il s'engage dans le militantisme et la vie associative. Il participe en 1983 à la Marche pour l'Égalité. Il entre à SOS Racisme en 1984, en devient le vice-président de 1985 à 1992, fonde la Maison des Potes de Grigny, l'Association Banlieues du monde (1995) ainsi que le journal Pote à Pote(1995). Il a été président de SOS Racisme de 1999 à 2003.
[modifier] Son engagement à SOS Racisme
Il s'est efforcé de ramener SOS Racisme à plus de pragmatisme. Son mandat à sa tête est marqué par la création du testing[1] et les premières condamnations dans des procès contre les discriminations raciales à l'embauche, au logement et à l'entrée de boîtes de nuit. Sa plus grande victoire étant sûrement la validation de la pratique du testing par la cour de cassation[2]. Dans la lutte contre le racisme et ses racines, il mise sur l'éducation[3] et s'attaque aux ghettos urbains avec deux priorités : brasser les populations et lutter contre la violence. Enfin, il a été un des premiers en 2002 à sonner l'alerte sur la montée de l’antisémitisme en France, sous couleur d’antisionisme[4].
Il prend position contre le communautarisme [5] et la discrimination positive. Selon lui, "en France, les minorités, ça n'existe pas". Les enfants d'immigrés ont pris pied dans la société française. Ils sont Français. Affirmer cette nationalité constitue une sorte de mot d'ordre politique destiné à cette génération. Par là, il entend aider des jeunes qui sont français, mais que l'on convainc, par des signes qu'on leur renvoie (ils sont Blacks, ils sont Beurs...), qu'ils ne sont pas français, voire qu'ils ne peuvent prétendre à l'être. Selon lui, il faut que la France reconnaisse enfin que l'intégration a bel et bien eu lieu et qu'elle est métissée. Il fustige les extrémismes religieux[6]. Certains lui reprochent d'ailleurs une profonde ignorance de la réalité musulmane en Europe[réf. nécessaire].
Dans son mandat à la tête de SOS Racisme, il a mené régulièrement un combat contre la violence dans les banlieues qu'il qualifie d'autodestructrice et nihiliste dans ses Propositions pour un véritable Plan Marshall pour les Banlieues[7] parce qu'elle empêche l'émancipation d'une génération et l'envoie à l'échec. Il refuse de cautionner la violence comme étant la seule issue face à la marginalisation et y préfère les luttes politiques, syndicales et associatives. Seul l'engagement de cette génération permettra selon lui de faire échec à la spirale de la violence et aux discriminations ethniques et géographiques qu'elle subit.
[modifier] Son engagement au Parti socialiste
Encarté depuis 1986 au Parti socialiste, à la fin de son mandat à la tête de SOS Racisme, il est nommé à la direction nationale après le congrès de Dijon en 2003 en qualité de secrétaire national aux Questions de Société, fonction qui n'existait pas auparavant et sans même avoir exercé de mandats électifs. Ce mandat sera renouvelé au congrès du Mans (2005). Il est en charge de la lutte contre le racisme, l'immigration, la lutte contre le sida et la lutte contre les toxicomanies.
Il écrit un rapport sur l'immigration, Une nouvelle politique de l'immigration[8] (2004), commandé par la direction nationale du PS afin de donner une ligne officielle sur le sujet. Son objectif est de convaincre l’opinion publique que l’immigration est un apport essentiel à la France quand elle est véritablement contrôlée et organisée. Il s'y prononce pour des quotas inscrits dans une logique de co-développement afin de créer une filière légale d'immigration et de réguler les flux migratoires. Ce rapport a été critiqué, notamment par les partis d'extrême gauche et les associations.
Depuis le congrès du Mans, face à la crise sociale et identitaire du pays, il défend l'idéal de République métissée[9](2005). Selon lui, c’est la République métissée qui doit être le nouveau drapeau et rassembler l’ensemble de la population française. Une république qui peut faire de ce pays, non pas celui qui est montré du doigt parce qu’il y aurait des violences, mais celui qui, fidèle à la tradition historique, rouvre une nouvelle page de son histoire qui permette de rassembler les peuples, d’ouvrir un espoir dans le monde qui soit une autre voie que celle du choc des civilisations, du cahier des charges des religions, du choc des différences, mais plutôt celle du rassemblement des espérances. Il pense en effet que la République est un concept qui ne peut rester figé et qu'elle doit tendre vers un idéal qui allie la tradition de ce qui a de plus beau dans l’histoire française, l’histoire républicaine, mais qui se tourne aussi vers l’avenir, qui assume la place de la France dans le monde, qui assume les nouvelles générations de Français, qui assume la diversité non pas comme un handicap mais comme une richesse.
Dans son rapport sur les toxicomanies, Cannabis : contrôler l’usage pour protéger les citoyens[10] (2006), Malek Boutih prône la reprise du marché par la puissance publique afin de lutter contre la mafia, le cannabis étant selon lui «la clé de voûte de la ghettoïsation et de l’insécurité dans les quartiers populaires». Cette idée a été reprise par le projet du Parti socialiste pour 2007 sous la forme de "régulation publique".
Proche de Julien Dray, il soutient la candidature de Ségolène Royal à l'investiture PS pour l'élection présidentielle de 2007.
Récemment, il a été investi dans la 4e circonscription de la Charente pour les élections législatives de 2007 lors de la convention nationale du PS le 1er juillet 2006. Cette circonscription avait été gelée afin de favoriser l'émergence de candidatures issues de la diversité. Plusieurs élus du département et responsables locaux du PS ont déjà fait savoir publiquement leur hostilité à cette candidature et leur volonté de la contrer dans la mesure où elle s'apparentait, à leurs yeux, à un parachutage d'un candidat sans ancrage territorial.
Malek Boutih est par ailleurs membre du Conseil économique et social (section des affaires sociales), a reçu le prix du trombinoscope 2003 « la révélation politique de l'année » et exerce la fonction d'administrateur au sein du Collège des personnalités qualifiées du Paris Saint-Germain.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Documentation externe
Bibliographie :
- La France aux Français ? Chiche ! , Malek Boutih, 2001
Liens externes :
[modifier] Notes et références
- ↑ SOS Racisme. Présentation du pôle discrimination. En ligne [1]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ L'Humanité. La pratique du testing validée par la Cour de cassation. Article d'Emilie Rive du 12 Juin 2002. En ligne [2]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ Malek Boutih au « Le Grand Jury – RTL - Le Monde » le 27 octobre 2003. En ligne[3]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ Nouvel Observateur. Antisémitisme : SOS-Racisme sonne l'alerte. [4]
- ↑ Alapage. Résumé de La France aux Français ? Chiche !. [5]
- ↑ Entretien avec Benoît Sabatier pour Teknikart n° 93 juin 2006. Disponible en ligne[6]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ Cité par Jérémy Robine dans SOS Racisme et les « ghettos des banlieues » : Construction et utilisations d’une représentation. Revue Hérodote n° 113 - Territoires de Pouvoirs en France (second trimestre 2004). Disponible en ligne [7]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ L'Express du 06/06/2005. Malek Boutih : Pour une immigration maîtrisée. Propos recueillis par Jacqueline Remy. Disponible en ligne [8]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ Congrès du PS au Mans. Discours de Malek Boutih : C’est la République métissée qui doit être notre nouveau drapeau. Disponible en ligne [9]. Consulté le 20 février 2007
- ↑ Le Monde du 16/06/2006. Malek Boutih imagine une "nouvelle filière agricole". Article d'Isabelle Mandraud. Disponible en ligne [10]. Consulté le 20 février 2007
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