Marcel Dieulafoy

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Marcel-Auguste Dieulafoy (Toulouse, 3 août 1844 - Paris, 25 février 1920) était un archéologue français.

Dieulafoy est reçu à l'école Polytechnique en 1863, puis devient ingénieur des Ponts et Chaussées. En 1868, il est assignéà son premier poste à Aumale (aujourd'hui Sour al-Ghozlane en Algérie). C'est à cette occasion qu'il découvre l'Orient et les antiquités, deux orientations qui seront déterminantes dans sa carrière. En 1870, il se marie avec Jane Magre (qui deviendra connue sous son nom de mariage, Jane Dieulafoy).

Dieulafoy s'intéresse de plus en plus à l'archéologie et commence à fréquente Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc vers 1880. Un peu plus tard la même année, il quitte son poste et demande à être assigné en Iran sans être payé^[1].

Il visite Athènes et Constantinople sur la route de Téhéran puis mène une expédition à Suse où il voit les traces du palais exploré par William Kennett Loftus trente ans auparavant. Cette brève visite à Suse impressionne beaucoup Dieulafoy, qui retourne en France et exprime le souhait de continuer les fouilles^[2]. Il obtient une modeste somme auprès du département des Antiquités orientales du Louvre (qui vient juste d'être créé) et par le ministère de l'instruction publique. Les Dieulafoy retournent en Iran en 1884, accompagnés par un jeune ingénieur, Charles Babin et par le naturaliste Marcel Houssaye. Ils obtiennent du gouvernement persan l'autorisation de fouiller le site grâce à une intervention de François Tholozan, qui est alors un des médecins de la cour qajare^[2]. La fouille est autorisée à condition que la tombe de Daniel ne soit pas impactée par les travaux. De plus, un accord est passé pour partager les trouvailles entre les gouvernement français et iranien (les pièces découvertes sont partagées à parts égales, à l'exception des métaux précieux, qui doivent tous être remis aux autorités iraniennes). Les travaux de fouille ont lieu pendant les hivers 1885 et 1886, et l'objectif de Dieulafoy est alors de terminer l'excavation de l'Apadana identifié par Loftus.

Les fouilles sont menées dans des conditions difficiles : les chercheurs habitent sous des tentes, exposés à des tempêtes et aux attaques de brigands dans une région où le gouvernement central exerce peu de contrôle. L'expédition des Dieulafoy réussit tout de même à envoyer de nombreuses découvertes au Musée du Louvre.

Après la publication des résultats de sa mission, Dieulafoy a pratiquement cessé d'être intéressé par l'Iran. Il prend un poste dans l'administration des chemins de fer français et se lance dans les études bibliques. Il est élu en 1895 à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et se concentre à partir de ce moment à la recherche sur l'histoire de l'architecture, notamment avec l'étude de Château Gaillard. Il devient également interressé par l'Espagne et le Portugal, particulièrement dans le domaine de la sculpture.

Au début de la première guerre mondiale, Dieulafoy souhaite retourner servir son pays qui entre en guerre, malgré ses soixante-dix ans. Il est envoyé à Rabat en tant que Lieutenant Colonel du Génie, ce qui lui donne l'opportunité de fouiller une mosquée. En 1919, il envoie sa dernière publication à l'Académie, qui porte sur le sujet de Daniel et Balthazar.

Il meurt l'année suivante après une courte maladie.

[modifier] Ouvrages

• L'art antique de la Perse, 5 vols. in folio, 1884-89
• Suse, journal des fouilles, Paris, 1888
• L'Acropole de Suse d'après les fouilles exécutées en 1884, 1885, 1886 sous les auspices du Musée du Louvre, Paris, 1893

[modifier] Notes et références

[modifier] Bibliographie

• (en) Pierre Amiet, « Marcel-Auguste Dieulafoy », Encyclopædia Iranica
• S. Reinach, « Notice biographie et bibliographie », Revue archéologique 3, 1920, pp. 363-64.